mardi 28 octobre 2014

CABOTAGE DANS L ARC ANTILLAIS





Croyez-moi : les endroits qui valent le coup aux Antilles ne manquent pas !




Cabotage dans  l’arc antillais
Octobre 2014


Nous sommes partis par une matinée ensoleillée, après une petite escale à Sainte-Anne. Un alizé polisson, légèrement apathique mais favorable nous fait glisser sur la mer bleue des Caraïbes …
Le soir même émergeaient encore derrière nous les contours de la Martinique tandis que nous longions les côtes de Saint-Vincent. L’île de la Martinique va se découper longtemps derrière nous tellement la visibilité est bonne et le ciel très clair. A la tombée du jour je contemplai longuement et sereinement les lumières du crépuscule qui coloraient vaguement en rose les ondulations de la mer en direction de l’ouest…Au loin les premières lumières à terre s’allumaient une à une.
Nous étions bien et heureux, la vie était belle, et tout l’équipage avait la tête et le cœur en parfaite harmonie avec son environnement maritime.
Dans ces bienheureuses dispositions, je constatai une fois de plus que chaque être humain, qu’il en soit conscient ou non, illustre par l’accomplissement de sa propre destinée l’idée qu’il se fait de la vie en général…
Les noms relevés sur les cartes marines me font toujours rêver…La plus grande fantaisie règne en effet dans ces appellations laissées en héritage par nos intrépides ancêtres…Je ne peux m’empêcher de me demander quels drôles de farfelus avaient éparpillé ces toponymes bizarres, parfois fort savoureux, sur notre carte marine…Quels genres d’aventuriers, explorateurs, ou boucaniers illettrés avaient décidé du haut de leur dunette de jeter au vent de l’histoire cette nomenclature étonnante ?
Pour le nom d’Antilles, le mystère est simple : il vient d’Antilia, cette terre légendaire qui dans les temps anciens et d’une manière prophétique faisait « pendant » à celle d’Atlantide dans la mer occidentale. C’était un nom qui attendait une terre jusqu’au passage de Christophe Colomb, plutôt qu’une terre qui attendait un nom !...Mais devant la multiplicité de ces îles, notre découvreur des Amériques n’eut d’autres ressources que de les désigner toutes sous un nom collectif : les Caraïbes.

Accompagnés par des hordes de dauphins à l’entrain toujours aussi folâtre et démonstratif, nous atteignons à la nuit tombée la rade de Bequia. Nos amis Jean-Luc et Isabelle sont déjà au mouillage et nous jetons l’ancre derrière leur poupe dans cinq mètres d’eau limpide. Peu après le silence nocturne ayant retrouvé tous ses droits une fois le moteur coupé, de la terre nous parviennent par intermittence des mélodies créoles sur fond de musique biguine…

Dans la douceur de cette nuit antillaise je hume avec délices les mille et une senteurs de cette nuit sereine, heureuse d’être enfin arrivée.

L’alizé, toujours incorrigible a décidé de nous jouer toutes les gammes de sa plus faible intensité pour nous retarder au maximum…Et pas de lune suspendue comme un bol renversé sur l’horizon pour nous éclairer cette nuit-ci !


Auparavant nous avons longé Sainte-Lucie dont les pics étaient cachés par leur habituelle écharpe de nuages. Nous aperçûmes au loin Marigot Bay,  ce fameux trou à cyclone qui étale ses photos dans toutes les bonnes publicités sur les Antilles. Je me souviens que l’entrée en est assez confidentielle, la baie étant en effet très petite et toute en profondeur, et comme de bien entendu pleine à craquer la plupart du temps ! On a toujours du mal à se frayer un chemin là-dedans pour y trouver une place minuscule au milieu d’autres voiliers, mais il est vrai que décor de rêve compense ces désagréments. Là les collines environnantes de cet endroit très photogénique sont l’habitat d’une végétation fort luxuriante : rosiers du Bengale, bouquets de bambous géants, mahaganis, acajous, arbres du voyageur et bien sûr tous les fruitiers exotiques. Un véritable jardin d’Eden…L’escale tout au bout aussi nous a laissé un bon souvenir autrefois : au lieu-dit les « Deux Pitons » :     deux montagnes qui tombent à pic dans la mer, séparées par une minuscule baie bordée d’une jolie plage.. Une fabuleuse falaise verticale écrase le mouillage de sa masse vertigineuse se reflétant dans les eaux lisses de la mer, merveilleusement protégées des vents dominants.

L’île suivante, Saint-Vincent, est moins propice aux escales car le bouche à oreille de « radio-cocotiers » fonctionne parfaitement et met en garde contre  les vols provoqués par les « Black Caribs », les descendants des rescapés d’un bateau négrier, une race fière, raciste et belliqueuse, si bien que les plaisanciers filent directement sur les Grenadines qui étirent leur volée d’îles et d’îlots comme un chapelet sur cinquante milles jusqu’à l’île de Grenade. 



C’est dans une des baies du sud, à Walliabou, que plusieurs épisodes du film « Pirates des Caraïbes » avec Johny Depp ont été tournées, il en reste quelques vestiges.

Avis - Wallilabou BayAutres curiosités
Sur la cote de St-Vincent, plusieurs négligent l’arrêt à Walliabou Bay, une baie de pêcheurs en chaloupes à rames qui viendront nous encercler pour nous offrir leurs colliers de coquillages. Peut-être y rencontrerez-vous Johnny Depp et les acteurs figurants du célèbre film "Pirates des Caraïbes " !
















BEQUIA : LA PORTE DES GRENADINES


Après une nuit paisible et réparatrice nous nous réveillons dans cette baie échancrée au bord d’une éblouissante plage de sable blanc : Princess Margaret Bay ! Ça ne s’invente pas !


     

L’île permet de faire la clearance d’entrée pour l’ensemble des Grenadines dites « de Saint-Vincent ». Moyennant 130 dollars East Caraïbes ( dollar E.C., prononcer "ici"), ou plutôt les fameux « bioui » c’est-à-dire les British West Indies Dollars (majoré de 50 $ EC pour overtime car nous sommes dimanche matin). Les habitants sont les descendants de la Nouvelle-Angleterre, à la peau claire, aux cheveux roux et aux yeux bleus, et ils ont longtemps continué la pêche au cachalot d’une manière artisanale, si bien que de nombreux ossements de ce mammifère décorent les restaurants et les intérieurs.
Bequia est l’île  la plus au nord des Grenadines, la plus au sud étant Grenade. Elle se prononce « bécoué » !

Bequia, une baie vraiment superbe avec Admiral Bay pour découvrir des plages magnifiques ainsi que des sites de plongée reconnus pour leur beauté. Il ne faut pas manquer le village typique animé, son port et ses services de taxis dans lesquels on peut faire un tour de l’île. On peut aussi louer un scooter et visiter la forteresse sur le toit de l’île et se baigner dans cette fameuse eau turquoise et limpide. 


AFRODITE AUX TOBAGO CAYES OCTOBRE 2014 JEAN ET BARBARA avec en arrière plan UNION ISLAND

Une petite traversée nous mène ensuite à travers le chapelet des Iles Grenadines. Au loin et un peu à l’écart se découpe l’île Moustique, visitée par toute une nuée de curieux insatiables qui veulent absolument y côtoyer le « gotha britannique » et les résidents milliardaires venant s’y détendre…Mustique dépend de Saint-Vincent, une nation autonome qui n’est ni anglaise ni française…La plus belle baie de Moustique est Endeavour Bay.
Mustique, cette île secrète où vivent des gens riches et célèbres du monde entier. Autrefois, cette île de pêcheurs de baleines nous offrait un mouillage sur bouées.  La visite de l’île en voiturette ou avec un guide en camionnette est très agréable, mais il ne faut  surtout pas manquer la chance de prendre un rhum ou un punch au Basil’s Bar.


Escale à Canouan : Charlottetown Bay : l’île est en forme de croissant et elle est bien tranquille en cette fin octobre.
Belle traversée d’une vingtaine de milles entre Bequia où nous avons effectué nos formalités d’entrée ce matin et l’île de Canouan un peu plus au sud. Salade d’avocats et de lambis et salade de fruits ensuite. Dans la féerie de la nuit tropicale où les stridulations obsédantes des grillons répondent aux gentils coassements de minuscules grenouilles et aux vrilles sans fin d’une multitude de criquets, l’obscurité est zébrée par les éclairs extrêmement mobiles de centaines de lucioles.
Les Grenadines sont LA destination « phare » par excellence des navigateurs de plaisance. Je n’ai pas dit des voileux, attention ! Ici = tourisme…

Baradal, Petie Rameau et Petit Bateau
Ce chapelet  d’îles situées au sud de l’arc Caraïbes offre tout ce dont on peut rêver même pour une courte croisière … Ici les bateaux de location sont nombreux, pour des séjours de une ou deux semaines. On y bénéficie des conditions climatiques les plus indulgentes des Antilles : du soleil  et du vent aux allures favorables. Les alizés étant orientés  principalement à l’est, et toutes ces iles s’allongeant du nord au sud, la navigation se fait généralement entre le petit largue et le largue, allures portantes très confortables. De plus les traversées dans ce petit archipel se font toujours à vue, on ne quitte pas une île sans voir l’autre. La navigation en sauts de puce y est particulièrement simple. A peine besoin du GPS! Pour couronner le tout le site est admirable. La diversité des iles en offre pour tous les gouts : des grosses, des petites, des peuplées, des désertiques, des montagneuses, des plates, le tout agrémenté de cocotiers, sable blanc et eaux turquoises réglementaires. La rançon  c’est que la population s’est vite adaptée à cette manne économique et la plus grande partie des Grenadines et devenu un vaste parc  touristique. Un petit côté artificiel qui gênera les amateurs d’exotisme vrai. Mais cela n’empêche pas d’apprécier l’éternel ti ‘punch savouré devant le grandiose spectacle du coucher de soleil sur les Tobago Cays. Une valeur sûre !
Toutes ces terres ont en commun d’être assez basses, assez dénudées et entourées de hauts fonds parsemés de pâtés de coraux dans une mer aux couleurs de rêves…J’arrête !
Les Tobago Cays présentent une splendide succession d’ilots et de bancs de sable entourés de coraux avec quelques cocotiers. L’ile-hôtel de Palm Island a été entièrement plantée de jeunes cocotiers par son locataire anglais (bail de 99 ans !), si bien qu’appelée « Prune Island » à l’origine, elle a changé de nom lorsque sa végétation a changé...
LA parcelle de rêve est ICI encore accessible…
En face l’ile de Mayreau est une ile quasiment privée mais dont la plage située dans l’échancrure de sa côte nord-ouest vaut le détour, « Salt Whistle Bay ». Un père dominicain français y a « régné » en maître absolu pendant quelques décennies.
L’île de Union, fait rare aux Petites Antilles, a son mouillage principal ouvert au vent de l’Atlantique dont elle n’est protégée à cet endroit que par une mince barrière de corail. On a l’impression d’être ancrés en pleine mer !

 Green Island à Union et son resto-bar sur le bras de terre de la barrière de corail

Elle présente également l’avantage de posséder une petite piste d’aviation ce qui permet à certains bateaux de faire des changements d’équipage ici. On peut aussi y faire ses papiers d’entre ou de sortie, notamment pour ceux qui poursuivent vers le sud en direction des iles de Cariacou et de Grenade. A partir de là la densité du tourisme maritime commence à faiblir et l’on recommence à entendre au  mouillage  le clapotis des vagues sur  la coque sans sacrifier aux beautés du rite crépusculaire vers l’ouest là où le soleil se couche…
 
 






Fregate Island à UNION
Le mouillage de Fregate Island sur l'île de Union est souvent délaissé par les plaisanciers qui lui préfèrent Clifton ou Chatam. La réputation de l'investisseur fou n'y est pas étrangère : et oui, une marina a failli voir le jour au creux de cette enclave! L'ambitieux personnage avait oublié un tout petit détail : les bateaux ont besoin d'eau sous la coque! ... or, les quais ont été construits au milieu d'un récif corallien! Inutile d'ajouter que par manque d'eau le projet a coulé!
Aujourd'hui quelques pélicans ont élu domicile sur les restes d'un quai. Le récif s'est emparé de cet embryon d'édifice et les couleurs du lagon s'ébattent sur le plan d'eau jusqu'au pied d'une colline en forme de pain de sucre. Disposés en arc de cercle derrière le village, des pics acérés partent vers le ciel et font plus penser à une île d'une Pacifique qu'aux îles antillaises.


LES GRENADINES

les fameux Tobago Cays pour un mouillage dans le plus beau lagon des Caraïbes. Derrière une barrière de corail, on peut acheter des langoustes directement à des pêcheurs qui ne manqueront pas de nous saluer à partir de leurs barques colorées. Nous profitons de l’occasion pour faire de la plongée en apnée et nager avec les tortues et les raies.

Si les Grenadines sont une incontournable croisière pour un marin en  balade, les Tobago Cays en sont l’escale à ne pas manquer. 

AFRODITE est mouillé dans un mètre cinquante de fond.



L’archipel lagon, composé de cinq îlets entourés d’une barrière de corail en forme de fer à cheval (horse shoe reef) constitue un énorme port naturel. 


À l’intérieur l’eau est d’une clarté et d’un calme dignes du catalogue d’un tour operator ! Tout est calme…On se livre aux plaisirs de la sacrosainte nage « Palmes-Masque-Tuba dite PMT » autour du bateau ancré ou plus loin sur le récif avec l’annexe car il y a des petites bouées pour l’amarrer près du site tant convoité. Le coin est remarquable pour le « snorkeling », une activité très prisée par les navigateurs tropicaux, et consiste à faire de l’apnée équipé de palmes, masque et tuba dans l’aquarium grandeur nature qui s’étend sous nous (snorkel en anglais signifie tout simplement tuba). On se rend donc à la barrière de corail en annexe, et, après avoir craché dans son masque, ce qui est supposé éviter la formation de buée à l’intérieur dudit masque, et nager avec un masque brumeux devant les yeux gâcherait le paysage…A peine la tête sous l’eau la beauté du site saute aux yeux.  
Bienvenue dans le monde merveilleux sous-marin ! La faune et la flore aquatiques ont organisé un grand spectacle : le décor est constitué de coraux, en milieu de scène les algues sont de formes branchues, feuillues ou herbues. En premier plan les poissons et crustacés défilent en ballets, poussant le raffinement à accorder leurs parures à celles des décors. Les couleurs sont un feu d’artifice permanent. Je n’essaierai pas de décrire la balade, ce serait une gageure. Mais prenez un aquarium tropical, plongez-y la tête, placez le curseur de votre imagination sur dix et vous aurez une chance d’en découvrir le ravissement…Le monde sous-marin est fascinant. On en sort des étoiles plein les yeux !

 

Le temps est au grand beau en ce mardi 21 octobre. Le dessalinisateur peut tourner dans cette eau claire pour nous fabriquer notre eau douce personnelle ! Nous sommes dans une immense piscine naturelle, et sur les dix-huit bateaux que j’ai comptés il y a quinze catamarans ! Il y a pas photo : le multicoque de croisière est très présent aux Antilles ! 


 
Nous pouvons finalement profiter de l’après-midi et du magnifique coucher de soleil.





PETIT SAINT VINCENT
Notre navigation du jour offre un bel échantillon de la diversité des Grenadines. 
AFRODITE à PSV = PETIT SAINT VINCENT

Nous quittons les fameuses Tobago Cays et une heure à  la voile nous emmène à Petit-Saint-Vincent (P.S.V.), un « resort » sur cette île privée (c’est-à-dire Hôtel grande classe) avec cases climatisées sous les cocotiers et bordées de pelouses dignes d’un green de golf (on entend même les tondeuses !) et dont le personnel est logé à l’ile voisine de Petite-Martinique et fait le déplacement entre les deux iles en barques à moteur. Nous en gardons un bon souvenir pour y avoir passé la nuit du réveillon du nouvel an 2003 avec feu  d’artifice magnifique tiré depuis la colline, langoustes grillées  et concert d'un orchestre de steel-band…


La croisière se poursuit...

             
Notre chemin nous conduit avec Afrodite à passer entre les deux ilots dont les noms sont « Punaise » et « Morpion » !!! 

 
On croit que ça n’existe que dans les romans de pirates, ça ! 
 

Sans doute l’appellation fait-elle référence à la taille et à la forme de l’îlet en question : un dôme de sable blanc à peine plus grand qu’un terrain de tennis ! C’est insolite et très mignon, et tellement incongru…
Le soir à l’ouest, au-dessus d’une étendue calme, le soleil couchant fit miroiter dans le ciel des flocons de nacre, annonciateurs de beau temps sec…

UNION


Une brise fraîche donne une teinte d’acier aux vagues surmontées de crêtes blanches, luisantes d’écume translucide qui partent en rangées innombrables se briser sur la côté. Au loin le vol de majestueuses frégates qui rasent les flots en fondant tels des faucons sur leurs proies. Une heure de voile nous conduit à  l’ile voisine de Union : son joli petit port se situe dans un lagon ouvert aux vents dominants, derrière une barrière de corail.  Accolée à un petit aéroport, la baie de Clifton à Union est souvent le point de départ et de retour des croisiéristes dans les Grenadines. Nous y retrouvons d’ailleurs bon nombre de bateaux croisés cette semaine à plusieurs reprises dans d’autres mouillages. Le lagon possède une toute petite plage sur Green Island, des monceaux de coquilles de lambis formant de véritables pyramides et il y a aussi l’attraction d’un bassin à requins.

MAYREAU


   

 Nous jetons l’ancre à quelques mètres de la plage, près des cocotiers. D’un côté, nous serons dans la mer des Caraïbes, et de l’autre, dans le bras de sable de l’Atlantique. En haut de la côte, vous découvrirez un magnifique petit village, son église et son ancien prêtre qui inventa le récupérateur d’eau de pluie.
 
Notre séjour dans ces Iles Grenadines confirme le sentiment de notre première croisière : n’oublions pas que nous sommes venus ici en voyage de noces la  première quinzaine de mai 1978…
Ces iles sont effectivement de toute beauté, mais surexploitées par le tourisme de plaisance…La crique de Salt Whistle Bay où nous venons de mouiller ce samedi 25 octobre en est un bon exemple ! Elle est splendide. Son originalité est  d’être protégée de la  houle par un isthme  large de quelques mètres. Cette longue langue de sable donne l’impression d’être dans un port naturel coupé du large par une haie de cocotiers ! si, si !  Nous jetons ensuite l’ancre à quelques mètres de la plage, près des cocotiers. D’un côté, nous serons dans la mer des Caraïbes, et de l’autre, dans le bras de sable de l’Atlantique. 
 Ce mouillage idyllique est malheureusement souvent victime de surpeuplement ! Vingt à trente bateaux y sont parfois mouillés…l’espace étant restreint, chaque arrivée d’un nouveau bateau donne le spectacle de manœuvres savantes pour tenter d’être le plus proche possible de la plage ! Pour nous un mouillage surpeuplé  est catalogué de mouillage à éviter ! Alors il est préférable d’aller mouiller à Saline Bay, très joli mouillage dont nous savourons l’isolement : pas d’autre bateau et surtout pas de boyboat à nous accoster…pas de moustique non plus !En outre la crique bordée d’une jolie plage et d’un beau paysage est bien protégée . Et dîner le soir face à NOTRE coucher de soleil sans personne entre lui et nous ou bien passer des heures à  poursuivre les poissons dans les eaux transparentes d’un lagon est fabuleux…à se demander si on n’est pas en train de rêver…


A terre plusieurs sortes d’euphorbes candélabres ressemblant à des cactus s’éparpillent ça et là tandis qu’un demi-disque rougeoyant s’enfonce dans les eaux bleu turquoise de la mer Caraïbe…juste avant la nuit noire habituelle sous les tropiques une splendide bande pourpre rejoignait l’est à l’ouest, encore un splendide coucher de soleil, délire d’ocre et de rose, qui éclabousse l’horizon…Que notre planète est belle !



Pour info
Les Grenadines qu’est-ce que ça coûte en octobre 2014 ?
-        Clearance d’entrée à Bequia : 158 $ E.C. (East Carribbean dollars) soir environ 50 €
-        + overtime dimanche = 50 $ E.C.
-        Clearance de sortie à Bequia = on était lundi pourtant, mais c’était férié (27 octobre c’est leur Independance Day) à 50 $ E.C. d’overtime encore une fois !!

1 € = environ 2,6 (par commodité je dis x3)


Me voilà de retour aux Antilles "françaises" où je peux de nouveau écouter mes émissions préférées sur France Inter ( "affaires sensibles", "secret d'état"... et les podcaster pour une ballado-diffusion...
mais entretemps la métropole est passé à l'heure d'hiver : alors il n'y a plus que cinq heures d'écart ...


 


Le soir le peintre qui colore le ciel est un virtuose... Dans le sillage des derniers rayons, une tortue, revenue du fond des mers, vient reprendre haleine. A ce moment précis je demande songeuse à mon capitaine : "tu crois que c'est comment le paradis par rapport à ici?"


et lui de répondre :"oh... ça doit être beaucoup moins bien..."



Un vrai cliché de Paradis…





C'est aussi pour tout cela que nous avons largué les amarres !
un repaire d'amoureux, des couleurs lagons... Imaginez plutôt... Le mouillage est remparé de la houle derrière une barrière de corail et le plan d'eau ondoie, les vaguelettes soubresautent, comme aiguillonnées par le souffle de l'alizé. 


Une petite frange d'écume glisse sur le sable doré, elle roule puis repart vers le lagon, véritable gisement d'émeraudes étincelantes. Plus loin vers le récif, les turquoises, serties d'un écrin de saphirs, captent la lumière au zénith... Comment rêver plus belle piscine?
Le bateau est posé dans une petite baie intime qui forme, au sud, un croissant de lune ourlé d'une plage de sable fin





lundi 27 octobre 2014

BEQUIA




BEQUIA est l'île la plus au nord des Grenadines. Elle dépend de St Vincent, république indépendante depuis 1979 dans le cadre du Commonwealth.
NEVIS est au sud-est.
Bequia (prononcer "bécoué") 
Puis escapade aux Tobago Cays, barrière de corail circulaire où se protègent mérous, poissons coffres et tortues vertes
Bequia, le plus grand rocher des Grenadines (neuf kilomètres sur deux) se révèle un port d'attache idéal pour découvrir cette partie des Caraïbes préservée du tourisme de masse. De façon étonnante, cette île paisible de près de 5000 habitants a réussi à conserver sa singularité malgré ses 200 villas luxueuses ouvertes à la location. Malgré aussi la régate annuelle de Pâques qui rassemble à Port Elisabeth pendant quelques jours l'intelligentsia de la voile. Malgré enfin sa voisine, la jet-setteuse île Moustique, d'où vient parfois Mick Jagger pour s'approvisionner chez Mac's Pizzeria en pizza... à la langouste!...
NEZ À NEZ AVEC L'OCÉAN
La terre de Bequia doit posséder le gène de l'aventure. Jadis, les Indiens Arawak aidés des Caraïbes noirs (des anciens esclaves) réussirent à repousser plusieurs décennies durant les colons anglais et français avant de capituler au début du XVIIe siècle. Encore aujourd'hui, les défis ne font pas peur aux îliens : c'est un des seuls endroits au monde où l'homme peut braver les baleines et en tuer jusqu'à quatre par an – une seule l'a été en 2012 – Une tradition bicentenaire et périlleuse – la chasse se fait sur une petite coque à rames – surveillée de près par "l'international whaling commission" et qui donne à la caste des "whalers" (baleiniers) un statut à part sur l'île.
Dans les années 1970, Bob Dylan y a fait construire son voilier, l'Ocean Pearl, réplique parfaite du mythique Freedom rose, qui a longtemps été le seul moyen de relier Bequia aux autres îles. A la même époque, en pleine période hippie, des étudiants de l'université américaine de Princeton ont imaginé à la pointe ouest un lieu communautaire, "Moon hole", rivalisant d'architectures "baba chic" qui se fondent dans la nature. C'est désormais une réserve naturelle privée, battue par les vents et les embruns, que l'on peut apercevoir en se baladant sur la plage. Depuis des décennies, Bequia est une adresse discrète que se passent en douce les voileux de tous bords. "Tous les visiteurs tombent sous le charme" explique Bengt Mortstedt, ancien juriste londonien qui sait de quoi il parle. Navigateur émérite, il a succombé à la "maladie" de l'île et vient d'ouvrir, en début d'année, le Bequia Beach Hotel premier complexe hôtelier où le visiteur se retrouve nez à nez avec l'océan sur la Frienship bay.
DES VISAGES INSOLITES
Bequia est de fait idéalement dimensionnée pour des vacances : assez petite pour ne pas laisser de côté trop de choses, assez grande pour ne pas tourner en rond. Sur le port, les enfants s'amusent à construire des voiliers avec des noix de coco. A quelques palmiers de là, les rastas – réputés très bon jardiniers ! – animent le marché couvert quotidien où s'amoncellent fruits de l'arbre à Pain, Cristophines, Mangues, piments et épices.
Le dimanche, sur la plage de Lower bay, des îliens et leurs familles venues par le ferry de Saint-Vincent se retrouvent pour
jouer au volley. D'autres dégustent face à la mer de délicieux curry de Conches, ce grand coquillage à l'intérieur rose dénommé Lambi en Guadeloupe et qui foisonne dans la mer.
Vallonnée, l'île offre au détour des chemins, des visages insolites : forêts tropicales sur ses coteaux, étonnantes prairies sur ses hauteurs...
Un véritable paradis à découvrir lors des multiples balades qui rejoignent les différentes criques de l'île. A pied, vélo ou en "minimog" (mini-jeep) de location, un de ces périples mène au sanctuaire des tortues, havre de paix au nord est de l'île créé par le septuagénaire Orton "Brother" King. Depuis plus de vingt ans, cet ancien pécheur récolte les œufs de tortues marines sur les plages leur évitant le funeste destin d'être dévorés par des chiens errants. Les bébés cocoonés, que l'on peut voir dans les différents bassins organisés par âge, seront relâchés au bout de sept ans en mer.
Bequia est aussi l'emplacement rêvé pour rayonner dans l'archipel. Le ferry matinal, vers 7 heures du matin, vous amène à douce allure sur la grande Saint-Vincent. Cette île à la terre volcanique noire est bénie des dieux comme le montre la profusion du marché quotidien de Kingston, à arpenter le matin pour faire son plein d'épices, de fruits et de légumes. Un lieu à visiter de préférence un vendredi : après la journée de travail, vers 17 heures, toutes les générations dansent sur Heritage square, le long de petites échoppes colorées éclairées au néon à la tombée de la nuit.
Si la douce indolence de Bequia ne vous guette pas trop, vous pouvez sillonner la mer et organiser de petites escapades dans les îles de Canouan, Mayreau et sa belle petite église perchée, ou encore la paisible Union Island qui accueille le bureau de préservation de la faune et la flore. Dernier conseil : se renseigner sur les matchs de criquets, Commonwealth oblige, organisés dans l'île. Voir des rastas jouer à cette pratique "so British" est une incongruité unique au monde.
Tuba et masque ajustés, il faut d'abord s'acclimater à ce fond de sable blanc recouvert d'"herbe à tortue" vert clair. Le regard en devine alors une, puis une autre. Une troisième encore plus loin. Des carapaces sombres à losanges, pratiquement posées au fond de la mer, dont de petites têtes s'échappent pour se délecter d'algues avec zèle. Nous voici dans les Caraïbes à Tobago Cays, parc national de préservation de la vie sauvage créé par le gouvernement de Saint-Vincent et les Grenadines, un des cinquante-quatre territoires du Commonwealth.


le célèbre bar whalers' bones
les sièges sont des vertèbres de baleines!
L'idéal est de se placer juste au-dessus d'une carapace, et de nager lentement – sinon la plus rapide des tortues marines, qui mesure plus d'un mètre de long à l'âge adulte, vous laisse sur place à plus de 30km/heure ! En étant patient, la magie opère alors : la tortue monte lentement à la surface pour respirer. On peut alors la caresser doucement, et même faire un petit bout de chemin avec elle, si elle le désire. Une expérience intense qui nous renvoie étonnamment a des sensations primitives. Ce moment d'intimité avec un animal qui peut vivre jusqu'à 200 ans laisse forcément songeur...