mercredi 17 avril 2019

NOTRE DAME DE PARIS COMME VOUS NE L AVEZ JAMAIS VUE


LE DOSSIER DU JOUR

Un spectacle de désolation régnait ce mardi, après le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des appels à contributions ont été lancés pour restaurer le monument historique, joyau de l’art gothique. Les cathédrales accompagnent l’histoire de France depuis près d’un millier d’années. Voici cinq questions sur ces majestueux édifices.
Quelle est la différence entre une cathédrale, une basilique ou une église ?
Si elles sont des lieux de culte, la cathédrale, la basilique et l’église ne désignent pas la même chose. Toutes trois sont des églises, c’est à dire un lieu de rassemblement des chrétiens. Le mot nous vient du terme grec ekklesia, soit « assemblée ».
Une cathédrale a la particularité d’être l’église principale du diocèse. Celle où est le siège de l’évêque. Voilà pourquoi elles sont bien souvent plus imposantes et richement décorées que l’église du quartier.
La basilique peut elle aussi être très imposante. Mais elle est dénommée ainsi par décision du Pape, car l’édifice a une histoire particulière. Des reliques y sont déposées, un pèlerinage a lieu dans cette église… Une basilique peut donc être une cathédrale. À noter que l’abbatiale est, elle, tout simplement l’église d’une abbaye.
Le feu, qui a pris dans les combles de Notre-Dame de Paris, a été maîtrisé dans la nuit par les pompiers. (Photo : Daniel Fouray / Ouest-France)
Quand a-t-on commencé à bâtir des cathédrales ?
Les majestueuses cathédrales gothiques que nous connaissons ont essentiellement été construites entre le XIIe et le XVIe siècle. On les trouve notamment dans le bassin parisien et en Picardie.
La cathédrale de Sens est souvent présentée comme la première cathédrale gothique de la chrétienté. Sa construction a débuté en 1130. Chartres, Noyon, Cambrai, Laon, Paris, Soissons, Bourges, Rouen, Reims… entre le milieu du XIIe et la fin du XIIIe siècle, d’imposants chantiers débutent toutes les décennies !
La construction de ces édifices, qui permettent aussi d’affirmer le pouvoir des villes, dure plusieurs dizaines d’années et mobilise des centaines d’ouvriers. À Beauvais, les travaux commencent en 1225. On y célèbre les premiers offices en 1260 !
La cathédrale de Sens, dont la construction a débuté en 1130, est souvent présentée comme la première cathédrale gothique de la chrétienté. (Photo : Manonhdl / Wikimédia / CC BY-SA 3.0)
Quelles sont les cathédrales remarquables de France aujourd’hui ?
Si Notre-Dame de Paris est au-dessus du lot notamment par sa valeur symbolique, d’autres cathédrales magnifiques parsèment l’Hexagone.
Au rayon des cathédrales qui peuvent se prévaloir d’un record, Beauvais possède un chœur de 48 mètres de haut, Rouen s’élève à 151 mètres de haut, Metz affiche 6 500 mètres carrés de vitraux (ce qui lui vaut le surnom de « Lanterne du Bon Dieu ») quand Amiens est la cathédrale la plus vaste de France. On pourrait mettre deux Notre-Dame de Paris dans ses 200 000 mètres cubes !
Parmi les édifices remarquables et remarqués (liste non exhaustive !), Albi se distingue par ses allures de forteresse à l’extérieur. Notre-Dame de Reims a une valeur historique inestimable : de nombreux rois de France ont été sacrés au milieu des 2 303 statues (encore un record !). Enfin, Notre-Dame de Strasbourg, qui a pour particularité d’avoir un clocher unique, est la deuxième plus visitée de France.
Notre-Dame de Reims et ses 2 303 statues ont été les témoins de nombreux sacres de rois de France. (Photo ; Joël Le Gall / Ouest-France)
Des cathédrales ont-elles déjà été détruites par le feu ?
Plusieurs cathédrales ont déjà subi les affres du feu, même si ce n’était pas « en mondovision » comme Notre-Dame de Paris. Par exemple, celle de Reims était en piètre état après les obus et incendies de la Première Guerre mondiale. Elle a été reconstruite en une vingtaine d’années.
En 1877, la toiture de la cathédrale de Metz prendra feu alors qu’on y tire… un feu d’artifice. Les travaux de reconstruction ont duré trente ans. La liste des édifices qui ont subi un incendie – même mineur – ou ont été détruits est longue. Certains n’ont pas été reconstruits.
En 1553, la présumée remarquable cathédrale de Thérouanne, dans le Pas-de-Calais, fut ainsi complètement rasée par les troupes de Charles Quint, comme toute la ville autour. Il n’en reste aujourd’hui plus rien.
La cathédrale de Metz a vu partir sa toiture en fumée en 1877 à cause d’un feu d’artifice. (Photo : Bava Alcide57 / Wikimédia / CC BY-SA 3.0)
Construit-on encore des cathédrales ?
Septembre 2015. À Créteil, la première cathédrale française du XXIe siècle est consacrée. Elle est bâtie sur l’ancienne église de Créteil, bâtie en 1978. On y trouve notamment un vitrail de 55 mètres.
Une allure résolument contemporaine, comme la cathédrale d’Évry, construite dans les années 1990 et seule cathédrale édifiée au XXe siècle en France. Car la fin des travaux de Notre-Dame-de-la-Treille à Lille en 1999 ne compte pas. Le chantier avait débuté en… 1854.
La cathédrale de Créteil, consacrée en septembre 2015

Notre-Dame de Paris, star de cinéma et de jeux vidéo

PAR MARIE MERDRIGNAC
ACTUALITÉ
Si l’émotion qui a envahi la France et le monde entier est si vive, devant les images de Notre-Dame de Paris en flammes, c’est parce que ses tours, ses gargouilles ou son parvis sont inscrits dans la culture populaire d’aujourd’hui. Du dessin animé de Walt Disney au jeu vidéo Assassin’s Creed, en passant par de nombreux films ou encore la fameuse comédie musicale, la majestueuse cathédrale est ancrée dans notre imaginaire collectif.
Les gargouilles qui scrutent Paris, Esmeralda qui danse sur le parvis de Notre-Dame, Quasimodo qui sonne les cloches, Amélie Poulain qui dépose un cierge à l’intérieur de la cathédrale… Notre-Dame est un monument de la culture populaire. La voir ravagée par les flammes ce lundi soir a fait se serrer le cœur des Français mais aussi du monde entier.
Avant la chute de la flèche de Notre-Dame de Paris, ce lundi. (Photo : Daniel Fouray / Ouest-France)
C’est à Victor Hugo que l’on doit le regain d’intérêt, au XIXe siècle, pour le monument construit aux XIIe et XIIIe siècles, qui était à l’époque pas vraiment entretenu et dans un état de décrépitude avancé.
Avec son chef-d’œuvre Notre-Dame de Paris, paru en 1831 (et qui est depuis ce mardi numéro un des ventes sur Amazon), le grand écrivain populaire sauve l’édifice détérioré par les révolutionnaires français. Car le succès du livre conduit le roi Louis Philippe Ier à décider de la rénovation de la cathédrale. Eugène Viollet-Le-Duc, architecte qui en est chargé, s’inspire largement de l’œuvre d’Hugo pour faire sculpter les 56 chimères qui ornent les galeries de Notre-Dame.
Du cinéma à Netflix
On les retrouve ces vampires, licornes et autres créatures dans le dessin animé des studios Walt Disney, en 1996, mais dans une version beaucoup plus enfantine. Oubliées les 56 créatures démoniaques, les gargouilles sont au nombre de trois (la Rocaille, la Volière et la Muraille) et elles sont plutôt sympathiques.
À leurs côtés, Quasimodo, ce sonneur de cloches bossu amoureux de la belle gitane Esmeralda, tout comme le terrifiant Frollo et le beau Phoebus…
Dans le film d’animation de Walt Disney, sorti en 1996, Quasimodo et les trois gargouilles, la Muraille, la Rocaille et la Volière. (Photo : Disney)
Le dessin animé a donné lieu à toute une déclinaison d’objets dérivés, comme ce coffret Polly Pocket. (Photo : capture d’écran eBay)
L’adaptation avait déplu aux descendants d’Hugo, peu ravis sans doute de voir fleurir les objets dérivés : des figurines offertes dans les menus Happy Meal de McDonalds, à la cathédrale et les personnages miniatures, dans un coffret Polly Pocket (qu’on trouve encore en vente sur eBay)… Dans une lettre ouverte publiée dans Libération, les arrière-arrière-petits-enfants de l’écrivain avaient dénoncé « le pillage Disney ».
Avant cette version pour les enfants, l’histoire avait été adaptée, pour la première fois en couleurs, par Jean Delannoy avec Jacques Prévert pour le scénario. Sorti en 1956, le film présentait un beau casting : Gina Lollobrigida en Esmeralda et Anthony Quinn en Quasimodo. Notre-Dame de Paris, sa nef, ses combles, ses toits et son parvis avaient été entièrement reconstitués dans un studio, à Boulogne, pour pouvoir accueillir les mille figurants pour les scènes de foule.
« Il est venu le temps des cathédrales » En 1998, nouvelle adaptation, cette fois-ci musicale. Luc Plamondon aux paroles, Richard Cocciante à la composition. Le succès est monstrueux. La comédie musicale Notre-Dame de Paris, inspirée aussi du roman de Victor Hugo, est jouée dans plus de 20 pays, adaptée en 9 langues, pour plus de 5 000 représentations ! Le spectacle a fêté ses vingt ans, en début d’année 2019.
La comédie musicale Notre-Dame de Paris, ici avec la nouvelle troupe. Elle tourne dans le monde entier depuis vingt ans. (Photo : Alessandro Dobici / archives Ouest-France)
Et on devrait découvrir bientôt une version contemporaine de l’histoire du fameux bossu : Idris Elba préparerait un film musical du roman pour la plateforme Netflix. L’acteur et producteur britannique devrait incarner Quasimodo. Netflix a promis une adaptation fidèle à la version d’Hugo (en tout cas davantage que le Disney), avec la mort du prêtre Frollo, d’Esmeralda et du bossu.
Mais Notre-Dame a aussi, et surtout, inspiré les cinéastes en tant que symbole de Paris. Même quand elle n’occupe pas une place centrale dans un film, on ne peut pas l’oublier : rappelez-vous, dans le film qui incarne tant Paris, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet, la petite Amélie se rend chaque année à Notre-Dame, déposer un cierge pour « demander au ciel un petit frère ». Un jour, en sortant de la cathédrale, après quelques pas sur le parvis, une touriste saute du toit de l’édifice, tuant la mère de la jeune fille.
Grimper virtuellement sur la flèche de Notre-Dame
Ce lundi soir, le feu, qui a pris dans les combles du bâtiment, s’est propagé rapidement. Il ne reste plus rien de la charpente. La flèche de la cathédrale s’est effondrée sur elle-même. Mais on peut toujours visiter, virtuellement, le monument tel qu’il était avant les flammes. Dès hier soir, les adeptes de la série de jeux vidéoAssassin’s Creed rendaient hommage à Notre-Dame, rebranchant les consoles pour se promener dans la reconstitution magnifique réalisée pour Assassin’s Creed Unity, sorti en 2014, dont l’intrigue cette fois, se déroule en pleine Révolution française.
Deux ans de travail, dont quatorze mois intenses, et plus de 3 millions de polygones avaient été nécessaires aux designers d’Ubisoft pour développer cette réplique impressionnante du monument.
« Notre-Dame devient pratiquement un acteur du jeu, elle a plus d’impact. On l’a mise au cœur de l’histoire, en plus des personnages, parce que c’est une icône de Paris à l’image de la tour Eiffel », expliquait Caroline Miousse, level designer chez Ubisoft Montréal, responsable de la modélisation de la cathédrale.
« Il n’y a pas que les Français, on a tous envie de grimper en haut de Notre-Dame ! », s’enthousiasmait la level designer au moment de la sortie du jeu. Tout n’avait pas pu être reconstitué à l’identique, notamment les œuvres d’art à l’intérieur de la cathédrale qui étaient protégées, interdites à la reproduction. Mais l’architecture extérieure et intérieure de l’édifice est exactement la même.
Des milliers d’images, des documents historiques, des gravures d’époque, tout ce matériel avait servi à la designer et à Pascal Barriault, qui s’occupait des textures sur le jeu, pour recréer la cathédrale qui avait été pillée pendant la Révolution française, avant de servir d’entrepôt.
Notre-Dame de Paris dans le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity. (Photo : Ubisoft)
Le résultat est bluffant : les joueurs peuvent courir sur la charpente de l’édifice, escalader jusqu’en haut la flèche de la cathédrale pour une vue de Paris à couper le souffle. Dans le jeu, la flèche est reproduite en pierre. Un « anachronisme », admettait la level designer. « Du temps de la Révolution elle était en bois et se dégradait fortement. Nous avons préféré garder la flèche actuelle, car c’est tellement long d’aller là-haut qu’on a pensé que le joueur aimerait mieux ça plutôt que de tomber sur une flèche cassée ! »
Une fois son travail terminé, Caroline Miousse était allée visiter la cathédrale, pour la première fois. « D’abord, je me suis dit : C’est tellement gros ! Puis j’ai eu l’impression de rentrer chez moi, il faut dire que je la connais tellement ! »




lundi 15 avril 2019

PARIS BRÛLE....




horreur, malheur : Notre-Dame de Paris brûle


BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)
BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)
BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)BREAKING NEWS- L'horreur: Notre-Dame de Paris brûle (photos)
L'allocution de Macron reportée. Aucun ouvrier dedans. La thèse de l'attentat pas écartée car 2 foyers d'incendie. 
850 ans de beauté détruit en quelques minutes.
Rappelons que l'Eglise Saint-Sulpice a été victime d'un incendie criminel il y a quelques jours.

EN DIRECT - Les autorités étudient encore les causes de l'incendie (Officiel)

La structure et les tours sauvées ! (pompiers)

"Le pire a été évité, nous reconstruirons"» promet Emmanuel Macron qui annonce le lancement d’une grande souscription nationale

Un effroyable incendie s'est déclaré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, a annoncé le porte-parole de Notre-Dame. De nombreuses images et vidéos d'un nuage de fumée ont été postées sur les réseaux sociaux. Selon les pompiers cité par les médias, le feu a pris dans les combles de la cathédrale.
Un important incendie s'est déclenché ce lundi 15 avril, vers 18h50, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, a annoncé le porte-parole de Notre-Dame cité par les médias.
De nombreuses images et vidéos d'un panache de fumée qui s'échappe de l'édifice ont été postées sur les réseaux sociaux.


AVANT


vendredi 12 avril 2019

LU POUR VOUS DANS le journal britannique The Independent

Une tortue va pondre ses œufs, sa plage est devenue une piste d’atterrissage


Sur l’île Maafaru, une tortue verte a pondu ses œufs sur le tarmac d’un aéroport en construction au bord de l’eau. Les travaux ont perturbé cette femelle qui n’a pas reconnu sa plage natale. Or, les tortues ont l’habitude d’enterrer leur future progéniture dans le sable où elles sont nées.
Aux Maldives, une tortue verte a pondu ses œufs sur une piste d’atterrissage. L’animal ne s’est pas perdu. C’est simplement qu’un aéroport est actuellement en construction sur sa plage natale à Maafaru, une île de l’atoll Noonu.
Les travaux ont commencé en 2018. Or, les tortues marines ont leurs habitudes : elles pondent leurs œufs dans le sable où elles sont nées. Elles creusent un trou et recouvrent de sable leur future progéniture. Ce cocon permet aux œufs d’incuber avant de rejoindre leur mère dans l’eau, environ deux mois plus tard.
Une tortue déboussolée
Mais cette femelle est déboussolée par la modification de son habitat. Elle ne reconnaît pas sa plage natale, défigurée par un tarmac de 2 200 mètres de long, et laisse ses œufs sur le goudron. La photo de cette triste scène a fait le tour des réseaux sociaux. Toutefois, le journal britannique The Independent explique que la tortue était en bonne santé et que les locaux l’ont aidée à regagner l’océan Indien. On ne sait pas ce qui est advenu de ses œufs.
L’aéroport international de Maafaru est financé par les Émirats Arabes Unis. Ce projet à 60 millions de dollars (53 millions d’euros) devrait permettre de rendre cette île paradisiaque plus accessible et surtout, d’y développer le tourisme.
Parmi les habitants des îles voisines, il ne fait pas l’unanimité. Les travaux et l’activité humaine risquent de perturber l’écosystème. Toute une réserve de tortues, qui se trouve près de l’île de Naifaru, à une trentaine de kilomètres de Maafaru, pourrait en faire les frais.

jeudi 11 avril 2019

IL N Y A POURTANT RIEN DE DRÔLE....





Theresa May et Angela Merkel rigolent avec Donald Tusk, à Bruxelles le 10 avril 2019




selon une journaliste de la BBC, repérée par le Huffington PostAngela Merkel et Theresa May s'amusaient en réalité d'elles-mêmes alors qu'elles sont apparues avec une veste identique. De quoi détendre un peu l'atmosphère.

samedi 6 avril 2019

A SAINTE HÉLÈNE




Sainte-Hélène, l’île dont un seul prisonnier s’est évadé


Isolée au milieu de l’Atlantique sud, Sainte-Hélène a toutes les apparences d’une prison sûre. Napoléon l’a appris à ses dépens. Et pourtant un prisonnier est parvenu à se faire la belle.
Lorsque les Portugais ont découvert l’île de Sainte-Hélène, ils lui ont donné de fausses coordonnées pour qu’on ne puisse pas la localiser sur les cartes.
Quand les Anglais décident de déporter Napoléon (1770-1821), ils choisissent cette île volcanique de 122 km², située à 8 000 km de la France, près de 2 000 de la Namibie et plus de 3 000 du Brésil. Ils ne veulent pas que se reproduise l’épisode de l’île d’Elbe d’où l’Empereur s’était enfui pour reconquérir son trône.
La terre la plus proche est l’île d’Ascension, située à 1 130 km, que le gouverneur Lowe s’empresse de conquérir pour empêcher qu’elle ne serve de base à une flotte chargée de délivrer Napoléon. Une garnison de 3 000 hommes monte la garde. Et la baie de Jamestown est peuplée de nombreux navires de la Royal Navy.
On sait ce qu’il advint, après cinq ans de captivité, l’Empereur expire le 5 mai 1821 à Longwood House, sans que les projets d’évasion plus ou moins farfelus dont celui du sous-marin de l’Irlandais Tom Johnson, n’aient pu aboutir.
Le roi zoulou
Napoléon n’est pas le seul prisonnier de Sainte-Hélène. Les Anglais ont compris le parti qu’ils peuvent tirer de l’isolement de l’île mais aussi du fait qu’il est difficile d’y débarquer. Il n’y a que deux petites plages battues par des rouleaux. Elles sont agrémentées de nombreux forts, construits par le gouverneur Lowe et armés de canons.
Napoléon n’est pas le seul homme d’État à avoir connu l’exil hélénien. En 1890, débarquent à Jamestown Dinizulu kaCetshwayo (1868-1913), le dernier roi Zoulou, et une délégation de 12 autres personnes dont deux de ses oncles et leurs épouses.
Dinizulu, dernier roi des Zoulous, en costume traditionnel avant sa captivité, puis vêtu à l’européenne. 
Le roi non reconnu par les Anglais a été fait prisonnier par ces derniers alors qu’il guerroyait contre eux en 1889. Sa captivité à Sainte-Hélène sera sans commune mesure avec celle de l’empereur. Il est bien logé. Dinizulu abandonne le costume traditionnel s’habille à l’européenne. Il commande ses costumes à Londres. Il apprend à lire et à écrire l’anglais, se met au piano… Il se convertit au christianisme. Il est finalement libéré en 1897 et retourne en Afrique du Sud.
La rumeur dit qu’il a laissé sept enfants sur l’île. Le 11 juin 1907, 25 nouveaux prisonniers zoulous sont déportés sur l’île. Leur séjour n’a rien à voir avec celui de Dinizulu. Vêtus d’un uniforme de prisonniers, logés dans une caserne, ils sont employés à casser des cailloux et à réparer les routes. Ils y séjourneront deux ans.
Les Boers
Saint-Hélène s’avère un instrument efficace pour la politique coloniale de l’empire britannique. 10 avril 1900, le général Cronjé, son épouse et le colonel Schiel débarquent sur la jetée de Jamestown. Ils sont accompagnés par 511 personnes. Des prisonniers comme eux. Ils font partie de l’armée Boer, en guerre contre l’armée anglaise. On appelle ça la Seconde guerre des Boers.
Pour faire simple, elle oppose des fermiers d’origine hollandaise de deux républiques indépendantes, 
l’État libre d’Orange 
et la République sud-africaine du Transvaal, 
aux soldats du Royaume-Uni (qui louche sur les mines d’or découvertes dans la région de Johannesburg(. Le général et son épouse sont logés dans un cottage. Les hommes de troupes dans un camp de toiles entouré de fils de fer barbelés. Préfiguration de ce que seront les camps de concentration.
Prisonniers Boers regroupés à Jamestown, la capitale de Sainte-Hélène. (Photo : sthelenaisland.info)
Un deuxième navire débarque sa cargaison de prisonniers le 29 avril. Au total, jusqu’en 1902 date de la fin de la guerre, Saint-Hélène va accueillir plus de 5 500 prisonniers de guerre. Autant que d’habitants.
Le premier camp ne suffit pas. Il faut en construire d’autres. D’autant qu’il y a des dissensions. Certains prisonniers ont émis le souhait de devenir britanniques à la grande fureur des Boers. Il faut les séparer. Il y a aussi des clivages entre ceux du Transvaal et ceux d’Orange. Et c’est ainsi que la carte de Sainte-Hélène porte encore aujourd’hui la mention de trois camps Boers. Les plus récalcitrants sont embastillés au High Knoll Fort qui domine Jamestown.
La vie s’organise dans les camps. Un café, une brasserie, un prêteur sur gages, un commissaire-priseur… voient le jour. Il y a même un journal en langue afrikaner Kamp Kruimels. Des prisonniers trouvent à travailler chez des particuliers.
Résultats de recherche d'images pour « Kamp Kruimels »
Ils ont le droit d’écrire à leur famille mais le courrier est soumis à la censure. Le contact avec la population locale se passe plutôt bien. Deux Boers auront le droit d’épouser des "Héléniennes".
Il y a parfois des heurts. Bombardées de cailloux et autres objets, les sentinelles ouvrent le feu causant la mort d’un prisonnier. Au total 101 Boers trouvent la mort durant les deux ans qu’a duré leur captivité. Victimes d’une épidémie de typhoïde. L’Église anglicane a refusé qu’ils soient enterrés dans le cimetière de la cathédrale Saint-Paul. « Pas de païens ni d’ennemis du Roi chez nous ! » L’Église Baptiste a érigé un cimetière à part. Les tombes portent un numéro et les noms des morts sont gravés sur deux obélisques fournis par le gouvernement sud-africain.
Un évadé
Tout le monde ne se satisfait pas de sa condition de prisonnier. En février 1901, cinq prisonniers se battent avec des pêcheurs pour s’emparer d’un bateau dans le sud de l’île. Les pêcheurs ont toutefois eu le temps de confisquer les rames. Les prisonniers fabriquent des rames de substitution à l’aide de planches. Sans succès. Ils tentent de soudoyer les pêcheurs en leur offrant de l’argent mais la garde surgit et ramène les candidats à l’évasion en prison.
Andres Smorenburg, évadé dans cette malle, repris à Ascension. (Photo : domaine public)
Andres Smorenburg a réussi à quitter Saint-Hélène. Il s’est caché dans une malle avec des vêtements, des allumettes, de l’eau et des vivres pour 20 jours. Il avait pris soin de marquer sur la caisse « fragile, à manier avec précaution » et d’indiquer « haut et bas ». Cela n’a pas suffi. Embarquée à bord du courrier qui fait la navette avec l’île d’Ascension, la caisse a été ballottée. Au point que Smorenburg a perdu son eau et gagné une commission cérébrale. Il a été découvert puis renvoyé à Sainte-Hélène.
Comme les autres prisonniers, il a été libéré après la signature du traité de paix le 31 mai 1902.
Le Sultan de Zanzibar
Août 1917, un nouveau chef d’État foule le sol de Sainte-Hélène : Sayyid Khalid bin Barghash Al-Busaid (1874-1927), 6e Sultan de Zanzibar, cet archipel de l’océan Indien au large de la Tanzanie.
En fait Sayyid Khalid n’est resté sur le trône que 38 minutes ! À peine autoproclamé Sultan, il se voit déclarer la guerre par les Anglais qui lui préféraient son cousin. Quelques coups de canons de la flotte et Khalid s’enfuyait du palais pour se réfugier au consulat allemand. Il est exfiltré en Afrique orientale allemande, les actuels Rwanda, Burundi et Tanzanie. Il est finalement capturé à Dar es Salam par les Anglais en 1916 et exilé d’abord aux Seychelles puis à Sainte-Hèlène en 1917.
Il y a peu de détails sur son séjour. C’est la guerre et la censure règne. On sait que le Sultan a débarqué avec son harem. En tout 25 personnes gardées à la caserne de Jamestown. Elles ont laissé le souvenir d’être particulièrement élégantes dans leurs costumes de soie.
En 1921, le groupe est transféré aux Seychelles.
Les princes de Bahreïn
Le 27 janvier 1957, débarquent de nouveaux prisonniers royaux : les princes Abdali Al Alaiwat, Abdulrahman Al Bakir et Abdulaziz Al Shamaln de Bahreïn, une monarchie pétrolière du golfe persique. Ce sont des nationalistes réformistes qui militent pour un État libéré de la tutelle coloniale britannique, démocratique et où sunnites et chiites auraient les mêmes droits. Ils ont été condamnés à quatorze ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Les Britanniques ont accédé à la demande du monarque arabe de les emprisonner sur un de leurs territoires.
Leur détention va durer quatre ans car chacun à son tour, les trois hommes ont intenté une action en justice auprès de la Cour Suprême de Sainte-Hélène au titre de l’habeas corpus. La troisième action fut la bonne et les trois hommes sont libérés en 1961 et même dédommagés par la couronne.
Willem Merk
Pas de sang royal pour Willem Merk, sujet néerlandais qui a écrit une drôle de page dans l’histoire de Sainte-Hélène. Merk est en effet le seul prisonnier à avoir réussi à s’échapper de la prison de Sainte-Hélène ! Only Crybeams Have Regrets, un livre écrit par Peter R. de Vries, raconte cette histoire.
22 décembre 1990, la police de Sainte-Hélène investit le Frontier, un cargo néerlandais venu se ravitailler. La fouille est fructueuse. Derrière le poêle de la cuisine du bord, les policiers découvrent une cache et 5 tonnes de cannabis emballé dans des sacs noirs. L’équipage composé de Hollandais et de Ghanéens est interpellé. Ils sont jugés sur place et condamnés le 18 juillet 1991 à de la prison ferme. Le capitaine, William Merk, un Néerlandais de 55 ans à l’époque, écope de quinze ans qu’il doit effectuer dans la prison située juste à côté du commissariat et de l’église de Jamestown.
La une du St Helena News, l’hebdomadaire de l’île, après l’évasion de Willem Merk. (Photo : Ouest-France)
Au matin du 5 avril 1994 – il y a 25 ans jour pour jour – le lundi de Pâques, les gardiens découvrent une cellule vide. Des vêtements cachés sous la couverture donnaient l’illusion d’un corps et un magnétophone diffusait des ronflements ! Selon Peter de Vries qui a discuté avec William Merk baptisé Kapitein Iglo en raison de sa barbe blanche, l’évasion a été minutieusement préparée.
Tout d’abord, il a fallu fabriquer une clef. Merk en a pris l’empreinte à l’aide d’un morceau de savon. Puis avec une scie qu’il a dérobée et un morceau de métal, trouvé lors d’une de ses promenades à l’extérieur, il a confectionné cette clef.
Pour quitter l’île, il a utilisé un voilier confectionné par un insulaire complice et qu’il a baptisé Napoleon’s Revenge (La Vengeance de Napoléon). Merk a attendu quelques jours avant d’embarquer après s’être caché dans la montagne. Il dit avoir mis trois semaines à gagner le Brésil. Il s’est orienté grâce aux étoiles. Il s’est nourri avec des boîtes de haricots accumulées en prison, du poisson pêché et de l’eau douce provenant d’un jerrican. Captain Igloo a ensuite regagné les Pays-Bas.
Les Héléniens ne croient pas à cette version. Pour eux, William Merk a forcément bénéficié de complicités. L’histoire de la clef fabriquée, une foutaise. La porte de la cellule comprend trois serrures. Trois semaines pour parcourir plus de 3 000 km à bord d’un voilier qui tenait plus du radeau qu’autre chose, impossible !
En fait les soupçons se portent sur un Sud-Africain qui a été prisonnier en même temps que Merk. L’homme qui possédait un voilier ancré dans le port aurait dû quitter l’île une fois sa peine purgée mais il est resté quelques jours de plus en raison de problèmes de batteries. Il est finalement parti le matin du lundi de Pâques. Les autorités ont bien tenté de le rattraper, une fois l’évasion découverte, mais le voilier était déjà dans les eaux internationales. Merk est rentré ensuite aux Pays-Bas. Il n’a pas été poursuivi par les autorités de son pays.
Peu importe le scénario, Willem Merk est bien le premier prisonnier à avoir pu fuir l’île dont on ne s’évadait pas.