mercredi 23 octobre 2013

LE DIODON

Diodon. Poisson porc-épic ou poisson-hérisson?
C’est lorsqu’il est effrayé que le diodon justifie son surnom de poisson porc-épic. En effet, son corps se gonfle et se hérisse de longues épines.
Poisson des mers tropicales et des récifs de coraux, le diodon est également connu sous le nom de poisson-hérisson. Le poisson-hérisson tacheté (Diodon holocanthus) est bien connu des aquariophiles.



Stratégie de défense du diodon
Lorsqu’il se sent en danger, le corps du diodon se gonfle d’eau pour devenir presque sphérique.
Dans le même temps, les épines qui le recouvrent, normalement rabattues vers l’arrière, se dressent à la verticale.
D’autres fois, le diodon se gonfle d’air, ce qui lui permet de se laisser flotter à la surface de l’eau.



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Poisson herisson
Poisson hérisson
Il adopte cette technique quand on essaye de le sortir de son milieu ou de son aquarium. Dans ce cas là, il vaut mieux porter des gants car ses nombreuses épines sont autant d’aiguillons venimeux.
Elles peuvent provoquer de douloureuses piqûres.
Portrait du poisson-hérisson tacheté (Diodon holocanthus)
Diodon signifie « deux dents ». Ces dents s’étirent en continu sur toute la largeur de la bouche.
Ce poisson dispose ainsi d’un véritable étau. Une sorte de bec puissant qu’il utilise pour briser la coquille des mollusques dont il se nourrit.
Egalement mangeur de coraux, le diodon ne se contente pas des polypes charnus qui les constituent mais broie également leur squelette calcaire.
Diodon holocanthus
Diodon holocanthus
Diodon holocanthus mesure en moyenne 30 cm mais peut atteindre 50 cm de long à l'état sauvage.
En aquarium, le diodon est une véritable curiosité. Son regard est particulièrement étrange. Ses yeux s’orientent chacun dans une direction différente.
Intelligent, il vient régulièrement en surface quand il sait qu’on lui apporte à manger.

Le poisson porc-épic est curieux
S’il a très faim, le diodon n’hésite pas à cracher un jet d’eau au visage de son éleveur.
La chair du poisson porc-épic contient une substance très toxique, le tétrodotoxine, qui la rend mortelle.
On le cuisine au Japon mais il faut pour cela une licence spéciale.
Malheureusement pour lui, le diodon finit souvent dans les échoppes de souvenirs pour touristes.
En Extrême-Orient, on propose sa peau séchée et gonflée, avec une ampoule logée à l’intérieur, en guise de lampe décorative …
En aquarium:
  • Bac: 450 l. Fish only. Filtrage important
  • Alimentation: Aliments protidiques dont des crustacés, des crevettes, de smollusques avec la coquille
  • Comportement: Ne jamais mettre en compagnie d'invertébrés, ni de coraux. Peut se montrer agressif envers les petites espèces
  • Reproduction: Non
Aiguillons et épines
A l’origine de la grande variété d’épines et d’aiguillons qui existe dans les fonds sous-marins, il y a toujours une stratégie de défense.
Le poisson porc-épic en est un exemple typique.
Le poisson devient ainsi une bouchée très désagréable pour n’importe quel prédateur. En voulant l’avaler, il risque de s’étouffer et est obligé de le recracher.
Diodon
Diodon
Dans le cas du diodon, les épines sont une évolution directe des écailles. Les épines que l’on voit sur le corps des poissons sont probablement une évolution directe de leurs arêtes. La structure interne de celles-ci leur permet en effet de se transformer en épines par calcification et de devenir ainsi des aiguillons venimeux.
il est vraiment tout mignon
C’est par exemple le cas du Pterois volitans également appelé scorpion de mer.
Chez d’autres poissons, les arêtes dorsales se sont d’abord transformées en une série d’aiguillons, comme ceux de la vive, puis en un seul aiguillon défensif.
Le poisson porc-épic ne possède donc pas d’écailles mais des épines fixées sur une peau calleuse.
le diodon  tacheté
Face à ses prédateurs, en une seconde, il se remplit d’eau et se gonfle démesurément. Jusqu’alors repliées, ses épines se dressent et il devient difficile d’avaler un ballon hérissé d’aiguilles dont le diamètre peut atteindre un mètre.

LA GUADELOUPE

Deshaies sur la côte ouest de la Guadeloupe



















La végétation est beaucoup plus verdoyante aux alentours, le mouillage n'est plus fréquenté que par quelque voyageurs à la traine en cette fin de saison touristique. Le village est charmant et a retrouvé sa tranquillité après son flot de visiteurs.  



GUADELOUPE







L’archipel guadeloupéen est composé d’une île mère, la Guadeloupe, et d’une série d’îles plus petites qui lui sont administrativement rattachées : l’archipel des Saintes, Marie-Galante, et la Désirade. Saint Martin et Saint Barthélémy lui étaient auparavant rattachées mais ont depuis juillet 2007 un statut à part.



L’île mère, la Guadeloupe, est souvent désignée comme l’« archipel Papillon » du fait de sa constitution en deux îles séparées par un mince bras de mer bordé de palétuviers : la Rivière Salée. La côte ouest ou côte sous le vent, Basse-Terre, est un massif montagneux dominé par le volcan de la Soufrière et couvert de végétation et de cultures (des bananeraies notamment). La côte est ou côte au vent, Grande-Terre, est un plateau calcaire. Pointe à Pitre, la sous-préfecture de ce département d’Outre mer français se trouve nichée au cœur du papillon au sud de Grande-Terre.












L’ARCHIPEL DES SAINTES




Nous entrons dans la passe sud des Saintes. Cet archipel est constitué de deux îles principales, Terre-de-Bas et Terre-de-Haut et de plusieurs petits îlots. Nous mouillons à l’Anse Du Bourg, face au village principal de l’archipel : le Bourg des Saintes sur Terre-De-Haut. Nous enregistrons notre entrée administrative dans les bureaux de la mairie du Bourg.



Nous sommes tous immédiatement séduits par ce petit village qui respire la sérénité et la quiétude. Nous admirons les habitations en bois, colorées, aux toits de tôle rouge et souvent agrémentées de fines balustrades, ses ruelles étroites où circulent et pétaradent une majorité de scooters, ses places animées et colorées : le Bourg des Saintes invite irrémédiablement à la flânerie.



Dès notre arrivée sur la place du débarcadère, où chaque jour de la saison sont débarqués des ferrys des flots de touristes venus de Guadeloupe profiter des charmes saintois, des femmes nous proposent leurs fameux « Tourments d’Amour ». A l’origine, les femmes avaient l’habitude de cuisiner ces petites galettes fourrées de confiture de coco pour leurs maris pêcheurs partis en mer. Aujourd’hui, ce plat fait partie des traditions culinaires de l’île et petit à petit des variantes sont apparues. Ceux fourrées à la confiture de mangue ou d’ananas sont également délicieux. Avis aux gourmands …



Une grande originalité des Saintes tient dans le charme évident de sa population : elles abritent 3000 métis qui seraient descendants directs de colons bretons marins et pêcheurs de surcroît, arrivés au cours du XVIIème. Le faible métissage qui a suivi cette époque sur cette île serait donc à l’origine de ces teints faiblement basanés, aux yeux et aux cheveux clairs …



Quand c’est le carnaval, des répétitions ont lieu régulièrement dans les rues du Bourg. Musique, tambours, cymbales, défilés costumés, la population saintoise s’affaire.



Pour les amateurs de balades un peu sportives, les Saintes offrent de belles marches. Pour ne citer que celles que nous avons fait : la route en lacet menant au Fort Napoléon offre un panorama à couper le souffle sur l’anse du Bourg mais également sur l’ensemble de l’archipel des Saintes, sur la Soufrière et le littoral de Basse-Terre, … Et avec un peu de chance, on peut apercevoir des quantités d’iguanes sur le chemin.  Une autre balade qui en vaut la peine emprunte la Trace des Crêtes : cette marche sportive dans les montagnes au milieu des biquettes rejoint les hauteurs de Marigot à la plage de Pompierre. Qu’elle est belle d’ailleurs cette baie de Pompierre avec sa longue étendue de sable blanc bordée de cocotiers et protégée de la houle Atlantique par les îlets des Roches Percées. Le mouillage y est désormais interdit (éventuellement toléré en cas de difficultés majeures à l’extérieur) mais on peut se laisser à rêver d’y jeter son ancre !



Après un mouillage rapide devant l’îlet à Cabrit pour un joli snorkelling, nous nous rendons au mouillage de l’anse à Cointe juste au sud du Pain de Sucre. De celui de Rio, il n’en a que le nom, pourtant, avec ses colonnes de basalte, ce petit promontoire constitue un charme de plus de l’île. Il abrite un mouillage bien tranquille avec ambiance familiale, petite plage tranquille et sites de snorkelling.D'amusantes Sabelles (tuyaux d'anémones de mer) exhibent leur panache filtrant l’eau à travers leur plumage. Un simple clic de doigt sous l’eau et elles disparaissent immédiatement dans leur fourreau. Le plus chanceux a le privilège d’observer un hippocampe. Si l’on en approche un doigt, paraît-il, celui-ci enroule sa queue autour !




Nous levons donc l’ancre en direction de la marina de Rivière Sëns.







GUADELOUPE







De Basse-Terre à Deshaies







Au pied de la « Vieille Dame » des Guadeloupéens comme ils disent, autrement dit au pied de la Soufrière (plus haut sommet des Petites Antilles, volcan actif et toujours sous surveillance depuis sa dernière éruption en 1977), la marina de Rivière Sëns offre la possibilité d'une escale sur la côte ouest : son entrée est délicate et se fait à vue car suite à un cyclone une partie de la digue s’y est éboulée. Nous avançons donc au pas avec parfois seulement 50 cm sous la quille.!
Le marché de Rivière Sëns du samedi matin est particulièrement intéressant puisqu’il est approvisionné par des producteurs locaux qui proposent des prix largement inférieurs à ceux pratiqués sur les marchés touristiques ou en Grandes Surfaces.




Après une petite halte à l’Anse à la Barque il est malheureusement impossible de s’arrêter à la « Réserve Cousteau » au niveau de Malendure, la houle est vraiment trop forte … Nous continuons donc notre route jusqu’à la profonde anse de Deshaies.( au poste avant pour la veille des bouées de pêcheurs très nombreuses sur cette côte).
Nous voilà mouillés devant le petit village de Déshaies avec encore une fois une bonne houle, décidément, elle nous aura accompagner tout le long de la côte ouest ! ce petit village est charmant, typique et authentique avec ses maisons en bois colorées. Ambiance décontracte, conviviale et paisible.  







Le Grand Cul De Sac Marin







Nous entrons dans les passes du somptueux lagon du Grand Cul De Sac Marin : une vaste étendue d’eau de 15000 ha ouvert sur la mer Caraïbes entre Grande-Terre et Basse-Terre. Les passes ne sont pas larges, mon Capitaine doit avoir l’œil.

Nous nous faufilons à travers les récifs coralliens, à la veille au sondeur, tout le monde est à son poste ! La mer bientôt devient tout à fait calme, nous voilà mouillés devant Sainte Rose bien à l’abri derrière les barrières de corail.



A partir de Sainte Rose, il n’y a plus aucun problème pour nous rendre aux îlets du carénage et notamment à l’îlet Blanc : un banc de sable blanc recouvert de quelques végétations et entouré d’eau tiède. Très prisé des vedettes de touristes, il faut éviter la fin de semaine, sinon, c’est un petit paradis isolé. L’endroit est protégé comme réserve naturelle et interdit d’accès d’avril à octobre, période de ponte des tortues et des sternes. Sur les précieuses indications des locaux, nous parvenons donc jusque là, seul voilier à l’horizon. Quelques locaux et quelques métropolitains en vacances ont eux aussi eu l’idée de venir y pique-niquer.



Avant de rejoindre la Rivière Salée et la capitale de Pointe à Pitre, nous faisons une autre halte à l’îlet à Caret. Là aussi des passes très étroites et ne laissant pas grand chose sous la quille amènent à un îlet de sable blanc couvert de quelques cocotiers : rendez-vous habituel des plaisanciers de Pointe à Pitre. Malheureusement, celui-ci est en train de disparaître progressivement car la plupart des cocotiers ont été déracinés et arrachés lors du dernier cyclone. Les arbres sont d’ailleurs encore là couchés sur le sol, à moitié enfoui sous le sable. Ce spectacle de désolation nous rend mélancolique aussi pour notre dernière soirée dans le Grand Cul de Sac, nous filons mouiller devant la Rivière à Goyave pour un changement de décor : le sable  blanc laisse place à la mangrove, son calme, ses couleurs, sa faune terrestre et marine, ses enchevêtrements de racines. Nous sommes encore seuls au mouillage, pourtant l’entrée de la Rivière Salée permettant de rejoindre Pointe à Pitre n’est plus très loin.

de la Rivière Salée vers Pointe à Pitre
navigation  un peu de motorisé.
Nous nous présentons en fin de journée à l’entrée de la Rivière Salée. Les fonds sont très peu profonds, surtout au passage de la bouée nord : la RS1. Avec notre tirant d’eau de 1m20 dérivé levée nous passons sans beaucoup de marges de manœuvre mais nous passons. Nous mouillons juste devant le Pont de l’Alliance. La rivière bordée de mangrove offre un paysage attrayant si ce n’est que nous subissons une attaque en bonne et due forme par des escadrons de moustiques. Lotion anti-moustiques, tortillons d’encens spécifiques, tout y passe mais rien n’y fait, seule solution : celle de se mettre au lit sans tarder, d’autant plus que le réveil sonne demain matin à 4h00 pour la levée du premier pont. Entre les vibrations dues aux décollages et atterrissages d’avions juste à proximité, les odeurs de la ville et les bourdonnements de nos "invités" indésirables, la nuit fut difficile...
4h30
nous passons le pont de l’Alliance.
5h : levée des deux ponts de la Gabarre et croisement avec ceux en attente pour la remontée de la rivière !
Il est 6h, au mouillage devant Pointe à Pitre, nous sommes parés pour retourner à la bannette !

Le mouillage de la Darse n’est pas des plus attrayants mais il a l’énorme avantage de nous permettre un débarquement au pied du superbe marché aux fruits et légumes et en plein cœur de la ville. Son ambiance décontractée, son centre ville animé, ses marchés chantants et ses anciennes habitations coloniales donnent à cette ville une atmosphère typiquement antillaise.

Ensuite rebelote : nous remonterons la Rivière Salée en direction d’Antigua!




lundi 21 octobre 2013

WORLD CREOLE MUSIC FESTIVAL LA DOMINIQUE

  Du 25 au 28 Octobre 2013 

WORLD CREOLE MUSIC FESTIVAL DOMINIQUE 2013

Windsor Park Stadium (Roseau)Vendredi 25 Octobre 2013

WORLD CREOLE MUSIC FESTIVAL DOMINIQUE 2013


Festival Mondial de la Musique Creole de la Dominique


Artistes:




BUSY SIGNAL


MACHEL MONTANO


CARIMI


KASSAV


NU LOOK


KWAKXICOLOR


PATRICE HULMAN


WCK, TRIPLE KAYS...






Départ GUADELOUPE et MARTINIQUE


Du 25 au 28 Octobre 2013
Voir le plan d'accès

Tarif plein: 200€

Infos

Artistes: BUSY SIGNAL, MACHEL MONTANO, CARIMI, KASSAV, WCK, TRIPLE KAY....
Musique: Bouyon, Soca, cadence, Zouk, compas, reggae, dancehall

Contact

Infoline: 0690 55 86 85
Email: caribbeone@gmail.com
Site: www.caribbeone.com



ESCALE à GOSIER



Antilles, Guadeloupe, Ilet du Gosier



Au sud de Grande Terre en Guadeloupe et à quelques milles seulement de la marina Bas du Fort, le port de plaisance principal de Pointe à Pitre, le mouillage au nord ouest du petit ilet de Gosier avec son charmant petit phare à secteurs est bien agréable. Fonds de bonne tenue, du sable et peu d’eau. On mouille par 2 à 3 m de fond et l’on peut sentir l’alizé marin du large tout en restant protégé de la houle. Petite plage de sable blanc et cocotiers; peu de monde avant 10 H du matin et en fin de journée. Le bourg de Gosier permet de faire des courses pour se dépanner; nombreux restaurants touristiques, une bonne boulangerie, et une poste pour le courrier. Ponton pour amarrer et sécuriser son annexe
   
Le Fort Fleur d'Epée



Quand on se rend à Gosier on passe au pied du Fort Fleur d'Epée. Il surplombe la fin de la "rocade" d'un regard sur la route et l'autre tourné vers la mer et la Basse-Terre. De ce fait, l'attrait principal de la visite de ce fort se trouve dans la vue!
le gazon du fort et Grand-Baie à droite:


la nationale, grand-Baie et la pointe de la verdure (Gosier)


la pointe de la Basse-Terre sous les nuages


que l'on peut voir un peu mieux sur cette vue

les arbres du fort





Le fort en lui-même ne présente pas grand chose à visiter: quelques souterrains offrent un peu de fraîcheur et de temps à autres une exposition.


QUELQUES INFOS SUR LA GUADELOUPE




Les villes d'art et d'histoire - Guadeloupe



Photo Tourisme Guadeloupe : Les villes d'art et d'histoire

vendredi 18 octobre 2013

VALLS, TEL ZORRO, EST ARRIVé !...(EN GUADELOUPE)

P.S. au moment où je publie ces lignes, je tenais à vous dire que les habitants de Saint-Martin sont très déçus et prennent comme une insulte la non-visite de Manuel Valls qui leur préfère les Kosovars...






 

Valls a mis le temps

Boris COLOMBET    Jeudi 17 octobre 2013

VALLS n'est pas Zorro !

«  Que pourrait faire Manuel VALLS face à 2 hommes qui se battent pour un terrain, ou alors face à un jeune qui tue un autre qui l'a regardé de travers parce qu'il a trop bu. Nous devons prendre notre avenir en mains, VALLS ne fera pas l'éducation de nos enfants. Il faut que les hommes prennent leurs responsabilités ds l'éducation de leurs enfants, il faut que les mamans arrêtent de faire des enfants dans le dos de leur compagnon (des enfants trop gâtés ou pas assez). Il faudrait qu'on puisse arrêter les cancans, les jalousies et qu'on s'occupe plus de l'éducation de nos enfants. Même si vous ne croyez pas en dieu, donnez une éducation religieuse à votre enfant,qu'ils distinguent le bien du mal, maintenant ils n'ont peur de rien... »

 

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, arrive ce jeudi en Guadeloupe pour répondre à une forte attente de la population sur le problème de la sécurité. Dispose-t-il de solutions et moyens concrets pour faire face au boom de la violence et de la délinquance ? Il arrive, en tout cas, sans escouade ministérielle pour régler un problème que d'aucuns estiment « global » .


 

Il a atterri, enfin! Mais peut-être un peu tard... Depuis le début de l'année, alors que violence et délinquance ne cessent d'aligner des chiffres alarmants et toujours à la hausse, un constat s'impose : les quelques rendez-vous organisés depuis l'élection de François Hollande, entre Guadeloupe et membres du gouvernement ont jusqu'à présent été ratés. Ou, tout du moins, incompris.


Fin juin, le Premier ministre est venu promouvoir des « contrats d'avenir » censés faire reculer un chômage endémique sur nos territoires. Population et forces de l'ordre regrettaient alors l'étrange absence de Manuel Valls. Des reporters de Guadeloupe 1ère s'en étaient fait l'écho sur un plateau télé, au point d'agacer le chef du gouvernement : « Vous n'avez pas le ministre de l'Intérieur mais vous avez le premier des ministres. C'est tout de même mieux! » , avait répliqué l'intéressé. Vexé.


Trois mois après ce premier déplacement qui avait tout de même permis quelques annonces d'urgence en matière de lutte contre l'insécurité - déploiement d'un escadron de gendarmes mobiles en renfort dans la ZSP et accélération des mutations pour une poignée de fonctionnaires de police - voilà donc le ministre de l'Intérieur. Dans quelques heures, en milieu d'après-midi et au terme d'une première halte en Martinique, Manuel Valls va poser un pied sur le tarmac de notre aéroport. Puis se diriger, comme l'avait fait son prédécesseur, vers le commissariat central de l'agglomération pointoise.


 


SANS TAUBIRA ET SANS « BAGUETTE MAGIQUE »


 

Le discours qu'il prononcera est particulièrement attendu. D'autant que la situation s'est encore dégradée depuis le voyage de Jean-Marc... Le grand public qui, çà et là, commence à nourrir l'envie « de pouvoir s'armer pour se défendre » , attend de vivre librement, normalement et tranquillement. Tout simplement. Loin de risquer les braquages, les home-jackings, les vols à l'arraché ou les balles perdues à chaque sortie. Les forces de l'ordre, de leur côté, espèrent l'arrivée de moyens et d'effectifs pour travailler efficacement. Quant aux élus locaux, un brin désarmés face au phénomène, ils ne cessent de solliciter une mobilisation sans précédent en matière de lutte contre le chômage, les trafics en tout genre, la prolifération d'armes à feu, afin de juguler l'insécurité.


L'ampleur de la tâche est immense pour qui entend répondre à l'ensemble de ces attentes. Que va dire le ministre de l'Intérieur ? De quels moyens dispose-t-il réellement ? Quelles sont ses solutions concrètes ? Dans une interview  le ministre de l'Intérieur prévient qu'il n'est pas un marchand d'illusions mais qu'il « veut lutter contre ce sentiment d'abandon » qui pourrait gagner les populations des Antilles. Mais le message ne sera pas très différent de celui de Jean-Marc Ayrault en juin. « Il faut ici une réponse sécuritaire mais pas seulement » , déclare-t-il. Par là, il entend gagner en efficacité dans les actions de lutte contre la délinquance, répondre spécifiquement en terme de politique pénale mais aussi ne pas oublier de mener un travail de prévention et d'insertion professionnelle. Tout le gouvernement est au travail sur ce dossier car rétablir l'ordre républicain et assurer la protection des Antillais est le premier pas vers le progrès social, assure le ministre de l'Intérieur. Pourtant, cet après-midi, Manuel Valls débarquera seul, et sans le moindre ministre en charge de la répression pénale ou de la cohésion sociale...


 


- CE QUI A ÉTÉ FAIT.

Point par point les actions menées depuis le début de l'année dans la lutte contre la délinquance
 
VEULENT LES POLICIERS. Les revendications de l'Unsa police

LE POINT AVEC LE PROCUREUR. Guy Étienne revient sur une année d'hyperviolence en Guadeloupe

LES ATTENTES DES POLITIQUES. Engagés de la première heure sur ce dossier brûlant, Ary Chalus et Jacques Gillot expliquent ce qu'ils attendent de la venue du ministre de l'Intérieur

Péyi-la malad!


 
La Guadeloupe a peur. Et pas que de la faute des médias qui noirciraient le trait pour survendre du papier ou de l'image. C'est un fait, la Guadeloupe est violente et de plus en plus. C'est l'Observatoire national de la délinquance qui le dit, chiffres à l'appui. Tous les indicateurs de la délinquance sont dans le rouge.

En Guadeloupe, on tue. Avec des couteaux, des fusils... Depuis le début de l'année, le pôle criminel pointois est saisi de 39 meurtres (31 dans le département et 8 à Saint-Martin). Des réglements de comptes entre bandes. Des violences au sein des familles – le drame de Tabanon fin juin et de ses 6 victimes, dont Killian (6 ans) et Océanne (11 ans).

Mais il y a aussi tous ceux qui sont morts pour rien. Pour un mauvais regard. Un mot malheureux. Une insulte. Une bousculade. Une dette de quelques euros... Ou qui ont été tués par erreur, car au mauvais endroit, au mauvais moment. Comme Gérard Julianus (59 ans), abattu par des braqueurs, en avril, dans une épicerie du Gosier.

Heureusement que tous les braqueurs ne tuent pas, sinon ce serait l'hécatombe. Et pourtant, ils tirent. Et parfois ils blessent. À elle seule, la police compte 204 vols à main armée depuis le début de l'année. Dans l'île, personne n'est épargné.

Badauds, touristes, scootéristes, automobilistes, commerçants... Des habitants ont même été attaqués chez eux, comme en juillet à Deshaies et Bouillante.

Ça braque à tour de bras. La nuit et le jour aussi. Et les malfaiteurs montent en puissance. Ils prennent de l'assurance, s'organisent. En plus des lolos et des stations, ils n'hésitent plus à s'en prendre à des banques (comme à Jarry fin juin), à des agences postales (comme à Goyave la semaine dernière). Ou encore à des bijouteries en pleine galerie commerciale (comme à Destreland fin juin).

C'est no limit. On ne respecte plus rien, ni personne. Même pas les morts et leur famille. En mai dernier, à Baie-Mahault, des individus ont ouvert le feu à une veillée, blessant 18 personnes, dont un bébé de quelques mois.

Alors oui, il y a vraiment de quoi avoir peur.

Péyi-la malad.

 

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