mercredi 30 juillet 2008

AUX ILES VENEZUELIENNES

 
 
 
Puerto la Cruz, Tortuga, Roques, Aves, Bonaire
C’est à nouveau la découverte de coins de paradis…
Nous quittons Puerto la Cruz 
Nous avons en principe 48H pour quitter le territoire vénézuélien. Mais nous traînerons 3 semaines dans les îles...Il faut dire que nous ne risquons pas grand-chose à flâner en chemin : les contrôles sont peu nombreux dans les petites îles quasi inhabitées que sont Tortuga, Los Roques et Los Aves. Et puis les garde-côtes sont généralement compréhensifs et pour tout dire plutôt flattés que l’on apprécie tant leurs îles.

La navigation vers la Tortuga s’effectue par une nuit de pleine lune et une mer très inconfortable. Le vent nous pousse à 6,5-7 nœuds dans des vagues croisées. Un peu dur.
Au petit matin, ça se calme et on peut savourer l’apparition de la terre. C’est toujours magique de voir se dévoiler une île petit à petit, de la deviner d’abord, de la distinguer nettement ensuite, puis de la voir préciser ses contours et puis tous ses détails.
Nous mouillons face à Cayo Herradura, au nord ouest du petit archipel. C’est un caillou minuscule avec juste quelques cabanes de pêcheurs. C’est loin de tout, calme et pur. L’eau est transparente et la terre cernée de sable blanc.
Au bout de trois jours, nous poursuivons vers Los Roques, archipel assez vaste, classé parc naturel. Là, de nombreux petits bijoux d’îles, toutes plus belles et sauvages les unes que les autres. Les récifs et cailloux à fleur d’eau sont nombreux et la navigation à vue est de rigueur. Prudence et œil de lynx sont les qualités maîtresses dans ces parages. Nous visitons presque tous les mouillages, parfois sans nous y arrêter, parfois en jetant l’ancre un jour ou deux. Nous avons envie de tout voir. Parfois nous sommes seuls et nous reprenons notre vie de Robinson, ailleurs il y a quelques bateaux. C’est un véritable paradis. Bien protégé. Pas de tourisme de masse.
Cayo Agua
























Carenero














Sarqui
Oiseaux tranquilles
















Baignades dans l'eau transparente

















Sur l’île principale, Gran Roque, la seule habitée, nous sommes étonnés de trouver de nombreuses posadas de charme (et souvent luxueuses). Mais les ruelles sont encore en sable et l’architecture locale simple et colorée est préservée. Quant à l’avitaillement, il reste difficile. Un bateau vient une fois par semaine du continent pour approvisionner l’île. Il a dû passer plusieurs jours avant nous car nous ne trouverons comme produits frais que quelques vilaines carottes et 6 œufs. Mais ça nous suffit, nous avions prévu large cette fois.
Aux Roques, nous subissons de grosses averses et des orages plusieurs jours de suite. Nous avions presque oublié que nous étions en saison des pluies car nous n’en avons connu que rarement (ici aussi on parle de changements climatiques). La première pluie nous permet de récolter plus de 100L d’eau en moins d’une heure, avec la bâche prévue à cet effet, que nous déployons sur le pont. Ca tombe bien car nous n’avions plus beaucoup de réserve et nous n’aurons pas à trop solliciter notre désalinisateur. Vous ai-je déjà parlé de cette belle machine ? Il filtre 5 litres d’eau de mer par heure, ce qui nous fournit un appoint d’eau non négligeable. Elle est si bonne que c’est généralement celle que nous réservons à la boisson. Mais l’eau de pluie, c’est encore bien meilleur, car elle contient des minéraux.
Ce premier grain nous a aussi occasionné une petite frayeur : le vent fort qui l’accompagnait a fait déraper notre ancre et a posé Petrushka sur le sable. Heureusement, on s’en aperçoit rapidement et avec un bon coup de moteur nous nous dégageons et nous remouillons un peu plus loin.
Vues de Gran Roque




Ruelles et couleurs de Gran Roque
















Nous appareillons vers les Aves, archipel composé de 2 groupes d’îlots sauvages.
Le premier groupe d’îles, les Aves de Barlovento, est habité par des milliers d’oiseaux, essentiellement des frégates, des pélicans et surtout des « red foot boobies » , ou fous à pattes rouges. Ce sont de grands oiseaux aux pattes rouge saumon, palmées, et un bec très fort et bleuté.

Ces îles sont les premières depuis Grenade où nous trouvons de hauts arbres, qui sont en majorité de grands palétuviers, et les oiseaux peuvent y nidifier. Petrushka est ici aussi le seul bateau et nous pouvons tout à loisir observer les boobies avec notre dinghy, à la rame pour ne pas les effrayer avec le bruit du moteur. Ils ne sont pas farouches et on peut les approcher à quasi les toucher lorsqu’ils sont sur leur nid. Il y a encore des petits (un seul par nid), qui ressemblent à des peluches avec leur fin duvet blanc.

Nous observons les frégates, grands oiseaux à l’ample envergure et au long bec recourbé, qui en plein vol attaquent les boobies pour leur voler leur pêche. Les frégates ont du mal à pêcher : elles ne peuvent pas se poser sur l’eau car elles sont alors incapables de redécoller du fait de leur grande envergure.

vendredi 11 juillet 2008

LE MARIN



L’Eglise Saint-Étienne


Monument historique du XVIIIème siècle, c’est le joyau de notre ville. Construite en pierre de taille, elle se distingue des autres églises par son clocher situé juste à côté de l’édifice.
Structure de style « Jésuite », elle est surmontée de deux ordres toscans superposés.
Niché au milieu du deuxième ordre, au-dessus de la porte d’entrée, Etienne, notre saint patron veille.
L’intérieur est tout aussi surprenant avec la charpente qui rappelle la carène d’un bateau renversé.
Dans le chœur se trouve un magnifique autel de marbre blanc qui selon la légende, était destiné à la cathédrale de Lima, mais, il aurait fait naufrage non loin des côtes du Marin.
En fait, l’autel aurait tout simplement été offert à la paroisse par monsieur François Cornet grâce à un legs de 6 000 livres. Ce dernier s’était déjà distingué avec l’offrande de deux statues : celle de la Vierge et de l’enfant et celle de Saint-Étienne.


Galerie photo / Diaporama :


Situé au Sud de la Martinique (entre les villes de Rivière-Pilote, de Sainte Anne et du Vauclin), le Marin, commune côtière par excellence vous propose son panel d’activités : Evènements culturels, sport nautique, voile traditionnelle, randonnées et plages de sable blancs.
La Ville s’étend sur une superficie de 3151ha qui abrite 8900 marinois .La qualité des infrastructures et services de son port de plaisance (l’un des plus grand de la caraïbe) définit la cité comme le lieu de prédilection du nautisme et de la plaisance. Son classement en tant que « station nautique » en 1998 lui conférant ainsi toute son ampleur.
Chef lieu administratif du sud, elle est l’une des trois sous préfecture de l’île depuis 1974. Classée COMMUNE TOURISTIQUE le 14 Février 2012, la commune bénéficie aussi de nombreux autres atouts notamment historiques et patrimoniaux avec son église du XVII ième siècle, l’une des plus anciennes de la Martinique, et une richesse floristique et faunistique (pépinière du « sud botanique », morne aca, Macabou) qui offre une alternative aux adeptes de la nature profonde. Son office de tourisme classé en catégorie II le 13 décembre 2011 traduit son engagement vers un accueil de qualité.


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lundi 7 juillet 2008

A LA TORTUGA

La Tortuga est encore plus basse que La Blanquilla (18m contre 37m) et nous y passons la seconde quinzaine de juillet. La Tortuga est composée d'une île principale et de plusieurs îlots. Quelques militaires y vivent à l'année à côté de la piste d'atterrissage en terre battue. La Tortuga est encore plus basse que La Blanquilla (18m contre 37m) et nous y passons la seconde quinzaine de juillet. La Tortuga est composée d'une île principale et de plusieurs îlots. Quelques militaires y vivent à l'année à côté de la piste d'atterrissage en terre battue.
Petit paradis sur terre, La Tortuga est le rendez-vous branché de la jet set vénézuélienne. Les week-ends, hélicoptères, yachts de luxe et petits avions arrivent le samedi et repartent le dimanche ... Ce bruit, ce remue-ménage nous laisse pantois et nous les regardons s'agiter et s'agiter pendant deux jours avant de retrouver l'immense paix de ces lagons où nos seuls
voisins sont les pélicans.       
   

lundi 30 juin 2008

MOCHIMA ET PLC



Départ après avoir fait l’appoint d’eau et de carburant. On croit rêver : ici l’eau coûte plus cher que le mazout. Environ 100L de mazout et 33L d’essence nous coûte 9.500 bolivars, soit environ 3,5 euros. Et encore, on n’a pas bénéficié du tarif local, mais de celui appliqué aux bateaux étrangers. A ce prix, on aimerait remorquer un énorme tanker ! Pas étonnant que beaucoup de pêcheurs vénézuéliens fassent du trafic d’essence contre du matériel hifi ou électroménager, avec les Antilles françaises ou néerlandaises.
Journée de courte navigation, sans vent, sous soleil de plomb. On déteste naviguer au moteur (je n’aime pas ça non plus, ça fait du bruit et c’est souvent moins confortable), mais il se console avec une belle prise : une dorade coryphène. On en mange la moitié de suite, crue, avec citron et sauce soja. L’autre moitié sera mangée cuite le soir. On s’est arrêté dans la grande et belle baie de Mochima, très verdoyante. On en fait rapidement le tour le lendemain matin, à la voile, sous une petite brise. Ca fait du bien tout ce vert après des mois de terre rouge et sèche. Ici, la pluie tombe en suffisance pour que poussent herbe, plantes, et même arbres. On sort de la baie par un long chenal et on ancre quelques heures juste à l’extérieur, au creux de l’îlot de Garrapata. On plonge sur le récif avec mpt (masque, palmes et tuba). Le corail est très beau, parsemé de roses de corail dont les tons se déclinent du bleu pâle au rose saumon en passant par le bleu turquoise et le bleu roi. On poursuit ensuite notre route en longeant les falaises de la côte. Elles sont très découpées et abruptes. Nous allons jusqu’à El Tigrillo, et nous choisissons un petit mouillage sauvage et isolé. Nous y sommes seuls. Nous oublions un peu les conseils de prudence qui recommandent de naviguer, et surtout mouiller, au moins à deux bateaux. Le coin est un peu perdu, nous n’avons vu que quelques baraquements de pêcheurs de-ci de-là. Nous sommes en vue des petites îles Caracas, mais encore loin de Puerto la Cruz, ville de tous les dangers. Christian passera tout de même la première nuit dans le cockpit. Mais il n’y a ici effectivement que du calme, des fonds marins magnifiques et quelques pêcheurs au loin. Le lendemain, nous plongeons en snorkeling autour d’un îlot au milieu de la baie. Pas loin de nous, des dizaines de dauphins apparaissent, bondissants. Nous grimpons dans le dinghy, essayons de nous en approcher. On aimerait nager avec eux. Mais ils ne sont pas d’humeur ludique et ils ne se laissent pas approcher de tout près. Dommage !
Nous passons quelques jours là à jouer les Robinson, puis il nous faut poursuivre notre route vers Puerto la Cruz.
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Puerto la Cruz, c’est l’occasion d’un gros avitaillement, car il nous manque beaucoup de choses à bord, y compris des produits de base tels que farine, lait, œufs, jus…


 la marina Amerigo Vespucci à Puerto la Cruz

La belle lagune de Puerto la Cruz et ses constructions chics mais un peu kitsch, pour Vénézuéliens fortunés...













 

mercredi 16 avril 2008

MOUSTIQUE & Cie

Ile Moustique, les coulisses du rêve




Au mouillage de l'île Moustique depuis deux jours, nous sommes subjugués par la beauté et la pureté des paysages. Il ne manque plus que le nain Tatoo accompagné par son inséparable Mister Rourque pour que l'île fantastique soit au rendez-vous de nos fantasmes; un véritable royaume des Télétubbies ou des Bisounours.
Il est vrai que ce sont les plus belles plages de sable impalpable que nous ayons rencontrées depuis le début du périple: eau transparente à souhait, réserve naturelle, l'île regorge de spots de snorkeling où foisonnent les plus beaux poissons tropicaux, les palmiers sont parfaitement alignés sur la plage.
Le gazon est tondu dans les règles de l'art, les autochtones se baladent en chemise blanche et bermuda dans des minimokes ou des voiturettes de golf.
Le paradis sur terre ou presque.
L'image est vraiment idyllique, l'archétype du bonheur tropical un peu écœurant.
Lieu de résidence de Mike Jagger, David Bowie, la famille royale d'Angleterre, les villas en bord de plage sont somptueuses, les demeures au dessus des collines complètement hors norme.
"L'île fut vraisemblablement aperçue par les Espagnols à la fin du xve siècle avec les autres îles environnantes qu'ils nomment « Los Pájaros » (Les Oiseaux).
Au xviie siècle, ces îles deviennent des repaires de pirates puis des lieux de plantation de canne à sucre mais Moustique ne reste pas habitée en permanence en raison de l'absence d'eau douce.
En 1958, Moustique est achetée pour 45000 dollars par Lord Glenconner qui la transforme en lieu de villégiature. En 1960, la princesse Margaret accepte en cadeau de mariage une parcelle sur laquelle elle fait construire une villa, Les Jolies Eaux, qu'elle occupera à de nombreuses reprises.
En 1989, la « Mustique Company » est créée afin de faire prospérer et protéger l'île en l'aménageant et en gérant les infrastructures (routes, eau, électricité, aéroport, etc.). Les actionnaires de la Mustique Company ne peuvent être que des résidents de l'île. Cette société a construit jusqu'à 89 villas qui sont louées en général à des personnes fortunées (célébrités diverses, membres de familles royales, etc…)." in Wikipédia.
Quelques magasins hors de prix: 4 baguettes et 6 pains au chocolat pour 35 €.
Et surtout, son petit village de pêcheurs tellement pittoresque: un vrai bidonville au paradis, avec ses maisonnettes délabrées et sordides. Les sanitaires sont complètement pourris, les conditions d'hygiène déplorables. Ces pêcheurs saisonniers vivent dans des masures, à deux pas des luxueuses propriétés, entassés les uns sur les autres dans la crasse. Une simple palissade de bambou et on passe de la Cité de la joie à l'île fantastique.
Comment un microcosme aussi réduit, un ilot aussi minuscule que Moustique, où tout le monde se connaît, peut-il tolérer pareille situation?
200.000 ou 300.000 euros suffiraient pour tout rénover.
La moindre villa en location à Moustique coûte 10.000 dollars la semaine. Le caractère saisonnier des travailleurs justifierait-il cette misère ?
Quelle indifférence doit-on manifester pour rejoindre tous les jours le magasin 'd'objets d'art' sur le chemin du village de pêcheurs ?
L'île aurait-elle besoin de cela pour garantir son authenticité ?
Les choses sont sans doute beaucoup plus simples: l'égoïsme ordinaire, l'aveuglement ou la justification de l'inacceptable, mettant en avant le caractère volontaire de l’habitat des pêcheurs et de leur démarche saisonnière (il ont choisi de venir).
Hier soir, c'était la fête sur la colline. Dans des maisons qui ressemblent à des palais, illuminées par des milliers de lampes scintillantes, des torches brulaient par dizaines, des écrans géants éclairaient le ciel.
En bas, au village des pêcheurs, devenu sans doute malgré lui l'équivalent du village africain à l'expo de 53, un pêcheur retraité tente d'extirper son vieux fauteuil roulant de la glaise qui colle à ses roues.
La misère est intolérable, elle l’est d’autant plus quand elle vient se juxtaposer à des images dégoulinantes de paradis sur papier glacé.