lundi 26 février 2018

PERROS GUIREC EN QUELQUES MOTS...


quelques liens :



  •   Qui est ce macareux ?

    Perros-Guirec [pɛʁɔs giʁɛk] (Perroz-Gireg en breton) est une commune, chef-lieu de canton du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France. Elle se trouve à 78 km de Saint-Brieuc, 175 km de Rennes et 524 km de Paris.
    Perros-Guirec est située dans un site naturel protégé, au milieu d'un paysage insolite où la terre et la mer sont parsemées de rochers de granit rose aux formes découpées par le vent.
    La ville a deux emblèmes : le macareux, petit oiseau marin au bec coloré dont la plus grande colonie en France niche dans les Sept-Îles, et la fleur d'hortensia particulièrement présente dans la ville et les jardins des particuliers.
    Perros-Guirec vit essentiellement du tourisme. Durant l'été, la ville prend une autre dimension tant en activités (sportives, culturelles et économiques) qu'en population (qui se multiplie par 8 environ). Elle est connue comme station balnéaire à caractère familial grâce à quelques belles plages de sable fin (Trestraou et Trestrignel) et à sa côte composée en partie de blocs de granit rose aux formes impressionnantes (la côte de granit rose). En 2007, la ville a été élue meilleure station balnéaire de France dans une enquête réalisée par le magazine Le Nouvel Observateur[1].
    La commune est divisée en plusieurs bourgs (regroupements de maisons). En dehors de la ville elle-même, les deux plus importants sont Ploumanac'h et La Clarté.


    Le Sentier des douaniers, sur le site protégé des landes de Ploumanac'h, borde la célèbre côte de granit rose, érodée depuis près de 300 millions d'années, qui offre un paysage surnaturel de chaos granitiques aux formes insolites, s'étendant sur près de 9 km.
    La ville comprend trois plages principales. Celle de Trestraou est ensoleillée. S'y trouvent le casino et le Palais des congrès, où ont souvent lieu des expositions. C'est de cette plage qu'on embarque pour visiter les Sept-Îles qui l'environnent, parmi lesquelles « l'Île aux Oiseaux » (l'Île Rouzic), inhabitée, mais où résident goélands et fous de Bassan. La plage de Trestrignel est davantage battue par les vents. Assez sauvage, ce qui fait son charme, elle est comme encaissée au bas d'une côte, et est bordée par la pointe du Château, promontoire rocheux du haut duquel on peut profiter d'une vue panoramique sur les îles, notamment sur l'île Tomé (qui ne fait pas partie des Sept-Îles). La plage de Saint-Guirec se situe quant à elle dans le bourg de Ploumanac'h, le long du sentier des douaniers ; elle est donc une halte facile pour tout randonneur l'été. Face à elle sur la petite île de Costaérès se dresse le Château de Costaérès.
    Le port de la ville est doté d'un bassin à flot et accueille aussi bien les marins pêcheurs que les plaisanciers. Un bassin de rétention d'eau jouxtant le bassin à flot, le Linkin, anciennement bassin de chasse[2], a été transformé en aire d'activités nautiques (scolaire ou touristique, selon la saison).

    Histoire

    Étymologie et origines

    • « Perros » provient des mots bretons « Penn » (cap, bout, extrémité) et « roz » (coteau, colline descendant vers la mer) ;
    • « Guirec » (en français) ou « Gireg » (en breton) est le nom de saint Guirec, un moine venu d'Outre-Manche pour évangéliser les Bretons de l'époque et dont la légende dit qu'il a pris pied sur la plage de Saint-Guirec en Ploumanac'h. On retrouve le nom de ce saint dans le nom de la commune de Locquirec (lok Gireg).
    En breton, Perros-Guirec s'écrit « Perroz-Gireg » (prononciation assez identique à celle du français, mais avec l'accent bien plus prononcé sur le "o" et sur le "i": API [pɛˈroːz ˈgiːrɛk][3]). Localement on ne parle que de "Perroz".

    Héraldique

    BlasonBlasonnement :
    Écartelé d'or et d'azur, au chef d'azur chargé de trois coquilles Saint Jacques d'or.

    Moyen Âge

    Perros-Guirec fait partie du Trégor, mais jusqu'à la Révolution française la paroisse de Perros-Guirec, enclavée dans l'évêché de Tréguier faisait partie du doyenné de Lannion relevant de l'évêché de Dol et connue sous le vocable de Jacques le Mineur (voir l'église Saint-Jacques, principale église de la ville).

    Époque moderne

    Le XIXe siècle

    Le XXe siècle


    Voitures et wagons en gare de Perros-Guirec
    Entre le 11 août 1906 et le 15 avril 1949, la ville est desservie par le train à voie métrique des Chemins de fer des Côtes-du-Nord, de la ligne ligne de Lannion à Perros-Guirec. Cette ligne rejoignait la ligne Tréguier - Perros-Guirec à la gare de « Petit Camp »[4]. Dans Perros, la gare était située au niveau du port du Linkin.

    Contrairement aux autres communes du canton, Perros-Guirec a décidé de ne pas adhérer à la Lannion-Trégor Agglomération[5], composée des vingt communes qui entourent Lannion


    Statue de saint Guirec, qui donna son nom à la commune
    La commune héberge le cercle celtique ar Skewell (du nom d'un bloc rocheux remarquable entre Perros et Ploumanac'h) et un bagad, le bagad Sonerien Bro Dreger (en français : les Sonneurs du Trégor).
    Début août chaque année, a lieu le Festival des Hortensias, avec défilé des groupes et cercles invités, un concert d'un musicien ou d'un groupe connu (Dan Ar Braz, Alan Stivell, Tri Yann, Soldat Louis, Hugues Aufray, etc.) et l'incontournable fest-noz. Le festival se tient sur plusieurs scènes simultanément. L'ambiance est plutôt à la musique traditionnelle bretonne, mais on trouve aussi des groupes plus « électriques » et systématiquement une délégation folklorique d'une nation étrangère.
    En avril, la commune accueille aussi un festival de bandes dessinées.

    Une radio FM est basée à Perros-Guirec, Station Millénium qui diffuse sur 102,5 Mhz dans un rayon de 40 km[12].

    La ville héberge un club de tennis de table ("7 Îles Tennis de table") dont les premières équipes évoluent en championnat national.

    La ville est régulièrement le point de départ ou une étape de la course au large en solitaire du Figaro. Elle l'a été en juillet 2011, pour la 17ème fois.
    C'est également à Perros-Guirec qu'est basé le seul club de surf des Côtes-d'Armor, le Seven Islands Surf Club. Le club a une vocation pédagogique (initiation) mais aussi de compétition puisqu'il compte des champions de Bretagne et des compétiteurs en longboard de niveau national et international. Le Champion de France Open longboard 2008 est perrosien en la personne d'Alexy DENIEL. La pratique se fait sur la grande plage de Trestraou essentiellement de septembre à mai quand les dépressions s'enroulent sur la pointe Bretagne. En 2010, Alexis Deniel devient champion de france de Longboard pour la seconde fois.[
    Au niveau du football, la ville est en entente avec la commune de Louannec. Les séniors évoluent en promotion d'honneur, les moins de 18 ans évoluent également au niveau régional, en Promotion d'Honneur.

    Personnalités liées à la commune

    L'imitateur Thierry Le Luron, originaire de Ploumanac'h, repose au cimetière de La Clarté.(1952-1986)
    Les auteurs de bande dessinée Laurent Vicomte et Régis Loisel ont vécu plusieurs années à Perros-Guirec. En compagnie du dessinateur Jean-Charles Kraehn, lui aussi perrosien, ils ont fondé en 1994 le festival de la bande dessinée qui a lieu tous les ans au mois d'avril.

    Lieux et monuments


    Moulin de la Lande du Crach

    Bâtiments et lieux publics remarquables

    • La maison de Maurice Denis, peintre nabi et impressionniste au-dessus de la plage de Trestrignel
    • Le Grand Hôtel, à Trestraou, d'architecture Art déco typique du style balnéaire des années 1920
    • Sémaphore de La Clarté : Il surveille toute la navigation depuis l'île de Batz jusqu'à l'île de Bréhat 24h/24. On peut le visiter seulement lors des journées du patrimoine en septembre.
    • Moulin de la Lande du Crac'h :
    • Ce moulin à vent, datant de 1727, est situé à La Clarté, il est construit en moellons de granite rose, la charpente recouverte d'ardoises, s'oriente en fonction du vent. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 1983. Il a été restauré en 1986 grâce à des fonds privés, mais la machinerie intérieure n'existe plus, il est propriété de la commune, mais ne se visite pas.
    • Parc des sculptures Christian Gad : situé entre la Clarté et Ploumanac'h (à l'entrée de cette dernière), ce parc contient de nombreuses sculptures en granit, dont celles de Pierre Székely qui a fait de nombreux séjours à Perros-Guirrec dans les années 1980-90 pour tailler le granit rose[13].

    Bâtiments religieux


    Notre-Dame de La Clarté
    • Église Saint-Jacques classée au titre des Monuments historiques[14]. L'église a été dédiée à Saint Jacques car la ville était un lieu de passage pour la route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, pour des pèlerins en provenance de Grande-Bretagne ; on trouve d'ailleurs quelques coquilles Saint-Jacques gravées aux frontispices des portes. Le pardon de St-Jacques est célébré le dernier dimanche de juillet.
    • Chapelle Notre-Dame de La Clarté (Itron Varia ar Sklaerder en breton), classée au titre des Monuments historiques[15]. Cette chapelle a été construite en 1445 suite à un vœu fait par le marquis de Barac'h qui fut sauvé d'un naufrage. Sur le tertre attenant à cette chapelle, on célèbre chaque année une grand'messe en l'honneur de Notre-Dame de la Clarté le 15 août. Ce pardon est présidé par l'évêque du diocèse de Saint-Brieuc ou par d'autres évêques invités.
    Le Grand pardon de Notre Dame de la Clarté attire chaque année plusieurs milliers de personnes le 15 Août.
    • Chapelle Saint-Joseph, ou chapelle de la Rade. De construction récente (1960), elle est située dans le quartier de la Rade, à quelques centaines de mètres du port, posée sous le bois d'Amour.
    • Chapelle Saint-Guirec de Ploumanac'h. On y célèbre un pardon le mercredi soir avant le jeudi de l'Ascension et la messe chaque dimanche pendant les deux mois d'été. Cette messe en l'honneur de saint Guirec est suivie de la procession à l'oratoire sur la plage dont la tradition rapporte que c'est de cet endroit qu'il est arrivé pour évangéliser la région. Ce pardon est aujourd'hui remis en valeur par l'association de Ploumanac'h et attire plus d'une centaine de personnes.
    • Oratoire de Saint-Guirec, sur la plage du même nom à Ploumanac'h, est classé au titre des Monuments historiques[16]. Cet oratoire, accessible uniquement à marée basse, protège une statue du saint. Une coutume ancestrale consiste pour les jeunes filles à piquer une épingle dans le nez de la statue ; l'épingle qui tient est un bon présage de mariage. Cette coutume a mis à mal le nez de la statue originale en bois ; la statue actuelle est en granite, mais son nez a beaucoup souffert, moins à cause des jeunes filles que des touristes qui « perpétuent » la tradition.
    • Chapelle de Kernivinen, dédiée à Notre Dame de Pitié fut édifiée sur l'emplacement d'une autre chapelle dédiée à St Marc. On célèbre chaque année un pardon le deuxième dimanche après Pâques.

    Musées

    • Musée de l'histoire et des traditions de Basse-Bretagne (musée de cire) : ancienne Capitainerie du Port à Perros-Guirec, c'est en 1989, que ce Musée a été inauguré par Pierre-Jakez Hélias (célèbre écrivain breton, auteur du Cheval d'Orgueil).
    De Perros-Guirec à Lannion en passant par Tréguier, Moncontour, Morlaix, etc., de grands personnages et des événements marquants sont présentés et commentés dans les dix salles sur deux étages, au milieu des décors de Jean-Marie Le Prieur et des fresques de Véronique Chanteau.

    mentionnons aussi  :

    • Château de Costaérès, gros manoir sur une île privée, (sur la commune de Trégastel) accessible à très grandes marées basses et sur laquelle Henryk Sienkiewicz aurait écrit la version française de son livre « Quo vadis ? ». L'île est aujourd'hui propriété du comédien allemand Dieter Hallervorden (de) ;
    • Le Sentier des douaniers : chemin côtier entre le Ranolien et le port de Ploumanac'h, réservé aux piétons, permettant de faire une promenade en bord de mer au milieu des amas chaotiques, masses de rochers de granit rose dont certains ont des formes évocatrices : la Bouteille renversée, le Dé (sur la commune de Trégastel), le Chapeau de Napoléon (cité par Charles de Gaulle lors d'une diffusion de La France aux Français "le chapeau de napoléon est-il toujours à sa place?"), le lapin, le château du Diable etc. On y voit le phare de Men Ruz, reconstruit entièrement en granit rose après sa destruction durant la Seconde Guerre mondiale ;

    Landes et rochers de Ploumanac’h - Anse de Pors Kamor - abri de la vedette de sauvetage de la SNSM; Au fond, Les Sept-Îles
    • L'anse de Pors Kamor (photo ci-dessus) ; l'abri et le bateau de la SNSM Président Toutain (SNS 098)
    • Le port naturel de Ploumanac'h, un des plus protégés de la côte nord de Bretagne. Deux moulins à marée (un moulin à glace et un moulin à blé) séparent le port de la vallée des Traouïero.
    • La vallée des Traouïero , double vallée encaissée (le grand et le petit Traouïero) débouchant dans le port de Ploumanac'h et qui, dit-on, était si inaccessible qu'elle a servi de refuge à des brigands ;
    • Les plages : Trestraou, Trestrignel et Saint-Guirec ; la Bastille
    • Le port de Perros-Guirec, à la Rade (partie basse de la ville de Perros) ;
    • Les Sept-Îles, archipel de petites îles au large de Perros, la plus importante est l'Île aux Moines avec son phare et son fort ; l'île Riouzig (Rouzic) est une des plus grandes réserves ornithologiques de France d'oiseaux de mer (Réserve naturelle des Sept-Îles) ;
    • Les carrières de granit rose, près du petit bourg de La Clarté, d'où sont extraits les blocs de granit de couleur si particulière.

    Les carrières de granite rose et le bourg de La Clarté
    • Carrière de granit rose à La Clarté
    • Tourisme, nautisme
    • Centre de thalassothérapie à proximité de la grande plage de Trestraou.
    La ville profite aussi de sa proximité avec le pôle économique et universitaire de Lannion. Dans les années 1980, les télécommunications avec le Centre de télécommunication spatiale de Pleumeur-Bodou situé près de Perros-Guirec ont également influencé sur la réputation du Trégor.

     

    Notes

    1. Au début du XXIe siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002 , dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
    2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de cinq ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant aux années 2006, 2011, 2016, etc., ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

    Références

    1. Enquête sur les meilleures stations balnéaires de France en 2007, dans Le Nouvel Observateur [archive]
    2. Bassin en amont du port, dont le lâcher d'eau permettait de chasser le sable s'entassant dans le fond du port
    3. F. Favereau, Dictionnaire du breton contemporain p. 585
    4. Laurent Goulhen, « Lannion la ville aux trois gares », Revue d'histoire du Musée du Petit Train des Côtes-du-Nord, no 17, avril 2000, p. 14-22
    5. Le Télégramme, 6 mars 2008 [archive]
    6. Ouest-France, 3 septembre 2013 [archive]
    7. Le Télégramme, 11 mars 2008 [archive]
    8. (fr) Les maires de Perros-Guirec [archive]. Consulté le 3 avril 2012
    9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui [archive] sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006 [archive], 2007 [archive], 2008 [archive], 2009 [archive], 2010 [archive]
    11. (fr) Association Française du Conseil des Communes et Régions d'Europe, « Annuaire des villes jumelées » [archive], sur www.afccre.org. Consulté le 10 avril 2012
    12. Legifrance [lire en ligne [archive]]
    13. Biographie de Pierre Székely [archive]
    14. Notice no PA00089383 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
    15. Notice no PA00089380 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture
    16. Notice no PA00089386 [archive], base Mérimée, ministère français de la Culture

    jeudi 22 février 2018

    INSOLITE...









    15/28

    17/28


    Le trésor maudit du Central America refait surface

    CORRESPONDANCE AUX ÉTATS-UNIS, STÉPHANE CUGNIER
    Fin février, le Convention Center de Long Beach (Californie) dévoilera l’or retrouvé il y a plus de 30 ans dans l’épave d’un navire ayant sombré en 1857. Un trésor ayant fait tourner bien des têtes…
    Il s’agit de l’une des expositions les plus attendues de ce début d’année aux États-Unis. Trois décennies après avoir été tiré des flots de l’océan Atlantique, à quelques milles nautiques du Triangle des Bermudes, le fabuleux trésor du SS Central America sera enfin présenté au public du 22 au 24 février, près de Los Angeles.
    45 lingots, 3 100 pièces d’or et plus de 36 kg de poudre d’or, pour une valeur estimée à plus de 500 millions de dollars, s’offriront ainsi au regard des curieux et dévoileront, en creux, une aventure des plus rocambolesques.

    Une partie du trésor du SS Central America sera présentée à Long Beach fin février.

    Pour comprendre, l’importance de ce trésor, il faut remonter à l’année 1857. Au mois de septembre, le bateau à vapeur SS Central America quitte le port de Colon (Panama) pour rejoindre New York. À son bord se trouvent 477 passagers, mais surtout près de dix tonnes d’or récoltées durant la ruée vers l’or en Californie et en Amérique centrale. Après une première partie de voyage sans encombre et une escale à La Havane, le navire de 85 m se trouve bientôt pris dans un violent ouragan au large de la Caroline du Sud.
    Une malédiction ?
    Mal conçu pour résister aux tempêtes, trop chargé en passagers et marchandises, et déséquilibré par la roue à eau placée sur l’un de ses flancs, le SS Central America sombre le 11 septembre. 425 personnes trouvent la mort et l’or est englouti par l’océan. Dès l’annonce du naufrage, les rumeurs les plus folles circulent, évoquant une malédiction liée à cet or en grande partie pillé sur les terres et possessions des populations indigènes. D’autres parlent d’une mutinerie qui aurait éclaté à bord du bateau, chacun ayant voulu s’attribuer une part de ce « trésor qui rend fou ».

    Plusieurs lingots retrouvés sous les flots seront exposés, avant d’être mis en vente.

    La disparition de cette cargaison d’or impacte vite l’économie de la jeune république américaine, et participe à la panique financière de 1857. Quant au coût humain, il s’agit à l’époque de la plus grande catastrophe jamais connue. Mais en dépit de la tragédie, la fascination de l’or reprend vite le dessus.
    Durant plus d’un siècle, des dizaines d’expédition seront lancées par la marine américaine, des entreprises privées ou des pêcheurs locaux, sans le moindre succès et parfois avec d’autres drames à la clé. Un bateau disparaît ainsi lors de recherches, tandis que deux scaphandriers perdent la vie. Il n’en faut pas plus pour renforcer l’idée d’une malédiction.
    Toutefois, au milieu des années 1980, Tommy Thompson, un ingénieur maritime, parvient à convaincre 161 investisseurs privés de financer une nouvelle opération, à hauteur de 13 millions de dollars. Le chef de l’expédition recrute alors une équipe d’experts scientifiques et de plongeurs qualifiés, puis lance en 1988 le « Columbus-America Discovery Group ». Après plusieurs mois de recherches, leurs efforts sont récompensés en 1988. L’épave est localisée à 2 134 m de profondeur, de même que des dizaines de lingots jonchant les fonds marins, ainsi que plus de 5 200 pièces d’or, notamment des pièces de 20 dollars « 857-S Coronet ».
    À qui appartient l’or ?
    La découverte vaut une gloire immédiate à Tommy Thompson, lequel apparaît dans tous les médias du pays. Mais une bataille juridique débute alors pour savoir à qui appartient réellement cet or. L’État et les compagnies d’assurance veulent leur part du gâteau. La justice donne pourtant gain de cause à Thompson et ses investisseurs.

    Ingénieur maritime, Tommy Thompson a dirigé une expédition à succès en 1988 pour retrouver l’épave, avant de tenter de conserver le trésor. 

    Loin d’être satisfait, Thompson décide en 2000 de faire cavalier seul et vend 532 lingots et des milliers de pièces d’or à l’entreprise « California Gold Marketing Group » pour 50 millions de dollars, sans reverser le moindre pourcentage à ses investisseurs. Ceux-ci le poursuivent donc en justice en 2005, mais Thompson prend la fuite en Floride. Un mandat fédéral est lancé en 2012 et l’ingénieur maritime est finalement arrêté en décembre 2015. S’il se décide à indemniser ses investisseurs, il refuse toutefois de dire où sont passées plus de 500 pièces d’or sur lesquelles il a fait main basse. Il est par conséquent envoyé en prison.
    Dans le même temps, en avril 2014, une nouvelle expédition sous-marine est lancée par l’entreprise « Recovery Limited Partnership », laquelle trouve à son tour des lingots et pièces d’or pour une valeur totale de plus d’un million de dollars.

    Une autre expédition fut menée en 2014, dirigée par Craig Mullen (à gauche) et Bob Evans, consultant scientifique, déjà présent lors de la découverte de 1988. 

    Cette seconde partie du trésor ne sera toutefois pas présentée lors de l’exposition prévue fin février à Long Beach et organisée par « California Gold Marketing Group », une entreprise gérée par Dwight Manley, l’ancien agent du basketteur Dennis Rodman. Seule la partie du trésor retrouvée en 1988 sera dévoilée, après un long processus de nettoyage à l’aide pinceaux, brosse à dents et solutions chimiques non corrosives.
    Une fois l’exposition terminée, l’or sera mis en vente et devrait faire exploser les enchères. La moindre pièce d’or est en effet estimée aux environs d’un million de dollars, du fait de sa rareté, de son parcours et de son importance historique. L’or du SS Central America n’a donc pas fini de défrayer la chronique et de faire l’objet de folies. Et de nouveaux rebondissements sont à prévoir, puisque Tommy Thompson, depuis sa prison, a annoncé son intention de faire valoir ses droits sur les ventes à venir…

    mercredi 21 février 2018

    CRASH


    70 ans après, ce crash de Normandie sort de l’oubli

    ACTUALITÉ
    Le 21 février 1948, l’hydravion Laté 631-7 F-BDRD se crashait au large de Saint-Martin-de-Varreville, dans la Manche, avec dix-neuf personnes à bord. Un accident tombé dans l’oubli.



    Si la mémoire collective a oublié cet accident qui a fait 19 victimes, un passionné d’aviation, Christian Levaufre, normand d’origine et collaborateur du musée de l’hydraviation à Biscarosse dans les Landes, veut profiter du 70e anniversaire de cette catastrophe « pour qu’elle sorte de ce quasi-oubli ».
    Ce 21 février 1948, fraîchement sorti des usines Bréguet- SNCAM au Havre et après trois semaines d’essais en Baie de Seine, l’hydravion Laté 631-7 F-BDRD décolle pour rejoindre la base Latécoère à Biscarosse et recevoir son équipement commercial. « La route la plus courte est de couper à la base du Cotentin, mais dès la Baie des Veys, l’équipage a dû faire face à une terrible tempête, avec des vents forts et des bourrasques de neige », raconte Christian Levaufre.
    La veille, le vol a dû être annulé pour cause de météo. Le 21, « les conditions ne sont guère plus idéales. De plus l’appareil n’est pas équipé de radio, pas plus que les systèmes de dégivrage ».
    Massif avec ses 72 tonnes en pleine charge, impressionnant avec ses 57,43 m d’envergure, le navire volant n’est pas facile à piloter et ce jour-là. « Le pilote, bien qu’ancien pilote d’essais, a moins de douze heures de vol sur ce type d’hydravion lourd. Et surtout, il n’est pas qualifié pour les vols sans visibilité. » Il décide tout de même de décoller : « Cette décision sera fatale. Pourtant, rien ne pressait puisque la date limite de livraison était fixée au 1er mars. A-t-il eu des pressions ? »

    Christian Levaufre, normand d’origine et collaborateur du musée de l’hydraviation à Biscarosse dans les Landes. (Photo : Ouest-France)


    Pris au piège de la tempête et sans visibilité, l’équipage décide de contourner la presqu’île par le nord. « Mais l’horizon au niveau de Cherbourg est également bouché. L’appareil prend alors la direction du sud-est pour rejoindre les plages à hauteur de Saint-Martin-de-Varreville. »
    A-t-il voulu amerrir ? « C’était sans doute la bonne décision, mais nous n’avons aucune réponse. Quelques rares témoins diront avoir entendu l’avion passer au-dessus de Sainte-Mère-Eglise. »
    Désintégré
    D’autres ont vu un homme en combinaison de survie à la porte de l’avion. On ne saura jamais non plus pourquoi l’appareil s’est désintégré vers 14 h 30. « Ont-ils heurté un bloc de béton du port artificiel ? Le mystère reste entier. » La mer finira par rendre treize des dix-neuf corps, dont le dernier, le 11 juin : sept membres d’équipage, cinq représentants du ministère de l’Air et sept techniciens.
    Cette catastrophe aérienne fera jurisprudence : « Le 13 décembre 1948, le tribunal du Havre se déclare incompétent, car l’accusé principal, le directeur de la SNCAM, ne réside pas au Havre. Mais c’est la première fois qu’un constructeur d’avion est mis en cause. »

    Un morceau de la coque du Laté 631-7 F-BDRD, sur Utha beach. (Photo : DR)

    La série noire qui jalonne l’histoire du Laté 631 ne se résume pas au seul crash du numéro 7. Un exemplaire exploité par Air France se perd en vol vers les Antilles le 1er août 1948 avec 52 personnes à bord. En 1950, l’appareil immatriculé F-BANU disparaît en vol d’essai au large du Cap Ferret, en Gironde. Douze victimes sont comptabilisées. En septembre 1955, l’appareil F-BRDE, numéro 8, exploité par une compagnie de transport de coton au Cameroun disparaît : seize victimes.
    La construction de l’appareil, qui souffrait de vibrations dans le moteur, est arrêtée, l’usine du Havre ferme ses portes. Du géant des airs, il reste la légende « d’un avion conçu trop tôt, exploité trop tard », disent les initiés.
    Le 21 février, pour la première fois, un hommage symbolique aux victimes est organisé par le musée du Débarquement d’Utah beach.