« Nous avons un protocole qui est prêt à être signé », Jean-Christophe Bouvier, préfet de la Martinique
Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, était l’invité de la Rédaction ce lundi matin 14 octobre. Il a été interrogé sur le déroulé de la table ronde et l’accord qui devrait en résulter, mais également sur son positionnement.
Les négociations à la CTM (collectivité territoriale de Martinique) entre l’État, les distributeurs, et le RPPRAC, se sont arrêtées sans la signature d’un accord vendredi dernier. Pourtant, 24 points sur 26 ont été validés.
Le préfet, Jean-Christophe Bouvier s’est dit déçu que l’accord n’ait toujours pas été validé.
Plus que déçu, je crois qu'il faut bien avoir conscience que nous avons entre les mains désormais un protocole qui est prêt à être signé. Nous reviendrons peut-être sur les points de désaccord. Ce protocole prévoit une baisse substantielle des prix, entre 15 et 20% sur plus de 6 000 produits qui représentent 27% des produits alimentaires importés en Martinique. Ce protocole est le fruit d'un travail acharné des parties martiniquais. Ce sont les martiniquais eux-mêmes qui proposent et qui sont prêts à s'engager. Je crois qu'il faut bien voir que la signature de ce document permettrait de passer à autre chose, non pas d'arrêter la lutte contre la vie chère, mais de profiter de ce qu'il assoit pour aller plus loin encore avec les autorités compétentes.
Deux points bloquants
Deux points continuent donc de bloquer. Et notamment le point de référence des prix. Car les prix « hexagone » peuvent varier d’une zone à l’autre.
On va dire que les prix vendus en Martinique sur des produits identiques ne devront pas être supérieurs de 15 à 25% plus chers que ceux qu'on trouve dans l'Hexagone. Là encore, toute la question va être de savoir comment la grande distribution va intégrer cette baisse de prix qui, pour certains produits, pour des raisons encore très complexes à expliquer ce matin, ont des différences de prix beaucoup plus élevés que 40%. Donc, baisser jusqu'à 25% de différentiel, ça veut dire un effort de la part des distributeurs qui ne peuvent pas, en l'état, supporter.
Le préfet a également été interrogé sur son attitude qui a été particulièrement pointée du doigt par les membres du RPPRAC.
Tout le monde a des comportements corporels qui peuvent choquer, mais de là à en faire une cause de la révolte ou de la violence il y a un pas. On peut reprocher un comportement corporel, je l’entends, mais on se respecte, mais de là à faire un appel à me kidnapper il y a peut-être une marge.
Notez enfin que le couvre-feu pourrait être prolongé, pour l’heure, aucune date n’a été arrêtée.
À ÉCOUTER L’intégralité de l’interview de Jean-Christophe Bouvier, par Cédric Catan
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