Ajlors que les rapprochements entre les États-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine s’accentuent, Emmanuel Macron a été reçu par son homologue américain à la Maison-Blanche, ce lundi. Cet échange, trois ans jour pour jour après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a principalement porté sur le dossier brûlant des négociations pour un accord de paix en Ukraine, dans lequel l’Europe peine à exister.
Sur la forme, la rencontre a été marquée par des sourires aux lèvres, quelques éclats de rire, des accolades et des poignées de main, mais sur l’essentiel, sur les moyens d’arrêter la guerre en Ukraine, qu’en est-il ? Si les deux dirigeants sont convaincus qu’une trêve rapide est possible, ensuite, ça se complique. Pour le chef de l’État, cette paix ne doit pas être la "capitulation" de Kiev. Emmanuel Macron dit percevoir un "chemin" commun avec Donald Trump avec la mise en œuvre de garanties de sécurité en Ukraine, par les Européens, comme l'éventuel déploiement d'une force d'observation de la paix. Un soutien essentiel, selon lui, pour dissuader la Russie de réattaquer l'Ukraine : "Le fait qu'il y ait des Européens qui soient prêts à s'engager pour apporter leur réponse à ces garanties de sécurité et qu'il y ait une clarté maintenant du message américain sur le fait que les États-Unis d'Amérique, comme alliés, étaient prêts à apporter un soutien, une solidarité à cette approche, est pour moi un tournant", a déclaré le président de la République. Mais sur ce point, le président des États-Unis n'a pas dit un mot. Pour Donald Trump, qui a fait de la "diplomatie transactionnelle" sa marque de fabrique, la fin de la guerre passe avant tout par l'accord qu'il entend conclure prochainement avec l'Ukraine sur l'exploitation de ses terres rares et de ses minerais. Il a d’ailleurs annoncé la venue prochaine de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche.
Quels sont donc les plans de Donald Trump pour l’Ukraine et l’Europe ? Lundi, les États-Unis ont pris tout le monde de court en s’alliant avec la Russie lors de votes inédits à l'ONU sur le conflit ukrainien. Ce basculement stratégique marque une rupture radicale avec la politique de soutien à Kiev menée jusqu’à présent par l’administration Biden. Tournant dans la guerre pour les uns, redistribution des cartes sur la scène diplomatique mondiale pour d’autres, l’alliance Moscou-Washington inquiète. En Allemagne, Friedrich Merz, atlantiste convaincu, juge désormais nécessaire pour l'Europe de développer des capacités de défense propres. Le futur chancelier allemand s’est même dit prêt à parler protection nucléaire avec Paris et Londres. Une révolution alors que la Pologne poursuit ses investissements au point de devenir une puissance militaire clé de l'OTAN et que les pays riverains de la mer Baltique - Lettonie, Lituanie et Estonie - intensifient leurs préparatifs en vue d'un conflit militaire, craignant que la Russie ne se prépare à une future guerre.
Le maître du Kremlin a, lui, fait une apparition surprise à la télévision russe au moment de la conférence de presse de Donald Trump et Emmanuel Macron. Rappelant que les Russes aussi ont des réserves de terres rares et de métaux critiques, Vladimir Poutine a assuré qu’il allait "faire des deals avec les États-Unis" sur ce sujet. Il a redit tout le mal qu'il pensait une nouvelle fois de Volodymyr Zelensky et a appelé à un changement de régime à Kiev. Il a également salué l'approche "rationnelle" et "non émotionnelle" du dossier ukrainien adoptée par Donald Trump.
Pendant ce temps aux États-Unis, le duo Trump-Musk rencontre ses premiers obstacles. Le Pentagone et d’autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI), ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre au courriel exigeant des fonctionnaires fédéraux de justifier de leurs activités, après l’injonction en forme d’ultimatum d’Elon Musk, conseiller de Donald Trump, en raison de potentielles fuites de données confidentielles...
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