"Personne n’a eu ma peau, c’est moi qui ai démissionné, parce que j’ai estimé que je devais le faire", a estimé Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur, invité dimanche midi de Questions politiques.
L'ancien dirigeant d'entreprise et ancien ministre français a démissionné lundi 16 septembre de la Commission européenne au terme d'un bras de fer avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. "Si vous estimez que vous n’avez plus les conditions, vous en tirez les conséquences", dit-il, évoquant une "décision qu’on ne prend pas à la légère."
Un gouvernement "clairement de centre-droit"
S'agissant de la situation politique en France, Thierry Breton constate que le gouvernement nommé samedi "est clairement de centre-droit" mais salue l'émergeance, "enfin", d'une "coalition entre Renaissance et les Républicains, sous le contrôle de l'extrême droite et de Marine Le Pen". Interrogé sur ce que signifie l'absence du bloc de gauche dans cette coalition gouvernementale, Thierry Breton rejette l'idée d'un "déni de démocratie". "Je pense que le président de la République a eu raison", estime-t-il. Emmanuel Macron "a dit venez me voir, ceux qui peuvent bâtir des coalitions, dites-moi combien vous avez de députés qui vous soutiennent, le NFP a dit 193 et pas beaucoup plus. [Le centre-droit] est venu avec [213 ndlr] députés", explique Thierry Breton. "Force est de constater que celle-ci est plus solide que l'autre", ajoute-t-il.
"15 jours pour avoir constitué un gouvernement comme celui-là, c'est presque un exploit, au regard de ce qu'il se passe pour bâtir des coalitions en Europe", poursuit Thierry Breton, évoquant "une coalition à la française". Selon l'ex-commissaire européen, la France n'échappe pas à ce qui se passe en Europe, une bascule "massivement et significativement" à droite des pouvoirs politiques. "15 États sur les 27 qui constituent l'UE sont à droite, certains plus que d'autres, on peut penser à la Suède, aux Pays-Bas, à l'Italie, c'est ça l'Europe dans laquelle nous sommes aujourd'hui", constate-t-il.
"Notre classe politique est maintenant fragmentée partout en Europe", estime Thierry Breton pour qui il est temps d'apprendre à "vivre ensemble", à "faire campagne, puis à se remettre ensemble pour travailler ensemble". "C'est ça, la culture de coalition, il faut l'avoir partout, en France, on ne l'avait pas encore", affirme l'ex-commissaire européen.
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