jeudi 1 mai 2014

Ier MAI


1er mai : les origines de la fête du muguet et du travail

muguetLa fête du 1er mai a en réalité deux origines et deux histoires. La première remonte au Moyen-Age tandis que la seconde trouve ses origines à Chicago en 1886.
Publié le 30 avril 2013

Pourquoi le 1er mai est la fête du muguet ?


Depuis le Moyen-Age. Il semble que le muguet aussi appelé lys des vallées, une plante originaire du Japon, soit présente en Europe depuis le Moyen-Age. La plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps et les Celtes qui lui accordaient des vertus porte-bonheur.
Le 1er mai 1561, le roi Charles IX officialisa les choses : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour. La tradition était née.
La fleur est aussi celle des rencontres amoureuses. Longtemps, furent organisés en Europe des "bals du muguet". C'était d'ailleurs l'un des seuls bals de l'année où les parents n'avaient pas le droit de cité. Ce jour-là, les jeunes filles s'habillaient de blanc et les garçons ornaient leur boutonnière d'un brin de muguet.

cgt
Affiche de 1936 © Archives nationales
A Paris, au début du siècle, les couturiers en offrent trois brins aux ouvrières et petites mains. Mais il faut attendre 1976 pour qu'il soit associé à la fête du 1er mai. Sur la boutonnière des manifestants, il remplace alors l'églantine et le triangle rouge qui symbolisait la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs.

Pourquoi le 1er mai est la fête du Travail ?


1er mai 1886. Ce samedi à Chicago, un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures est lancé par les syndicats américain. Une grève, suivie par 400 000 salariés paralyse de nombreuses usines. Le mouvement se poursuit et le 4 mai, lors d'une manifestation, une bombe est jetée sur les policiers qui ripostent. Bilan : une dizaine de morts, dont 7 policiers. S'en suivra la condamnation à mort de cinq anarchistes.
20 juin 1889 : le congrès de la IIe Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai un jour de lutte à travers le monde avec pour objectif la journée de huit heures. Cette date fut choisie en mémoire du mouvement du 1er mai 1886 de Chicago.
Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs. Cette marque est progressivement remplacée par une fleur d'églantine, puis en 1907 par un brin de muguet. Le muguet fait son grand retour...
fete du travail
1er mai, fête du travail © Jocelyne FONLUPT-KILIC
Les manifs de 1936 : dans les années qui suivent, le 1er mai s'impose peu à peu comme un rendez-vous et un jour de grèves ouvrier, mais c'est en 1936 qu'ont lieu les plus grandes manifestations. Ces manifestations du 1er mai 1936 marquent durablement l'imaginaire français. Elles contribuent en effet à l'élection de la première coalition républicaine de centre gauche, deux jours plus tard : le Front populaire. Présidée par le socialiste Léon Blum, ce gouvernement ne tarde pas à adopter des mesures historiques pour les travailleurs, la semaine de 40h, les deux premières semaines de congés payés ou la reconnaissance du droit syndical.
24 avril 1941 : en pleine occupation allemande, le 1er mai est officiellement désigné comme la fête du Travail par le gouvernement de Vichy qui espérait rallier les ouvriers. Le jour devient chômé.
Avril 1947
: la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération. Celui-ci fait du 1er mai un jour férié et payé.
Aujourd'hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d'Europe à l'exception notamment de la Suisse et des Pays-Bas. Le 1er mai est aussi fêté en Afrique du Sud, en Amérique Latine, en Russie, au Japon. Au Royaume-Uni, c'est le premier lundi de mai qui est fêté. Étonnemment, aux Etats-Unis, le "Labor Day" est célébré le premier lundi de septembre, et non en mai, en mémoire d'un autre épisode de la répression ouvrière.
EN VIDEO : Cette année, le muguet du premier mai, produit par des maraîchers de la région nantaise à 80 %, s'annonce très belle :







En France, au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir un brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. C'est une coutume de la Cour lancée, ou adoptée, le 1er mai 1561 par la régente Catherine de Médicis : dans l'attente de son prochain sacre, le jeune roi Charles IX, âgé de dix ans, offrit un brin de muguet aux dames présentes. Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes (attention, il s'agit de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, car dans ce cas ce serait de la revente, donc pas autorisé).
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé[16]. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), associée à la gauche, est remplacée par le muguet.
En 1947, le 1er mai devient, dans le code du travail, un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions[17] (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le 29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.
Beaucoup à gauche voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, rejetant les mesures de Pétain. Par contre l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) n’est plus vraiment une revendication, d’autant que la vente libre du muguet par tous ce jour-là donne l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaître leurs activités et revendications.
Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le 1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.


La Fête du Travail est le nom de plusieurs fêtes qui furent instituées à partir du XVIIIe siècle pour célébrer les réalisations des travailleurs.
De nos jours, elle se confond dans de nombreux pays avec la journée internationale des travailleurs, fête internationale instaurée à l'origine comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail, qui devint rapidement une journée de célébration des combats des travailleurs. Elle est célébrée dans de nombreux pays du monde le 1er mai et est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier.
On peut remarquer des différences dans plusieurs pays sur la façon dont la fête des travailleurs est pratiquée. Au Canada et aux États-Unis, la journée internationale des travailleurs est célébrée le 1er mai, tandis que la fête du travail est un jour férié du mois de septembre[1],[2]. Au Royaume-Uni et en Irlande, elle est décalée le premier lundi de mai. En Australie, elle est fêtée à différentes dates proches du printemps ou de l’automne.
Cette journée est souvent un jour férié. Elle est parfois associée à d’autres festivités ou traditions populaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premières « Fêtes du travail »

Des premières célébrations de "fêtes du travail" existent dès la fin du XVIIIe siècle.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine proposait une fête du Travail au 3e jour des sansculottides [3]. Elle fut instituée au 1er pluviôse (20 janvier) par Saint-Just, et fut célébrée pendant quelques années [4].
En 1867, au familistère Godin de Guise naît une fête du Travail[5], alors que Jean-Baptiste André Godin venait tout juste d'achever la rédaction de Solutions sociales. La date de la manifestation est fixée au 5 juin ; elle est toujours célébrée aujourd'hui.
La première proposition de Labor Day serait due, selon le Département du Travail des États-Unis, à Peter J. McGuire (en), secrétaire général de la Confrérie des charpentiers et des menuisiers avec l'aide d'un cofondateur de la Fédération américaine du travail (American Federation of Labor ou AFL), afin d'honorer « Ceux qui de la nature brute ont taillé et ouvragé toute la splendeur que nous contemplons. »[6] Les ouvriers new-yorkais manifestèrent pour la première fois le mardi 5 septembre 1882. De l'hôtel de ville à la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchent, inaugurant le tout premier défilé de la Fête du travail.

Les origines de la Journée internationale des travailleurs

La fête internationale telle qu'elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures, à la fin du XIXe siècle.
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là. La grève générale du 1er mai 1886 est largement suivie[7]. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
À Chicago, la grève se prolonge dans certaines entreprises, et le 3 mai 1886, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
C’est alors qu'une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort (Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg) ; quatre seront pendus le vendredi 11 novembre 1887 (connu depuis comme Black Friday ou « vendredi noir ») malgré l’inexistence de preuves, le dernier (Louis Lingg) s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité.
En 1893, le gouverneur progressiste de l'Illinois signe des pardons pour les syndicalistes encore détenus, en raison de la fragilité de l'enquête et du processus judiciaire[réf. nécessaire] [8].
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies :
« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui[9] »
Article détaillé : Massacre de Haymarket Square.

De la revendication à la commémoration

Trois ans plus tard, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, à l'occasion du centenaire de la Révolution française et de l’exposition universelle.
Sur une proposition de Raymond Lavigne, elle décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé)[10].
Le 1er mai 1890, l'événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et affaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé[11].
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs. Son exemple est suivi dans la plupart des autres pays[réf. nécessaire].
Pie XII institue en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année.

Dans le monde

Aujourd’hui, la fête des Travailleurs (appelée fête du travail par les conservateurs) est commémorée par un jour férié chômé[12] le 1er mai dans la plupart des pays ayant institué une telle fête, comme la France[13].

 


Affichette pour un rassemblement anticapitaliste le 1er mai à Montréal (2011).
En Amérique du Nord, il existe une distinction entre fête du Travail et fête des Travailleurs :
  • En effet la fête du Travail (Labor Day) est célébrée le premier lundi de septembre, il s’agit d’un jour férié et chômé marquant traditionnellement la rentrée (scolaire, artistique, , etc.) après les vacances d’été. Elle n'a pratiquement plus de signification politique particulière.
  • La fête des Travailleurs a lieu, quant à elle, le 1er mai. Ce jour n’est pas férié, mais est très largement célébré par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organisations de gauche ; elle est vue comme une journée de la célébration de la classe ouvrière. Traditionnellement, lorsqu’il y a une augmentation du salaire minimum au Québec, cela a lieu le 1er mai.

Manifestation du 1er mai à Chicago (2012)
Aux États-Unis, le Labor Day (ou Fête du Travail) n'est pas directement lié aux fameuses journées de mai 1886 à Chicago dites Haymarket affair.
C'est avec la résolution suivante prise dans l'été de 1885, par le Central Labor Union fondé à New-York en mars 1882 que le 1er mai se changea en 1er lundi de septembre aux États-Unis. Alors que d’autres organisations syndicales avaient déjà voté et adopté une proposition visant à honorer le 1er mai 1886.
« Considérant que différents jours de l'année sont consacrés par la loi comme jour de repos en mémoire d'événements importants, et considérant qu'il n'en est aucun qui se rapporte à une démonstration ouvrière, Le Central Labor Union déclare le premier lundi de septembre de chaque année Labor Day et décide que ce jour sera observé comme jour de repos. Nous demandons à toutes les organisations centrales de travailleurs dans tous les États-Unis de s'unir à nous pour exécuter dans sa lettre et dans son esprit la présente résolution. »[réf. souhaitée]
Le 11 mai 1894, les ouvriers de Pullman Palace Car Company à Chicago protestent contre des réductions de salaire et le licenciement des représentants des syndicats. Ils cherchent l'appui de leur syndicat central mené par Eugene V. Debs. Le 26 juin, l'Union américaine des chemins de fer appelle à un boycott de toutes les voitures ferroviaires de Pullman. Dans les jours qui suivent, 50 000 ouvriers du rail se conforment à cette directive et la circulation ferroviaire à Chicago s’arrête.
Article détaillé : Grève Pullman.
Le 4 juillet, le président américain Grover Cleveland envoie 12 000 hommes de troupe pour briser le mouvement, s'ensuivent des émeutes et des affrontements violents. Deux hommes sont tués au cours de ces affrontements, à Kensington, près de Chicago. La grève est déclarée terminée le 3 août 1894, les ouvriers de Pullman prenant même l’engagement de ne plus se syndiquer[14].
En raison de la brutalité démontrée, les représentants s'émeuvent et ceux de Washington réussissent à faire passer la proposition d’un jour chômé (le 1er lundi de septembre) pour honorer les travailleurs. Le président lui-même signe le projet de loi instaurant officiellement le Labor Day (six jours à peine après l’intervention de l’armée) dans l’espoir de se faire réélire la même année, mais cet espoir s’est avéré vain[14].
Aux États-Unis, deux raisons au moins expliquent le fait que la fête du Travail est célébrée le 1er lundi de septembre. Les puissants syndicats nord-américains comme l’AFL-CIO n’ont pas voulu s’aligner sur les syndicats européens « d’orientation communiste » et le président Roosevelt (un démocrate social) trouvait que la date du 1er septembre équilibrait mieux le calendrier des jours fériés américains.[réf. nécessaire]
Au Québec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et organisations de gauche manifestent le 1er mai. Plus récemment, les institutions syndicales québécoises ont tendance à célébrer la Fête des travailleurs par des rassemblements festifs le samedi ou le dimanche précédent ou suivant le 1er mai, plutôt que la journée même lorsque celle-ci tombe un jour ouvrable. Malgré cette nouvelle tendance, des manifestations sont scrupuleusement organisées le 1er mai de chaque année par des collectifs et organismes anticapitalistes.

Caraïbes

À Trinité-et-Tobago, la Fête du travail (Labour Day) est marquée le 19 juin depuis 1973 pour commémorer les émeutes populaires de 1937. En République dominicaine, la « Fête des travailleurs » est célébrée le 30 avril et est un jour férié. À Cuba, el día del trabajadores est célébré le 1er mai et est un jour férié. Durant ce jour, de nombreux défilés de travailleurs ont lieu dans les rues du pays.

En Asie

En Indonésie, la fête du Travail[réf. nécessaire] a commencé à être célébrée en 1920 à l'époque coloniale. Sous le régime Suharto, fêter le 1er mai était une activité subversive. Depuis la démission de Suharto en 1998, le 1er mai est célébré par les syndicats mais n'est toujours pas jour chômé.
En Israël, on ne chôme pas le 1er mai.
La fête du Travail[réf. nécessaire] est une fête nationale célébrée au Liban le 1er mai de chaque année ; jour légalement férié. Quand ce jour férié tombe un dimanche, le lendemain est chômé.
Officiellement, la Chine célébrait auparavant la fête du Travail[réf. nécessaire] pendant trois jours, sauf depuis 2008, où les travailleurs n'ont que le 1er mai. Cependant une grande partie des magasins restent ouverts. La Chine, le Vietnam et la Corée du Nord s'inscrivent dans la tradition ouvrière du 1er mai chômé introduit par la IIe Internationale; le Parti Unique s'y retrouve politiquement et symboliquement. Quant à la Corée du Sud, elle reste l'un des seuls pays asiatiques qui donnent au 1er mai le même symbole occidental et démocratique à la fête du Travail (노동절, No Dong Jeol).
Au Japon, la fête du travail (勤労感謝の日, Kinrō Kansha no Hi) est célébrée le 23 novembre, jour férié. Ce jour de congé fut établi en 1948, pour louer le travail et célébrer la production. Avant cela, le 23 novembre était célébré comme une fête de la moisson impériale appelée Niiname-sai (新嘗祭).

En Europe

L'arbre de mai

Le 1er mai a longtemps donné lieu à des réjouissances en l'honneur du printemps selon le rite ancestral de l’« arbre de mai », que l'on retrouve dans différentes régions d'Europe (on peut lire à ce propos un très joli poème de Victor Hugo). Durant la nuit du 30 avril, les jeunes célibataires se rendent en forêt pour couper un arbre qu'ils décorent ensuite avant de le déposer comme gage de fiançailles devant la porte de la jeune fille courtisée. La coutume se transforme ensuite par l'offrande d'un bouquet de muguet, tradition initiée par Charles IX qui en offrait aux dames de la cour le 1er mai[11].

En Allemagne

En Allemagne, le 1er mai est chômé. On porte traditionnellement un œillet rouge à la boutonnière pour la fête du Travail (Tag der Arbeit). Cette tradition remonte au 1er mai 1890, où pour répondre à l'appel de la IIe Internationale malgré l’interdiction de manifester prévue par la Sozialistengesetz, les militants décident de se retrouver dans des parcs en portant un œillet rouge en signe de reconnaissance.
Plutôt délaissé en République fédérale d'Allemagne, ce symbole était très utilisé en République démocratique allemande, entre autres par les organisations de jeunesse.
En certains endroits, comme à Stuttgart, les enfants profitent de la nuit précédant le 1er mai pour faire des farces d’une façon qui rappelle l'Halloween[15].

En Suisse

En Suisse, le 1er mai n'est chômé que dans certains cantons (Bâle, Jura, Shaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie, Zürich) et même district. Mais les syndicats organisent aussi des défilés dans l'après-midi ou en fin de journée, dans les cantons où ce jour n'est pas chômé.

En France


1er mai 1891 - L'échauffourée de
Clichy.

Un bouquet de muguet, offert le 1er mai.
En France, au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir un brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. C'est une coutume de la Cour lancée, ou adoptée, le 1er mai 1561 par la régente Catherine de Médicis : dans l'attente de son prochain sacre, le jeune roi Charles IX, âgé de dix ans, offrit un brin de muguet aux dames présentes. Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes (attention, il s'agit de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, car dans ce cas ce serait de la revente, donc pas autorisé).
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé[16]. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), associée à la gauche, est remplacée par le muguet.
En 1947, le 1er mai devient, dans le code du travail, un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions[17] (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le 29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.
Beaucoup à gauche voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, rejetant les mesures de Pétain. Par contre l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) n’est plus vraiment une revendication, d’autant que la vente libre du muguet par tous ce jour-là donne l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaître leurs activités et revendications.
Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le 1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.

à lire :


GRAND QUIZ BRETAGNE VS NORMANDIE !

Quiz : Bretagne vs Normandie

 

Bretagne, Normandie ou les deux ? Saurez-vous dénouer le vrai du faux ? Testez vos connaissances.
15 questions

Les  réponses

Quelle région a pour blason un écu rouge à deux léopards jaunes ?
 Normandie

De quelle région Bécassine est-elle originaire ?
Bretagne

Où se déroule le Festival des Vieilles Charrues ?
Normandie
Le Festival des Vieilles Charrues se déroule à Carhaix dans le Finistère.
Quelle région a pour saint patron l'archange Saint-Michel ?

La bonne réponse : Normandie

A quelle région le cidre est-il associé ?

La bonne réponse : Les deux
La Bretagne et la Normandie sont les deux premières régions productrices de cidre.
Dans quelle région coule la Veules ?

La bonne réponse : Normandie

Dans quelle région se déroule le festival du film américain ?
Normandie
Le Festival du film américain se déroule chaque année à Deauville en Normandie.
En 1995 où a été tourné le film "Elisa" avec Vanessa Paradis ?

La bonne réponse : Bretagne
C'est toute la seconde partie du film "Élisa" de Jean Becker qui se déroule sur l'Île de Sein, au large de la pointe du Raz.
Dans quelle région Jacques Prévert situe t-il son poème "Barbara" ?
Bretagne
"Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là", telles sont les premières strophes de ce célèbre poème de Jacques Prévert.
Dans l'Antiquité, quelle région l'Armorique désignait-elle ?
La bonne réponse : Les deux
A l'origine mot gaulois latinisé, l'Armorique désigne sous l'Antiquité, une large zone côtière allant de Pornic au pays de Caux.
Dans quelle région est née une fameuse école de peintres menée par Gauguin ?
Bretagne
Pont-Aven, en Bretagne, doit sa notoriété à l'école de peintres qui eut Gauguin pour maître.
De quelle région la gavotte est-elle une danse traditionnelle ?
La bonne réponse : Bretagne
La gavotte est une des danses traditionnelles de Basse-Bretagne.
Dans quelle région se situe le Mont-Saint-Michel ?
Normandie
Le Mont-Saint-Michel est situé dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Dans quelle région se situe le roman de Gustave Flaubert "Madame Bovary" ?
Normandie

En 1872, où Claude Monet peint-il "Impression, soleil levant" ?
Normandie
"Impression, soleil levant" de Claude Monet représente le port du Havre.

LES SCORES DES LECTEURS
11 à 15 points
55.4%
Breton amoureux de la Normandie ?
6 à 10 points
42.8%
Légèrement embrouillé ?
1 à 5 points
1.9%
Ni Breton, ni Normand

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METTRE LES VOILES AVEC ANTOINE


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BEAUX MOUILLAGES

Quelques uns de nos plus beaux mouillages

 

les Saintes



 la baie des Saintes reste pour nous seuls. Magique.

Petite Grenade



Nous découvrons la côte au vent de la Martinique.  

Et là, un lieu exceptionnel, Petite Grenade, non loin du Vauclin. Un mouillage absolument désert, mais qui se mérite par une passe "un peu chaude"…

Sandy Island



 cette magnifique photo de Sandy Island sur Cariacou. 

"Trop trop trop beau !"

 

 

l'île de Jack Sparrow



Ne me dîtes pas que vous n'avez pas dévoré les trois films de la série "Pirates des Caraïbes"… Et bien sachez que l'île où le célèbre pirate reste prisonnier et est sensé s'enfuir en liant ensemble deux tortues (un catamaran ?) existe. Pour la trouver, mouiller au Tobago Cays et regarder droit devant… Mouillage de jour uniquement !

 

 

Tobago Cays



Difficile de présenter les plus beaux mouillages, sans montrer les Tobago Cays, reconnues dans le monde entier comme une destination exceptionnelle. 

 "Nous étions seuls au monde dans ce mouillage aux Tobago Cays des Grenadines…"

 

Los Roquès



Les Antilles, c'est magnifique. La mer des Caraïbes, c'est exceptionnel… Alors quels souvenirs des Roquès ? 

"Nous foulons cette bande blanche, de chaque côté la mer se couche, parfois délicatement, parfois brutalement ; à marée haute certaines vagues recouvrent momentanément ce couloir virginal, le vert céladon se joint au blanc intense, le sable est farine, c'est la porte du paradis…" 

 

 

King's Bay



Quoi de plus merveilleux que le premier mouillage de repos après une longue traversée. Tous ceux qui ont vécu cette sensation d'arriver de l'autre côté le savent bien. J'en garde un souvenir particulier de notre arrivée :
"Après une traversée de l'Atlantique, repos bien mérité dans King's Bay à Tobago, havre de paix luxuriant…"

 

La Tortuga



Exceptionnel ce mouillage ? Sûrement !
"Mouillage dans les eaux cristallines coralliennes de la côte Ouest de l'île de la Tortuga au Vénézuéla"…

 

Los Testigos



L'archipel de Los Testigos 

s'impose dans la mer des Antilles…

"Les principaux habitants de cet archipel sont des frégates, grands et élégants oiseaux marins. À l'ombre de leur cabane, quelques pêcheurs somnolant regardent passer les plaisanciers au loin… Le paysage, l'ambiance font penser au Far West."

 

 

 

L'Ile secrète



Ici nous venons de mouiller  dans ce minuscule lagon


" Après avoir louvoyé dans l'unique et étroite passe, entre les patates de corail à fleur d'eau, nous établirons notre camp à l'abri des alizés, aux pieds des cocotiers de cette accueillante petite plage. L'île est déserte et préservée ; seul un vieux bouc curieux la garde. La pèche dans le lagon comme unique viatique, nous gouterons la quiétude de ce jardin idyllique en savourant notre "trouvaille".
Je ne vous communiquerai donc pas la position de ce petit coin de paradis, par égoïsme, pour la garder secrète comme une thébaïde, dans son état sauvage, au cas où le besoin viendrait de m'y ressourcer.
Un indice cependant : il est de convenance de s'acquitter de la "coutume" auprès de la tribu qui en a l'usufruit, à quelques dizaines de milles, sur une autre île plus tristement célèbre."



BON 1er MAI









Tout simplement GENIAL
 (même si vous ne comprenez pas l'américain)
Ce ventriloque a terminé premier en 2010 à Las Vegas.
Asseyez-vous, mettez le son et savourez une petite partie de ses immenses spectacles.
Vous n'allez pas le regretter.

mercredi 30 avril 2014

SEQUENCE EMOTION



Nadine Trintignant


Le jour où ma fille est née, c'est en la regardant, en sentant sa peau contre la mienne que j'ai compris que ce si joli, si petit nouveau-né allait changer ma vie. Excepté ses premiers mois, j'étais décidée à toujours continuer à exercer mon métier de monteuse de films. Toutefois, en moi dominait la pensée que désormais je n'étais plus libre. Je ne suis, je n'ai jamais été suicidaire néanmoins je savais que j'avais perdu mon droit de vie ou de mort sur moi. À moins de situation exceptionnelle que je n'ai pas connu, on n'a plus droit au suicide quand on est mère.
On dit que lorsqu'on devient mère on a souvent avec sa fille des rapports identiques à ceux qu'on a eu avec sa propre mère. J'ai eu la chance d'avoir une mère joyeuse, aimante, courageuse aussi. Elle et mon père m'ont donnés à moi et aussi à mes frères et sœurs une confiance en nous, un sens de la vie. Petite je me souviens avoir eu pour maman un amour charnel. J'aimais être contre elle, dans son odeur. Plus tard j'ai eu pour ma fille cette même attirance physique. Ce que je préférais en moi, c'était elle.
Quand elle devenue femme à son tour, notre intimité a encore grandi. Elle est celle qui a tout su de moi. Nous étions pareilles. Jamais choquée, naturellement tolérante l'une pour l'autre. À l'inverse de jugement drastique, nous avions souvent des fous rires.
J'ai eu la chance d'assister à la naissance de trois de ses quatre fils. C'est une telle émotion. J'avais vu Marie émerger de mon ventre, et je voyais ses fils émerger du sien. Le coup de poupées russes. Il y en aura toujours une autre après.
C'est une chance aussi de travailler avec sa fille. Ça a été pour nous deux beaucoup plus que la suite de son éducation. Au début nous partions ensemble de la maison pour aller au travail. Sur le plateau, d'un commun accord, elle devenait son personnage, et moi son metteur en scène. En tournant, nous étions à égalité chacune de son côté de la caméra. Nous nous comprenions d'un mot, d'un regard. Travailler avec ses enfants est un bonheur inégalable. J'ai pu professionnellement la filmer enfant, adolescente, jeune fille, jeune femme. Et puisqu'en dehors de moi, elle allait à des cours, faisait du théâtre et d'autres films, je l'ai vue progresser, prendre de l'assurance, faire ses choix toujours très personnels. Parce qu'il y avait en elle des tonnes de compassion, elle aimait interpréter les perdues, les paumées. Ma mère qui l'adorait, l'a vue nue à quinze ans dans "série noire". Elle a été très choquée. J'ai eu beau lui dire que pour un comédien ce qui était important c'était que le film soit beau, elle resta sur ses positions. Et puis avant de mourir, quand elle lui a dit adieu, elle a eu cette intelligence, cette grandeur pour une femme qui était si près de ses cent ans, de dire à ma fille qu'elle avait été fière de sa carrière mais parfois triste de la voir nue, et aussi d'avoir une vie aussi passionnelle et puis, au dernier jour de sa vie, elle trouvait qu'elle avait eu tort et que Marie avait eu raison de tout vivre pleinement. En toute liberté. Elle avait de tout temps pris ses responsabilités et réussi à se consacrer à la fois à son amour pour ses enfants, à ses passions, à son métier sans jamais rien négliger.
Marie et moi avons écrit et tourné ensemble nos six derniers films. L'entente était totale, la complicité renforcée. Le dernier film était sur Colette. Nous avons lu une dizaine de biographies chacune puis le ou les livres que l'autre avait trouvée intéressante. Quand nous les avons comparées, nous avions presque toujours souligné les mêmes passages. Colette, a quitté son deuxième mari pour le fils de ce dernier. Nous avions naturellement décidé ensemble que le rôle du fils serait tenu par Roman, le fils ainé de Marie qui pouvait faire seize et vingt-cinq ans, qui était aussi beau que l'était sa mère, et qui était très bon acteur. Cette idée de le prendre lui, a choqué notre producteur et aussi les patronnes de la chaîne. Je comprends. Ils ne connaissaient pas nos rapports basés sur l'humour et la grand-mère dirigeant sa fille et son petit-fils dans des scènes d'amour pouvait surprendre. Nous les avons rassurés. Les scènes seraient belles et pudiques et aujourd'hui quand on les voient, on sent bien l'amour filial très fort qui les unissaient ne serait-ce que dans leurs regards, mais qu'importe, l'amour s'il prend différentes formes est toujours de l'amour. Que ce soit un amour mère fils n'ôte rien à l'intensité des sentiments.
Quand j'ai commencé, sans cesser de tourner, à écrire, ma mère m'a demandé de faire un livre sur elle. Ainsi durant des années j'ai pris des notes ça et là. C'est parce qu'en vieillissant, je la rejoins que j'ai pu avec retard accéder à son vœu. Ainsi durant près de deux années, je l'ai retrouvée davantage en écrivant mon dernier livre. Les quelques mois où, après une longue absence : le tournage de Colette. La mort de ma fille me paralysait et m'ôtait le courage qu'il aurait fallu pour aller voir maman. C'est avec Hugues, ma sœur aînée que j'y suis allée. Cela faisait des mois que je n'étais pas allée là-bas. Notre mère vivait à la montagne et mes trois sœurs avaient réussi à ce qu'elle ne sache pas que sa petite-fille était morte sous les coups barbares d'un massacreur. Maman... Hugues l'embrassa avec sa fougue habituelle... Ce fut mon tour. Elle était dans mes bras et je la sentis comme une étrangère. Elle dit de moi "Il est gentil ce jeune homme". Comme une vague en plein visage... Je n'existais plus. Je n'étais plus sa fille, même pas une femme... Je la regardais muette. Au début, ma sœur voulut le prendre comme une blague, Chantal sa femme de ménage disait "Mais enfin madame Marquand, depuis que vous la réclamez votre Nana, elle est là !" Ma mère haussa les épaules. J'étais un inconnu. Elle n'était pas absente comme on peut le devenir avec l'âge. Elle reconnaissait tout le monde... Sauf moi. Même envers deux amies proches qui m'ont accompagnée chacune à leur tour et qu'elle n'avait pas vues depuis des années, elle n'a pas eu l'ombre d'une hésitation ! Comment comprendre ? J'étais désemparée. Grâce à un psychiatre, j'ai des années plus tard, un peu compris. Elle était très animale et a du sentir en moi, une perte irrémédiable. Son instinct de conservation, son instinct tout court la protégeait de ce qu'elle sentait ne pas pouvoir vivre. Alors elle me refusait. En fait si c'était pour rester vivante et solide, elle a eu raison.
Et puis un jour, en arrivant, j'ai entendu son joyeux "Bonjour Nana". Elle était sur son balcon et me faisait un signe joyeux... Jamais je ne lui ai parlé de ces mois où je n'étais plus sa fille. J'avais peur de l'ébranler. Elle, si forte depuis toujours, était fragilisée par son âge.
En tant que fille, en tant que mère, j'ai eu beaucoup de chance. Et si ni moi, ni Marie n'ont eu d'âge difficile à vivre, peut-être est-ce parce que nous sommes entrées dans le monde des adultes, donc de la responsabilité à quinze ans.
Je sais que bien sûr, il y a pour certaines mères des moments difficiles à vivre quand leurs filles traversent des crises d'adolescence, lesquelles arrivent de plus en plus tôt. Je fais là allusion à un milieu privilégié. Mais en cas de crise, que l'on soit riche ou pauvre, communiquer devient impossible. Quand les adolescentes n'ont ni passion, ni envie et ça peut être un sport, un art, un désir de voyage : connaître le monde, avoir envie de voir comment d'autres vivent, quelque chose qui fait qu'elles se réveillent heureuses le matin d'aller en apprentissage ou dans une faculté ou à la découverte d'une ville inconnue. Si leurs mères n'ont pas de temps à leur accorder, pour chercher avec elles, ce qui pourrait les intéresser, les emmener aux concerts, aux expositions, voir des films... Alors elles s'ennuient. Et l'ennui peut devenir un danger, une épée de Damoclès : l'alcool, la drogue sont les pires menaces. Boire ou même fumer du hasch n'est pas trop grave si on est adulte. Au début c'est très gai mais on se rend vite compte que l'on perd de l'énergie, que l'indifférence devient envahissante, que l'on perd de vue l'essentiel, c'est-à-dire le travail, alors on arrête. Quand on est très jeunes, donc sans défense, on se laisse engloutir. Les drogués s'éloignent dans leurs mondes à eux. Le contact devient difficile et les mères s'affolent et sont démunies.
Il y a aussi la jalousie et dans les deux sens qui séparent parfois la mère de la fille. Voir sa mère belle, accomplie, brillante, ou voir sa fille posséder cette jeunesse envolée pour toujours... Les deux cas peuvent faire des ravages, d'autant que c'est parfois inconscient.
Dans tous ces cas l'incompréhension domine. La mère peut trouver sa fille ingrate. La fille peut mépriser sa mère, la trouver sotte, superficielle, dure.
Dans les milieux pauvres que je ne connais pas en profondeur, on sait qu'il y a deux sortes de mères. Celles qui travaillent dur et n'ont donc pas de temps à accorder à leurs filles qui, livrées à elles-même, si elles ne comprennent pas l'ouverture, la possibilité de s'élever, que leur offre l'école... mais dans quel état sont-elles ces écoles et dans une ambiance qui peut rendre la concentration impossible... Alors elles traînent n'importe où et ne se rendent pas compte qu'elles n'évoluent pas. Qu'elles perdent ce temps précieux où on apprend. Et là aussi la porte de sortie de ce monde qui les déprime, c'est la drogue. C'est l'alcool. Les rapports mère-fille deviennent alors disputes, injures, portes qui claquent. El la mère travailleuse se retrouve souvent seule.
Il y a les autres, celles dont les pères les ont abandonnées. Dans ce cas si la mère ne travaille pas, bien souvent, elle boit. La maison est sale et les filles fuient cette atmosphère morne.
Il y a aussi les familles recomposées. J'ai eu la chance que mes enfants aient un deuxième père qui les aimait profondément. Autant, même si c'est autrement que leur père. Ce n'est pas toujours le cas. Il y a là aussi, sournoise la jalousie d'un passé inconnu, l'incapacité d'aimer comme le sien l'enfant de l'autre. La mesquinerie. Et les enfants peuvent réagir avec violence.
De toutes façons, même en tâchant d'être le plus attentif possible, il nous faut admettre que nous commettons tous des erreurs. Il est en effet impossible de tout comprendre même de l'être qui nous est le plus proche. Parfois dans nos vies le travail peut nous absorber complètement et nous passons sans rien voir à côté d'une angoisse de notre enfant.
Apprendre à aimer l'autre pour lui et non pour soi est aussi un apprentissage. Il est plus naturel, plus évident avec nos enfants quand les conditions le permettent.
Nadine Trintignant, La Voilette de ma mère, éditions Fayard. 17€, sortie le 30 avril. 200 pages

mardi 29 avril 2014

CLONAGE

Pour 73 000 euros, un professeur sud-coréen ressuscite votre chien disparu

 


Le professeur Hwang Woo-suk (à droite) avec un coyote cloné (Shin Young-keun/AP/SIPA)

La Corée du Sud est sur le point de cloner des mammouths. D’après un reportage diffusé le 6 janvier sur RFI, l’idée serait partie du fin fond d’un laboratoire de Séoul spécialisé dans le clonage, le Sooam Biotech Institute, pour atterrir en Sibérie, où des chercheurs russes sont actuellement à la recherche d’échantillons de l’animal. Pour rappel, le mammouth n’existe plus depuis 10 000 ans.
L’annonce est tellement improbable (quoique visiblement réalisable) qu’on en oublierait presque la dinguerie des activités quotidiennes de Sooam Biotech. Depuis 2006, ce laboratoire spécialisé en biotechnologies, fondé par le controversé professeur Hwang Woo-Suk, propose un service de clonage commercial de chiens.

Lansey, réplique exacte de Lancelot

Au micro de Frédéric Ojardias, le correspondant de RFI en Corée du Sud, une des vétérinaires de l’institut détaille :
« Nous sommes le seul institut au monde à proposer du clonage commercial. [...] Nous pouvons garantir à nos clients qu’ils recevront le clone de leur chien dans les délais et sans complications, c’est le plus important. »
Grand reportage - 06/01/2014 
(19 : 31)
Une question de point de vue, que ne partagent pas tout à fait les défenseurs de la cause animale. Les autres y trouvent leur compte, moyennant un peu plus de 73 000 euros et quelques mois d’attente.
Américaine, comme beaucoup des clients de l’institut, la riche maîtresse de Landsey fut l’une des premières à recourir aux services de Sooam Biotech, via une entreprise américaine, Bio Arts.
A l’origine, l’histoire de Landsey a fait l’objet d’une émission de téléréalité, diffusée en plusieurs parties sur la chaîne américaine TLC.
« Le retour de Lancelot » (en anglais)
Un reportage diffusé sur TLC

Le clonage, du service public ?

Seul hic, à écouter le personnel de Sooam Biotech, les chiens clonés n’ont pas toujours la même personnalité que l’original. Attention au risque de déception donc... A aucun moment, dans aucun des reportages réalisés, les questions éthiques que pose le clonage ne sont mentionnées par les membres du laboratoire.

L’équipe de Sooam Biotech (Yonhap News/NEWSCOM/SIPA)

Bien au contraire, l’institut du professeur Hwang Woo-Suk considère qu’il donne plutôt dans le service public. « Grâce » au clonage des meilleurs chiens policiers du monde, l’aéroport de Séoul est même désormais doté d’animaux ultra-doués dans la détection de bombes et de drogues. L’institut aurait même cloné un berger allemand ayant retrouvé des corps dans les décombres des Twin Towers.
« 30 millions d’amis », qui s’est rendu dans les locaux de Sooam Biotech en mai 2013, a filmé (sur fonds de musique émouvante) la naissance « par césarienne » de deux futurs chiens sauveteurs.
« Chiens clonés : une réalité », le reportage de 30 millions d’amis
Mai 2013
Des opérations « coups de pub » médiatisées à souhait par l’institut, sans doute désireux de faire oublier les casseroles que traîne le professeur Hwang Woo-Suk. En 2009, celui-ci avait été condamné à deux ans de prison pour falsification de ses résultats sur... le clonage humain.

 

ge humain.


Pour moins cher, il reste la taxidermie.

 

lundi 28 avril 2014

CATHERINE DENEUVE EN BODY




Catherine Deneuve photographiée en body : elle regrette l’emballement médiatique

 





La semaine dernière, des photos très sexy de Catherine Deneuve, en body, publiées par le New York Magazine, ont emballé la toile. Pourtant, l'actrice semble regretter tout le bruit engendré par ces clichés.
A 70 ans, Catherine Deneuve peut encore se vanter d'être l'une des plus belles femmes de France. Pour preuve, la photo parue la semaine dernière dans le New York Magazine, sur laquelle on peut la voir face à un miroir, en body, la main dans les cheveux, talons aiguilles. Et évidemment, le cliché a fait le tour de la toile, tous louant la beauté de la star de Belle de Jour et des Parapluies de Cherbourg. Pourtant, Catherine Deneuve semble regretter d'avoir posé pour cette photo.
C'est sur les ondes de RTL que l'actrice légendaire a expliqué : "J'ai pas réalisé sur le moment qu'on faisait une photo aussi audacieuse. C'est parce que c'était Dominique Issermann et que, en vérité, les choses se sont trouvées à partir, comme ça… Ils voulaient une photo qui soit faite dans un hôtel, dans une situation comme ça, intime". Elle déclare qu'elle a accepté de poser car elle admire la photographe : "C'est parce que c'était Dominique Issermann, c'est une grande photographe et voilà, comme je la connais bien et qu'on a fait les photos, on a commencé à faire les photos comme ça, et que finalement, elle dit : 'Ah oui ! J'aime bien voir vos jambes. Allez, on les fait comme ça…'".

"Des dimensions un peu excessives"

Si ce n'est pas la photo en elle-même qu'elle regrette, c'est la proportion qu'a pris sa parution qui la chagrine : "Pour moi, ça va. Après, c'est la façon dont c'est repris, utilisé, tout ça… Ça devient un peu… Internet, c'est tout ça, et des sites, et tout… C'est ça qui donne des fois des dimensions un petit peu excessives aux choses".

 

LE DECOUVERTE DE LA FLORIDE


2 avril 1513. En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.


2 avril 1513.

En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.

En fait, cette fontaine située sur l'île de Bimini a la réputation de guérir de l'impuissance sexuelle. C'est ce qui attire le conquistador...



2 avril 1513. En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.

Après plusieurs jours de navigation, les trois petits navires placés sous le commandement de Juan Ponce de León arrivent en vue d'une terre. Serait-ce, enfin, la grande île qu'il recherche ? Celle qui abrite la fontaine de jouvence ? Le chef de l'expédition espagnole l'espère. Si la première raison de son exploration dans ces contrées inconnues est de trouver de l'or, beaucoup d'or, il rêve aussi de boire à la fontaine de vie pour vaincre les irrémédiables outrages du temps marquant déjà son beau corps d'hidalgo... C'est en poursuivant cette chimère que le 2 avril 1513 il découvre la Floride. Et après tout, quatre siècles plus tard, cet appendice américain possède la plus forte concentration au monde de vieillards pour qui la fontaine de jouvence s'appelle chirurgien esthétique.
À l'époque de sa découverte, Ponce de León affiche 39 ans. C'est loin d'être un vieillard, mais au XVIe siècle, l'âge est déjà respectable. D'ascendance noble, il a combattu les Arabes à Grenade avant de participer à la reconquête de l'Espagne. Celle-ci achevée et la paix revenue dans le royaume, il s'est retrouvé, comme un idiot, sans emploi. Aussi, comme beaucoup de soldats, il s'est tourné vers le Nouveau Monde, récemment découvert par Christophe Colomb.

À la recherche de l'or

En compagnie de 200 autres gentilshommes espagnols, il accompagne Colomb dans sa deuxième expédition. D'exterminer les indigènes Haïtos d'Hispaniola (Haïti) au lieu d'Arabes ne lui pose aucun problème moral. Sa bravoure fait des merveilles et lui vaut d'être nommé gouverneur d'une province sur l'île. À la recherche d'or comme tout bon conquistador, il explore l'île voisine de Porto Rico, où il fonde la première colonie. Sans doute est-ce à ce moment-là qu'il entend parler d'une source redonnant la jeunesse dans une île voisine nommée Bimini. Mais avant de la rechercher, durant plusieurs années, il consolide son pouvoir et ses richesses dans les îles entourant Hispaniola.
En 1509, Diego Colomb, fils de Christophe, débarque à Hispaniola avec le titre de vice-roi. Il destitue Ponce de León de son titre de gouverneur pour le remplacer par un de ses proches. Une longue bagarre s'installe entre les deux hommes jusqu'au jour où le roi d'Espagne Ferdinand accorde à Ponce de Léon l'autorisation de monter une expédition - à ses frais - pour rechercher les îles de Bimini. S'il les trouve, il pourra alors s'en emparer au nom du royaume d'Espagne et en devenir gouverneur au-delà de la juridiction de Diego Colomb. C'est ainsi que, le 12 mars 1513, l'Espagnol appareille de Porto Rico avec 200 hommes à bord de 3 navires : le Santiago, le San Cristobal et le Santa Maria de la consolación. La flottille navigue au nord-ouest, longe les Bahamas. Le 27 mars, elle affronte enfin l'inconnu. Six jours plus tard, un marin aperçoit une terre. Tout le monde à bord croit que c'est la fameuse île de Bimini, mais il s'agit en fait de la Floride.

La Terre des fleurs

Mais ce n'est que le 2 avril que les bateaux trouvent un endroit où jeter l'ancre pour descendre à terre. Ponce de León baptise cette île la Tierra la Florida (la Terre des fleurs) en raison de sa beauté. Faute d'avoir retrouvé le journal de bord du chef de l'expédition, on n'a pas beaucoup de détails sur l'exploration terrestre qu'il a pu mener. Apparemment, l'accueil des indigènes, les Ais, n'a pas été des plus chaleureux. Lors d'une escarmouche, les Espagnols parviennent à faire un prisonnier qui leur apprend que le nom de ce pays est Cautio. Sans doute Ponce l'a-t-il interrogé sur l'existence de la fameuse fontaine de jouvence. La flottille longe la côte, atteint l'île Sanibel, où elle se heurte à une autre tribu, nommée Calusa, menée par le cacique Carlos qui accueille les étrangers avec la même hostilité. Au cours d'un affrontement, deux hommes sont blessés, obligeant les explorateurs à se replier. Toujours pas d'élixir de longue vie ou d'anti-panne sexuelle en vue.
Les navires jettent alors l'ancre à la hauteur de l'actuelle ville de Jupiter, où on capture un indigène pour qu'il serve de guide. Durant plusieurs semaines, Ponce de Léon explore encore la côte de Floride. Vers la mi-juin, une tribu hostile tend un piège aux navires dans un estuaire, mais leurs lances et leurs flèches n'atteignent pas les ponts, alors qu'avec leur artillerie les Européens font des dégâts dans les rangs ennemis.
Finalement, fin juin, Ponce de León décide de retourner chez lui. Même s'il n'en est pas absolument certain, il se doute qu'il a exploré un continent. Ça ne peut donc pas être l'île de Bimini. Début août, il quitte définitivement la Floride, rejette l'ancre devant une île où ses hommes capturent une vieille Indienne qu'ils amènent à bord. Elle leur dit que l'île s'appelle Bahama. Mais, là encore, pas de source. Finalement, Ponce de León reviendra à Hispaniola, plus vieux de quelques semaines et avec les mêmes soucis d'impuissance.