mardi 26 septembre 2006

BONAIRE & ABC




 
Nous partons pour Bonaire. Au Sud de notre route, sur le continent sud-américain, les orages offrent un spectacle pyrotechnique. Les éclairs se relayent sans interruption, c'est la ZIC : la zone intertropicale de convergence. Depuis ces dernières semaines le Venezuela et la Colombie voient défiler leur cortège d'orages au rythme ou ce serpent météorologique avance le long des côtes. Aujourd'hui, la bête est facétieuse, elle vient nous titiller. Nous sommes seuls dans l'étendue gris-anthracite. L'orage passe enfin, mais il nous laisse du vent de sud-ouest, bizarre... La mer et le courant viennent d'Est, le vent vient du sud-ouest ce qui nous donne l'occasion de surfer sur les vagues au près serré. Une sensation délirante! L'arrière d'Eolis se soulève et fait de la luge sur des vagues molles.

Dans la large baie de Kralendijk, la "capitale" de Bonaire, deux cargos déversent leurs produits sur les quais. Plus loin, une cinquantaine de bouées, réservées aux bateaux de passage, sont alignées en deux rangs parallèles devant une berge. Lorsque nous arrivons, il ne reste que 3 bouées, toutes sont disposées à une trentaine de mètres d'une route relativement fréquentée par des camions et des voitures. Ce sont les premiers objets bruyants et polluants que nous voyons depuis quatre mois. Les bateaux sont garés en rang d'oignons devant la route comme des voitures. La nuit, une boîte à musique envahit l'espace sonore du mouillage, les sirènes des voitures se déclenchent sporadiquement, les voitures qui passent sur la route semblent rouler sur notre étrave...
 








 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais à voir la nonchalance des habitants, je m'offusque sans doute un peu vite (????) Car, au milieu du brouhaha et de cette agitation permanente, un objet non identifié flotte voire même navigue!!! Il entraîne une joyeuse bande hilare de danseurs, qui se trémoussent au milieu de l'eau sur des "booggy wooggy".

Mélange de genres et d'insouciance...

Ainsi, confinés dans Spanish Water nous nous résignons, le temps d'une escale que nous qualifions d'alimentaire! Curaçao est le dernier point de ralliement des Européens en mal des produits de leur patrie d'origine. En effet, ici, nous retrouvons toutes les denrées que nous avions oubliées et dont nous nous passions fort bien! 

 
Mais aujourd'hui tout se consomme avec modération, alors sortons du supermarché et de Spanish Water pour aller à la rencontre des habitants. Comment se nomment-ils au fait? Curaçaiens, Curaçoens, Curaciens???
"N'en jetez plus, ils se nomment tout bonnement "les Enfants de Curaçao".
Très jolie expression, représentative de l'âme qui règne au sein des nombreuses communautés qui s'éparpillent sur l'île.
Le cosmopolitisme est le ciment d'une population de plus de 173 000 habitants qui regroupe près de 50 nationalités différentes. Européens, peuples d'Amérique du Sud, d'Asie, d'Europe de l'Est se mélangent autour d'une langue bien particulière qu'est le papiamento : un mélange de néerlandais, d'espagnol, d'anglais et de créole. La sonorité de cette langue est cristalline. Les mots rebondissent comme l'eau qui cascade au fil d'une fontaine rafraîchissante. "Bon Bini", "bon dia", "tanki", "por fabor", "Aïo", "mira" alschublief... (Bienvenue, bonjour, merci, s'il vous plaît, au revoir, regarde, s'il vous plaît) voilà quelques mots faciles à apprendre et qu'ils aiment entendre. Ne vous inquiétez pas, ils vous laisseront poursuivre dans une langue avec laquelle vous serez plus à l'aise. Mais ce clin d'oeil couleur local permet de faire un bout de chemin vers eux. Le plus souvent, ils vous ouvriront la porte en grand! Fait remarquable, ils parlent tous au moins trois langues. Outre le papiamento, les Enfants de Curaçao parlent le néerlandais, l'espagnol et l'anglais. Nous avons trouvé quelques personnes qui nous ont souhaité la bienvenue en français. Vous l'aurez compris, ces polyglottes avertis sont charmants. Si l'escale n'est pas géographiquement intéressante, elle l'est à coup sûr sur le plan humain.

Pendant notre séjour, nous nous rendons souvent à Willemstad qui est la ville principale. Il y règne une ambiance bon enfant, une gentillesse spontanée, une simplicité agréable. La ville vit au rythme de son chenal qui la coupe en deux. Un pont en bois flottant et amovible permet aux piétons de se rendre d'une rive à l'autre.
Ce trafic piétonnier est interrompu à la demande des navires quelque soit leur tonnage : de la plus petite annexe au plus gros des cargos. Le pont se rabat sur la rive d'otrabanda, et laisse passer les bateaux de tout tonnage. Quel spectacle étonnant que de siroter une boisson sur l'une des terrasses de café du bord de chenal tout en regardant un cargo passer à quelques mètres de nous! Lorsque le pont est ouvert, les Enfants de Curaçao, troquent la marche à pied contre une traversée mouvementée du canal. Des navettes assurent gratuitement le lien entre les deux rives.

Willemstad est une ville colorée. Personne ne ménage son coup de pinceau, elle semble peinte de frais en permanence. La ville, bien qu'appuyée sur des usines de raffinage, garde un charme particulier. Les façades de couleur se reflètent dans le chenal. Parfois, vous apercevrez une ombre d'aileron... Oui! Nous avons été stupéfaits de voir des dauphins déambuler au milieu de la ville. A la surface, les couleurs se mélangent au petit bonheur. Même sous la pluie les rues de la ville préservent leur luminosité.

Quel style architectural? Tout le monde le qualifierait de colonial. Mot fourre-tout utilisé partout dans la Caraïbe. Cependant, je n'ai vu nulle part ailleurs qu'aux ABC (Aruba, Bonaire, Curaçao) ce type d'architecture. Imaginez plutôt Willemstad comme une petite Amsterdam Créole, troquez les briques rouges de la cousine européenne contre des façades lisses et peintes en couleurs vives, ajoutez-y un air baroque et vous aurez un tableau assez ressemblant de Willemstad. Pour compléter la ressemblance, le Fort Amsterdam défend la ville contre les assauts de la mer.

Cependant, l'âme caraïbe reprend rapidement ses droits. Au sein d'un agencement de rues pavées et de maisons bien alignées, la mafia du fruit sévit! Dans un joyeux désordre rangé, les lanchas venues du Venezuela s'amarrent aux quais de Willemstad. Deux ou trois grandes familles détiennent le marché du fruit. Le patriarche garde en ses mains des liasses impressionnantes de guilders, la monnaie locale. Nous nous rendons souvent au marché flottant, l'ambiance y est agréable. Les étals de fruits et légumes sont si bien agencés qu'ils attisent l'appétit! Les prix sont raisonnables, les produits sont en général de bonne qualité. Les marchands, sont sympathiques et ils ont l'esprit commercial.

Un des moments forts de notre séjour est la visite du "Seaquarium". Idée saugrenue que d'aller voir les animaux en captivité alors que nous avons eu la possibilité de nager avec les dauphins en liberté?
Pas si sûr!
 

C'est vrai, je préfère voir tout ce petit monde en liberté.
 
Nous sortons de Spanish Water, et nous rebroussons chemin, puisque nous nous dirigeons droit dans l'Est vers l'île de Klein Curaçao.

Klein Curaçao signifie "Petit Coeur", comme Pierre nous l'a si gentiment signalé lors d'une vacation radio avec Montréal. L'île est minuscule et située dans le sud-est de Curaçao. Paysage simple qui se résume à une côte au vent tapissée d'épaves et à une côte sous le vent qui abrite une superbe plage de sable blanc agrémentée de petites churuatas qui offrent des ombrages ventilés aux touristes qui viennent ici à la journée. Au centre de l'île un phare trône. Il attire les quelques curieux qui viennent jusqu'ici. Il faut dire qu'il est de construction originale. Une haute tour blanche est enchâssée au creux de deux bâtiments de briques rouges aux toits pointus. Les murs sont encore en bon état, mais à l'intérieur les planchers vacillent. Peu importe, mon capitaine aime atteindre des sphères toujours plus hautes. Il grimpe le petit escalier en colimaçon, je le suis. Mais les escaliers s'arrêtent aux trois quarts de la bâtisse... Pour atteindre le sommet, il faut agripper un bout, glisser son pied dans la boucle d'un noeud de chaise et se hisser à l'étage supérieur tout en se dandidant au-dessus du vide qu'offre les 4 étages du dessous! Très peu pour moi, merci! Mon capitaine beaucoup plus courageux atteint l'antre lumineux du phare... C'est beaucoup dire, il ne fonctionne plus depuis 5 ans! De là-haut : vue imprenable sur l'horizon.

Après tant d'efforts sous le soleil de plomb, nous revenons au bateau. L'originalité de Klein Curaçao réside dans ses fonds sous-marins. Une bande d'eau peu profonde longe la plage sous le vent de l'île. Sur une largeur de 60 mètres, les fonds de sable sont de 3 à 4 mètres, puis sans crier gare, la profondeur tombe d'un coup à plus de 30 mètres. Il suffit de mettre la tête sous l'eau à l'arrière du bateau, pour être conquis. L'eau est translucide, voir la déclivité s'enfoncer dans la noirceur bleutée donne presque le vertige. Envoûtés par ce grand trou noir, nous comprenons l'image de fin, du film "le grand bleu"!

A l'orée du tombant, nous sommes au coeur d'un réel aquarium. Toutes les tailles et toutes les variétés de poissons sont là. Le corail est vivant à cet endroit. C'est prodigieusement beau.

Nous pensions passer ce moment d'apnée à regarder oisivement les petits poissons, quand une tortue passe devant notre masque. Dom et moi, on n'y croit pas! Elle bat des nageoires tranquillement, à quelques dizaines de centimètres de nous, comme si elle voulait chatouiller nos tubas. Jusqu'à présent nos rencontres de tortues marines ont été fugaces. Dès qu'elles nous repèrent, elles fuient et en quelques battements de nageoires elles sont hors de portée du regard. Mais là, notre tortue caret nage le plus sereinement du monde. Nous décidons de la suivre, elle nous entraîne dans les eaux peu profondes. Elle nage lentement. Elle se pose de temps à autre sur le sable, elle farfouille le sable, elle se promène sur son "plat de salade", je dirais presque distraitement. Si insouciante qu'à un moment donné, je suis obligée de reculer, miss tortue a décidé de remonter à la surface pour prendre une goulée d'air frais à la surface. Et, je suis tout bonnement sur son passage. Je la vois, si je tends mon bras, je la touche. Dom s'amuse avec elle, une copine ou une cousine de notre tortue vient nous voir elle aussi. On plonge avec elles, à un moment l'une d'elle est si proche qu'on peut la prendre par la taille... (Heu, pardon, par le plastron!) Elle se débat à peine, on la lâche, car nous ne voudrions pas la traumatiser. On passe sous elle, et voici notre tortue qui nage sur le dos elle aussi. Est-ce du mimétisme? Je pense plutôt que miss tortue a du goût, elle veut plonger son regard dans mes beaux yeux

 



La photo du mois



"Touche pas à ma tortue!"

Fiche pratique de Curaçao
(infos recueillies en  2006)

Distance :
33 milles des Ave de Sotavento, 35 milles du continent vénézuélien, 43 milles d'Aruba, 23 milles de Bonaire, 400 milles de Cartagène, 13 milles entre Curaçao et Klein Curaçao
Météo :
- L'hiver les alizés sont souvent costauds dans la région. Ceux-ci ne facilitent pas les navigations de retour vers l'Est. La mer est réputée courte et cassante au-delà de 20 noeuds de vent.
- L'été, les phénomènes cycloniques qui passent très au sud dans la mer des Caraïbes peuvent affecter le bien-être des navigateurs qui séjournent dans l'archipel. Il faut garder un oeil sur les cartes météo ou écouter le Réseau du Capitaine sur la BLU à 7 H 45 heure de Montréal vous obtiendrez une météo tropicale sur le 14 118KHZ.
Drapeau :
Le fond bleu symbolise le ciel et la mer. La bande jaune représente le soleil. Les deux étoiles représentent Curaçao et Klein Curaçao, leurs cinq branches faisant référence aux cinq continents dont sont originaires les habitants de Curaçao.
Dépendance :
Territoire autonome du Royaume des Pays-Bas le 1er juillet 2007 (suite à la dissolution de l’ancien État autonome de la fédération des Antilles néerlandaises dont elle faisait partie). Le changement complet de statut sera achevé le 15 décembre 2008 après le transfert des compétences de l’État fédéral autonome vers celui de Curaçao).
Superficie : 450 kilomètres carrés
Chef-lieu : Willemstad
Population :
173 400 habitants (densité de population 385hab./km²)
La population rassemble une grande diversité ethnique et culturelle : Indiens d'Amérique, Africains,Asiatiques, Néerlandais, Espagnols, Portugais, etc. Néanmoins, l''héritage néerlandais est très présent dans le système judiciaire, l'éducation, l'alimentation. La majorité de la population est d'origine africaine. La communauté juive est également très présente.
Langues :
Il est facile de se faire comprendre à Curaçao: tout le monde est polyglotte.Le Papiamento est parlé par plus de 100 000 personnes sur l'île.C'est un mélange d'espagnol, de néerlandais, de portugais, de français, d'anglais, de langues africaines et de langue arawak. Bien que la langue officielle de l'île soit toujours le néerlandais, les habitants se battent pour que le papiamento devienne la langue qui sera enseignée à l'école.Tout le monde parle donc les deux langues, et souvent l'espagnol et l'anglais sont également pratiqués.
Monnaie : Le guilder.
Un euro pour 2,4 guilders
Un dollar pour 1,75 guilder
Les ABC ne sont pas passées à l'euro. Le florin des Antilles néerlandaises est la monnaie locale (nafle). Le dollar est accepté partout, mais le change est moins bon en magasins qu'à la banque.
Formalités :
- Les formalités sont gratuites.
-Elles se font à Willemstad dans trois bureaux différents. Les "customs" sont au bord du canal côté Punda (côté où vous arrivez en bus depuis Spanish Water; immeuble qui forme le coin entre le marché flottant et le bord du canal). L'immigration se situe de l'autre côté du canal (côté otrabanda).Depuis les Customs traversez le pont en bois "de la Reine Emma" ou prenez la navette si le pont est ouvert. Dirigez-vous vers les raffineries, en longeant le quai d'otrabanda. L'immigration est sous le grand pont routier. Après l'immigration, il faut se présenter à la capitainerie. C'est immeuble est situé à côté de l'immigration. Au premier étage, vous signalerez à quel endroit se situe votre bateau. Si vous désirez changer d'ancrage (par exemple pour Klein Curaçao ou pour le nord de l'île), il vous faudra revenir à la capitainerie et signaler ce changement. (voir la carte des zones de mouillage de Spanish Water)
- Pour la sortie, vous ferez le même parcours à l'envers.
- Il faut savoir que les contrôles de douanes sont relativement fréquents. Un hélicoptère survole tous les jours les zones de mouillages. Des patrouilles inspectent très régulièrement les mouillages. Il vaut donc mieux se conformer à la loi.
Sécurité :
Le niveau de sécurité sur Curaçao, est bon. La population possède un niveau de vie élevé par rapport aux pays environnants. Le niveau de délinquance est relativement bas.
Approvisionnement :
- Depuis le mouillage de Spanish Water :
- Bus du supermarché Centrum : 9 h devant le bar Sarifundy's
- Bus du supermarché Vreugdenhill : 10 h devant le bar Sarifundy's
- Vous disposez d'une heure sur place.
- Vous trouverez de tout d'un point de vue alimentaire : conserves, condiments, pain, frais (légumes, fruits, fromages, viandes, beurres, yaourt....), vins, alcool. Produits d'entretien. Linge de maison, et même des décorations de Noël si vous passez en cette saison.
- Shipshandler Budget à 2 minutes à pied de Vreugdenhill. Vous n'y trouverez certainement pas ce que vous cherchez, ils sont très mal achalandés, mais ils peuvent commander ce que vous voulez auprès du Budget de Saint Martin. C'est livré par DHL, en trois jours les pièces arrivent sur l'île, ce sont les formalités de douanes qui sont plus longues. Armez-vous de patience.
- À willemstad, vous trouverez des pharmacies, des petits supermarchés, des parfumeries, et nombre de magasins de souvenirs, de vêtements et chaussures. Mais également d'électronique ou de matériel photos.
Prix :
À vue de nez, un caddy standard vous reviendrait aux 2/3 du prix de ce qu'il vous coûterait en Europe. C'est donc plus cher qu'au Venezuela, mais bien moins cher qu'en France ou que dans les Antilles françaises.
Facilités :
Mis à part les navettes de bus instaurées par les deux centres commerciaux, il n'y a pas de grandes facilités mises à disposition des marins.
- Pas de loueur de voitures. Il y a un système de location de voitures de particuliers. La disponibilité est aléatoire. Prix 35 dollars par jour.
Les loueurs réputés se trouvent loin de l'ancrage, Budget est à plus d'une heure de marche au nord de Spanish Water.
- Transports en commun : quelle que soit la distance parcourue un trajet en bus coûte 1,35 guilder. Un bus part toutes les heures de Caracas bai, l'un des premiers le matin est à 8 H 50, il vous conduira à Willemstad sur Punda. De punda vous prendrez d'autres bus pour vous rendre dans les autres parties de l'île. Armez-vous de patience, le plus court chemin n'est pas la règle, que du contraire!!!
- Une machine à laver (eau froide) est à disposition pour 10 guilders la machine. Lorsque le mouillage est bondé, il faut s'y rendre avant l'heure de démarrage pour ne pas avoir à attendre son tour... Machine disponible de 11 h à 17 h.
- Eau : un robinet est a disposition aux pieds du bar de 11 h à 17 h
- Gasoil : une station essence avec appontement se trouve dans l'entrée de Spanish Water.
- Gaz : possibilité de remplir les bouteilles avec du propane.
- WIFI : gratuit au Sarifundy's, en emmenant votre ordinateur au bar. Payant chez SOL, 10 dollars la semaine. Débit laborieux, coupures nombreuses. Service peu satisfaisant et à améliorer!
- Pas de café internet à haut débit à proximité.
Médical :
Un centre hospitalier de très bonne réputation. Les médecins et spécialistes hollandais viennent souvent finir leur carrière à Curaçao.
Retour sur Europe :
Possibilité de rentrer via Amsterdam sur la France. Via KLM
Indicatif téléphonique : 599-9
Fuseau horaire : UTC -4
Courrier :
Le système de poste fonctionne relativement bien. Rendez-vous à la poste centrale de Punda, elle est facile d'accès en une demi-heure de bus depuis Spanish Water. Tous nos courriers nous sont arrivés dans un délai relativement raisonnable. Cependant cela met un certain temps. Il faut savoir que tout transitera par la Hollande quelque soit la destination du courrier ou des colis. Par courrier normal, un colis venu du Québec a mis 2 semaines, dans le sens inverse un colis a mis 10 jours ouvrés. Des lettres parties de Curaçao pour la France ont mis plus de 3 semaines (mais c'était en temps de grèves sur la France)
Courrier rapide :
DHL fonctionne bien depuis la France ou depuis Saint Martin vers Curaçao. En trois jours les colis arrivent sur zone. Par contre une fois arrivés, il faut veiller au grain, et appeler très fréquemment DHL pour qu'ils activent les formalités de douanes.
N°tél. DHL : 7370122 poste 262 ( le numéro de tél seul vous aiguille sur un répondeur sans fin, donc les numéros de postes sont importants à garder en mémoire). Au poste 268 vous trouverez le responsable des passages en douanes : Erwin Vanboven
Autre compagnie TNT qui fonctionne bien aussi.
Adresse d'expédition :
Sarifundy's Marina
"nom de bateau" SAILYACHT IN TRANSIT
"votre nom"
Brakkeput Aribas 5
Curaçao
Attention il faut impérativement mentionner "SAILYACHT IN TRANSIT" sans cette indication vous seriez soumis aux droits de douane.
Pour le courrier normal, lettres et enveloppes sans frais, vous retrouverez votre courrier dans une boîte placée en permanence sur le bar du Sarifundy's. Cela paraît un peu léger au départ, mais en fait tout le monde respecte cette boîte et le courrier ne disparaît pas.
Pour les colis, malgré qu'il n'y ait pas de droits de douane, vous aurez à payer les droits de tampons, ceux-ci sont de l'ordre de 38 guilders. Lorsque le livreur vient au Sarifundy's, et si vous n'y êtes pas les serveuses remballeront le colis. Vous aurez une notice comme quoi le livreur est passé, et à partir de là il est important d'appeler rapidement le livreur, de lui fixer une heure de livraison le lendemain et de l'attendre. Personne au sarifundy's ne prendra d'argent pour payer à votre place.

LITTLE CURAçAO






LITTLE CURAçAO


Klein Curaçao signifie "Petit Coeur".
L'île est minuscule et située dans le sud-est de Curaçao. Paysage simple qui se résume à une côte au vent tapissée d'épaves et à une côte sous le vent qui abrite une superbe plage de sable blanc agrémentée de petites churuatas qui offrent des ombrages ventilés aux touristes qui viennent ici à la journée. Au centre de l'île un phare trône. Il attire les quelques curieux qui viennent jusqu'ici. Il faut dire qu'il est de construction originale.
Une haute tour blanche est enchâssée au creux de deux bâtiments de briques rouges aux toits pointus. Les murs sont encore en bon état, mais à l'intérieur les planchers vacillent. Peu importe, mon capitaine aime atteindre des sphères toujours plus hautes. Il grimpe le petit escalier en colimaçon, je le suis. Mais les escaliers s'arrêtent aux trois quarts de la bâtisse... Pour atteindre le sommet, il faut agripper un bout, glisser son pied dans la boucle d'un noeud de chaise et se hisser à l'étage supérieur tout en se dandidant au-dessus du vide qu'offre les 4 étages du dessous! Très peu pour moi, merci! Mon capitaine beaucoup plus courageux atteint l'antre lumineux du phare... C'est beaucoup dire, il ne fonctionne plus depuis 5 ans! De là-haut : vue imprenable sur l'horizon.


Après tant d'efforts sous le soleil de plomb, nous revenons au bateau. L'originalité de Klein Curaçao réside dans ses fonds sous-marins. Une bande d'eau peu profonde longe la plage sous le vent de l'île. Sur une largeur de 60 mètres, les fonds de sable sont de 3 à 4 mètres, puis sans crier gare, la profondeur tombe d'un coup à plus de 30 mètres. Il suffit de mettre la tête sous l'eau à l'arrière du bateau, pour être conquis. L'eau est translucide, voir la déclivité s'enfoncer dans la noirceur bleutée donne presque le vertige. Envoûtés par ce grand trou noir, nous comprenons l'image de fin, du film "le grand bleu"!


A l'orée du tombant, nous sommes au coeur d'un réel aquarium. Toutes les tailles et toutes les variétés de poissons sont là. Le corail est vivant à cet endroit. C'est prodigieusement beau.

Nous pensions passer ce moment d'apnée à regarder oisivement les petits poissons, quand une tortue passe devant notre masque. On n'y croit pas! Elle bat des nageoires tranquillement, à quelques dizaines de centimètres de nous, comme si elle voulait chatouiller nos tubas. Jusqu'à présent nos rencontres de tortues marines ont été fugaces. Dès qu'elles nous repèrent, elles fuient et en quelques battements de nageoires elles sont hors de portée du regard. Mais là, notre tortue caret nage le plus sereinement du monde. Nous décidons de la suivre, elle nous entraîne dans les eaux peu profondes. Elle nage lentement. Elle se pose de temps à autre sur le sable, elle farfouille le sable, elle se promène sur son "plat de salade", je dirais presque distraitement. Si insouciante qu'à un moment donné, je suis obligée de reculer, miss tortue a décidé de remonter à la surface pour prendre une goulée d'air frais. Et, je suis tout bonnement sur son passage. Je la vois, si je tends mon bras, je la touche. On s'amuse avec elle. Une copine ou une cousine de notre tortue vient nous voir elle aussi. On plonge avec elles, à un moment l'une d'elle est si proche que je peux la prendre par la taille... (Heu, pardon, par le plastron!) Elle se débat à peine, je la lâche, car nous ne voudrions pas la traumatiser. Je passe sous elle, et voici notre tortue qui nage sur le dos elle aussi. Est-ce du mimétisme? Je pense plutôt que miss tortue a du goût, elle veut plonger son regard dans mes beaux yeux !!!

 
Les tortues

 

Lors de nos escales à Little Curaçao, aux Testigos ou à la Blanquilla nous avons eu l’occasion de voir ces impressionnantes créatures, qui ont bien 1m50 d’envergure et peuvent vivre 150 ans, débarquer sur la plage pour y pondre, laissant une tranchée derrière elles pour creuser pour creuser au-dessus du niveau des marées un énorme cratère de deux à trois mètres de diamètre ! Leurs pattes postérieures continuent de gratter le sable afin d’approfondir le trou au fond duquel elles déposeront leurs œufs.

La cuvette mesure environ 0cm de large sur 60cm de profondeur. C’est énorme !quel travail ! La tortue semble très fatiguée après cela…

Si un biologiste se trouve là il li place une bague sous l’aisselle de la patte avant droite – ce que l’animal n’apprécie guère- pas plus que le flash de l’appareil photo  qui nous permettra de revoir ce reptile insolite qui nous vient du fond de la nuit et du fond des âges…car on dirait vraiment un animal préhistorique, comme les iguanes ou les agoutis…

On s’apitoie sur ses yeux larmoyants qui semblent être le reflet de tant d’efforts et de souffrances…

En fait on nous explique que ce n’est pas forcément cela,  que ces écoulements ont pour but, outre de nettoyer du sel et du sable, de recréer une vision avec un indice de réfraction semblable à celui que l’animal a sous l’eau ! Ce qui est beaucoup moins romantique…

Puis la tortue repart ensuite lourdement vers la mer…

Chaque matin des traces fraîches, ressemblant à celles d’une chenillette, mènent à une large dépression à l’intérieur de laquelle on devine plusieurs monticules. En fait on nous explique qu’il s’agit de leurres, qu’un seul de ces tas recouvre  des œufs !...

Les tortues de mer deviennent facilement centenaires et pondent tous les deux trois ans environ 800 œufs, et cela quatre à sept fois. Les femelles ont la faculté de conserver la semence du même plusieurs mois avant que la fécondation ne s’opère. Ce phénomène n’est pas expliqué, comme ne l’est pas non plus le sens de ‘orientation qui permet aux tortues de revenir pondre toujours au même endroit, qui, de surcroit, est aussi le lieu de leur propre naissance !...la période d’incubation est de six semaines, au terme desquelles les œufs éclatent en même temps et les bébés se dirigent tous d’instinct vers la mer.si les biologistes et scientifiques sont sur place ils se mobilisent alors pour écarter les frégate et les sternes qui se précipitent pour la curée ! mais dans l’océan, la prédation es telle que les chances d’atteindre l’âge adulte ne sont que de 3 à 12 / 000 !


vendredi 14 juillet 2006

LE MAITRE DE BALLANTRAE

C'est Antoine Decaunes qui en a parlé l'autre jour à la radio



Le Maître de Ballantrae
Couverture de la première édition







Auteur
Genre
Version originale
Titre original
The Master of Ballantrae: A Winter's Tale
Éditeur original
Cassel and Company
Langue originale
Pays d'origine
Lieu de parution original
Date de parution originale
Version française
Traducteur
Lieu de parution
Paris
Éditeur
La Sirène
Date de parution

Le Maître de Ballantrae (The Master of Ballantrae) est un roman d'aventures de l'écrivain écossais Robert Louis Stevenson.




L'auteur commence à l’écrire dans les Adirondacks, durant l’hiver 1887, alors qu’il vient de relire The Phantom Ship de Frederick Marryat[1], écrivain de la mer, des conflits familiaux et du statut social. Le récit paraît tout d'abord dans la revue américaine Scribner's Magazine, sous forme d'un feuilleton en douze épisodes, de novembre 1888 à octobre 1889. La publication de l'œuvre en volumes, sous le titre The Master of Ballantrae: A Winter's Tale (Le Maître de Ballantrae : un conte d'hiver), a lieu le 20 septembre 1889[2].

Synopsis

En Écosse, au XVIIIe siècle, au manoir des Durrisdeer, vivent les deux frères Durie : James, le Maître[3] de Ballantrae, l'aîné de la famille, est un libertin calculateur, ambitieux, amoral, mais charismatique et respecté ; Henry, le cadet, est quant à lui modéré, plus vertueux, mais injustement mal-aimé.
En 1745, le pays est plongé dans une guerre civile opposant les jacobites, partisans du prétendant Jacques François Stuart, à l’armée du roi en place, George II. Par opportunisme, James souhaite soutenir la cause des rebelles, malgré l'avis contraire de son père et de son frère. Ces derniers pensent qu'en tant qu'aîné, il devrait rester au manoir afin de montrer sa fidélité au roi George ; et que c'est plutôt à Henry de s'engager auprès des jacobites. James scelle son destin et celui des Durrisdeer en allant malgré tout combattre aux côtés du prince Charles. Le 16 avril 1746, la célèbre bataille de Culloden voit l’écrasement de la rébellion jacobite et James est présumé mort. Ayant en fait survécu, le Maître conçoit alors une haine féroce à l'encontre de Henry, auquel il reproche sa disgrâce et la spoliation de ses biens. Dès lors, et tout au long de son existence, James n'aura de cesse de persécuter son frère. Au début, Henry endurera toutes les humiliations. Puis il finira dévoré par cette même haine qui anime son frère. L'ultime confrontation se terminera tragiquement, au cœur de la forêt sauvage des Adirondacks.

Thèmes

  • Six ans après la publication de L'Île au trésor (Treasure Island, 1883) et trois ans après celle de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, 1886), Stevenson reprend ici tous les thèmes ayant contribué au succès de ces deux ouvrages.
  • Les prénoms des deux frères ennemis forment un hommage de la part de Stevenson à son grand ami, l'écrivain Henry James.

Publication

L'édition originale contenait ce que Stevenson qualifia lui-même de « bourde inconcevable », d'« exagération à faire frémir Hugo ». En effet, à l'issue du duel entre les deux frères (chapitre V), Mrs Henry enfonçait jusqu'à la garde l'épée de son mari dans le sol gelé. Dans une lettre adressée à Marcel Schwob, Stevenson demande au traducteur de corriger ce passage afin de le rendre plus plausible[4].

Accueil critique

Après L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde qui l’a consacré en 1886, Stevenson publie cinq livres d’un retentissement moindre, donnant à penser que son talent décline. Le Maître de Ballantrae est salué comme un brillant retour : on retrouve le suspense et l’exotisme de L’Île au trésor, la complexité psychologique de Dr Jekyll et Mr Hyde, et surtout un remarquable art de la construction du récit[5]. Peu connu du grand public, ce livre contiendrait, selon les critiques, les scènes les plus puissantes jamais écrites par Stevenson. Le Maître de Ballantrae est généralement considéré comme le chef-d’œuvre de son auteur — exception faite des derniers chapitres, que la critique anglaise a dénoncés pour faibles et invraisemblables[6]. The Times estime que peu de livres approchent à ce point de la perfection[5]. Henry James partage cet enthousiasme, affirmant dans une lettre à l’auteur que ce « pur joyau » lui aurait procuré « l’émoi le plus intense » de sa vie littéraire[7].




André Gide se plaint d’avoir du mal à en achever la lecture : « Curieux livre, où tout est excellent, mais hétérogène, au point qu’il semble la carte d’échantillons de tout ce où peut exceller Stevenson »[8].




Certains critiques dénoncent le côté sombre du livre, parfois à la limite du morbide. D’autres, au contraire, sont sensibles à la dimension nouvelle que confère au roman d’aventures l’apport du tragique[5].

Bertolt Brecht souligne l’extraordinaire originalité de la narration. Par exemple, le personnage central (le Maître de Ballantrae) nous est surtout connu par le témoignage d’une personne qui lui est profondément hostile (l’intendant MacKellar, narrateur principal). Autre originalité, on sait qu’un roman d’aventures vit exclusivement de la sympathie que le lecteur éprouve pour l’aventurier. Or, ici, la sympathie est très péniblement acquise[9].




Enfin, le cheminement du narrateur ne laisse pas les critiques indifférents. À la première page de son récit, l'intendant MacKellar affirme écrire dans le but de réhabiliter Henry, le plus jeune des frères, la victime. Et, en effet, dans la plus grande partie du livre, il prend résolument le parti de Henry : on le voit longtemps batailler, homme de raison, contre l’aveuglement passionnel du père et de l’épouse, subjugués par le criminel. Puis MacKellar se laisse prendre lui aussi, peu à peu, au charme pervers de l’aîné. Et les deux épitaphes qu’il dédie aux deux frères, à la dernière page, ne laissent aucun doute sur la transformation qui s’est opérée en lui[10]. Comme le dit Michel Le Bris, parlant de la théorie littéraire de Stevenson : « Il ne s'agit pas d'interpréter autrui, mais de manifester l'évidence de son étrangeté, étrangeté constitutive de votre propre mystère. Car vous écrivez toujours sur l'étranger qui est en vous... c'est peut-être même l'étranger qui est en vous qui écrit ! »[11].

Adaptations


Notes et références

  1. Jean Echenoz, « La nuit dans les Adirondacks », in Robert Louis Stevenson, Le Maître de Ballantrae, Gallimard, coll. « folio classique », 2000 (ISBN 2-07-040354-8), p. 325
  2. Date de l’édition Cassel and Company, Londres, Paris, New York, Melbourne. L’édition américaine de Charles Scribner’s Sons paraît le lendemain, 21 septembre. Sumner & Stillman [archive]. La date du 20 septembre 1889 est, dans le livre, celle de l’ouverture du paquet contenant le manuscrit de MacKellar, p. 29 de l’édition « folio classique ».
  3. Le terme « Maître » (« Master » en anglais) est le titre porté par le fils aîné dans certaines familles écossaises.
  4. Lettre à Marcel Schwob (Sydney, 19 janvier 1891, in The Letters of Robert Louis Stevenson, Volume 2, Chapter XI).
  5. a, b et c Alain Jumeau, « Notice », in Robert Louis Stevenson, op. cit., p. 342.
  6. Le Nouveau Dictionnaire des œuvres, vol. IV, Bompiani et Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1994 (ISBN 2221900960), p. 4329 . Jean Echenoz parle d’une « fin splendidement mal foutue [...] pleine de rustines et de chevilles narratives ». Jean Echenoz, id., p. 331.
  7. Cité par Jean Echenoz, id., p. 330.
  8. André Gide, Journal : 1889-1939, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1951, p. 393
  9. Bertolt Brecht, Berliner Börser-Courier, 19 mai 1925.
  10. Alain Jumeau, « Introduction », dans Robert Louis Stevenson, op. cit. p. 19 et 20.
  11. Recueilli par Thomas Régnier, « Stevenson et Le Bris », 6 août 2001, sur parutions.com [archive].
 

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