Vie chère et sécurité, les priorités du nouveau préfet
Étienne Desplanques, nouveau préfet de la Martinique, a officiellement pris ses fonctions hier. Après la traditionnelle cérémonie au monument aux morts de la place de la Savane, à Fort-de-France, il a précisé les grandes ambitions de son mandat.
La Martinique a un nouveau préfet, Étienne Desplanques, nommé par décret du 15 janvier 2025.
Hier, jour officiel de sa prise de fonction, avant d'exposer les grandes lignes et priorités de son mandat, il a tenu à se présenter en toute simplicité : « J'ai 44 ans, je suis breton, je vis en couple avec ma femme qui est guadeloupéenne, on s'est rencontré quand j'étais en Guadeloupe. Et c'est avec beaucoup d'émotion que je prends ici cette fonction parce que c'est aux Antilles, sur l'île sœur, que j'ai appris mon métier », a-t-il commencé. Histoire de rappeler aussi qu'il connaît bien les dossiers ultramarins après avoir été directeur de cabinet des préfets de Guadeloupe et avoir occupé plusieurs postes au ministère des Outre-mer. « Mais je viens avec beaucoup de modestie car chaque territoire est spécifique, et j'ai beaucoup à découvrir de la Martinique. Je veux la connaître non pas superficiellement, mais en profondeur », a néanmoins précisé Étienne Desplanques.
Délinquance inquiétante
Sans surprise et parce que les attentes des Martiniquais sur ce dossier sont fortes, le préfet a promis de s'impliquer « totalement, résolument sur la vie chère parce que c'est un sujet de cohésion sociale ». Étienne Desplanques a rappelé que les engagements pris par l'État dans le cadre du Protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère étaient plus que jamais d'actualité. En revanche, s'il prévoit de rencontrer les différents acteurs économiques, sociaux, associatifs et culturels, il n'envisage pas de recevoir les membres du Rpprac. « Je vais d'abord rencontrer ceux qui ont signé le protocole ». Autre enjeu majeur pour le préfet, la sécurité, et en particulier le trafic de stupéfiants et le trafic d'armes. « Le niveau de délinquance m'inquiète, il a fortement progressé ces dernières années. Je le dis, nous serons intraitables. J'en fais pour moi une affaire personnelle », a- t-il insisté.
Rapatrier les corps du crash aérien
Le préfet a émis une pensée particulière pour les familles des victimes du crash aérien à la Dominique qui a fait quatre victimes martiniquaises, le 26 janvier dernier. « Nous souhaitons que l'ensemble des dépouilles puissent être ramenées ici, en Martinique », a-t-il précisé, faisant référence aux deux corps qui n'ont pas encore pu être rapatriés. Étienne Desplanques a rappelé que les services de l'État sont mobilisés avec les autorités dominicaines, et il a annoncé la venue de renforts avec le peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, qui devrait arriver aujourd'hui (mardi) à Fort-de-France. « Ce sont les meilleurs spécialistes qui pourront intervenir pour qu'on puisse véritablement rendre les deux dernières dépouilles à leurs familles, dans des conditions que je sais être extrêmement difficiles, périlleuses et dangereuses pour les équipes intervenantes ».
De nombreux dossiers
Le préfet a aussi souhaité s'atteler à d'autres dossiers d'importance pour notre territoire comme le défi climatique, le chlordécone, la dépendance alimentaire, le désordre foncier, les infrastructures de base comme l'eau, l'assainissement et les déchets, et le déclin démographique. Pour rendre la Martinique attractive, il préconise « de réinterroger toutes nos politiques publiques. Cela va du logement à la continuité territoriale, c'est une transformation profonde qu'il faut absolument anticiper », a souligné Étienne Desplanques. De grandes ambitions et un programme chargé, en effet. Il a aussi annoncé qu'il rencontrera les acteurs locaux dans les semaines à venir, et en premier lieu, les élus.
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