samedi 2 décembre 2006

MARGARITA - CUMANA - MEDREGAL

 
Margarita, Cumana, Medregal
Nous quittons Margarita 
Nous allons vers Cumana, petite ville située à l’entrée du golfe de Cariaco. La navigation se fait au moteur, sans vent. Nous sommes accompagnés de nombreux dauphins. Leur présence est toujours un cadeau magique.
Il n’y a personne au mouillage devant Cumana. L’endroit n’est pas sûr paraît-il. Nous entrons donc dans la petite marina. Les lieux ne sont pas très agréables, les pontons sont sales et le centre commercial juste à côté est particulièrement bruyant la nuit.
Nous ne restons qu’un jour, le temps de faire le plein d’eau, d’arroser le pont et de trouver des anti- inflammatoires dans une pharmacie car je fais otite sur otite depuis 2 semaines. C’est assez douloureux.
Nous poursuivons notre recherche de mouillage confortable à l’intérieur du golfe de Cariaco, vers Medregal . Le golfe est profond d’environ 35 miles sur 10 de large. Il est ceinturé de collines désertiques du côté de la péninsule d’Araya. Du côté continent, les collines sont plus vertes et se prolongent par de hautes montagnes. Le début des Andes n’est pas si loin, au-delà de Merida, et l’on y atteint vite les 4 000 m d’altitude.
Dans le golfe, on voit encore des dizaines, si pas des centaines de dauphins. Mais ceux-là ne s’approchent pas du bateau. On avance sous voiles, avec un bon petit vent d’est. Nous arrivons au mouillage devant Medregal vers 17H30 sous un petit grain rafraîchissant.
« Medregal Village » est un petit hôtel- restaurant, tenu par un compatriote, Jean-Marc. Le cadre est extra et Jean-Marc est très accueillant vis-à-vis des voiliers. Il met toute son infrastructure à leur disposition : douches et piscine sont gratuites et nous avons accès à internet, téléphone, laverie, restaurant, bar. Hormis quelques bateaux, les clients sont rares.
Il y a ici en préparation un chantier qui permettra bientôt de sortir les bateaux de l’eau pour les caréner ou les hiverner. Ce sera alors moins tranquille.
Medregal est pour moi l’endroit idéal où rester seule quelques temps. C’est super calme (voire un peu perdu), confortable, sécurisant et accueillant. Dommage, il n’y a pas de corps-mort disponible et nous devons
 rester à l’ancre, en espérant qu’il n’y aura pas de coup de vent qui me fera déraper.
Avant de s’installer, nous partons  mouiller tout au bout du golfe. De là, on peut remonter en annexe une petite rivière dans la mangrove et découvrir une faune avicole assez variée. Il y a comme toujours des pélicans et des frégates, mais aussi des hérons, des aigrettes, des perroquets colorés, des ibis blancs et de superbes ibis rouges. On les dirait vêtus de satin rouge à reflets orangés. On remonte un bout de la rivière en fin de journée et on regagne le bateau au coucher de soleil. Le lendemain on remet ça, en partant à l’aube.
La lune est ronde à nouveau et les couleurs pastel du ciel sont magnifiques au-dessus de la légère brume qui recouvre le plan d’eau. Nous devons lutter contre le courant fort à l’aller et on se laisse glisser au retour, en redressant avec les rames dans les méandres de la mangrove. On ne rencontre aucun caïman, ni aucune mygale. En ce qui me concerne, ce n’est pas plus mal, surtout pour les mygales… Par contre, des crabes, des huîtres, des coquillages et des poissons- chats à foison.
Nous sommes de retour à Medregal et Christian m’installe un ancrage en béton ; deux ancres empennelées (reliées directement l’une à l’autre par quelques mètres de chaîne. Ce système diminue considérablement le risque de dérapage) et on lâche dans les 6 m de hauteur d’eau nos 55 m de chaîne. Avec ça, le vent d’ouest pourra souffler s’il veut.

  un peu de temps à terre, à profiter de la piscine et de la vie sociale que procure Medregal.
L’ambiance entre les bateaux de passage est très conviviale. 
 
Puis nous quittons Medregal, non sans une certaine tristesse. Mais j’ai des fourmis dans les jambes. J’ai hâte de découvrir de nouvelles facettes du Venezuela.
Nous nous arrêtons à Laguna Grande, toujours dans le golfe de Cariaco. C’est une immense baie de 2 miles de long. Le site est d’une beauté à couper le souffle. Nature rude, sèche et intacte. On se croirait sur un lac, entourés de collines nues sans fin, dans les dégradés de rouges et oranges allant jusqu’au gris-blanc.
C’est un paysage désertique et somptueux. Le bord des collines qui dévalent dans l’eau est entouré de palétuviers dont le vert tendre contraste avec les tons ocrés de la terre. Pas une âme qui vive par ici. Quelques rares voiliers viennent parfois jeter leur ancre pour une courte période de calme et de silence. Les pélicans et les frégates habitent les lieux. Les crotales aussi paraît-il mais ils se font discrets. Nous admirons les oiseaux tôt le matin. Les frégates mâles ont leur jabot rouge gonflé. Je pense que ce doit être la saison des amours.
Nous restons 6 jours dans ce paradis sauvage et nous avons la joie d’y revoir nos amis belges de « Neblon » et suisses de « New Life »
. Ils font route vers Medregal.
Le  nous allons jusqu’à Cumana pour un réapprovisionnement en eau et en vivres. Nous manquons de tout. Cette fois nous avons épuisé beaucoup de nos réserves. C’est l’occasion aussi d’une connexion internet. Et pour une fois, vous avez de nos nouvelles en temps réel.

Nous poursuivons notre route plus à l’ouest. Nous nous arrêterons à Mochima et à Puerto la Cruz avant de regagner le large et les îles. Tortuga d’abord, puis Los Roques, Los Aves

jeudi 30 novembre 2006

A CURAçAO

 
 
 
 




 Capitale Willemstad .
 
 
 
 
 
 
Petite pot à l’Iguana Café juste devant le pont pivotant et retour par le même bus jusqu’à notre mouillage.









































 
 
Un petit tour à Sint Michiel où se retrouvent les flamands roses de l’île, une petite bouffe à Westpunt avec une vue imprenable sur l’immense baie et c’est déjà la corvée du super marché!!!
Nous rentrerons avec une voiture gonflée à bloc de victuailles et presque plus la place pour nous asseoir!!

BONAIRE

 


Nous partons donc  en direction de Bonaire,
à environ 40 miles nautiques des Aves. Nous allons plein ouest, vent arrière. On doit tirer quelques bords car il nous est impossible de suivre le bon cap. Le vent est faible et notre Genois tient difficilement. On le tangonne (c'est-à-dire qu’on fixe à l’extrémité de la voile une bôme pour la maintenir en place) et ça va un peu mieux. Nous avançons lentement mais confortablement. Nous prenons rapidement conscience qu’il sera impossible d’arriver à Bonaire de jour. Peu importe, l’entrée est franche. Heureusement car la nuit est bien noire et les phares sur l’île ne fonctionnent pas. Face à Kralendyck, la capitale, il faut s’amarrer à un corps mort. On ne plaisante pas ici avec la protection de l’environnement.



La richesse principale de l’île sont ses fonds marins. Pas question d’endommager le corail avec des ancres. Nous ne pouvons qu’approuver.
Bonaire est l’une des îles A, B, C dans les Antilles néerlandaises. On sort nos quelques mots de Néerlandais. Mais ici, 90% de la population parle le papamiento, mélange d’espagnol de néerlandais, de portugais, d’anglais et de français.
Bonaire, c’est le retour à la civilisation bien organisée, avec des supermarchés super achalandés, de belles voitures, de belles maisons, et une vie chère, très chère ! Nous profitons de la voiture louée par un bateau ami pour visiter l’île, sa très belle réserve naturelle et ses salines.
On y voit aussi des lézards et des iguanes par dizaines, des flamands roses, des ânes sauvages (qui étaient venus prendre le relais des travailleurs dans les salines après l’abolition de l’esclavage), des haies de cactus, de superbes spots de plongée. L’île se donne le nom de « Diver’s Paradise ».














Bonaire offre aussi d’intéressants sites géologiques. L’île s’est surélevée au fil des millénaires, par poussées sismiques, et on voit sur les différentes couches géologiques l’érosion causée par la mer et de nombreux fossiles. Sur les côtes, la terre rocheuse est elle aussi érodée et de grandes crevasses offrent le passage à des eaux tumultueuses qui viennent se fracasser avec grand bruit.












Ici, comme dans la mère patrie hollandaise, les routes sont plates et j’en profite pour sortir mon petit vélo pliant. Les voitures sont éduquées, elles ont l’habitude de partager le bitume avec les deux roues. Je sillonne donc l’île en pédalant. Quel plaisir (enfin, moins quand c’est contre le vent, fort puisqu’il ne rencontre quasi pas d’obstacles) !
On fait la lessive, on se réapprovisionne en produits frais, on refait le plein d’eau, puis on songe à repartir.

La prochaine escale sera Curaçao.