samedi 30 janvier 2021

 

Six ressortissants français condamnés à 1000 dollars d'amende pour être entrés illégalement en Dominique

Par  30/01/2021 - 13:39

Six hommes de nationalité française ont été condamnés à une amende de 1000 dollars chacun pour être entrés illégalement en Dominique. Ils ont ensuite été escortés hors des eaux territoriales.

    Six ressortissants français condamnés à 1000 dollars d'amende pour être entrés illégalement en Dominique

En ces temps de pandémie, la Dominique ne rigole pas avec l'intégrité de ses frontières. Six français en ont fait les frais.

Ils ont été arrêtés mercredi dans la localité de Batalie. Les policiers les ont appréhendés car ils n'avaient pas accosté dans un port où les entrées sur le territoire sont autorisées.

Selon un inspecteur cité par le site Dominica News Online, les 6 Français sont arrivés à la Dominique par bateau, ont ancré à Batalie et sont ensuite descendus à terre pour dîner dans un restaurant.

Les clandestins ont indiqué qu'ils voyageaient en bateau de la Guadeloupe vers la Martinique et qu'ils avaient décidé de passer la nuit en Dominique sur le navire.

1000 dollars d'amende

Les six hommes ont été pris en charge par les autorités sanitaires dominiquaises. Ils ont ensuite été conduits au tribunal de Saint-Joseph où ils ont plaidé coupable d'être entrés illégalement sur le territoire. Chacun d'eux a été condamné à payer une amende de 1000 dollars américains.

Les ressortissants français ont été accompagnés jusqu'à leur bateau puis escortés en dehors des eaux territoriales.

Le patron et un employé du restaurant où ils se sont rendus ont quant à eux été conduits dans un centre gouvernemental de quarantaine.

Un protocole strict

Si l'entrée sur le territoire dominiquais n'est pas interdite, elle soumise à un protocole strict, notamment pour les voyageurs en provenance de Martinique et de Guadeloupe qui sont considérés comme des zones à haut risque.

Les personnes qui veulent se rendre en Dominique depuis nos territoires doivent se soumettre à un test PCR 72 heures maximum avant leur date d'arrivée. Un nouveau test antigénique est prévu à l'arrivée et une quarantaine de 5 à 7 jours est imposée aux voyageurs présentant un résultat négatif.

À noter que la quarantaine est payante pour les personnes ne possédant pas la nationalité dominiquaise

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VIRTUAL REGATTA RORC 2021

BIEN ARRIVÉE À GRENADE






vendredi 29 janvier 2021

VIRTUAL REGATTA

 MINDELO À PUNTA DEL ESTE avec TARA





RORC 






         VENDÉE GLOBE 




JEU


Voici la correction du jeu des skippers pour celles et ceux qui n'ont pas eu le temps ou la patience de tout chercher

Rappel du jeu des skippers

33 concurrents sont là dans ce texte. Il faut les trouver, par la prononciation, cachés au milieu des mots, sans tenir compte de la ponctuation. Il y a aussi le directeur de course, quelque part… 34 noms en tout ! Bon courage. 
Exemple : Il avait des bijoux, mais avait perdu la plupart des joyaux au jeu       Le nom à trouver est donc Michel DESJOYEAUX. Bon courage !! 

Nous voici à la vacation…
- Bonjour, alors comment ça va aujourd’hui ?
- Oui, oui, ça va, J’ai plein de choses à vous raconter. D’abord, dans le coin, la mer est vraiment polluée. Des bateaux ont dû dégazer. Tout à l’heure, je suis passée au milieu d’une épaisse nappe d’hydrocarbures. thons, dauphins et même des poissons volants vont s’y empoisonner, c’est sûr.  C’est un scandale, un outrage à la planète ! Hier, j’ai eu la peur de ma vie. Il y a eu un choc violent. J’ai juste eu le temps de voir dans le sillage une grande planche de bois si érodée par la mer qu’elle devait traîner par là depuis des années ! 
- La mer rongée par les détritus…. Il faudrait agir au plus haut niveau pour que ça change, mais tout le monde s’en fout… Jean le disait aussi,  la mer devient une poubelle.
- Depuis le temps qu’il navigue ! Si c’est lui qui le dit, raison de plus de le croire !
- Tu as eu d’autres problèmes ?
- Oui ! il y a deux jours, c’était vraiment la journée catastrophe ! D’un coup le vent est monté à plus de 25 nœuds avec une sacrée mer, complètement inattendue ! Mon gennaker était toujours en l’air. J’ai eu du mal à le rentrer. Trop fatiguée sans doute. Je me demande si mon gabarit est encore adapté à ces bateaux. Au winch, j’en avais plein les bras, mais des hauts et des bas, c’est un peu comme ça, la vie sur cette course ! Puis j’ai vu qu’il y avait un souci en haut du mât avec le rail de grand’voile, une partie était dévissée. Il faut que je monte au mât, mais il y a encore trop de mer. Je vais me servir du treuil manuel, un truc utilisé en escalade et en spéléo. Je pense qu’avec des écrous rajoutés, je pourrais régler le problème. Je vais perdre du terrain, c’est sûr. Rien que de penser à monter là-haut, j’en ai mal aux tripes. On court pour la victoire, n’est ce pas ? Alors on ne se pose pas de questions et on y va. J’ai bien ralenti et tout ce gain perdu, j’ai peur de ne jamais le rattraper. Je crois aussi que le haut de  la voile a un accroc, la galère ! Il va falloir que je couse un patch pour la renforcer. Je le collerai d’abord pour qu’il tienne en place. Pour ça, j’ai une colle spéciale Uhu, celle-là, elle est super efficace ! Je règle le problème demain, dernier carat. Est-ce que je vais réussir ? J’espère !  Je vous enverrai un mail pour crier victoire !  Ah ! et puis j’oubliais la fuite sur la pompe. Un clapet a lâché ! Pourtant un clapet doté d’une sécurité, ça ne devrait jamais tomber en panne !  
- Tu gardes le moral ?
- Bof… J’en ai un peu marre Tous ces soucis accumulés ça me pèse. Si j’avais un peu plus de ressort, elle serait déjà réparée cette satanée pompe ! Ce matin je me disais encore : jusqu’à présent tu as eu de la chance mais maintenant elle baisse ta veine !
- Tu peux nous faire une carte postale du temps ?
- Aujourd’hui, ça va mieux avec ce vent d’est remotivant. Mais avec ce qui m’est arrivée il y a 2 jours, je me méfie. Heureusement dès que le vent monte, avec l’alarme qui aussitôt me sonne, j’ai toujours pris des ris assez tôt. Il fait froid. On sent que l’Antarctique n’est pas très loin. 
- Tu arrives à dormir ?
- Oui mais par petites tranches. Je ne sais pas trop comment me coucher avec cette douleur intercostale que je traine depuis l’Océan Indien. Et puis, ces bateaux sont vraiment trop bruyants, impossible de bien récupérer. C’est quand même une vie drôlement spartiate ! À propos, j’ai retrouvé aussi des insectes à bord. Ce sont des abeilles ou des guêpes, je ne sais pas. Elles ont dû être transportées là par des courants aériens. Je les chasse, j’ai trop peur de me faire piquer !
- Tu as eu des appels d’amis ?
- Oui, tout à l’heure un appel de Sébastien.
- Sébastien Josse ? Que t’as t-il dit ?
- Il m’a félicitée pour ma course et m’a dit qu’il fallait que je laisse qu’aux fiévreux, qu’aux stressés et qu’aux excités du routage les options les plus extrêmes.
- Et tes adversaires ?
- Comme tu peux le voir, il y a 2 options, Nord ou ZEA. Le camarade de jeu d’hier, je croyais qu’il faisait les mêmes choix que moi, mais apparemment il a choisi le Nord. Quant à Isabelle, elle est à mes trousses. Elle navigue super bien.. La distance qui reste à franchir est chiffrable et rapide si mon option météo est conforme à ce qui est prévu. J’ai croisé aussi un catamaran vraiment pourri. Je me demande ce qu’il foutait là. Le mec quand il m’a vu, il a sauté à l’arrière de son cata nase, y ôta le pavillon de son pays, un chilien, je crois. Je n’ai pas compris. Il avait l’air manifestement perdu au milieu de nulle part. Je l’ai appelé par VHF, il m’a répondu des trucs bizarres. Voilà les dernières nouvelles d’ici.
- Merci et bonne nav !

Voici la correction ! 

Nous voici à la vacation…
- Bonjour, alors comment ça va aujourd’hui ?
- Oui, oui, ça va, J’ai plein de choses à vous raconter. D’abord, dans le coin, la mer est vraiment polluée. Des bateaux ont dû dégazer. Tout à l’heure, je suis passé au milieu d’une épaisse nappe d’hydrocarbures. Thons (Burton), dauphins et même des poissons volants vont s’y empoisonner, c’est sûr. C’est un scandale, un (Dalin) outrage à la planète ! Hier, j’ai eu la peur de ma vie. Il y a eu un choc violent. J’ai juste eu le temps de voir dans le sillage une grande planche de bois si érodée (Boissières) par la mer qu’elle devait traîner par là depuis des années ! 
- La mer rongée (Merron) par les détritus…. Il faudrait agir au (Giraud) plus haut niveau pour que ça change, mas tout le monde s’en fout… Jean le dis aussi,  la mer devient une poubelle.
- Depuis le temps qu’il navigue ! Si c’est lui qui le dit, raison (Le Diraison) de plus de le croire !
- Tu as eu d’autres problèmes ?
- Oui ! il y a deux jours, c’était vraiment la journée catastrophe ! D’un coup le vent est monté à plus de 25 nœuds avec une sacré mer (Crémer), complètement inattendue ! Mon gennaker était toujours en l’air. J’ai eu du mal à le rentrer. Trop fatigué sans doute. Je me demande si mon gabarit est (Barrier) encore adapté à ces bateaux. Au winch, j’en avais plein les bras, mais des hauts (Amédéo) et des bas, c’est un peu comme ça, la vie sur cette course ! Puis j’ai vu qu’il y avait un souci en haut du mat avec le rail de grand’voile, une partie était dévissée (Davies). Il faut que je monte au mât, mais il y a encore trop de mer. Je vais me servir du treuil (Dutreux) manuel, un truc utilisé en escalade et en spéléo. Je pense qu’avec des écrous rajoutés, (Roura) je pourrais régler le problème. Je vais perdre du terrain, c’est sûr. Rien que de penser à monter là-haut, j’en ai mal aux tripes. On (Tripon) court pour la victoire, n’est ce pas ? Alors on ne se pose pas de questions et on y va. J’ai bien ralenti et tout ce gain (Seguin) perdu, j’ai peur de ne jamais le rattraper. Je crois aussi que le haut de la voile a un accroc, la galère ! Il va falloir que je couse un (Cousin) patch pour la renforcer. Je le collerais d’abord pour qu’il tienne en place. Pour ça, j’ai une colle spéciale Uhu, celle-là (Huusela), elle est super efficace ! Je règle le problème demain, dernier ckarat. Est (Caraes)-ce que je vais réussir ? J’espère !  Je vous enverrai un mail pour crier victoire !  Ah ! et puis j’oubliais la fuite sur la pompe. Un clapet a lâché ! Pourtant un clapet doté (Pedote) d’une sécurité, ça ne devrait jamais tomber en panne !  
- Tu garde le moral ?
- Bof… J’en ai un peu marre (Hare).Tous ces soucis accumulés ça me pèse. Si j’avais un peu plus de ressort, elle (Sorel) serait déjà réparée cette satanée pompe ! Ce matin je me disais encore : jusqu’à présent tu as eu de la chance mais maintenant elle baisse ta veine (Bestaven)!
- Tu peux nous faire une carte postale du temps ?
- Aujourd’hui, ça va mieux avec ce vent d’est remotivant (Destremau). Mais avec ce qui m’est arrivé il y a 2 jours, je me méfie. Heureusement dès que le vent monte, avec l’alarme qui aussitôt me sonne (Thomson), j’ai toujours pris des ris assez tôt. Il fait froid. On sent que l’Antarctique n’est pas très loin. 
- Tu arrives à dormir ?
- Oui mais par petites tranches. Je ne sais pas trop comment me coucher avec cette douleur intercostale (Costa) que je traine depuis l’Océan Indien. Et puis, ces bateaux sont vraiment trop bruyants (Ruyant), impossible de bien récupérer. C’est quand même une vie drôlement spartiate ! A propos, j’ai retrouvé aussi des insectes à bord. Ce sont des abeilles ou (Beyou) des guêpes, je ne sais pas. Elles ont dû être transportées là par des courants aériens. Je les chasse, j’ai trop peur de me faire piquer !
- Tu as eu des appels d’amis ?
- Oui, tout à l’heure un appel de Sébastien.
- Sébastien Josse ? Que (Joschke) t’as t-il dit ?
- Il m’a félicité pour ma course et m’a dit qu’il fallait que je laisse qu’aux fiévreux (Escoffier), qu’aux stressés et qu’aux excités du routage les options les plus extrêmes.
- Et tes adversaires ?
- Comme tu peux le voir, il y a 2 options, Nord ou ZEA. Le camarade (Le Cam) de jeu d’hier, je croyais qu’il faisait les mêmes choix que moi, mais apparemment il a choisi le Nord. Quant à Isabelle, elle est à mes trousses. Elle (Troussel) navigue super bien.. La distance qui reste à franchir est chiffrable (Shiraishi) et rapide si mon (Simon) option météo est conforme à ce qui est prévu. J’ai croisé aussi un catamaran vraiment pourri. Je me demande ce qu’il foutait là. Le mec quand il m’a vu, il a sauté à l’arrière de son cata nase, y ôta (Attanasio) le pavillon de son pays, un chilien, je crois. Je n’ai pas compris. Il avait l’air manifestement (Hermann) perdu au milieu de nulle part. Je l’ai appelé par VHF, il m’a répondu des trucs bizarres. Voilà les dernières nouvelles d’ici.
- Merci et bonne nav !


jeudi 28 janvier 2021

MOTIF IMPÉRIEUX OBLIGE...

 ⚠ ✈️ Les déplacements de personnes de la France hexagonale vers la Martinique seront interdits à partir du mardi 2 février 2021 sauf pour motif impérieux d'ordre personnel ou familial, motif de santé relevant de l'urgence ou motif professionnel ne pouvant être différé.


Le ministre des Outremer annonce le retour des motifs impérieux pour se rendre aux Antilles

Par  28/01/2021 - 10:30

Face à la progression de l'épidémie de coronavirus dans l'hexagone, et pour éviter au maximum l'introduction des variants de la Covid-19 dans nos territoires, le ministre des Outremer annonce le retour des motifs impérieux pour se rendre en Martinique et en Guadeloupe à partir du mardi 2 février prochain.


Le ministre des Outremer annonce le retour des motifs impérieux pour se rendre aux Antilles

Le gouvernement renforce les mesures sanitaires pour tenter de freiner la propagation du coronavirus. Alors que le Président de la République doit s'exprimer dans les prochains jours sur un éventuel 3ème confinement, le ministre des Outremer vient d'annoncer ce jeudi matin (28 janvier) de nouvelles restrictions pour les voyageurs entre Paris et Fort-de-France / Pointe-à-Pitre. 

Les motifs impérieux ne seront pas applicables au départ des Antilles vers l'hexagone, ni pour les vols entre nos deux îles. La septaine d'isolement est maintenue à l'arrivée en Martinique ou en Guadeloupe. Le gouvernement cherche à travers ces mesures sanitaires à éviter l'arrivée trop nombreuse de touristes durant les vacances de février. 

Par ailleurs, Sébastien Lecornu annonce de nouvelles mesures de soutien économique pour les entreprises qui seront impactées par ces mesures.

 

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Covid-19 : le ministre des Outre-mer annonce la mise en place de motifs impérieux pour se rendre aux Antilles

coronavirus
Nouvelles mesures COVID
©pixabay Martiniquela1ere

Face à la forte menace épidémique des variants de la Covid-19 annoncée par le ministre de la santé, le ministre des Outre-mer a décidé aujourd'hui (jeudi 28 janvier 2021) la mise en place de motifs impérieux pour se rendre en Martinique et en Guadeloupe à partir du 2 février 2021.

À ce jour, les variants #Covid19 ne circulent pas dans les Antilles : nous devons tout faire pour les protéger de ce nouveau risque ! Nous allons accompagner les secteurs économiques impactés par ces mesures indispensables pour protéger la santé de nos concitoyens et préserver une vie économique à l'intérieur de ces territoires.

Sébastien Lecornu. Ministre des Outre-mer.

 

 

Nouvelle attestation pour les déplacements en Martinique

lundi 25 janvier 2021

QUAND LA RÉALITÉ PEUT DEPASSER LA FICTION...


Apocalypse now : le cinéma et les séries, nouveaux prophètes de notre monde dystopique

L’affiche de Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière et grand carton du premier confinement.

L’affiche de Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière et grand carton du premier confinement.

Prod DB © Warner Bros.

LE CINÉMA DU XXIe SIÈCLE, VINGT ANS DÉJÀ 

Pour célébrer ensemble le septième art en attendant de retrouver le chemin des salles, travelling arrière en une série d’articles sur les vingt premières années de cinéma de ce siècle. Aujourd’hui, flash-back sur vingt ans de fictions d’anticipation pas toujours si SF. Rues vides, dirigeants qui paniquent, planète au bord de l’effondrement : films et séries ont tout prévu…

Contagion sous toutes ses formes, pandémie dans les rues envahies de passants masqués, virus du mensonge dans nos vies connectées et de la rage antidémocratique : notre actualité ressemble chaque jour un peu plus à un cauchemar d’anticipation. Depuis le début de ce XXIe siècle fébrile, les futurs sombres de la dystopie — ou anti-utopie, parfaite dérive vers le mal — ont envahi les films mais aussi les séries, qui dialoguent désormais avec le grand écran dans nos imaginaires… Qui s’attendait à ce que certaines de leurs prédictions s’installent à ce point dans nos vies ? Notre présent est-il devenu de la science-fiction ?

Urgence sanitaire et écologique

En mars 2020, le monde entier se claquemurait pour échapper au virus. Premier confinement, et deuxième vie pour un film soudain propulsé en tête des téléchargements : Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière. Ou comment confronter son propre quotidien à une catastrophe sanitaire filmée… en 2011. Fascination en miroir et incrédulité de vivre le même chaos en direct : hôpitaux débordés, course aux traitements, « clusters », désastres économiques… Si Contagion raconte avec réalisme une pandémie encore pire que celle qui nous frappe, il « anticipe » de manière saisissante ce que le Covid impose aujourd’hui à nos sociétés arrogantes et « vaccinées » par le progrès scientifique : la fin d’une illusion d’immortalité.

On n’est plus à l’abri de la réalité nulle part. L’actualité s’infiltre partout, même au cœur des cataclysmes de cinéma les plus improbables, y compris les apocalypses zombies, genre qui prolifère depuis le début de ce siècle inquiet, avec la ténacité d’un virus mutant. Derrière les hordes d’épouvantails en putréfaction, de la série The Walking Dead (depuis 2010) à World War Z (2013), de Marc Foster, ou encore Dernier Train pour Busan (2016), de Yeon Sang-ho, toutes ces fictions ont désormais quelque chose de vaguement familier : la peur de la contamination, les scènes de razzia au supermarché, le désarroi des autorités, la désagrégation du quotidien… Et même des rues vides où s’aventurent des animaux sauvages, comme dans Je suis une légende (Francis Lawrence, 2007)…

Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-ho. Notre monde n’est certes pas envahi par les zombies. Mais la peur de la contamination et le désarroi des autorités ne nous sont que trop familiers.

Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-ho. Notre monde n’est certes pas envahi par les zombies. Mais la peur de la contamination et le désarroi des autorités ne nous sont que trop familiers. 

Prod DB © Red Peter Films

Wall-E, film d’animation d’Andrew Stanton (2008).

Wall-E, film d’animation d’Andrew Stanton (2008).

Pixar Animation Studios - Walt Disney Pictures

Mackenzie Foy et Matthew McConaughey dans Interstellar, de Christopher Nolan (2014).

Mackenzie Foy et Matthew McConaughey dans Interstellar, de Christopher Nolan (2014).

©2013 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation. All Rights Reserved.

Après le Blade Runner de Ridley Scott, inspiré du roman de Philip K. Dick, le Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve.

Après le Blade Runner de Ridley Scott, inspiré du roman de Philip K. Dick, le Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve. 

© Sony/Warner Bros./16:14 Entertainment

Le mal commun qui ronge toutes ces œuvres du nouveau millénaire, c’est la peur de l’effondrement. Ce fantasme noir, au centre de nos consciences surchauffées par une planète en train de fondre. Le changement climatique et la pollution ont peu à peu obscurci notre vision de l’avenir. Depuis les années 2000, la science-fiction a souvent tiré la sonnette d’alarme, jusque dans l’animation pour enfants : dans Wall-E (Andrew Stanton, 2008), un petit robot solitaire habite une terre-poubelle, pendant que les humains paressent, suralimentés, réfugiés dans un satellite. Un peu comme la majorité des consommateurs d’aujourd’hui, indifférents aux déforestations massives, aux océans saturés de déchets plastiques ?

Le monde étouffe, à cause d’une crise alimentaire globale dans Interstellar (2014), de Christopher Nolan, d’un smog épais et crépusculaire dans Blade Runner 2049 (2017), de Denis Villeneuve. Pas si loin de cette « airpocalypse » qui touche de nombreuses mégapoles, notamment en Chine, où la pollution de l’air dépasse certains jours de trente à quarante fois le plafond recommandé par l’OMS… Mais avant de sombrer dans la psychose, comme le héros de Take Shelter (Jeff Nichols, 2012), torturé par la hantise d’une catastrophe naturelle imminente, il est bon de rappeler que l’humanité ne renonce jamais. En tout cas, pas au cinéma : le héros d’Interstellar va chercher le salut dans les étoiles, ceux de Mad Max Fury Road (George Miller, 2015) finissent par trouver de l’eau, et la vie repousse, presque partout, fragile et têtue.

► Retrouvez ici tous les articles de notre dossier qui célèbre les 20 premières années cinéma du XXIe siècle.

La démocratie en danger

« Salut Donald Trump. Arrêtez de me donner de la matière pour The Boys, je ne pourrai pas tout intégrer », tweetait, le 8 janvier, Eric Kripke, le showrunner de la série de superhéros trash où les « défenseurs » de la démocratie sont, en fait, un ramassis de psychotiques à la solde d’une multinationale de divertissement toute-puissante. Avec l’invasion du Capitole par une bande de confédérés d’extrême droite tendance Vikings à cornes, la dystopie politique n’est plus à nos portes : elle les a franchies, tranquillement, puisque ce temple de la démocratie américaine était peu gardé. Détail ironique car, en parallèle, violence et répression policières s’expriment en masse dans les rues des capitales mondiales.

En 2006, quand sortait Les Fils de l’homme, adaptation remarquable du roman de P.D. James par Alfonso Cuarón, cette société futuriste encadrée par des forces de l’ordre anti-émeutes paraissait exagérée. Or ses images de migrants parqués dans des cages anticipent, ni plus ni moins, la politique migratoire de certains pays — familles séparées de force aux États-Unis, jungle de Calais, barbelés aux frontières en Europe de l’Est ou démantèlement brutal de camps de fortune… L’Autre est bien devenu un alien dont il faut se protéger, comme dans District 9 ( 2009), de Neill Blomkamp, où des extraterrestres ayant atterri en Afrique du Sud sont confinés et « ghettoïsés ». Comment s’opposer à la répression ? Par la violence, à l’instar du révolutionnaire masqué de V pour Vendettascénarisé, il y a quatorze ans, par les sœurs Wachowski d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd. Un film que l’on peut revoir depuis quelques jours comme l’inverse des événements du Capitole : le peuple massé devant le Parlement britannique mais, cette fois, pour faire tomber une dictature…

Dans la série The Boys, les superhéros chargés de défendre la démocratie se révèlent d’horribles psychopathes. Comme un certain président sortant ?

Dans la série The Boys, les superhéros chargés de défendre la démocratie se révèlent d’horribles psychopathes. Comme un certain président sortant ?

Jan Thijs/Amazon Studios/Original Film/Point Grey Pictures/Sony Pictures Television

Les Fils de l’homme, d’Alfonso Cuarón (2006), d’après le roman de P.D. James (2006).

Les Fils de l’homme, d’Alfonso Cuarón (2006), d’après le roman de P.D. James (2006).

Universal Pictures

V pour Vendetta, de James McTeigue (2006), d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd.

V pour Vendetta, de James McTeigue (2006), d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd.

Warner Bros.

The Handmaid’s Tale, série américaine créée par Bruce Miller (2017), d’après le roman de Margaret Atwood.

The Handmaid’s Tale, série américaine créée par Bruce Miller (2017), d’après le roman de Margaret Atwood.

George Kraychyk/Hulu

« Sous son œil » : la salutation imposée dans le régime autoritaire de La Servante écarlate (The Handmaid’s Talepourrait servir de formule globale à nos vies sous surveillance. Dans cette série féministe adaptée de Margaret Atwood, où, comme dans Les Fils de l’homme, la stérilité des femmes est prétexte à l’oppression, l’Amérique a basculé dans une théocratie qui fait de la majorité des femmes des esclaves de la conception, constamment épiées. Ce n’est pas possible, se disait-on jusqu’à ce que Donald Trump nomme à la Cour suprême Amy Coney Barrett : à l’automne dernier, cette juge obsédée par les valeurs religieuses traditionalistes, et qui se fait appeler « Handmaid » dans son groupe de prière, a succédé à Ruth Bader Ginsburg, une icône féministe.

Minority Report (2002), de Steven Spielberg, nous avait pourtant prévenus de la techno-surveillance, il y a presque vingt ans, avec ses petites araignées espionnes, qui se faufilent sous la porte, ou encore cet objet intelligent, bien avant le petit galet répondant à « OK Google » : le paquet de céréales qui épie son consommateur. Souriez, vous êtes fiché ! C’était irréel, à l’époque, quand Tom Cruise était identifié par reconnaissance rétinienne à l’entrée d’un magasin de prêt-à-porter. Aujourd’hui, les passeports biométriques sont devenus obligatoires et, à cause de la pandémie, des portillons de lieux publics prennent votre température. C’est tout juste s’ils ne vous appellent pas par votre prénom. Depuis, l’œil de la caméra s’est ouvert partout, y compris dans notre salon : nous voilà surveillés à l’intérieur par la descendance de Big Brother. Dans la récente série Years and Years, une intelligence artificielle fait littéralement partie de la famille, au cœur d’ une Grande-Bretagne « dirigée » par une populiste (Emma Thompson), croisement à peine anticipé de Marine Le Pen, Donald Trump et Boris Johnson.

Oppression 2.0

Certains, bien sûr, confrontés à toutes les évolutions, sont « plus égaux que d’autres ». La confiscation des riches-ses par une minorité est l’un des thèmes majeurs du -cinéma du xxie siècle. Par exemple, le train de Snowpiercer (Bong Joon-ho, 2013), dernier refuge de l’humanité, se divise en « classes », à la fois ferroviaires et sociales. Quel rapport avec le monde contemporain ? Nous ne vivons pas confinés dans un TGV. Et pourtant… Même la série dystopique brésilienne 3 % (2016-2020) — qui évoque un monde où seule une infime partie des citoyens est, après un test, autorisée à -rejoindre l’élite — ne fait pas le poids, face aux chiffres du déséquilibre mondial : 1% de la population possède plus que les 99 % restants. Dans la science-fiction comme dans notre monde contemporain, tout s’achète, y compris la survie et les prouesses de la médecine.

Souvent venus des États-Unis, où l’accès aux soins est majoritairement privé, et dépend donc de la « santé » financière du cotisant, les films d’anticipation passent cette fracture socio-économique aux rayons X. Voir Repo Men (Miguel Sapochnik, 2010), où ceux qui ont besoin d’une greffe achètent l’organe salvateur à crédit. Gare à eux s’ils ne peuvent plus payer… Est-ce si différent du documentaire Sicko (2007), dans lequel Michael Moore interrogeait (entre autres) la victime d’un accident ? Deux doigts broyés, mais juste assez d’argent pour en recoudre un seul. Perdre son intégrité physique, ou perdre sa maison comme lors de la crise des subprimes, en 2008 : une même « mort à crédit ».

Tilda Swinton dans Snowpiercer, de Bong Joon-ho (2013).

Tilda Swinton dans Snowpiercer, de Bong Joon-ho (2013).

© SnowPiercer - Moho Films - Opus Pictures

Jude Law dans Repo Men, de Miguel Sapochnik (2010).

Jude Law dans Repo Men, de Miguel Sapochnik (2010).

Universal - Relativity Media - Stuber Pictures

Barbára Colen et Sonia Braga dans Bacurau, de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (2019).

Barbára Colen et Sonia Braga dans Bacurau, de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (2019).

CINEMASCîPIO

La victime du CAC 40 est une proie, au sens propre. Bacurau (2019), des Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, western métaphorique sur les rapports Nord-Sud, met en scène un village sud-américain transformé en terrain de chasse à l’homme pour riches touristes occidentaux. Ont-ils commandé leur sinistre safari sur Internet ? Les nouveaux vecteurs de la violence sociale sont aussi humains que technologiques puisque, de l’œuf ou de la poule, on ne sait plus très bien… En 2016, dans l’épisode final de la saison 3 de la série prophétique Black Mirror, de petits robots-abeilles -détournés de leur mission écologique tuent des individus harcelés et condamnés à mort par les réseaux sociaux : un « vrai bad buzz ». Haine décomplexée, fake news et crédulité, la fiction explore ces réalités, devenues notre quotidien régi par ce monstre aux millions de tentacules qui se cache sous diverses identités — arobases et autres hashtags —, avec la participation active de certains « grands » de ce monde.

« Je n’avais pas prévu qu’Idiocracy deviendrait un documentaire », assurait, l’année dernière, Etan Cohen, coscénariste de la pochade futuriste réalisée en 2006 par Mike Judge, où un président à l’ego surdimensionné s’adresse aux Américains en des termes dignes d’un mauvais tweet, et pense que des boissons énergisantes peuvent aider à faire pousser des récoltes… Comme cet autre président, bien réel, qui s’interrogeait très sérieusement sur des injections d’eau de Javel pour combattre le Covid-19. Dans Idiocracy, la vulgarité des émissions télévisées est (définitivement) devenue la clé du succès et le QI de l’humanité projetée dans le XXVIe siècle approche zéro. De fait, de nombreuses publications scientifiques nous alertent : nous assisterions au déclin des capacités intellectuelles humaines.

Emma Watson dans The Circle, de James Ponsoldt (2017).

Emma Watson dans The Circle, de James Ponsoldt (2017).

© Universum Film

Dylan O’Brien et Ki Hong Lee dans Le Labyrinthe, de Wes Ball (2014).

Dylan O’Brien et Ki Hong Lee dans Le Labyrinthe, de Wes Ball (2014).

20th Century Fox - Gotham Group

Jennifer Lawrence et Liam Hemsworth dans The Hunger Games, de Gary Ross (2012), d’après le roman de Suzanne Collins.

Jennifer Lawrence et Liam Hemsworth dans The Hunger Games, de Gary Ross (2012), d’après le roman de Suzanne Collins.

Lionsgate - Larger Than Life Productions

Ultra connectée, la jeunesse, elle, n’en est pas pour autant moins lucide et rebelle. Emma Watson, l’héroïne de The Circle (James Ponsoldt, 2017), travaille pour une version à peine fictive et insidieusement totalitaire de Google ou Facebook. D’abord fascinée et soumise, elle finit par s’y opposer et par établir les bases d’un nouveau « Cercle » démocratique. Les blockbusters, ouvertement destinés au public adolescent — ces citoyens de demain qui manifestent, entre autres, pour le climat —, montrent des opprimés entre 15 et 25 ans, qui se muent en résistants. Dans Le Labyrinthe, de jeunes « rats de laboratoire » s’échappent pour comprendre, d’abord, et se battre, ensuite, contre leur avenir apocalyptique programmé. Et, succès mondial entre tous, la trilogie Hunger Games présente une jeune héroïne qui choisit la solidarité contre la violence-spectacle. Quel est le signe de ralliement de cette insurgée qui fait trembler une dictature ? Un chant d’oiseau. En anglais, un « tweet ».

LE CINÉMA DU XXIe SIÈCLE, LE SOMMAIRE  ♦ Lundi 25 janvier : 2000-2020 : les 20 meilleurs films selon “Télérama” et Apocalypse now : le cinéma et les séries, nouveaux prophètes de notre monde dystopique ♦ Mardi 26 janvier : De “Farenheit 9/11” à “Utoya, 22 juillet”, le terrorisme frappe à l’écran comme à la ville et 2000-2020 : les 20 scènes les plus marquantes selon “Télérama” ♦ Mercredi 27 janvier : D’“In the Cut” à “Portrait de la jeune fille en feu”, le féminisme au premier plan et 2000-2020 : les 20 cinéastes qui ont marqué le XXIe siècle (pour l’instant) ♦ Jeudi 28 janvier : De “Boys Don’t Cry” à “Petite fille”, le cinéma a changé de genre et 2000-2020 : les 20 actrices et acteurs qui ont marqué le XXIe siècle (pour l’instant) ♦ Vendredi 29 janvier : De “Funny Games” à “Parasite”, comment la famille s’est décomposée et Les 20 cinéastes émergents au XXIe selon la communauté ♦ Samedi 30 janvier :  De “Matrix” à “Ready Player One”, le cinéma ne cesse d’augmenter la réalité