vendredi 13 décembre 2024

Vendredi 13

 


 

 
 
 Treize à table pour le dernier repas du Christ: l'origine des croyances autour du chiffre 13? (La Cène, Leonard de Vinci).
Treize à table pour le dernier repas du Christ
l'origine des croyances autour du chiffre 13?
 (La Cène, Leonard de Vinci).

 
 

 
 
Ah, le vendredi 13... il en fait couler de l'encre, et il augmente spectaculairement les paris sur les jeux de hasard, en particulier pour le Loto (trois fois plus de joueurs). Et s'il en est un que La Française des jeux ne doit pas rater, c'est bien celui de ce mois mai 2016, alors qu'elle fête ses 40 années d'existence. Alors, vendredi 13, date à bénir ou date à honnir? Signe de chance ou de malchance? Il faut faire appel à un bon génie, nommé «mathématiques», pour être en mesure d'apporter des éléments et tenter de clarifier cette question.

 
Bordeaux - Difficile de dire si son nom lui a porté chance... ou pas: le "Vendredi 13", légendaire voilier de course, laissé à l'abandon pendant près de vingt ans à Bordeaux, reprend vie grâce à une poignée de passionnés bien décidés à lui faire regoûter la mer.
Lorsque l'association bretonne "Rêve de sens" entame en septembre 2015 les travaux de rénovation du mythique bateau, abandonné depuis 1997 devant la base sous-marine de Bordeaux, il fait bien triste mine: il n'a plus ni mâts, ni quille, des souris y ont élu domicile, des déchets en tous genres l'encombrent et l'eau de pluie a inondé l'habitacle...  
Qu'elle semble loin l'époque flamboyante où le navire, construit en 1972 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), faisait "la Une" des journaux. Il est alors le plus grand trois mâts (39,13 mètres) jamais construit pour une course en solitaire.  
Le cinéaste Claude Lelouch, qui a participé au financement, veut d'ailleurs faire un film sur ce navire promis aux plus grandes victoires. Las! Lors de la Transat anglaise (Ostar) de 1972 le navigateur Jean-Yves Terlain, concepteur du navire, arrive en ... deuxième position derrière Alain Colas. En 1976, Yvon Fauconnier reprend la barre. Blessé, il doit abandonner... 
Mais dès 1975, une autre vie commence pour le voilier, qui contribuera à sa gloire. Pour payer le bateau, Terlain et son épouse le font aménager pour du "charter" (croisière pour riches touristes) aux Antilles.  

Eddie Barclay, Johnny Halliday, Joe Dassin, Michel Sardou... Pendant quinze ans, le show-business se presse sur le pont, tout comme la crème des skippers, Eric Tabarly, Titouan Lamazou, Olivier de Kersauzon, Florence Arthaud... 
"Il était au départ de toutes les courses, les navigateurs s'y retrouvaient car il y avait de la place", raconte Bertrand Quentin, 56 ans, propriétaire d'un chantier naval à la Trinité-sur-Mer (Morbihan) et à la tête de la poignée de bénévoles, bretons pour la plupart, mobilisés sur le chantier. 
- Que la saga continue - 
Pourtant, comme une star déchue, le "Treize" a bien failli mourir sur un parking bordelais, d'autant que des "rumeurs mettent en doute l'authenticité du voilier. On parle de maquette, de moule...", explique Bertrand Quentin. 
En 1994, trop coûteux à entretenir pour ses propriétaires, le navire est offert au Conservatoire international de la plaisance de Bordeaux ouvert dans l'ancienne base sous-marine allemande de la Seconde guerre mondiale. Mais le musée ferme en 1997 et le bateau est livré à tous les vents. Seuls les mâts sont mis à l'abri. 
"C'est un bateau qui m'a toujours fait rêver", explique Bertrand Quentin, qui a déjà rénové en 2010 le "Côte d'Or II", dernier trimaran de Tabarly, pour justifier ce pari fou. 
Pour le récupérer, l'association a dû toutefois répondre à un appel d'offres de la mairie de Bordeaux, mais c'est finalement l'entrepreneur local et mécène Norbert Fradin qui remporte la mise -- au total une quarantaine de bateaux dont le "Vendredi 13" -- dans la perspective de l'ouverture en 2018 d'un Musée de la Mer et de la Marine entièrement financé sur fonds propres.  
"C'est un bateau mythique à plusieurs titres: il représente la démesure humaine et, en même temps, c'est le chant du cygne des très grands monocoques surpassés ensuite par les multicoques", explique Norbert Fradin. 
Une convention est finalement passée entre le promoteur, qui pré-finance pour l'heure les travaux -- estimés à 600.000 euros -- en attendant d'autres partenaires, et l'association qui prend en charge la rénovation et pourra faire naviguer le bateau pendant cinq ans.  
"Quand j'ai vu le bateau pour la première fois, j'étais partagé entre la joie de le voir de près et l'ampleur de la tâche", raconte Ivonig Le Touzo, bénévole de 24 ans, les cheveux pleins de poussière après des heures de ponçage dans le carré. 
Yvon Fauconnier, qui a sauvé le bateau de la destruction en 1994 lorsqu'une copie, le "Friday Star", a été construite, a accepté d'être le parrain de cette renaissance. "C'est bien que le bateau retrouve des gens qui ont envie que la saga continue", se réjouit le navigateur qui lance un appel aux "bénévoles et aux mécènes" pour faire revivre un bateau "qui parle encore aux gens".  

 
 

 
 
Tout d'abord, le vendredi 13, en faisant abstraction des superstitions, est-il particulier? La réponse est oui. Car les mathématiques appliquées au calendrier indiquent que le 13 du mois tombe un tout petit peu plus fréquemment un vendredi que n'importe quel jour de la semaine. Sur 4000 ans, il y a 6880 vendredis 13 contre 6840 jeudis 13 (ou 6850 lundis ou mardis 13). Il est vrai que notre calendrier grégorien («lancé» en 1582 par le pape Grégoire XIII, tiens donc) réserve bien des surprises.

Un à trois par an

Ainsi, toujours grâce aux mathématiques, il a été possible de démontrer qu'il y avait forcément au moins un vendredi 13 par an, et qu'il ne pouvait pas y en avoir plus de trois. Et il y a en trois si et seulement si le premier jour de l'année est un jeudi pour une année non bissextile (comme 2009) et un dimanche pour une année bissextile.
Toujours grâce aux mathématiques, il a été calculé que les intervalles de jours entre deux vendredis 13 étaient codifiés. Ils sont de 27, 90, 181, 244, 272, 335 ou 426 jours. Donc deux vendredis 13 peuvent être séparés par une durée supérieure à une année. Ce qui s'était produit du 13 août 1999 au 13 octobre 2000.
D'autres jeux de calendrier sont possibles. On peut par exemple calculer le nombre de vendredis 13 qui sont aussi des Vendredis saints de l'Église catholique en un siècle. C'est-à-dire le nombre de fois où le dimanche de Pâques tombe un dimanche 15 avril. Car la date de Pâques est mobile et trouve sa place au plus tôt le 22 mars, au plus tard le 25 avril. La dernière année satisfaisant à la condition du 15 avril a été 2001. Et il faudra attendre bien longtemps avant que cela ne se reproduise. Car le prochain vendredi 13/Vendredi saint tombera en... 2063. Au XXe siècle, il y en a eu trois (1906, 1979 et 1990). Au XXIe siècle, il y en aura cinq (2001, 2063, 2074, 2085 et 2096).

Treize à la table du Christ

Le Vendredi saint, jour de la crucifixion de Jésus-Christ, est souvent cité comme étant à l'origine de la mauvaise réputation du vendredi. D'autant que, au dernier repas du Christ, ils étaient treize à table. Alors que notre culture adore le douze (douze mois, douze heures, etc.), le 13e est donc Judas. Bien d'autres raisons sont évoquées pour tenter d'expliquer cette «crispation» autour du vendredi 13. En Amérique latine, l'équivalent est le mardi 13. En Italie, le nombre 17 est associé à la malchance, tandis qu'en Chine c'est le nombre 4, dont la prononciation est très proche du mot signifiant «mort».
Pourtant, aucune donnée sérieuse ne peut faire pencher statistiquement la balance chance-malchance du vendredi 13 dans un sens ou dans l'autre. Alors, pourquoi jouer plus à des jeux de hasard ce jour-là? Parce que «l'espoir fait vivre»? Car les lois mathématiques sont dures, surtout la loi des grands nombres, et affirment que ces jeux sont «perdants». Mais il y a bien des gagnants, tout de même. Bien, bien moins que des perdants, en fait. Il y a une chance sur 14 millions de gagner au Loto. D'accord, cela fait peu. Mais cela laisse une chance... On a aussi une chance sur 14 millions de chances d'avoir 9 fois de suite un 6 en lançant un dé. Si l'on vous propose, moyennant 5 ou 10 euros, de lancer le dé, avec à la clé une grosse somme d'argent, si vous avez 9 fois de suite le 6, le ferez-vous? Et combien de fois? Même un vendredi 13...
 
 

 

 

Les secrets mathématiques du vendredi 13

Il est construit à Saint-Nazaire avec le soutien financier de Claude Lelouch.
Géant pour son époque, on le disait impossible à manœuvrer par un seul homme. De fait, au cours de la transat, Terlain rencontra des problèmes de gréement qui le privèrent de la victoire. Il arriva second, derrière Alain Colas sur Pen Duick IV.
Pour payer le bateau, Terlain, et sa compagne de l’époque Karin Desboeuf, décidèrent de l'armer pour le charter aux Antilles (c'est-à-dire d’emmener de riches touristes en croisière). Après avoir aménagé le bateau à cet effet à La Rochelle, ils obtinrent un contrat avec le Club Méditerranée et se basèrent à Sainte-Anne en Martinique. Vendredi 13 fut alors confié à Yvon Fauconnier qui recruta un équipage de marins hôteliers pour seconder son épouse Dany. Leur fille Karine Fauconnier, qui devait à son tour devenir une navigatrice célèbre, participa à ces croisières dès son plus jeune âge.
De nombreux marins ont alors croisé la route du Vendredi 13, appelé familièrement « Le Treize », et participé aux croisières de luxe vers les Grenadines : Kiki Hiessler, Alain Revel, Hugo Desmazières, Francis Domange, Pancho Mallego, Alain Chapoutot, Yvon Redier, Titouan Lamazou et bien d’autres.
En 1976, Yvon Fauconnier courut à son tour la Transat anglaise avec le trois-mâts, mais dut abandonner, blessé, face aux dépressions très creuses qui marquèrent cette course.
Le voilier continua ses navigations entre les Antilles et les États-Unis. Au début des années 1990 il connut cependant de graves problèmes de structure, qui s'avérèrent irréparables. Une copie du bateau fut alors réalisée, mais elle ne restitua jamais le caractère particulier de l’original. Ce sistership fut baptisé Friday Star[1].
Vendredi 13 fut alors offert au Musée de la plaisance qui ouvrit un temps dans l’ancienne base sous-marine de Bordeaux, où il fut exposé à terre, mâté mais sans sa quille.

Restauration

Après la fermeture définitive du musée, la coque, ouverte à tous vents, resta sur le terre-plein de la base sous-marine où elle se trouva jusqu'au 7 décembre 2015, date à laquelle elle est transportée dans un chantier proche afin d'être restaurée en vue de son exposition dans le futur Musée de la mer et de la marine[2].

Quelques photographies de Vendredi 13

Vendredi 13 n'est pas qu'une date qui porte malchance ou chance ! c'est aussi le nom d'un bateau de course conçu par Jean-Yves Terlain pour la Transat anglaise de 1972

Le Vendredi 13 est un voilier trois-mâts construit en 1972 sur plan de Dick Carter. Avec ses 35 tonnes et 39 m hors tout, il avait un plan de voilure comportant 3 génois bômés envergués sur 3 mâts. Construit en sandwich fibre de verre/mousse polyuréthane au chantier TECIMAR à Saint-Nazaire, c'est techniquement une goélette à voile d'étai. Jean-Yves Terlain avait conçu ce prototype spécialement pour la Transat anglaise (OSTAR), course à la voile en solitaire, courue entre Plymouth (Grande-Bretagne) et Newport (États-Unis
 

Le Vendredi 13 est un voilier géant de 39 mètres, reconnaissable à ses trois mâts. Ce plan Dick Carter est une goélette conçue en 1972 par Jean-Yves Terlain afin de parcourir la Transat anglaise, solitaire au départ de Plymouth (GB) et Newport (EU). Construit en sandwich fibre de verre/mousse polyuréthanne par les chantiers Tecimar à Saint-Nazaire, il est financé par le réalisateur, Claude Lelouch.
Ce voilier géant pour son époque – 39 m hors tout et 35 tonnes – était considéré comme impossible à manœuvrer par un seul homme. Pourtant, malgré les problèmes rencontrés lors de la Transat, Terlain se classe à la deuxième place, derrière, Alain Colas, sur Pen Duick IV. À cette époque des transats, le monde la course pense que tout ce qui est plus grand est plus rapide. Pourtant, cet énorme monocoque sera doublé par le multicoque d'Alain Colas.
Par la suite, Vendredi 13 est entièrement réaménagé pour le Charter aux Antilles. Yves Fauconnier prend donc le relai et organise des croisières où de riches clients viennent à bord du bateau. Sa fille, Karine Fauconnier, navigatrice professionnelle reconnue, participa à des croisières tout au long de son enfance. Vendredi 13 continua de naviguer entre les Antilles et les États-Unis et de nombreux marins participèrent aux croisières à l'image de Kiki Hiessler, Alain Revel, Hugo Desmazières, Pancho Mallego, Alain Chapoutot ou encore Titouan Lamazou.
Par la suite, le trois-mâts, en mauvais état, est donné au Musée de la plaisance de Bordeaux, dans l'ancienne base de sous-marins. Il était exposé à terre, mâté, mais sans sa quille.
À la fermeture du musée, la coque du Vendredi 13 est déplacée sur le parking de la base sous-marine, sans aucune indication ou pancarte. En mauvais état, le voilier, ou plutôt l'épave, est taguée et squatté. Elle a été mis en vente en novembre dernier par la ville de Bordeaux, avec d'autres bateaux ayant fait partie du Conservatoire international de plaisance local.
Un sistership du bateau a été conçu, le Friday Star.
Crédit photo 1 : « Le voilier de course "Vendredi 13" (1) » par Jean-Pierre Bazard Jpbazard — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - 
Crédit photo 2, 3 & 4 : Pierre Mondain-Monval
Reportage : Légendaire Vendredi 13
Le Vendredi 13 sauvé et bientôt restauré

 

Le voilier Vendredi 13 a quitté sa cale après 21 ans de sommeil

 
 
 
Après 21 ans d'inactivité dans sa cale des bassins à flot de Bordeaux, le trois-mâts "Vendredi 13" reprend vie. L'ancien voilier du réalisateur Claude Lelouch sera restauré durant un an par l'association "Rêve de sens". 
© France 3 Aquitaine
© France 3 Aquitaine
C'est une belle histoire, celle d'un voilier aux multiples vies qui démarre une nouvelle vie. Le célèbre trois-mâts "Vendredi 13" va reprendre la mer. Sa coque était amarrée depuis plus de 20 ans à Bordeaux, presque abandonnée après avoir fait naviguer des générations de marins. Son nouveau propriétaire, lui, ne l'avait pas oubliée...

 

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