Défendre l’environnement leur a coûté la vie
ACTUALITÉ
Quatre morts par semaine. Tel est le lourd tribut de la défense de l’environnement dans le monde. Les défenseurs environnementaux sont quatre fois plus menacés qu’en 2002, selon un rapport publié par l’ONG britannique Global Witness. La même source révèle que 197 personnes ont été assassinées dans le monde pour avoir défendu cette cause. On frise le triste record de 2016 qui avait recensé 200 morts.
Le nombre de pays touchés par cette violence augmente également : 27. Ils étaient 24 en 2016, contre 16 en 2015. Avec 60 % des meurtres, l’Amérique latine est la région la plus dangereuse pour ceux qui, souvent, ne se définissent pas comme écologistes : ils veulent simplement défendre leurs terres, leurs forêts ou leurs rivières face à la voracité des compagnies minières et pétrolières (au moins 33 crimes prouvés dans le monde), forestières (23) ou agro-industrielles (23).
Le Brésil domine le macabre classement
Le Brésil domine ce macabre classement (48 morts). Le Mexique compte 15 assassinats de militants. Le Nicaragua – où un gigantesque projet de canal interocéanique menace d’expulser de leurs terres plus de 120 000 indigènes – compte le plus de tués par rapport au nombre d’habitants. Et le Honduras conserve cette sinistre palme sur la décennie écoulée. 13 morts ont également été recensés en République démocratique du Congo. Dans ce pays africain, ils ont été assassinés pour s’être opposés au braconnage d’animaux sauvages. Et en Asie, les Philippines représentent le pays le plus dangereux pour la cause environnementale : 41 personnes y ont trouvé la mort l’an dernier.
Emilsen défendait les terres indigènes
Parmi les victimes, on dénombre essentiellement des militants anonymes ou méconnus au plan international. Mais ils sont devenus des figures locales. C’était le cas d’Emilsen Manyoma. Cette Colombienne était la dirigeante des Comunidades construyendo paz en los territorios (Conpaz), une organisation qui s’est employée à dénoncer les groupes paramilitaires qui forcent les indigènes à quitter leurs terres pour le développement de projets miniers. Elle documentait les meurtres et les disparitions forcées. Avec son mari, Joe Javier Rodallega, elle a perdu la vie lors d’une attaque ciblée, le 1er février 2017. Les corps portaient des traces de coups de couteau et de balles. Le journal colombien El Tiempo cite un rapport qui révèle que les deux ont été égorgés et que Joe Javier a été découvert les mains attachées dans le dos.
Isidro défendait les forêts
Au tout début de l’année 2017, Isidro Balenegro Lopez, militant mexicain et lauréat du prix Goldman pour l’environnement, a été abattu. Issu de la communauté indigène des Tarahumara, il critiquait ouvertement l’exploitation forestière illégale qui menaçait les forêts anciennes près de chez lui, à Guadeloupe y Calvo – une région touchée par la violence, le trafic de drogue et la corruption. Avant lui, son père avait également été assassiné. Il est le deuxième lauréat de ce prestigieux prix environnemental à avoir été exécuté, après le célèbre militant hondurien Berta Caceres, tué moins de 12 mois plus tôt.
Wayne Lotter luttait contre le braconnage
Le Sud-Africain Wayne Lotter a dédié sa vie à la lutte contre le braconnage en Tanzanie. Via son ONG Protected area management solutions (Pams), spécialisée dans la protection des éléphants, il avait contribué à réduire de moitié le trafic de pachydermes abattus pour le commerce illégal de l’ivoire, dans ce pays africain. Sa fondation avait permis l’arrestation de 900 braconniers, ces dernières années. Il a été tué par balles par des inconnus à Dar es Salaam dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août 2017. Il avait 51 ans.
Efigenia couvrait une manif d'indigènes
Reporter et animatrice de la station de radio communautaire Renacer Kokonuko, en Colombie, Efigenia Vásquez Astudillo a été abattue, il y a un an, alors qu’elle couvrait des affrontements survenus à Puracé entre les forces de l’ordre et les Indiens de la région de Cauca, au sud-ouest du pays. Ici, les Indiens de la vallée se battent contre les grandes plantations de canne à sucre accusées de polluer et détruire la Terre-Mère. Ces plantations sont destinées à la production de biocarburants. La journaliste dénonçait les exactions commises contre son peuple. L’Unesco a appelé les autorités colombiennes à enquêter sur son meurtre « qui porte atteinte à la fois à la liberté d’expression et à la liberté d’information, des droits essentiels à toute démocratie ».
José, militant, assassiné au Pérou
Le journal britannique The Guardian rapporte que le soir du 30 décembre 2017, José Napoleón Tarrillo Astonitas, 50 ans, a été attaqué chez lui, par quatre hommes. Sa femme, Flor Vallejos, a déclaré à la police péruvienne qu’il avait été attaché par les mains et les pieds, battu avec un bâton et étranglé avec un câble électrique, elle-même ayant été recouverte d’une couverture et obligée d’écouter les cris de son mari. Les assaillants lui ont dit qu’ils avaient été payés pour le tuer. Son époux s’opposait aux trafiquants qui avaient pris possession de certaines parties de la réserve écologique de Chaparrí, défrichant les terres et les exploitant. La réserve est riche d’une faune rare, avec notamment des ours à lunettes, comme l’ours Paddington.
et ...et ...et... présomption d'innocence ??
La pause info du jour
La classe politique fait front avec
Nicolas Hulot
Il a fait l’actu aujourd’hui
Il n’a pas attendu que l’info sorte… Alors que le nouvel hebdomadaire Ebdo s’apprête à raconter ce vendredi que Nicolas Hulot a fait l’objet de deux plaintes pour « agression sexuelle » ou « viol », le ministre de l’Écologie a dénoncé jeudi sur le plateau de RMC, ces rumeurs mais a confirmé une plainte classée. Les larmes aux yeux, la voix étranglée, Nicolas Hulot a voulu défendre son honneur et sa famille. Il a également avoué ne pas avoir pensé à démissionner mais fera passer sa famille avant tout.