On a classé tous les “James Bond”, du vilain petit calibre au charme de destruction massive
À l’occasion de l’arrivée de l’intégrale de la saga James Bond sur MyCanal (sauf “Mourir peut attendre”, diffusé le 16 avril sur la chaîne cryptée), nous republions le classement de tous les films, selon la rédaction. Résultat des votes, un top 26 avec quelques surprises et une première place qui s’est jouée sur le fil.
Qu’est-ce qui différencie un James Bond d’un autre James Bond ? Sur quels critères peut-on se baser pour classer ainsi les vingt-six aventures de 007 (oui, nous avons pris en compte le dissident Jamais plus jamais) ? L’interprète bien sûr – la première place doit-elle absolument revenir à un film avec notre chouchou, Sean Connery ? –, l’antagoniste le plus méchamment savoureux, la James Bond Girl la moins potiche (pas facile, celui-là...), les gadgets les plus dingues, les scènes d’action les plus spectaculaires, le générique musical le plus cool… mais aussi nos souvenirs personnels, forcément subjectifs, souvent associés à l’enfance et l’adolescence : les James Bond en prime time les dimanches et mardis soir à la télé, le premier 007 vu en salle en famille, puis les suivants, avec des amis… Tout compte !
Quoi que l’on pense aujourd’hui du personnage, l’agent 007 fait partie de l’inconscient collectif mondial depuis bientôt soixante ans. À l’aube de cet anniversaire, et d’une révolution attendue après le départ de Daniel Craig, nous vous proposons donc ce classement établi par la rédaction. Quelques surprises, des réhabilitations, un duel serré au sommet, et bien sûr des injustices, inhérentes à ce type d’exercice, qui ne manqueront pas de vous faire réagir. Comme au Casino Royale, rien ne va plus, les jeux sont faits ! [Cette introduction ne devait contractuellement contenir aucun jeu de mots en lien avec des titres de Bond mais, après tout, on ne vit que deux fois !, ndlr]
James veut venger la mort de celle qu’il aimait et l’avait trahi, à la fin de Casino Royale... Accumulation de poursuites spectaculaires, mais lassantes à la longue. Un Bond bien raté, malgré Daniel Craig.
Il surfe sur un tsunami, déjoue un trafic de diamants, s’oppose à des manipulations génétiques et, bien sûr, finira au lit avec Halle Berry... James est immortel mais il était temps que Brosnan tire sa révérence.
Dix-huitième aventure de notre espion préféré. Il affronte le méchant Carver, magnat de la presse particulièrement maléfique (fantastique Jonathan Pryce). Les cascades sont ébouriffantes. Un bon moment de détente, sans plus.
Les morceaux de bravoure sont là, mais où sont les gadgets idiots et astucieux ? Qu’est devenu l’humour du tueur-gentilhomme ? Et Roger Moore, au seuil du troisième âge, a donné bien du mal aux maquilleurs. Du coup, Carole Bouquet s’ennuie…
Un Bond pétillant comme du champagne. Grâce à Brosnan, of course, mais aussi à John Cleese, qui reprend le rôle de R, et à notre Sophie Marceau nationale, en vamp de haut vol. Cela suffit à nous distraire.
Timothy Dalton (pas si mal) dans le costard de 007 pour la dernière fois. Scénario bien ficelé, un nombre suffisant de gadgets, et Carey Lowell, James Bond Girl finaude. À part ça ? Pas grand-chose…
Tiraillés entre les attendus de la saga et une réinvention en marche, les auteurs cochent toutes les cases, quitte à empiler les chapitres, façon pièce montée, en couches étanches. Résultat : ce chant du cygne du 007 de Daniel Craig est boursouflé, et ne convainc guère, malgré des séquences savoureuses.
Roger Moore rendait son smoking à Sean Connery le temps de ce 007 « officieux ». Le charisme de Sean, son début de calvitie sexy, la blondeur de Basinger, la perfidie de Barbara Carrera, tout est si bon(d).
Scaramanga, l’homme aux trois tétons, était l’un des personnages les plus effrayants imaginés par Ian Fleming. Christopher Lee est superbe. C’est tout ce que l’on retient, et c’est déjà pas mal.
Un monde délétère à nouveau sauvé par un voyou raffiné. Sam Mendes filme la peur, joue sur le poids des décors, sur le comportement des personnages et, surtout, renoue avec les discordances lumineuses de l’expressionnisme. Bond réinventé.
De l’Allemagne de l’Est aux Indes à la poursuite de l’Œuf de Fabergé. Treizième James Bond, période Roger Moore. Avec un méchant mégalo, une Aston Martin gadgetisée, une James Bond Girl charismatique, des cascades spectaculaires… Délicieuse routine !
007 affronte un criminel qui veut ruiner l’économie US. Première apparition de Roger Moore. Poursuites mouvementées, séquences mémorables. Et l’une des meilleures musiques de générique, signée Linda et Paul McCartney, au sein des Wings.
Sur le fond, rien de bien neuf : un mégalo veut détruire New York et Moscou pour bâtir un nouveau monde sous-marin. Mais la forme est plus originale. Notamment grâce à la photo de Claude Renoir, qui donne au film un air de conte de fées maléfique.
Bon, d’accord, on a fait du neuf avec du vieux mais pourquoi pas, puisque Pierce Brosnan porte élégamment le smoking... Le rythme est soutenu et le montage, hardi. Distraction (à l’ancienne) assurée et reBond d’une franchise à l’époque essoufflée.
Baroud d’honneur de Roger Moore en 007, une septième et dernière fois. Son grand âge – pour le rôle – donne à cet épisode un charme nostalgique et suranné. Bien que sous-exploités, les méchants (Christopher Walken et Grace Jones, quel casting !) ont de la gueule.
On a concocté pour le valeureux Timothy Dalton une histoire pleine de bruit et de fureur, où tout le monde trahit tout le monde. Mais la star, c’est une Aston Martin volante, avec carrosserie ignifugée et skis intégrés aux portières. Parce que pourquoi pas ?
C’est à partir de ce cinquième Bond, au titre le plus surréaliste de toute la saga, que Sean Connery commença à vouloir rendre son tablier. Un bon cru, avec le Spectre qui habite dans un volcan, et le thème du film, très doux et cool, chanté par Nancy Sinatra.
Sean Connery est de retour après la parenthèse Lazenby. 007 se heurte à son ennemi Blofeld, qui veut détruire Washington. Décors délirants, couple de tueurs patibulaires, numéro de kung-fu : l’action est gonflée... comme la petite bedaine sexy de Sean.
La CIA est inquiète car la navette spatiale Moonraker a disparu. Retour du charismatique Jaws, et sa mâchoire en acier, censés séduire les ados qui commençaient à trouver la série ringarde. L’exquis Michael Lonsdale est un méchant – français – parfait. Roger Moore n’ira pas plus haut dans ce classement.
Bond, épisode 4. Un maniaque a volé deux missiles nucléaires. C’est l’un des meilleurs de la série. Les gadgets inventés par Q sont délirants. En 1965, tout le monde achète des maillots « à la Claudine Auger ». Action inventive, suspense efficace et érotisme délicatement torride : un cocktail aussi parfait que le vodka Martini de James.
Bond, deuxième. La scène où 007 sort de sa douche, serviette mauve autour des reins et torse particulièrement velu, a fait de Sean Connery le nouveau sex-symbol mondial. L’intrigue, soignée, nous mène d’Istanbul à Venise. Un grand cru.
Plus mélancolique, plus sophistiqué qu’à l’ordinaire, avec une photo superbe de Michael Reed et une musique très belle de John Barry. Et George Lazenby en kilt à la place de Sean Connery. Un film à part, mal aimé, qui vaut pourtant le détour.
La première fois où l’on entendit : « Bond, James Bond. » Pas encore besoin de gadgets à gogo grâce à Connery, Sean Connery, et à une trame d’espionnage bien filée. Et la belle Ursula Andress...
Retour aux sources pour le 50e anniversaire de Bond, avec un 007 plus tourmenté que déchaîné. Face à Daniel Craig, un méchant d’anthologie : Javier Bardem. Et, pour la première fois dans la série, l’évocation émouvante de l’enfance de James… Une troisième place amplement méritée.
Les premières aventures du jeune James Bond, tout juste nommé « double zéro ». Un des meilleurs épisodes de la série. Peu de gadgets mais du spectaculaire, parfois très violent. Et déjà cette évidence : Daniel Craig est le 007 le plus convaincant depuis Sean Connery.
Pour nous, le meilleur James Bond avec Sean Connery... et le meilleur tout court ! Face à Goldfinger, qui projette d’irradier les réserves d’or de Fort Knox, 007 se déchaîne. Les méchants ont du corps, et la voix mythique de Shirley Bassey emballe le tout. Que du plaisir !
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