LE PRINCE PHILIP EST MORT
LA REINE EST VEUVE
«C'est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d'Edimbourg»,
Philip Mountbatten, mari de la reine Elizabeth II, est décédé ce vendredi 9 avril. C'est ce qu'a indiqué un communiqué officiel de Buckingham Palace. Le prince Philip, prince consort et duc d'Edimbourg, était âgé de 99 an
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Europe
Le Royaume-Uni pleure son prince Philip, "grand-père de la nation"
Après l'annonce du décès du Prince consort, l'émotion est vive outre-Manche. Les médias britanniques saluent surtout l'histoire d'amour entre la reine et son époux, qui aura duré plus de 70 ans.
NOBLESSE OBLIGE
Prince Philip : le dernier des Mohicans d'un monde qui savait s'imposer plus de devoirs qu'il ne réclamait de droits
Le prince Philip s'est éteint le vendredi 9 avril à l'âge de 99 ans. Pendant 75 ans, il aura été dans l'ombre d'Elisabeth II, qu'il a toujours soutenue.
En huit siècles d’histoire, en raison du principe de primogéniture mâle pour fixer le mode de dévolution du pouvoir, la monarchie française n’a jamais rencontré la figure d’un prince consort tout au long son existence. Ainsi, dans la tradition française, cette place spécifique est-elle sans doute plus difficile à considérer dans le cadre de l’exercice du pouvoir et de l’incarnation de l’autorité que de l’autre côté de la Manche.
Selon le propre aveu de Sa Gracieuse Majesté, le prince Philip a été le roc sur lequel la souveraine s’est appuyée au cours de son règne. Si l’on sait que dans un couple, fût-il de dignité royale, les époux se jurent « fidélité et assistance » au moment de leur union - et en l’espèce lors du sacrement de mariage – on peut supposer légitimement que durant les soixante-quinze années de leur union, le prince Philip aura su exposer et faire partager à son épouse quelques-unes de ses opinions.
Mais il faut s’arrêter là. Car depuis son accession au trône, la souveraine s’est bien gardée de faire quelques confidences à ce sujet. Elle seule exerce l’autorité souveraine et ne saurait la partager avec quiconque.
Il est encore une abstraction que nous ne comprenons plus, établissant ce couple dans une catégorie très particulière.
Par les onctions qu’elle a reçu de l’archevêque de Cantorbéry le 2 juin 1953, la reine est devenue un personnage sacré, justifiant que le protocole n’autorise aucun de ses sujets ou aucun étranger à prendre l’initiative de la toucher. Pour considérer l’importance de cette règle observée aussi par l’Etiquette française, rappelons que les courtisans ayant l’honneur d’approcher le roi pour recevoir un présent ou un objet des mains dégantées du souverain, disaient l’avoir reçu « à mains crues » pour désigner ainsi l’immense privilège dont ils avaient été gratifiés.
Depuis 1953, le prince Philip, devenu l’homme-lige de la Reine, avait donc l’obligation de se tenir à deux pas derrière son épouse lors des cérémonies officielles. Entrée dans son intérieur, la porte de ses appartements refermées, la souveraine a vécu avec son époux et ses enfants une vie familiale dont les tabloïds anglais ont cherché à découvrir le commerce n’hésitant pas à violer parfois leur intimité.
Durant près de soixante-dix ans, le prince-consort s’est plu quotidiennement à se contraindre, à s’obliger, à se plier -bon gré mal gré- à un statut dans lequel le dernier titulaire de cette position singulière, le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, époux de la reine Victoria, a eu parfois bien du mal à se cantonner. Le caractère autoritaire du prince Philip, son sens du devoir comme son éducation l’auront aidé à soutenir ce rang difficile et durant une période aussi longue.
Difficile de ne pas faire la comparaison avec le couple Meghan & Harry qui a décidé de se détacher de ses obligations royales. Le prince Philip en est-il le contre exemple ?
Le vieil adage noblesse oblige traduit une cruelle réalité de la vie quotidienne des souverains, des princes ou des grands aristocrates qui aspirent à servir leur pays. La vie de cour n’est pas celle évoquée dans les romans ou les séries à l’eau de rose. Si la naissance donne des droits, elle exige bien davantage de ceux qui se veulent « bien nés ».
Ainsi à côté de ses obligations de représentation (22 000 sorties officielles, près d’une par jour en soixante-cinq ans), il convient encore de rappeler le rôle associatif joué par le prince. Près de 800 associations ont reçu son parrainage dont le Fonds mondial pour la Nature dont il a assuré la présidence durant une quinzaine d’années.
Au regard des innombrables engagements de leur grand-père, l’attitude du couple formé par le duc et la duchesse de Sussex semble se présenter aux antipodes de telles exigences. Toutefois, la récente intervention de Meghan à la télévision américaine semble démontrer, aux yeux de la planète entière, qu’à la différence de son époux, préparé depuis sa plus tendre enfance aux obligations incombant à la famille royale, la duchesse de Sussex ne possède aucune disposition à suivre l’exemple donné tant par le grand-père que par la grand-mère de son époux, et qu’elle n’est pas encline à se plier à de pareils efforts.
Peut-on penser que le prince Philip faisait partie de ces dernières personnes à mettre leurs ambitions personnelles derrières leurs dévouement à la Couronne ?
L’exemple donné par le prince Philip depuis son mariage avec l’héritière du trône britannique n’est, de nos jours, heureusement pas un cas unique, même si l’appât du gain, le mirage de la célébrité conditionnent de plus en plus le comportement d’aventuriers en politique, dans l’industrie, la culture ou les médias et même dans l’univers religieux !
C’est tout le sens qu’il faut donner au terme « vocation » qui offre d’autres perspectives que le profit immédiat et le « vedettariat ».
Au poète Horace auquel nombre d’admirateurs demandaient de qualifier ses vers qu’il « limait » par un travail long et silencieux, conseillant de ne pas se mettre en peine pour être admiré de la foule, le client de Mécène répondit avoir finalement achevé un « monument » plus durable que l’airain (Exegi monumentum aere perennius).
Etalée ainsi sur près d’un siècle, la vie du prince Philip se présente elle aussi comme un monument offert aux générations britanniques futures. Gageons qu’elle inspire aussi le jugement de la duchesse de Sussex, sa petite-fille !
Le prince Philip allait célébrer son 100ème anniversaire le 10 juin prochain. Il s'est éteint le 9 avril, après avoir été opéré en février d'un problème cardiaque. Le père du prince Charles et grand-père des princes William et Harry restera une figure historique de la monarchie britannique.
Le surnom du prince Philip à Elizabeth II
Le prince Philipe et Elizabeth II se sont mariés le 20 novembre 1947. Son épouse est devenue reine d'Angleterre, mais cela n'empêchait pas le prince Philip de donner tout un tas de surnoms pour le moins originaux à son épouse, dans l'intimité.
Ainsi, les spécialistes de la royauté s'accordent à dire qu'il l'appelait très régulièrement "cabbage", c'est à dire "mon chou". Le biographe de la Reine, Robert Lacey, a confirmé que c'était l'un des surnoms favoris du prince pour la reine, et qu'il l'avait littéralement traduit de l'expression française "mon petit chou". Il la surnommait aussi parfois "sausage", "ma saucisse".
Le prince Philip est considéré comme un dieu au Vanuatu
Si pour beaucoup de fans de la famille royale, le prince Philip est une figure secondaire de la famille royale britannique, ce n'est pas le cas pour tout le monde. En effet, dans l'archipel du Vanuatu, il est même considéré comme un dieu vivant.
Lors d'un voyage en 1974, le prince Philip a été reconnu comme "le Messie" par le chef d’une tribu indigène du village de Yaohnanen, le fils de leur Dieu de la montagne. Et depuis cette date, il est considéré comme une figure sacrée et vénéré comme une divinité. Il a envoyé des cadeaux au village plusieurs fois et reçu des villageois à Windsor.
Le prince Philip est peintre
Être le mari de la reine Elizabeth II implique de n'avoir qu'un rôle secondaire. Le prince Philip a donc eu le loisir d'explorer de nombreuses passions. On lui connaît un amour pour l'équitation, qu'il partage avec sa fille Anne, ou encore l'aviation qu'il partage avec son petit-fils le prince William. Mais ce n'est pas tout, il est également artiste.
En effet, Philip Mountbatten a toujours pris le temps de peindre et a été exposé plusieurs fois, malgré sa réticence à montrer son travail.
Le prince Philip n'était pas aimé par les parents de la Reine
Philip Mountbatten n'était pas du tout le premier choix du roi George VI pour épouser sa fille aînée. En effet, lorsqu'elle a présenté pour la première fois Philip à ses parents, ces derniers l'auraient trouvé "grossier, impoli et sans manière, et probablement infidèle".
Ils ont tenté de présenter d'autres jeunes hommes à Elizabeth afin qu'elle choisisse un mari plus approprié à son futur rôle de reine, en vain.
Et de fait, le prince Philip a largement bousculé le protocole de la Couronne, étant, par exemple, le premier membre de la famille royale à s'exprimer à la télévision. Il était par ailleurs le préféré des employés du palais, pour son humour et sa sympathie.
Le prince Philip n'a pas de nom de famille
Le prince Philip est connu sous le nom de Philip Mountbatten, un nom qu'il a d'ailleurs transmis à ses enfants, pourtant, ce n'est pas son vrai nom de famille. En effet, il est le fils du prince André de Grèce et a fui le pays avec sa famille peu après sa naissance. Il s'est donc fait appeler Philip de Grèce pendant les premières années de sa vie, un patronyme pour lequel il a été harcelé à son arrivée à l'école privée en Angleterre.
Il n'a adopté le nom de Mountbatten de ses grands parents maternels qu'à sa naturalisation peu avant son mariage. Un nom qu'il a finalement abandonné lors de son union avec Elizabeth II pour prendre le titre de prince Philip, Duc d'Edimbourg.
le prince Philip, qui avait été hospitalisé récemment, est mort «paisiblement ce (vendredi) matin au château de Windsor».
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Après son hospitalisation, le prince Philip était retourné à Windsor, à l'ouest de Londres, où il avait passé le confinement avec son épouse de 94 ans. Le duc d'Edimbourg, qui aurait eu cent ans en juin, avait été admis le 16 février 2021 dans un hôpital privé de la capitale britannique, le King Edward VII. Il y était retourné pour poursuivre sa convalescence après avoir subi «avec succès», début mars, une intervention pour un problème cardiaque préexistant dans un autre établissement londonien, l'hôpital St Bartholomew's, doté du plus grand service cardiovasculaire spécialisé en Europe.
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Les drapeaux britanniques ont été mis en berne au palais de Buckingham ce vendredi 9 avril. Une note annonçant le décès du duc d'Edimbourg a été affichée sur les grilles du palais, selon les images diffusées par les télévisions britanniques. Le premier ministre britannique Boris Johnson a salué «la vie et le travail extraordinaires» du prince Philip et présenté ses condoléances à la reine Elizabeth II et à la famille royale. «Nous sommes en deuil avec Sa Majesté la reine, nous lui présentons nos condoléances ainsi qu'à sa famille». «La nation et le royaume offrent leurs remerciements pour la vie et le travail extraordinaire du prince Philip, duc d'Edimbourg», a ajouté le chef du gouvernement devant Downing Street.
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DISPARITION - Indépendant et autoritaire, le prince Philip a dû s’effacer derrière la souveraine Elizabeth. Mais dans les couloirs de Buckingham Palace, il régnait en maître sur les affaires privées de la monarchie. Il est mort ce vendredi 9 avril à l’âge de 99 ans.
Appartenant au club très fermé des princes consorts d’Europe - avec les princes Henrik de Danemark, Bernhard et Claus des Pays-Bas tous deux décédés - le prince Philip, duc d’Edimbourg, dut contraindre son caractère autoritaire et impétueux pour se résigner, pendant cinquante-cinq ans, à marcher trois pas derrière son épouse, la reine Elizabeth II, souveraine du Royaume-Uni, chef du Commonwealth et chef spirituel de l’Église anglicane. Personnalité de premier plan de la monarchie britannique, mais condamné à rester en retrait, le prince Philip a renoncé, par amour et par devoir, à mener une carrière dans la Marine pour devenir, selon le vœu émis lors du sacre du 3 juin 1953, «l’homme lige et le fidèle vassal» de sa royale épouse.
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