lundi 30 juin 2003

SAINT BRENDAN


Île de Saint-Brendan

Carte de l'Atlas d'Abraham Ortelius (1570) montrant l'île de S. Brandani au large des côtes américaines.


Carte française de 1707 mentionnant « l’Isle de St Borondon », à l'ouest de l'archipel des Canaries.
L’île de Saint-Brendan est une île fantôme située à l'ouest de l'Europe, qui selon la tradition irlandaise aurait été découverte par saint Brendan de Clonfert ; le premier écrit qui la mentionne et qui ait été préservé jusqu'à l'époque contemporaine est la Navigatio Sancti Brendani Abatis (Voyage de saint Brendan, abbé[1]), qui remonte au XIIe siècle.
L'île apparaît sur de nombreuses cartes du XIIIe au XVIIIe siècle, en différents points de l'océan Atlantique (au large de la côte ouest de l'Irlande, ou comme « huitième île » de l'archipel des Canaries - Christophe Colomb raconte dans son journal de bord que les habitants de l'île d'El Hierro prétendaient qu'une île apparaissait à l'ouest, une fois par an -, etc.). Elle a été activement recherchée par les explorateurs espagnols au cours du XVIe siècle, sous le nom d’isla de San Borondón. En 1520, au cours de sa tentative de circumnavigation, Fernand de Magellan donne le nom de « baie de Samborombón » à une baie située à l'embouchure du río de la Plata, pensant que cet accident géographique marquait l'endroit d'où l'île de Saint-Brendan s'était détachée. Elle est encore mentionnée dans des récits de voyage de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En 1976, l'explorateur Tim Severin a entrepris de reproduire le voyage de saint Brendan, à bord d'un currach en cuir, afin d'en vérifier la faisabilité ; il est parvenu à débarquer à Terre-Neuve, et prouve que le voyage est techniquement possible.

Notes et références

  1. Dernière édition en langue française : La navigation de Saint Brendan, Ian Short et Brian S. Merrilees (éd.), Honoré Champion, 2006, 206 p.

Articles connexes

mardi 3 juin 2003

AUX ILES VIERGES




Au pays des flibustiers, cap sur les BVI: Virgin Gorda

Après 4j, la météo est favorable, l’équipage aguerri, nous mettons le cap sur les vierges britanniques.
Une navigation de 13h nous emmène sur le site majestueux des Baths à Virgin Gorda où l’amoncellement de rochers de granit forme un labyrinthe naturel où alternent piscines naturelles d’émeraude et sable blanc. C'est tout simplement époustouflant. Cela ressemble aux Seychelles ou à l'île Lavezzi en Corse oou les rochers de Ploumanac'h sur la côte de Granit Rose....
Idéal pour les parties de cache cache.







Tortola soper hole




Les îles vierges britanniques sont constituées de 4 grandes îles (Tortola, Virgin Gorda, Jost Van Dyke et Anegada) qui se succèdent et ne se ressemblent pas.
Jadis, les BVI étaient le refuge des très célèbres flibustiers John Hawkins, puis Francis Drake, qui bondissaient sur les flottes espagnoles en provenance de l’Amérique du sud, alourdies d’or et remplissaient leur cale et leur bourse. Aujourd’hui, elles sont le repère de la plus grande flotte de bateaux de location Moorings, qui à 8000€/la semaine en pleine saison n’hésite pas à remplir ses coffres de dollars américains.
Cependant, il règne dans toutes ces îles une douceur de vivre, même si c’est le bassin le plus fréquenté au monde par les bateaux de plaisance, il y a toujours l’un ou l’autre mouillage naturel où planter son ancre.





La vie est nulle sans bulle: little Jost Van Dyke



A 1/2h de marche, on s'éclate dans le jacuzzi naturel.
 

 


Virgin Gorda: Saba rock


Le Saba rock est avant tout un très beau mouillage où une famille est venue y installer ce qui aujourd'hui est le plus beau resort de l'île.

Au restaurant du Saba rock resort, situé sur un minuscule ilôt, on y sert le meilleur pina colada de toutes les Caraïbes.
Les plats sont pantagruéliques, à l'américaine. Les fruits de mer en entrée sont tous panés et les saveurs sont à la fois british (sauce sucrée) et créole (noix de coco).
Les appartements "éco" forment un très beau complexe exclusif où même les grains de sable sont alignés en rang serré ... et çà se voit.


 


L'archipel des îles Vierges se trouve à l'extrême nord des Petites Antilles. Virgin Gorda, Tortola, Anegada et Jost Van Dyke forment les principales îles britanniques ou BVI. St John, St Thomas et St Croix forment les îles américaines ou USVI.


L'entrée en USVI, comme sur tout autre territoire américain, nécessite un visa spécifique. N'en disposant pas, nous nous limiterons donc aux Iles Vierges Britanniques.

Anciens repères de flibustiers, ces îles renferment quantité de criques, de lagons et de grottes. Déclarées possessions britanniques dès 1672, elles avaient comme principale activité la canne à sucre et le coton. Depuis l'abolition de l'esclavage, ces plantations ont quasiment disparues. Depuis quelques années, l'essor du tourisme et du nautisme ont permis aux îles de prospérer.


Spanish Town, Virgin Gorda

après 18h de navigation depuis Saint Martin



VIRGIN GORDA



Les Baths

Après une traversée plus longue que prévue depuis Saint Martin du fait d'une mer formée, nous mouillons devant Spanish Town à Virgin Gorda pour y faire nos formalités d'entrée. Le mouillage est ''tax free'' et sur ancre, contrairement à la majorité des Vierges. Les Baths, classés National Park, ne sont qu'à 2 nautiques de là, aussi préférons-nous faire cette distance en annexe plutôt que de mouiller au milieu de dizaines de bateaux sur bouée réglementée. Nous nous rendons sur ce site de bonne heure matinale afin d'éviter le rush des touristes, américains pour la plupart, car passé 11h c'est une véritable invasion !

Nous amarrons notre annexe à 50m du rivage, chaussons palmes, masques et tubas et continuons à la nage jusqu'à la plage, les annexes y étant interdites. Les Baths n'ont pas volé leur dénomination ! ''Baignoires'' en anglais, ce sont en effet d'énormes blocs de granit ronds qui amoncelés les uns sur les autres forment des piscines d'émeraude. Nous nous engageons dans ce labyrinthe naturel et allons d'émerveillement en émerveillement. L'eau y est chaude et translucide sur fond de sable blanc. En continuant ce labyrinthe on débouche sur Devil's Bay ou la Baie du Diable, belle à couper le souffle. Puis très vite les groupes de touristes affluent, aussi nous nous précipitons à l'eau équipés de nos palmes masques et tubas pour une observation des fonds sous-marins. La faune et la flore sont magnifiques. Corail, poissons et relief offrent un superbe spectacle.



Savanna Bay

Après quelques jours devant Spanish Town, nous levons l'ancre à la recherche d'un autre lieu idyllique. Nous arrivons au large d'une grande baie très calme bordée par une longue plage de sable blanc. L'endroit ne semble pas recherché par les plaisanciers : pas de bouée, pas de bateau, juste du calme avec un décor carte postale et quelques habitations superbement intégrées dans la végétation. L'accès n'est en effet pas des plus aisé. La baie est protégée de la houle du large par une longue barrière de corail parallèle à la côte.  Il y a seulement une petite passe étroite pour les audacieux ! Son passage nécessite la participation de l'ensemble de l'équipage : le capitaine à la barre, le second à l'avant à la ''vigie'' . Nous avons une bonne visibilité et le soleil n'est pas de face. Nous avons donc de bonnes conditions pour négocier au mieux cette passe sinueuse. A faible vitesse, nous parvenons à rejoindre la zone de mouillage au pied du promontoire de Kattiche Point. Cette zone ne peut permettre le mouillage que d'un seul bateau et nous sommes ces chanceux !! Mouillés dans à peine 3 m de fond juste entre deux récifs coralliens, nous voilà au paradis. La houle dehors, le lac à l'intérieur, les aquariums autour, la plage de sable blanc bordée de cocotiers le long … pourquoi devrions-nous quitter cet Eden ? Les bateaux passent au large sans même jeter un coup d'oeil par ici, dommage pour eux mais tant mieux pour nous. Dans ce havre de paix nous bénéficions même d'une connexion internet super débit, c'est la cerise sur le gâteau ! Une petite pensée pour ces îles francophones ou malheureusement l'internet est si peu accessible à contrario de l'ensemble des autres îles anglophones...

Voilà déjà 4 jours que nous sommes scotchés ici sans aucune envie d'en partir. Aucune obligation, aucun timing, c'est le bon côté du voyage … Les Iles Vierges ne se résument pourtant pas à Savanna Bay aussi  nous décidons nous à lever l'ancre.



Necker Island

Nous mouillons pour la nuit devant Necker Island, petite île cerclée de coraux au nord de Gorda Sound. C'est une île privée et on nous le rappelle à notre souvenir. Nous tentons d'y débarquer en annexe juste pour une baignade au bord de la plage mais rapidement on nous demande de faire demi-tour. L'île a été rachetée par une grosse fortune et les bungalows qui y ont été construits accueillent un tourisme haut de gamme. Les fonds sont particulièrement beaux et poissonneux. Dommage pour les nombreuses langoustes entraperçues mais elles ne finissent pas dans notre assiette, ici c'est un parc protégé alors pas touche !



ANEGADA



Anegada est une île plate de 350 habitants au nord de Virgin Gorda à l'extrême est des Iles Vierges et entourée par une barrière de corail. En théorie les fonds sont superbes et très poissonneux et regorgent de langoustes. C'était donc une destination incontournable ! Malheureusement nous arrivons dans des conditions très moyennes : l'eau est laiteuse, le sable fin comme de la farine en suspension dans l'eau ne permet pas grand chose. Jean remonte néanmoins deux belles langoustes, cela faisait si longtemps que nous en avions presque oublié leur douce saveur !



TORTOLA



Le temps devient de plus en plus maussade, les pluies alternent avec des ciels nuageux, les températures de l'air et de l'eau ont même baissées. Le seul point positif à ce changement de temps est cette onde fraîche qui pénètre nos cabines au petit matin.

D'abord mouillés à Trellis Bay, nous nous rendons ensuite à la ville principale de Tortola : Road Town. Cette île la plus peuplée des BVI avec ses 10 000 habitants renferme la plus grande concentration de marinas des Petites Antilles, pour la plupart autour de Road Harbour. La majorité des pontons sont réservés aux ''bare-boats'', bateaux de location des compagnies Moorings, Sunsail, Footlose, etc … C'est ici le royaume de la location de bateau : monocoques, multicoques, petits et grands, toute la flotille est représentée. A cette époque de la saison, c'est donc l'un des endroits idéal pour visiter des bateaux à la vente. En effet, les agences de loc' revendent leur stock de bateaux en fin de défisc en fin de saison. Comme le temps n'invite pas à la balade et comme une idée nous trotte depuis un certain temps nous visitons quelques unités...quant à moi, je rêve de plus d'espace, plus de stabilité mais prudente, reste consciente qu'il y a de fortes chances que nous continuions avec Eolis ce qui n'est déjà pas si mal. Toutefois, comme dit le capitaine « si nous n'avions pas été un peu fous et rêveurs, serions-nous ici aujourd'hui ? »

Le temps est toujours à la pluie, inutile de rester aux Vierges plus longtemps.

samedi 31 mai 2003

A SAINT MARTIN


Saint Martin
Après une escale de 24 heures à Saint Barthélémy qui nous déçoit, nous décidons de rallier tout de suite Saint Martin. Il n’était pas prévu de passer tant de temps sur cette île franco-hollandaise. Mais le séjour fut si varié et si agréable que les quatre semaines se sont passées sans que nous nous en apercevions.


 Marigot est la capitale du côté français, puis nous allons mouiller à l’Anse Marcel

Des centaines de poissons colorés nageaient autour de nous, l’eau est claire et chaude : un vrai bonheur et une grosse envie de recommencer.


Au cours de nos différentes sorties sous-marines, nous avons vu des langoustes, des lambis, des murènes, une raie pastenague, un poisson-pierre, plein de poissons tropicaux aux couleurs magnifiques et surtout … un requin nourrice. Il avait beau dormir du sommeil du juste sous son rocher, le palpitant  s’est mis à battre trop vite ...pourtant il paraît que ce sont des bêtes mignonnes comme tout ! Nous, nous voulons bien mais il faisait quand même plus de deux mètres et nous l'avons trouvé impressionnant.

l’îlet Tintamare au nord de St Martin.
C’est un endroit encore sauvage. 
les touristes des day-carters utilisent l’argile blanche récupérée dans le bush derrière la plage pour se faire des applications sur le corps. Gommage génial, soins dignes des grands établissements de thalassothérapie !
Le lendemain, plutôt que de rester devant l’îlet,nous partons  vers Anguilla dont nous longeons la côte avant de rentrer en début d’après-midi sur St Martin.
C’est la première fois que nous faisons de la voile pour faire de la voile et pas pour aller quelque part et c'est très agréable.

C’est aussi la période du carnaval et des mardis de Grande-Case où nous écoutons de la musique dans la rue, regardons passer les fanfares et mangeons dans des lolos ou au Calmos Café,

De notre séjour à St Martin, nous gardons de supers souvenirs : le charme de l’île et de ses plages, la découverte du milieu sous-marin et du plaisir de la plongée

jeudi 27 février 2003

EN DOMINIQUE

 
 
 
2003



 





Au détour d'une route, nous empruntons le chemin de randonnée qui traverse une bonne partie de l'île jusqu'à la rivière d'or. Rafraîchissant par cette chaleur tropicale.



Cimetière dominicain sur les hauteurs de Roseau, la capitale.








Au fond du village de Castle Bruce, face à l'Atlantique.


A l'est de la Dominique, nous traversons le "carib territory". Les Caraïbes dispersés dans l'île, furent regroupés dans une réserve d'environ 2000 hectares, située sur la côte au vent. On estime leur nombre aujourd'hui à environ 3000. A la suite des métissages avec les anciens esclaves, seuls quelques centaines ont conservé leur caractère ethnique originaire: teint jaune, cheveux noirs et lisses, yeux bridés. Ils vivent de culture de bananes, d'ananas et de vannerie vendues aux touristes.    Les échanges sont très sympathiques.  Ils nous font visiter sa maison et nous offrent 2 bananes et 1 goyave.

Les habitations des Caraïbes sont de très petites cases en bois et/ou en tôles. La latrine se trouve au fond du jardin derrière des morceaux de tissus. La pauvreté est palpable.

Fin de journée dans les spas naturels du village de Wotten Waven. La nature sauvage et le relief volcanique offrent une eau souffrée naturellement chauffée par les entrailles de la terre. Cette eau minéralisée a tous les atouts d'un bain relaxant que nous apprécions d'autant plus que nous n'avons pas vu de baignoire depuis 1 an.

dimanche 1 décembre 2002

EN GUADELOUPE

La Guadeloupe

escale sur le « papillon » !



Promenande dans le centre de Pointe-à-Pitre pour acheter du madras. La ville est moche, limite bidonville pour ses faubourgs.

vendredi 4 octobre 2002

MARCEL GRIAULE, SPECIALISTE DES DOGONS

Marcel Griaule est issu d'une famille auvergnate du côté de son père et briarde du côté de sa mère. Il prépare le concours de l'École polytechnique en mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand avant que la Première Guerre mondiale ne le pousse à interrompre ses études. Il suit une formation à l'école d'application d'artillerie de Fontainebleau et s'engage en 1917 dans l'aviation comme observateur aérien. Il reste au sein de l'armée de l'air jusqu'en 1921 où il participe en Syrie à la campagne contre les troupes turques[1].
En 1922, il reprend des études de langues et d'ethnologie à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et à l'École pratique des hautes études (EPHE) notamment auprès de Marcel Mauss et de Marcel Cohen[1]. Après lui avoir délivré son diplôme d'amharique en 1927, ce dernier, qui a fait le voyage en 1910, l'envoie pour l'Éthiopie pour plusieurs mois (1928 - 1929). A son retour d'Abyssinie, Marcel Griaule publie avec l'aide de l'abbé Jérôme Gabra Moussié la traduction du Livre de recettes d’un dabtara abyssin que son maître avait ramené de son voyage de 1910 puis organise la traversée de l'Afrique d'ouest en est : c'est la mission Dakar-Djibouti de mai 1931 à février 1933, dont il prend la direction, accompagné de Michel Leiris, André Schaeffner et d'autres ethnologues, et inaugurant l'ethnologie française de terrain à cette occasion. Au cours de cette expédition, il rapporte plus de 3500 objets qui enrichiront les collections du Musée du Trocadéro et étudie pour la première fois les Dogons sur lesquels il fit la grande majorité de ses recherches par la suite de 1935 à 1939 au cours de cinq expéditions cumulant plus de 85 000 km parcourus.
A l'été 1933, une première exposition du fruit de cette mission se tient au Musée de l'Ethnographie. Marcel Griaule rompt alors avec Michel Leiris qui publie simultanément le journal qu'il a tenu durant la mission, Afrique fantôme, dans lequel il dénonce la collecte et même le vol des objets à des fins non scientifiques. La même année, Marcel Griaule publie Silhouettes et graffiti abyssins et l'année suivante Les Flambeurs d’Hommes qui reprend trois articles parus dans la revue Documents et relatant son expédition en Abyssinie. En 1936, il publie La Peau de l’Ours, réponse au Manifeste des intellectuels pour la défense de l’Occident de Maulnier, Gaxotte, Monseigneur Baudrillart, Béraud, Brasillach, Maurras et quelques autres soutenant l’agression de l’Ethiopie par l’Italie mussolinienne[2].
Dès 1935, il privilégie l'étude des Dogons. Il s'attache alors pour sa thèse doctorat, qui paraît en 1938, à décrire les Jeux dogons et les Masques dogons[1].
La Seconde Guerre mondiale l'oblige une nouvelle fois à interrompre son travail. Il intègre comme capitaine dans l'aviation où il est décoré de la Croix de Guerre le 30 juin 1940[1]. Démobilisé, il retourne à l'enseignement de l'ethnologie à l'Institut d'ethnologie de l'Université de Paris à partir de décembre 1940 et devient secrétaire général de cet institut en décembre 1941, puis sous-directeur du Musée de l'Homme[1]. En 1941, il remplace à l'INALCO son ancien professeur d'amharique, Marcel Cohen, interdit d'enseigner par les lois antisémites. En 1942, il est nommé directeur du laboratoire d'ethnologie de l'EPHE et en octobre de la même année directeur de la première chaire de la discipline enseignée à la Sorbonne[1]. De 1944 à 1946, il est remobilisé comme commandant dans l'aviation tout en continuant à dispenser ses cours.
Après la guerre, il se réinvesti très intensément dans l'étude des peuples de la boucle du Niger. Toujours très attaché au peuple Dogons, il décrit alors leur richesse culturelle en particulier au niveau de leur cosmogonie spécifique qu'il qualifie d'« aussi riche que celle d'Hésiode, une métaphysique et une religion qui les met à la hauteur des peuples antiques »[1]. Il publie alors de nombreux ouvrages sur ses recherches.
En 1947, il est également conseiller de l'Union française dont il présidera la Commission des Affaires culturelle jusqu'à sa mort[1]. Au Mali, il participe au développement de la région en construisant en particulier un barrage d'irrigation pour la culture de l'oignon et du piment dans la région de Sangha. Ce barrage, toujours opérationnel, porte aujourd'hui son nom.
Il a travaillé, entre autres, avec Germaine Dieterlen et sa fille Geneviève Calame-Griaule. À sa mort en 1956, il fut l'un des rares ethnographes à bénéficier de funérailles traditionnelles africaines.

Apports scientifiques

Un de ses apports essentiels (relatif à l'ethnographie) est d'avoir démontré que la cosmogonie dogon (orale) est au moins aussi importante que les cosmogonies occidentales. Il sera toutefois très critiqué pour avoir sous-estimé l'influence occidentale dans les connaissances astronomiques des Dogons[réf. nécessaire].

  • Silhouettes et graffiti abyssins , préface de Marcel Mauss, éditions Larose, 1933.
  • Les Flambeurs d'hommes, éditions Calmann-Levy, 1934.
  • Masques dogons, 1938. 4e édition 1994, réimprimée en 2004. Publications Scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle. 890 p. + XXXII. (ISBN 2-85653-569-0).
  • Jeux dogons, 1938.
  • Les Sao légendaires, éditions Gallimard, 1943.
  • Dieu d'eau (entretiens avec Ogotemmeli, ouvrage qui révèle les structures de la pensée sacrée dogon), 1948.
  • Les Grands Explorateurs, 1948
  • Méthode de l'ethnographie, 1957.
  • Renard pâle, ethnologie des Dogons, Institut d'Ethnologie, 1965/1991 (en collaboration avec Germaine Dieterlen).
  • Descente du troisième Verbe, éditions Fata Morgana, Collection Hermès, 1996.

  1. a, b, c, d, e, f, g, h et iNécrologie de Marcel Griaule [archive] par P Champion dans le Journal de la Société des Africanistes, 1956:vol. 26, numéro 26, pp. 267-271
  2. G. Gaillard, "Griaule, Marcel, 2001, Silhouettes et graffiti abyssins, Paris, Maison-Neuve & Larose, Centre Français des Etudes Ethiopiennes,33 p., 44 pl. et ill.", Journal des africanistes, Paris, 2004.

Bibliographie

  • Nicolás Sánchez Durá; Hasan G. López Sanz. "La Misión etnográfica y lingüística Dakar-Djibouti y el fantasma de África", PUV, Valencia, 2009.
  • (en) Walter E. A. van Beek, « Dogon Restudied: A Field Evaluation of the Work of Marcel Griaule », Current Anthropology, no 32 (1991), p. 139-167
  • (fr) Isabelle Fiemeyer, Marcel Griaule, citoyen dogon, Actes Sud, 2004, 166 p. (ISBN 2742748059)

mercredi 11 septembre 2002

LES PILES DE BAGDAD

En 1938, un archéologue autrichien, le Dr Wilhelm König, s'est penché sur un "objet cultuel" reposant au fond des caves du musée de Bagdad.

Il s'agit d'un petit vase en terre cuite de 15 centimètres de hauteur sur environ 7,5 centimètres de diamètre.
Emergeant du bouchon bitumineux, une tige en fer est insérée à l'intérieur d'un cylindre en cuivre et isolée de celui-ci à sa base par un tampon en bitume ; le cylindre de cuivre étant soudé avec son capuchon par un alliage plomb/étain.

Plusieurs de ces piles ont été trouvées dans les ruines de Khujut Rabu, ville Parthe, aux alentours de Bagdad. Les Parthes, farouches guerriers, ont dominé la région entre 250 av. J.C. et 230 ap. J.C. .
Dix autres piles furent découvertes plus tard à Ctesiphon.

Le cuivre porte une patine bleue caractéristique de la galvanoplastie à l'argent.
On pense donc qu'elles sont beaucoup plus anciennes car on a retrouvé également des vases en cuivre plaqués argent dans un site Sumérien vieux d'au moins 2500 ans av. J.C.

Différents spécialistes ont reproduit la pile en utilisant du jus de raisin comme électrolyte et ont effectivement obtenu un courant électrique, suivant les expérimentateurs, entre 0,5 et 1,5 volts.


Description d'une pile de bagdad 1 : Tige en fer.
2 : Bouchon en asphalte.
3 : Vase en terre cuite.
4 : Electrolyte.
5 : Cylindre de cuivre.
6 : Tampon isolant en asphalte.
7 : Capuchon en cuivre.
8 : Fil de masse.


On peut donc supposer qu'il y a plusieurs centaines d'années, les inventeurs ou tout au moins les utilisateurs se sont servis de ces piles pour "arnaquer" leurs contemporains en leur vendant du cuivre au prix de l'argent. On imagine alors fort bien pourquoi cette découverte est restée secrète...







jeudi 15 août 2002

LES HYPOTHESES



 


Un trésor dans 12 caches, dans la région.
Théorie émise par l'interprétation du livre de l'abbé
Boudet.
Des documents généalogiques sur le trône de France et les Mérovingiens.
Cf les parchemins :
l'arbre généalogique.
Un document remettant en cause les Evangiles.
Le Christ ne serait pas mort en croix mais serait revenu finir ses jours dans la region de Rennes Le Château avec Marie Madeleine qu'il epousa et de qui il aurait eu un enfant
Le trésor des Cathares.
La Pierre Philosophale.
Le trésor des Templiers.
Le trésor des Wisigoths
Ce trésor a été ramené dans leur capitale, Toulouse, après le pillage de Rome. Sous la poussée des Francs, les Wisigoths transférèrent leur capitale à Rhédae, amenant leur trésor ?. L'inventaire du butin de Toulouse a été fait par le Franc Frédégiaire et ne mentione pas le trésor de Rome. Les Francs progressant, les Wisigoths déménagent de Rennes vers Tolède. Tolède fut prise par les Arabes et l'inventaire affectué par El Macin ne révèle aucun trésor romain...
Serait-il resté à Rennes ?
Rennes le Chateau
Les Hypothèses
Le trésor de Blanche de Castille
Une base d'OVNIS
Le trésor de Jérusalem
La tombe de Jésus Christ
Deux auteurs anglais verraient la tombe du Christ à Rennes le Château, sous le Mont Cardou.
La tombe de Jésus Christ fils du Père (Bar-Aba = Barabbas) à Alet-les-Bains, la Cité de Dieu. A consulter : Le site de P.Silvain http://www.rennes-le-chateau-la-revelation.com/
L'Arche d'Alliance ramenée de Jérusalem par les Templiers et cachée près d'Arques. A consulter : Le site de P.Silvain http://www.rennes-le-chateau-la-revelation.com/
Un trafic de messes
C'est du moins la version officielle...


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jeudi 11 juillet 2002

LES DOGONS

Les Dogons



 
Dogons
DogonMali.jpg
costume traditionnel d'un chasseur Dogon (protecteurs des villages)


Populations
Drapeau : Mali Mali
Drapeau : Burkina Faso Burkina Faso
Drapeau : Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Autre
Langue(s)Dogon
Religion(s)Islam, animisme, christianisme
Groupe(s) relié(s)Bozos, Soninkés
Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes[1]. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres se sont installés en Côte d'Ivoire.
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue parlée par les Dogons est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques. Les Dogons sont liés avec l’ethnie des Bozos par la parenté à plaisanterie. Dogons et Bozos se moquent réciproquement, mais parallèlement se doivent assistance.

 


Histoire

Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au XIVe siècle pour éviter l'islamisation[2]. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'UNESCO), le plateau (région de Sangha) et la plaine[3]. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de kurumba. D'après les Dogons, les Bana ont précédé les Tellem. Même s'ils ont longtemps subi la domination des divers peuples ayant créé de grands empires ou royaumes, les Dogons ont toujours su conserver leur indépendance à cause de la difficulté d'accès à leurs territoires montagneux isolés. Les Dogons luttèrent farouchement contre les Mossis à l'époque de l'empire sonhrai, puis contre les Peuls à partir du XVIIe siècle. Les Dogons et les Soninkés sont très liés, les Dogons étaient parfois influencés culturellement et linguistiquement par les Soninkés dont certains se sont mélangés aux Dogons lors de leur grande dispersion après la chute de l'empire du Ghana.
Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d'un boubou ou d'une tunique ouverte sur les côtés, et d'un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Autrefois les hommes portaient les cheveux très longs et frisés. Sur le haut de la tête un cimier était fait avec les cheveux. Quand les cheveux étaient jugés trop courts, on y ajoutait des éléments. Généralement les cheveux sont rasés vers l'âge de 45 ans. Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d'argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d'éléphant pour la force.
Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longue mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d'or ou d'argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d'or y sont fixées en forme de cercle. Vers l'âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d'initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n'observe ni scarification ni tatouage.

Religion

Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Marcel Griaule, ethnologue a étudié les Dogons. En 1946, il a eu des entretiens avec Ogotemmêli[4], un ancien chasseur devenu aveugle suite à un accident et ayant mis à profit l'inactivité due à son handicap pour approfondir ses connaissances traditionnelles. À partir de ces entretiens, il a publié plusieurs livres, dont le célèbre Dieu d'eau sur la cosmogonie dogon.
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle »[5]. C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d'enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.

La légende de Sirius

Si le « Dieu d'eau » est une interprétation inconsciente de la cosmogonie dogon, c'est à Robert KG Temple, auteur lié aux mouvements ésotériques que nous devons la description courante de la cosmogonie dogon dans son ouvrage The Sirius Mystery (1976)[6] :
Les Dogons considèrent que l’origine du monde vient d’une étoile nommée Digitaria, voisine de Sirius (appelée Sigui tolo). Ce serait la plus petite et la plus lourde des étoiles et contiendrait le germe de toute chose. Cette étoile serait Sirius B, une naine blanche, effectivement une étoile très dense et très lourde mais celle-ci ne fut découverte qu'en 1844 par Friedrich Wilhelm Bessel et Alvan Clark qui calculèrent que sa révolution autour de Sirius était d’environ 50 ans. 60 ans est la durée entre deux cérémonies du Sigui, la principale cérémonie des Dogons.
De plus, selon la cosmogonie dogon, Sirius aurait un deuxième satellite[7], ou plutôt une étoile compagnon, mais il fallut attendre 1995 pour que Jean-Louis Duvent et Daniel Benest, astronomes à l’observatoire de Nice, guidés par des irrégularités apparentes du mouvement de Sirius, soupçonnent l'existence d'une naine rouge hypothétique. À ce jour, l'existence d'une éventuelle Sirius C n'a pas été confirmée[8].
Dans ce même ouvrage, Robert KG Temple n'hésite pas à affirmer que les Dogons tiennent leur savoir ancestral des suites de la visite chez eux d'extraterrestres amphibiens venus de Sirius.
Une équipe conduite par un ethnologue belge, Walter Van Beek, passa une dizaine d'années chez les Dogons à partir de 1991. Elle conclut n'avoir trouvé aucune trace d'une tradition autour de Sirius dans la cosmogonie dogon telle que l'avait décrite Marcel Griaule et Robert KG Temple [9].
Il n'en reste pas moins vrai que la cosmogonie dogon intègre des faits astronomiques non observables à l'œil nu :
  • les quatre gros satellites de Jupiter
  • les anneaux de Saturne
  • Neith, le satellite de Vénus. Or ce dernier qui n'existe pas a pourtant été validé pendant deux siècles par la communauté astronomique (sa pseudo-découverte remonte à 1645). Cette erreur astronomique pourrait laisser penser que les Dogons auraient été visités entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle par un érudit qui leur aurait alors transmis une partie du savoir astronomique européen de l'époque et aurait eu une influence non négligeable dans la réécriture de leur cosmogonie [7].

Culture

La majorité des Dogons pratique une religion animiste incluant l'esprit ancestral Nommo, avec ses festivals et une mythologie dans lesquels Sirius joue une part importante. Une minorité significative des Dogons s'est convertie à l'islam et quelques autres au christianisme[10].
Les Dogons tracent leur ascendance par un système patrilinéaire. Chaque communauté, ou chaque famille au sens large, est dirigée par un patriarche. Ce chef est l'aîné survivant de l'ancêtre de la branche locale de la famille. Selon la base de données NECEP, dans ce système patrilinéaire, des mariages polygames avec jusqu'à quatre épouses peuvent se produire.
La plupart des hommes, cependant, n'ont qu'une seule épouse, et il est rare qu'un homme ait plus de deux épouses. Selon les us, les épouses n'intègrent le foyer marital qu'après la naissance de leur premier enfant. Les femmes peuvent quitter leur mari peu après le mariage, avant la naissance de leur premier enfant. Après un accouchement, le divorce est rare et pris très aux sérieux, exigeant la participation de tout le village. Une famille au sens large peut compter jusqu'à cent personnes et s'appelle le guinna.
Les Dogons recherchent fortement l'harmonie, ce qui se traduit dans plusieurs de leurs rites. Par exemple, dans un de leurs rituels les plus importants, les femmes félicitent les hommes, les hommes remercient les femmes, les jeunes expriment leurs appréciations envers les vieux et les vieux identifient les contributions des jeunes. Un autre exemple est la coutume des salutations raffinées toutes les fois qu'un Dogon en rencontre un autre. Cette coutume est répétée à plusieurs reprises, dans tout le village de Dogon, toute la journée. Au cours ces salutations formelles, la personne entrant répond à une série de questions au sujet de toute sa famille, posée par la personne qui était déjà là. Invariablement, la réponse est sewa, signifiant que ça va bien. Puis le Dogon entrant répète le rituel, demandant au résidant comment va sa famille entière. En raison de la répétition du terme sewa dans tout village Dogon, les peuples voisins ont nommé les Dogons les personnes de sewa.
Le Hogon est le leader spirituel du village. Il est élu parmi les hommes les plus âgés des familles du village. Après son élection il doit suivre six moix d'initiation, pendant lesquels il ne lui est permis ni de raser ni de se laver. Il porte des vêtements blancs et personne n'est autorisé à le toucher. Une jeune vierge prépubère prend soin de lui, nettoie sa maison et prépare ses repas. Elle rentre chez elle la nuit.
Après son initiation, il portera un bonnet rouge. Il a un brassard avec une perle sacrée qui symbolise sa fonction. La vierge est remplacée par une de ses épouses, mais celle-ci rentre aussi chez elle la nuit. Le Hogon doit vivre seul dans sa maison. Le Dogon croit que le serpent sacré Lébé vient pendant la nuit pour le purifier et lui communiquer la sagesse.
Les Dogons sont des agriculteurs et cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l' oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. Marcel Griaule a encouragé la construction d'un barrage près de Sangha et a incité à la culture des oignons. L'économie de la région de Sangha a doublé depuis lors et ses oignons sont vendus jusques sur le marché de Bamako et même de la Côte d'Ivoire. Les Dogons élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans les greniers.

Société et rites religieux


Le togouna du village de Endé au pays Dogon.

Sculpture dogon en bois, probablement une figure ancestrale, XVIIe-XVIIIe siècle, Pavillon des Sessions
La shônan communement appelé "togouna" (ou case à palabres), est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires du village. Sa taille basse oblige les hommes à s’asseoir et interdit l’emportement (en se levant brusquement, on se cogne le crâne). Elle est constituée de huit piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.
Le rite funéraire se déroule en trois temps :
  • Lors du décès, un enterrement est organisé. Le corps du défunt est lavé avant d'être déposé à l'air libre dans les failles des falaises qui servent de cimetière. Son âme reste dans le village.
  • Quelques mois plus tard, sont organisées des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Son âme quitte alors la maison familiale mais continue d’errer dans les alentours.
  • Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne toutes les personnes décédées au cours des années précédentes (le dama est organisé tous les 3 à 5 ans). Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui dure trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la fin du deuil.
Les cérémonies du Sigui ont lieu, chez les Dogons, tous les soixante ans. Elles se déroulent sur sept ans. Les prochaines auront lieu en 2027). Il s’agit d’un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier ancêtre. Jean Rouch a réalisé plusieurs films lors des dernières fêtes entre 1967 et 1974.
La « société des masques » appelée Awa dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société, sauf celles nées l'année du sigui.
Le hogon est le chef religieux du village dogon. Il est le prêtre du culte du lébé (Lébé Seru est le premier ancêtre Dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme de serpent). C'est le plus vieil homme du village qui devient hogon. Certains interdits lui sont prescrits. Il n’a plus le droit d’avoir un contact physique avec personne, il ne doit plus sortir de sa maison...
La société dogon est patrilinéaire, mais la famille maternelle l'emporte sur les enfants. En effet, tout Dogon de retour au pays doit obligatoirement passer dans sa famille maternelle avant de rendre visite à ses parents paternels. Les descendants d’un ancêtre commun font partie d’une ginna qui regroupe tous les adultes hommes, leurs femmes et leurs enfants. La ginna inclut également les maisons de famille et les champs leur appartenant. Le chef, le ginna bana, est l’homme le plus âgé.
Il n'y a pas de castes chez les Dogons, la société est égalitaire. Les forgerons sont endogames. Les hossobé sont les bannis, les impurs. Deviennent hossobé tous ceux qui ont trahi le clan auquel ils appartiennent. Les jeunes gens se retrouvent dans les classes d'âge, chaque classe construisant sa maison décorée avec les symboles de son groupe. C'est là qu'ils se retrouvent, le plus souvent la nuit, pour pratiquer leurs rites, les festivités.

Architecture


Village de Banani, la Togouna est visible au centre de l'image.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles uniquement par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau.

Village dogon construit au flanc de la falaise.
La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
Il existe différentes sortes de greniers (appelés gôh) d'architecture spécifique, et ayant une attribution et une symbolique particulière :
  • le gôh Karï, divisé en trois parties, est obligatoirement la propriété d'un homme.
  • le gôh nân, plus grand, qui peut appartenir à un homme ou une femme, est construit sur deux étages, et divisé en quatre compartiments par étage. Il sert à la conservation des céréales (mil, sorgho, fonio). Il sert aussi de coffre fort et renferme alors des objets précieux.
  • le gôh Anan qui est le plus grand et fait d'un seul bloc, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il renferme les récoltes des champs collectifs (Anan signifiant village). Il est descellé uniquement lors de sécheresses, ou pour la cérémonie du Dama.
  • le gôh Pôron, un grenier castré, est sous la responsabilité du chef de lignage. Il présente un petit muret central.

Musique

La musique dogon est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. La jeune chanteuse malienne Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale au Mali et à l'étranger[11].

Danses

Très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l'organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s'exécute sur des échasses appelées "touterelles".

La table du renard


Table du renard (près de Sangha)
La "Table" sert d'instrument de divination. La personne qui a des problèmes, va trouver le "devin" pour qu'il lui prédise l'avenir ou lui donne quelques conseils. A l'écart du village en fin d'après-midi, le devin, suite aux explications du client, trace un grand rectangle divisé en plusieurs cases, dont chacune reçoit différents signes et petits bâtons plantés dans le sol. Ensuite le devin demande au client de lancer sur cette "table" une poignée de cacahuettes, puis tous deux quittent les lieux jusqu'au lendemain matin. Pendant la nuit un renard (ou Chacal), vient manger les cacahuettes en piétinant la "table". Le matin, le devin revient avec son client, et interprète les traces laissées par le renard, et en fonction de celles-ci et des bâtons renversés lui prédit l'avenir.

Mode de vie


Séchage des boulettes d'oignon sur la falaise de Bandiagara
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs, de petit mil, de sorgho et de riz, ainsi que d'oignons et de quelques autres légumes peu exigeants en eau. Le mil, qu'ils entreposent dans des greniers, est la base de leur alimentation, mais la culture de l'oignon (qui représente près d'un tiers des surfaces cultivables de la falaise) est essentielle à leur économie, puisqu'ils sont exportés dans les villes des alentours et servent de monnaie d'échange avec les autres ethnies (par exemple pour l'achat de poissons aux Bozos). Ils élèvent aussi du petit bétail, surtout des moutons et des poulets. Les bovins et les ovins sont confiés aux Peuls vivant plus bas, en plaine. Les Dogons pratiquent aussi l'apiculture.

Grenier à grain
Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente[12] a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au VIe siècle, production devenue quasi industrielle du XIVe siècle au XIXe siècle à l'époque Dogon. Il apparaît que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres[12]. Cette production, déjà avérée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon, ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.
Le tissage du coton est l’affaire des hommes. Les tisserands installent leur métier à tisser sur la voie publique.
Dans les villages, le marché a lieu tous les 5 jours, ce qui correspond à la semaine dogon.
La lutte traditionnelle est très pratiquée par les garçons et les jeunes hommes. Des tournois réguliers sont organisés entre quartiers et entre villages.

Le tourisme

Le pays dogon est devenu la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : l'exceptionnalité du site naturel et de sa richesse culturelle
S’il constitue une source importante de revenus pour les villageois, et bénéficie dans l'ensemble grandement au peuple dogon, il ne va pas sans poser problèmes. Des enfants deviennent des mendiants, certains jeunes quittent l’école pour devenir guides sans aucune formation.

Vue générale panoramique

Références

  1. (en) McGinley Mark, « Cliffs of Bandiagara (Land of the Dogons), Mali. », dans Encyclopedia of Earth, Cutler J. Cleveland, Washington, D.C.: Environmental Information Coalition, National Council for Science and the Environment, 16 avril 2009 [ texte intégral [archive] (page consultée le 5 décembre 2009) ]
    United Nations Environment Programme-World Conservation Monitoring Centre (Content Partner)
  2. Bandiagara au Patrimoine mondial de l'UNESCO [archive]
  3. Véronique Petit, « Société d'origine et logiques migratoires. Les Dogon de Sangha », dans Population, Institut national d'études démographiques, vol. 52, no 3, 1997, p. 515-543 (ISSN 0032-4663 [archive]) [ texte intégral [archive], lien DOI [archive] (pages consultées le 6 décembre 2009) ]
  4. Marcel Griaule, Dieu d'eau : entretiens avec Ogotemmêli, Le Livre de poche, Paris, 1987 (éditions antérieures), 255 p. (ISBN 2253039918)
  5. Marcel Griaule, Le Renard Pâle, Tome 1, Fasc. 1 , Le mythe cosmogonique. La création du monde, Institut d'Ethnologie, Université de Paris, 1965, 538 p.
  6. Robert KG Temple, The Sirius Mystery, Sidgwick and Jackson, Londres, 1976, 290 p. (ISBN 0283981369)
  7. a et bL'Astronomie dogon, les étoiles du sacrifice [archive] [pdf] dans Ciel et Espace de mai 1996 par Serge Jodra.
  8. Archives d'Hubble : existence de Sirius C non confirmée à ce jour [archive]
  9. Walter E. A. van Beek et Jan Jansen : La mission Griaule à Kangaba (Mali) [archive] dans Les Cahiers d'études africaines n'158 - 2000
  10. Caroline Grimberghs, « Le pays Dogon, à voir avant de mourir ! [archive] », La Libre Belgique, 3 janvier 2010. Consulté le 21 janvier 2010
  11. Biographie de Déné Issébéré [archive], Site de Déné Issébéré. Consulté le 5 janvier 2009
  12. a et bLe pays dogon a produit pendant des siècles de grandes quantités de fer, Le Monde du 28/12/06 [archive]

Articles connexes