Sur le papier, l’année 2024 s’annonçait record tant en nombre qu’en intensité des ouragans dans l’Atlantique nord. Elle connaît cependant une pause depuis Ernesto, au milieu du mois d’août, qui est, entre autres, passé par la Guadeloupe au stade de tempête tropicale.
Aucune tempête n’est en formation dans l’Atlantique depuis le 13 août. En pleine saison, c’est une accalmie jamais vue depuis plus de cinquante ans. Les prévisionnistes avancent plusieurs raisons, liées au dérèglement climatique.
Le pic de la saison des ouragans correspond pourtant en théorie à la fin du mois d’août et au début du mois de septembre. Si l’activité commence à reprendre ces jours-ci, avec plusieurs zones au large de l’Afrique qui sont sous surveillance, différentes raisons expliquent cette accalmie inattendue.
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02:52Si aucune ne se développe d’ici demain, mercredi 11 septembre,
cela deviendra la plus longue séquence sans tempête nommée depuis au moins le début de l’ère des satellites en 1960, assure le météorologue Brian Lada chez Accuweather, qui vend ses services de prévisions aux médias américains.Cette accalmie rend les prévisionnistes perplexes. Au printemps, ils avaient prévu une saison
dangereuseen se basant sur les records de température à la surface de l’océan Atlantique, en surchauffe depuis deux ans, et l’arrivée du phénomène climatique La Nina. Cette combinaison de ces deux facteurs garantissait la formation de
bellestempêtes…
Mais en plein pic de la saison…, rien !
Les scientifiques américains, qui ont dû revoir leur copie, avancent plusieurs raisons à ce calme étrange. Tout d’abord, La Nina a tardé à se déployer et ne le sera vraiment qu’à l’automne. Ensuite, pour se développer, les tempêtes ont besoin d’humidité et la quantité inhabituellement élevée d’air sec et de poussière du Sahara dans l’Atlantique au mois d’août
a freiné toute formation.
Enfin, les météorologues voient des groupes d’orages au-dessus de l’Afrique faire n’importe quoi
en ce moment. Ils prennent des chemins inhabituels, plus au nord (une explication de la trombe marine de Quiberon, observée ce week-end ?) ou craquent sur le continent africain - à l’image des fortes précipitations tombées sur le sud du Maroc ce week-end -, au lieu d’aller grossir dans l’Atlantique.Prudence toutefois, réclame Brian McNodly, spécialiste des ouragans de l’Université de Miami : L’Atlantique a déjà connu un début de saison précoce et puissant, avec cinq tempêtes nommées, dont l’ouragan de catégorie 5 Beryl.
.
La NOAA, l’Administration américaine des océans et de l’atmosphère, envisage toujours une saison des ouragans de 50 % supérieure à la moyenne des périodes 1991-2020
. Et la saison se termine fin novembre.
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