mardi 12 novembre 2024

C DANS L'AIR 12 NOVEMBRE

 


Marche arrière sur les pensions de retraite ? Le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale a annoncé, au 20H de TF1 lundi soir, qu’il avait obtenu un compromis de Michel Barnier sur ce sujet explosif : il y aura bien une revalorisation de toutes les pensions de retraite au 1er janvier 2025, pour un montant correspondant à la moitié de l’inflation. Au 1er juillet, un nouveau coup de pouce concernera cette fois-ci uniquement les retraités touchant moins que le Smic.


Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement avait prévu un gel des pensions pendant six mois, pour économiser 4 milliards d’euros. Une mesure qui concerne 17 millions de Français, critiquée depuis des semaines par l’opposition et les soutiens de la coalition Barnier, à commencer par la droite LR dont est issu le Premier ministre. C’est donc un changement de cap qui vient d’être annoncé non pas par un ministre mais le chef d’un des groupes de l’Assemblée nationale. La pratique est inédite. Laurent Wauquiez entend ainsi se targuer d’une victoire politique au moment où le camp gouvernemental enchaîne les défaites dans l’hémicycle. 

Néanmoins la mesure doit encore être adoptée dans un budget, encore très loin d’être voté. Les députés seront appelés, ce mardi à partir de 16h30, à se prononcer sur la partie "recettes" du projet de loi de Finances. En cas d'adoption, les députés enchaîneront dans la foulée par l'examen de la partie "dépenses" du texte, avec à l'horizon la date butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1 500 amendements déposés, avant qu’il ne soit envoyé au Sénat. En cas de vote contre, l'ensemble du texte sera considéré comme rejeté, ce qui mettra fin à son examen à l'Assemblée. Un tel scénario permettrait au gouvernement de repartir au Sénat de sa propre copie, alors qu’il a été profondément réécrit par les députés des oppositions, mais aussi par certains soutenant le gouvernement.

La bataille parlementaire est loin d’être terminée pour l’exécutif, et elle pourrait gagner le front social. Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication d’appels à la grève. SNCF, pilotes de ligne, fonctionnaires… mais aussi agriculteurs. Moins d’un an après la mobilisation du monde agricole d’une ampleur historique, la colère gronde toujours. Des actions symboliques ont repris ces dernières semaines et le mouvement pourrait s’amplifier. L’alliance majoritaire en France FNSEA-JA a appelé à des actions nationales une fois les semis d’hiver terminés, "à partir de la mi-novembre" et probablement la semaine du 18 novembre, alors que débutera le G20 au Brésil. Les agriculteurs refusent catégoriquement la signature d'un accord de libre-échange négocié entre l'UE et les pays latino-américains (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) du Mercosur. Surtout ils réclament toujours de pouvoir vivre de leur métier. 

Une question de pouvoir d’achat qui agite toute la société et demeure une priorité pour les Français. Car si fin septembre, la hausse des prix sur 1 an affichait seulement 1,1 % selon l’Insee, une première depuis 2020, deux tiers d’entre eux affirment dans une dernière enquête de l’UFC Que choisir toujours limiter leurs achats pour faire face à la hausse des tarifs de ces dernières années. Les commerçants, de leur côté, constatent toujours une baisse des achats en volume et une recrudescence des vols. 

Nous en parlerons dans #cdanslair à 17.45 sur France 5. Retrouvez la présentation des experts de ce soir sur notre site. Vous pouvez dès maintenant nous poser vos questions en commentaire !




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