« Elle l’a appris après les journalistes » : comment Marine Le Pen a été informée de la mort de son père dans l’avion qui la ramenait de Mayotte

Marine Le Pen assiste à une minute de silence en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte à l’Assemblée nationale à Paris, France, le 16 décembre 2024.

La chef de file des députés Rassemblement national, qui achevait un déplacement de trois jours sur l’archipel, était injoignable lorsque son père s’est éteint.

Il n’y a pas de bons jours pour apprendre le décès d’un proche. Mais il y en a qui sont encore plus mauvais que d’autres. Marine Le Pen a été informée de la mort de son père, Jean-Marie Le Pen, ce mardi grâce à l’alerte de l’Agence France-Presse (AFP), publiée à 12 h 56, annonçant le décès du cofondateur du Front national (FN), a appris Le Figaro, confirmant les récits de plusieurs médias, comme Franceinfo, BFMTV et Europe 1.

 

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La chef de file des députés Rassemblement national (RN) avait pris le matin même l’avion qui devait la ramener de Mayotte vers la métropole, après un déplacement de trois jours sur l’île de l’océan Indien ravagée par le cyclone Chido. Un très long voyage dans les airs, avec une escale au Kenya et un atterrissage à Paris, vers 23 h 30. Marine Le Pen était donc injoignable quand Jean-Marie Le Pen s’est éteint. « Ce que je peux vous dire, c’est qu’elle a appris la nouvelle après vous, les journalistes », constate sobrement un de ses proches. 

Selon plusieurs sources, la famille, présente autour du « Menhir » pour ses derniers instants, a très vite transmis à l’AFP le communiqué annonçant sa mort. D’une extrême sobriété, ce dernier expliquait : « Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12 h ». Selon les récits des journalistes qui ont suivi Marine Le Pen lors de son voyage à Mayotte, ce sont eux qui ont annoncé la nouvelle à l’attaché de presse de Marine Le Pen, qui lui-même a transmis l’information à la députée du Pas-de-Calais. Un proche était avec elle pour son voyage, Louis Aliot, maire RN de Perpignan, son ancien compagnon dans la vie. André Rougé, député européen RN, et chargé de l’outre-mer au sein du parti, était également présent.

Le cofondateur du Front national Jean-Marie Le Pen est mort
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Jusqu’à très récemment, la mort du patriarche de la dynastie Le Pen était un tabou au sein du RN. « Jamais Marine Le Pen n’en parle, pourtant il faudra bien réagir politiquement quand cela arrivera », constatait il y a quelques mois un de ses proches. Et jamais aucun de ses lieutenants n’avait envie d’être celui qui brisera le tabou. C’est seulement le 13 novembre dernier que tout a commencé à changer, lorsque Marine Le Pen faisait face à ses réquisitions dans le procès des « assistants parlementaires du FN », où elle risque 5 ans d’inéligibilité avec effet immédiat. Ce même jour, alors qu’elle entrevoit sa mort politique, la santé de Jean-Marie Le Pen s’était brusquement dégradée, obligeant la famille à s’organiser.

Mais l’absence de Marine Le Pen à Paris lors de l’annonce du décès de son père a déstabilisé les plans du RN face à cet événement que tout le monde savait imminent. Il y avait bien des « vidéos », des « rétrospectives » qui étaient prêtes à être publiées sur les réseaux sociaux. Pour le reste, les lieutenants de la « candidate naturelle » du RN à la prochaine présidentielle attendaient que leur chef descende de son avion. « On attend qu’elle revienne. Il y a beaucoup de questions qui relèvent de sa vie intime », notait mardi un de ses proches. 

Deux réactions officielles ont été publiées malgré l’absence de la patronne des députés RN. « Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », a déclaré sur X Jordan Bardella, président du RN.

À lire aussi Décès de Jean-Marie Le Pen : de l’homme jugé fini en politique au « séisme » du 21 avril 2002 

Le bureau exécutif du parti a de son côté publié un communiqué, beaucoup plus prolixe. « Au cours de six décennies de combat politique actif, il s’est avéré être un visionnaire, imposant dans le débat public les grands sujets qui structurent aujourd’hui la vie politique comme la démographie et son corollaire l’immigration, la mondialisation et le déclassement de la France, la souveraineté nationale et le risque de dilution dans l’Union européenne », peut-on lire. Pour le parti nationaliste et populiste, Jean-Marie Le Pen « restera celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la Nation française et qui, par une volonté et une ténacité sans limite, fit du mouvement national une famille politique autonome, puissante et libre ». 

Point de mention dans ce communiqué du violent conflit qui a opposé Marine Le Pen à Jean-Marie Le Pen en 2015, menant à son exclusion du FN. « Certains verront aussi en lui, cette stature taillée dans le granit, un “Menhir” qui se plaisait parfois à être polémique », affirme seulement le RN, qui préfère conclure par ces mots, avant d’assurer ses « condoléances les plus sincères » à la famille Le Pen : « Pour les générations attachées au pays, d’aujourd’hui et de demain, il restera dans les mémoires comme un combattant intrépide et indomptable au service d’une vision fière et conquérante de la France. » Marine Le Pen, elle, coincée dans les airs, n’avait toujours pas pu communiquer sur la mort de son père.

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187 commentaires

  • anonyme

    le 

    Qui c'est occupé de ses chats pendant son voyage ?

  • Taxidermiste-de-castors

    le 

    Courage, Marine.

  • Muser

    le 

    Évidemment quand on critique l orthographe du Figaro , on n apparaît plus . Ce n était pas l’avis de D Ormesson ni meme de Jean Marie Le Pen ..Le Figaro ne serait-il pas atteint par le wokisme ?

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