Poutine : la stratégie du black-out
Volodymyr Zelensky parle d'une attaque "inhumaine".
La Russie a lancé le jour de Noël une attaque massive de missiles et de drones contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, tuant une personne et privant des centaines de milliers de foyers d'électricité et de chauffage.
Cette "terreur" est "la réponse de Poutine à ceux qui ont parlé d’un illusoire “cessez-le-feu de Noël”" entre Kiev et Moscou, a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Andrii Sybiha.
Les frappes ont touché six régions ukrainiennes, dont Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, où un demi-million de foyers est resté sans électricité, ni chauffage ni eau courante. Cette attaque intervient alors que la Russie progresse sur le front ukrainien : l'armée a conquis en novembre 725 km 2 de terrain, soit près du double des deux mois précédents. La Russie peut notamment compter sur 11 000 soldats nord-coréens déployés en Russie, selon des sources occidentales. Entre 1 000 et 3 000 d'entre eux ont d'ailleurs été tués dans la région de Koursk qui fait l'objet de violents combats. Les soldats ukrainiens peinent à garder leur position dans cette région russe, mais espèrent la conserver dans l'optique d'une future négociation avec Vladimir Poutine. Interrogée la semaine dernière lors de sa conférence de presse annuelle, le président russe a expliqué ne pas avoir besoin d’une trêve, mais de paix "à long terme, durable, soutenue par des garanties de sécurité fiables". Bientôt de retour à la Maison Blanche, Donald Trump avait promis de régler le conflit en 24 heures. Mais Vladimir Poutine est-il prêt à négocier ? "La politique est l’art du compromis, la Russie y est toujours prête", a-t-il éludé.
Déroulant sa propagande de guerre, Vladimir Poutine s'est tout de même montré agacé par l'assassinat qui a ciblé le général Igor Kirillov. Le 17 décembre, ce haut-gradé de l'armée russe sortait d'un bâtiment à Moscou lorsqu'il a été tué par l'explosion d'une bombe dissimulée dans une trottinette électrique. L'attaque a été revendiquée par les services de sécurité ukrainiens. "Nous ne devons pas permettre de telles failles", a averti Vladimir Poutine. En réponse, le FSB a déclaré aujourd'hui avoir déjoué plusieurs projets d'assassinats d'officiers de haut rang et de membres de leurs familles à Moscou. L'un de ces projets d'assassinat consistait à faire livrer une bombe ressemblant à un porte-documents, selon le FSB. L'Ukraine a également lancé une attaque de drones visant des immeubles de la ville de Kazan, au centre de la Russie. Avec ces opérations de déstabilisation, Kiev sème la peur chez l'ennemi, et repousse la possibilité de négociations avec Vladimir Poutine, souhaitées par Donald Trump.
Une autre figure majeure de l'opposition au Kremlin s'est révélée ces derniers mois. Née en France, Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, ancienne république soviétique, fait face depuis plusieurs mois à l'influence grandissante de la Russie dans son pays. Fin octobre, le parti pro-russe, Rêve géorgien, a remporté les élections législatives et suspendu le processus d'adhésion à l'Union européenne jusqu'en 2028. Quelques semaines plus tard, Mikheïl Kavelashvili a été élu président de la République, malgré un scrutin jugé "illégitime" par l'actuelle présidente qui refuse de lui céder sa place le 29 décembre. "C’est le retour de la Russie", résume-t-elle dans les colonnes du Monde. Depuis un mois, les Géorgiens, dont 80% disent soutenir l'intégration à l'UE, sont massivement descendus dans la rue pour protester contre le parti au pouvoir.
Pourquoi la Russie gagne-t-elle autant de terrain en Ukraine ? Les attaques ciblées menées par Kiev peuvent-elles déstabiliser la Russie ? Et pourquoi le Kremlin est-il accusé d'ingérences en Géorgie ?
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