Aimée
Dubuc de Rivery est née en 1776 à Pointe Royale, au sud-ouest du Robert, en
Martinique.
Cette jeune cousine de Joséphine Rose Tascher de la Pagerie, la future
Impératrice Joséphine, femme de Napoléon Ier, fut envoyée en France pour y
parfaire son éducation.
Tandis qu'elle rejoignait sa famille, quelques années plus tard, le bateau
qui la transportait fut attaqué par des corsaires au large des îles
Majorque.
Selon la légende, la jeune fille fut emmenée à Alger comme esclave. Elle
fut ensuite offerte par le Bey d’Alger à son sultan Abdulhamit Ier
d’Istanbul.
Cette jeune créole de la Martinique aurait donné naissance au Sultan Mahmut
II, ce qui lui aurait valu le titre de sultane Validé et qui signifie
sultane-mère en turc.
La légende de la sultane française
Aimée Dubuc de Rivery est née en 1776 à Pointe Royale, au sud-ouest du
Robert, en Martinique.
Cette jeune cousine de Josèphe Rose Tascher de la Pagerie, la future
Impératrice Joséphine, femme de Napoléon Ier, fut envoyée en France pour y
parfaire son éducation.
Tandis qu'elle rejoignait sa famille, quelques années plus tard, le bateau
qui la transportait fut attaqué par des corsaires au large des îles
Majorque.
Selon la légende, la jeune fille fut emmenée à Alger comme esclave. Elle
fut ensuite offerte par le Bey d'Alger à son sultan Abdulhamit Ier d'Istamboul.
Cette jeune créole de la Martinique aurait donné naissance au Sultan Mahmut
II, ce qui lui aurait valu le titre de sultane Validé et qui signifie
sultane-mère en turc.
Lettre d'un témoin des funérailles de la sultane
Nous reproduisons ici, une lettre écrite par la Comtesse de la Ferté-Meun à
Constantinople, le 15 aout 1817
et qui fut éditée à Paris en 1820. Il s'agit d'un témoignage d'époque, mais
rien ne permet de dire qu'il s'agit de la réalité. L'histoire concerne une
fille créole âgée d'à peine quatorze ans, capturée et vendue au harem de
Topkapi pendant le règne du sultan Abdulhamit Ier (1774-1789). Son nom de
harem était Naksidil. Elle était la mère de sultan Mahmut II et est ainsi
devenue la validé de l'Empire ottoman.
"Constantinople, le 15 août
1817
La sultane Valide vient de mourir. J'ai vu qu'elle a été placée dans la
crypte ou mausolée qu'elle avait commencé à faire construire il y a
maintenant deux ans et que le Padishah s'est promis de terminer. J'ai vu le
cercueil partir du palais. Deux pages l'ont transporté dans un des caïques
couverts de Sultan qui ont traversé le Bosphore. Son palais était à côté de
celui du Grand-Seigneur, près de Bechick-Tash (Besiktas). De nombreuses
personnes de haut rang ont attendu sur l'autre rivage pour prendre la
charge du cercueil, ainsi que le veut la coutume. On lutte pour l'honneur
de porter, après sa mort, la personne qu'on a respectée dans la vie, ou la
toucher au moins, ce qui est facile, même pour les Turcs ordinaires. Mais
cette fois la sépulture était fermée et déposée au centre de la crypte qui
est un immense salon teint dans les tons arabesques verts. En général, les
tombeaux de sultans et sultanes sont des bâtiments où les vivants seraient
très bien logés. Son altesse a envoyé le châle pour couvrir le sarcophage.
On lui dit que la sultane décédée était française, d'origine américaine, et
qu'elle était née à Nantes ; on ajoute que quand elle avait à peine deux
ans, embarquée avec ses parents pour l'Amérique, ils furent capturés par
des corsaires et transportés à Alger où ses parents périrent. La petite
fille a été achetée par un négociant slave qui a calculé qu'une beauté d'un
âge si tendre le rembourserait un jour proportionnellement à l'éducation
qu'il lui fournirait. Il n'a pas été déçu dans ses espoirs, puisqu' à l'âge
de quatorze ans, d'une beauté resplendissante, elle fut vendue au Bey
d'Alger en échange de l'hommage dû au Grand-Seigneur.
Elle a été envoyée au sultan Abdulhamit, qui l'a trouvée avenante et l'a
élevée au rang de Kadin, c'est-à-dire d'épouse. Elle lui a donné Mahmut, le
sultan régnant. Mahmut a toujours eu le plus grand respect pour sa mère. On
lui dit qu'elle a surpassé dans la beauté, le charme et l'amabilité les
Circassiennes ou Géorgiennes, ce qui n'étonne pas puisqu'elle était
française. Le Grand-Seigneur a exaucé toutes les charités annuelles de
Valide. Par exemple, lors de la célébration du point médian du Ramadan, des
gâteaux appelés baklava sont distribués. C'est une pâte feuilletée, une
bagatelle très riche mais néanmoins tout à fait exquise. On ne peut croire
que cette philanthropie de la part de Valide est une question de 200.000
francs. Toutes les familles Janissaires, c'est-à-dire la ville entière de Constantinople, recevaient leur plat de Baklava.
La sultane est morte des suites d'une fièvre maligne. Son fils a refusé
d'appeler un docteur, ainsi que le veut la pratique dans ce pays: si les
patients succombent, on élimine l'homme qui a donné seulement le succin
inutile. Il ne me semble pas que cette tradition donne au docteur turc une
réussite plus grande ou une plus expertise que le nôtre. Nous avons fait ce
que nous pouvions pour distraire le Grand-Seigneur, qui, depuis cet
événement mortel, est plongé, dit-il, dans une douleur profonde. Les
promenades en solitaire sont ses occupations préférées pour dissiper son
chagrin.
Les Turcs ne portent jamais le deuil : la couleur noire a le même symbole
pour eux que le bleu ou le vert en Europe. En général, la peine ne laisse
pas des conséquences prolongées sur ces personnes qui aiment légèrement;
qui manifestent moins d'affliction et de regrets que nous. L'habitude de
recevoir tout comme une bénédiction du ciel rend leur souffrance presque
insensible.
La sultane Valide affichait ouvertement Ali Efendi comme son favori, en
second lieu seulement de son fils : le sultan continue à prodiguer sur lui
sa dévotion. "C'est dans la mémoire de ma mère " dit-il
"qu'il mérite ma bienveillance." Certainement il y a une âme
française dans une telle qualité émouvante. "
La prophétie
extrait de La Grande Sultane par Barbara Chase-Riboud
"Elle s'appelait Euphémia David, expliqua Naksh-i-dil à l'Eunuque noir
et à la Kiaya étonnés. C'était l'Obeah la plus connue de la Martinique.
C'est elle qui m'a prédit mon destin. Elle détenait le secret de la vie, de
la médecine, des poisons, des remèdes contre le mauvais œil. Elle savait
lire le futur, le passé et le présent. Tous la craignaient, les Noirs comme
les Blancs. Tuer un homme blanc était aussi facile pour elle que de briser
un fétu de paille... avec sa magie noire..." (...)
Il était midi, ce jour de décembre 1776. La forteresse de pierre juchée sur
un promontoire regardait la mer enfermée entre deux digues escarpées, ce
qui la faisait ressembler davantage à un repère de pirates qu'à une demeure
coloniale. Sur l'île de la Martinique, le luxe était rudimentaire, rare et
importé. (...) Cette fête était donnée à l'occasion du baptême du
nouveau-né d'une Grande Blanche. Tout le monde s'était assemblé autour du
négrier français, le capitaine Marcel Dumas, qui venait d'arriver de Nantes
avec sept cent trente nègres de premier choix. (...)
A la tombée de la nuit, alors que le bal battait son plein, je me suis
éclipsée avec deux autres filles et mon esclave Angélique. En suivant la
plage, nous sommes allées jusqu'à la hutte d'une célèbre Obeah, Euphémia
David. De nous trois, une seule, Joséphine, croyait en la magie noire. Nous
avions si peur que nous tenions d'une main notre chapeau de paille et de
l'autre, la jupe blanche de celle qui nous précédait. L'Ikbal sourit. Cela
lui faisait plaisir de raconter tout cela à Hitabetullah. Toutes ensemble
nous formions un animal à six pattes, qui caracolait sur le chemin. La
fille en tête tenait un bouquet de lis qui faisait penser à la crinière
empanachée d'un poney au trot. Nous devions l'offrir à la sorcière.
Euphémia David était la fille mulâtre de John David, un aventurier
irlandais. Elle appartenait à la grande et toute-puissante Mme
Marie-Euphémia Désirée Tacher de la Pagerie Renaudin, et elle vivait à la
plantation Le Robert, car en Martinique, toutes les plantations dignes de
ce nom possédaient une Obeah. Africains, Créoles et mulâtres la révéraient,
la consultaient et la craignaient. Nous sommes arrivées au moment où
Euphémia s'y attendait le moins. C'était jour de repos à la plantation, et
les esclaves s'étaient réunis. Nous avions très peur de rencontrer la
Quimboiseuse, la magicienne, l'Obeah. C'était un personnage si redouté que
lorsqu'un jeune esclave méritait quelques coups de fouet, on le menaçait de
l'envoyer à Euphémia. Nous l'avons trouvée dans sa hutte, entourée d'une
foule sombre et silencieuse. Un murmure surpris nous a accueillies quand
nous avons poussé le rideau de palmes tressées. Puis ça a été le silence
total. Nous avons regardé ce cercle de visages noirs, imaginant qu'une
tempête allait surgir de la tête de la sorcière, ou que des centaines de
serpents siffleraient à ses pieds, mais tout à fait prosaïquement, l'Obeah
nous a dit : "Vous voyez, mes enfants, je n'exhale ni vapeurs
étranges, ni fumées, ni flammes, ni volutes sulfureuses. Non, jolies Créoles,
ne regrettez pas de m'avoir fait l'honneur de me rendre visite."
Puis l'Obeah s'est tournée vers l'est et a fait le signe de la croix. Ce
n'était pas la croix des chrétiens, mais une croix aux bras égaux qui
montraient les quatre points cardinaux. Et elle a dit en levant les bras :
"Protégez- moi du mal venant de l'est." Elle s'est ensuite
tournée vers le nord, le sud et l'ouest en disant : "Protégez- moi du
mal venant du nord. Protégez- moi du mal venant de l'ouest. Protégez- moi
du mal venant du sud." Après, elle a tracé un cercle dans le sens des
aiguilles d'une montre, de l'est au sud et de l'ouest à l'est en suivant la
course du soleil. Le cercle n'était pas uniquement destiné à tenir les
forces du mal en échec mais à concentrer celles de la nature. A l'intérieur
de ce cercle, elle a placé un petit brasier et après l'avoir allumé, elle y
a fait brûler des herbes. Les vapeurs attiraient les esprits, et ceux-ci
pouvaient prendre forme à l'aide de la fumée. Elle a jeté tour à tour de la
coriandre, de la cigüe, du persil, du pavot noir, du fenouil, du bois de
santal, de la jusquiame, de la férule, de la civette, du musc, de la
myrrhe, de la mandragore, de l'opium, du soufre et la cervelle réduite en
poudre d'un chat noir. Elle nous a regardées à travers la fumée puis elle
s'est adressée à la plus âgée d'entre nous, à Mlle du B, qui avait vingt et
un ans :
"Vous êtes douées d'une certaine maturité, et du talent de votre mère
pour l'administration, ce qui est tout à fait indispensable pour diriger
une maison. Vous épouserez votre cousin, un Grand Blanc de la Guadeloupe et
mettrez au monde un seul enfant, une fille. Vous passerez une grande partie
de votre vie au-delà de l'océan. Votre rôle sur cette planète sera
éphémère, mais la fortune matérielle ne vous fera jamais défaut."
Ensuite, les yeux d'Euphémia ont tourné dans leurs orbites et d'une voix
qui ressemblait au tonnerre sur le Mont Pelé, elle s'est tournée cette fois
vers Joséphine Tascher. Elle, elle n'avait que treize ans.
"Vous épouserez un bel homme promis à une autre personne de votre
famille. Cette jeune personne ne vivra pas longtemps. Vous aimez un Créole,
mais jamais vous ne l'épouserez, et un jour vous devrez même lui sauver la
vie. Les étoiles vous promettent deux mariages. Le premier de vos maris, un
noble, est né en Martinique, mais il vit en France. Il est militaire. Vous
passerez avec lui des moments heureux, mais comme vous serez tous les deux
infidèles, vous serez désunis, après quoi le royaume de France connaîtra la
Révolution et des troubles graves, et il périra de façon tragique, vous
laissant avec deux enfants. Votre second mari sera d'origine européenne
mais il aura la peau très foncée, pas de fortune et pas de nom. Néanmoins,
il deviendra célèbre, le monde entier entendra parler de sa gloire et il
conquerra toutes les nations. Vous serez célèbre, vous aussi, et on vous
honorera plus qu'une reine, mais un jour, ce monde ingrat oubliera vos
bonnes actions, et ne se souviendra que des mauvaises. Vous regretterez la
vie douce et facile que vous meniez dans nos colonies." Elle s'arrêta
un instant. "Vous reviendrez sur cette île, mais vous partirez pour la
France, et à ce moment-là, une grande comète s'allumera dans le ciel, signe
de votre destinée prodigieuse."
Et Euphémia s'est enfin adressée à moi, Mlle de S, poursuivit Naksh-i-dil
en parlant aussi bas que dans un confessionnal. J'avais dix ans. Soudain
l'Ikbal prit la même voix rauque que l'Obeah.
"Votre nouveau tuteur va bientôt vous envoyer en Europe parfaire votre
éducation. Votre bateau sera capturé par des pirates algériens. Vous serez
faite prisonnière et rapidement enfermée dans un couvent pour femmes d'une
autre nation que la vôtre, ou dans une prison... Là, vous aurez un fils. Ce
fils régnera glorieusement sur un empire, mais un régicide ensanglantera
les marches de son trône. Quant à vous, vous ne jouirez jamais d'honneur
public ni de gloire, mais vous régnerez, Reine voilée, invisible, vous
vivrez dans un vaste palais où chacun de vos souhaits sera un ordre, et des
esclaves innombrables, par milliers, vous serviront. Au moment même où vous
vous sentirez la plus heureuse des femmes, votre bonheur s'évanouira comme
un rêve, et une longue maladie vous conduira jusqu'à la tombe."
Légende ou réalité ?
Rien ne permet d'avoir des certitudes quant à la véracité du texte
ci-dessus. En effet, une certaine Aimée-Rose du Buc, née le 19 décembre
1776 dans les îles américaines, a bien disparu en juillet 1788 lors de son retour de
France en Martinique. Mais, ceci est en contradiction avec la date de
naissance du sultan Mahmut II, en 1785.
Certaines sources turques indiquent que la sultane Naksidil, quatrième
Kadin (épouse), de l’empereur, adopta le petit Mahmut, fils d’une autre
femme du sultan, décédée prématurément et qui aurait aussi été d’origine
créole.
Autre possibilité : Aimée-Rose du Buc et Aimée Dubuc de la Rivery, sont
deux personnes différentes qui ont toutes deux disparut en mer.
Ce qui ne fait pas de doutes, ce sont les origines créoles de la sultane
Naksidil. Ainsi, cette sultane devenue sultane-mère ou « validé » lors du
règne de Mahmut II, avait même fait venir des sœurs catholiques de France
pour parfaire l’éducation de son fils, que la population appelait : Gavur
Sultan, c’est-à-dire, le sultan infidèle.
On est donc à peu près sur aujourd’hui, que la sultane-mère a gardé sa
religion d’origine tout au long de sa vie et l'a même transmise à son fils
sultan. Ainsi, et bien que l’on trouve des traces de dons à certaines
fondations religieuses musulmanes de la part de la sultane et du sultan,
aucun des deux personnages n’a laissé une mosquée impériale, comme il était
de tradition de le faire, même pour les sultanes mères qui avaient gardé
leur religion d’origine en secret.
Le sultan Mahmut II qui, de façade, pratiquait la religion musulmane, a
laissé des traces importantes dans l’histoire de l’Empire ottoman. C’est
sous son ordre, dicté du haut du mihrab de la mosquée du Sultan Ahmet
(mosquée Bleue), que la garde impériale des janissaires fut dissolue. Un
massacre général s’en suivit sur la place de l’Hippodrome et dans leur
quartier de Vatan, autour de la mosquée de Fenari Isa.
Mahmut II fut apprécié des habitants chrétiens de l’empire, notamment les
Arméniens grégoriens et les Grecs orthodoxes. Plusieurs églises et chapelles
ont été construites sous son règne, avec son financement. L'église la plus
importante est sans doute, celle de la Panaya à Balikli (Panaghia
Balouklou).
Mahmut II a également laissé des traces dans l’architecture civile, comme
sa fameuse bibliothèque à Nicosie (République de Chypre du Nord).
Ali Efendi
Ali Efendi était un janissaire amoureux de la sultane Naksidil. Fils d'un
négociant de chevaux albanais et d'une Vénitienne catholique de Corfou, il
était lieutenant du sultan Mahmut II.
Ali Efendi rencontra Naksidil en 1808, elle était déjà la sultane Valide,
son fils était sultan, et Abdulhamit était mort depuis le 6 avril 1789.
Après que Naksidil ait présenté Ali en tant que son amoureux, Mahmut l'a
promu au grade de Pacha, équivalent au rang principal d'aujourd'hui de
général.
Après la mort de sa mère en 1837, Mahmut fit exécuter Ali Efendi.
Le mausolée de la sultane Naksidil
(Aimée Dubuc de la Rivery)
Naksidil Sultan (Aimée Dubuc de la Rivery) Türbesi
C'est sur la 4ème colline de Constantinople, dans l'immense enceinte du
complexe de la mosquée de Fatiha (Mehmet le Conquérant), que se trouve le
mausolée de la légendaire sultane.
Si rien n'est vraiment sur quant à l'histoire d'Aimée Dubuc de la Rivery,
cousine de l'impératrice française Joséphine, on sait que, celle qui avait
pour nom de harem Naksili Sultane et qui avait des origines martiniquaises,
repose à cet endroit, tout près de la femme du Conquérant, une autre
française, la sultane Gulbahar.
L'immense mausolée se présente comme un ensemble de bâtiments encerclés par
un haut mur et séparés du reste du complexe de Fatih et même du cimetière
impérial. Une partie du mausolée s'ouvre néanmoins sur l'extérieur et
impose sa lourde façade dans un angle, formant ainsi un coté de deux
ruelles.
Une école religieuse se trouve dans la cour, ainsi que d'autres mausolées
plus petits et divers bâtiments.
Le siège du muftu (autorité religieuse) de la mairie de Fatih, se trouve
ici et l'on est étonné que l'ensemble soit si peu entretenu, vu
l'importance de l'endroit.
Le jardin n'est donc pas entretenu, pire que ça : des déchets de toutes
sortes encombres la pelouse en broussaille, dont une voiture rouillée et l'entrée
même du mausolée est bloquée par deux frigos. Les murs de l'ensemble des
bâtiments sont dans un état assez dégénéré, tandis que la fontaine sur la
façade extérieure à l'est, est pratiquement détruite.
Cet ensemble, qui reflète l'architecture ottomane religieuse du XIXe
siècle, mériterait une complète restauration, qui n'est visiblement pas
prévue au programme.
LE CHATEAU DUBUC
Le " Château Dubuc" apparaît pour la première fois sur les cartes
de la Martinique datées de 1773.
C'est en 1657 que Pierre DUBUC, originaire de Normandie, débarque en
Martinique.
Pour avoir participé à plusieurs expéditions contre les Indiens Caraïbes,
il reçoit en récompense une concession dans la région de La Trinité où il
s'installe à partir de 1671.
Balthazar, son deuxième fils, s'établit à la Caravelle sur l'Habitation
Spoutourne mais c'est son petit-fils Louis Dubuc du Galion qui fixe dans la
pierre la puissance de cette famille en construisant l'Habitation Caravelle
qui devait devenir, par la suite, le "château Dubuc".
Les installations de cette Habitation sont, pour l'époque, considérables.
L'importance des dépôts en particulier l'isolement de l'Habitation laisse
supposer la pratique d'autres activités que la production de sucre, à
savoir la contrebande et le trafic d'esclaves.
Cependant, dès 1770, le Château Dubuc est progressivement abandonné à la
suite du terrible cyclone de 1766 et de la gestion désastreuse qui découle
de la participation des Dubuc à différentes batailles contre les Anglais.
C'est en 1974 que le SIATNO (Communauté des Communes) fit l'acquisition
pour le compte du Parc Naturel Régional, alors en gestation, des 2,5 h de
terrain d'assiette des ruines du Château.
Malgré les nombreuses difficultés à ravir les ruines de l'emprise des
"figuiers maudits", le PNRM, dont une des missions consiste en la
protection du patrimoine naturel et historique de la Martinique, poursuit
un programme de restauration et de valorisation du site.
Le Château Dubuc est classé Monument Historique depuis 1991.
LA RESERVE NATURELLE DE LA CARAVELLE
La presqu'île de la Caravelle marque le profil atlantique de l'île d'un
bras de terre de 10 km
de long, perpendiculaire à la côte.
L'extrémité de la presqu'île n'a pas échappé à un déboisement partiel pour
la culture de la canne et l'exploitation du bois.
Cependant, depuis le XVIIème siècle, sa position géographique extrême et
l'âpreté de son climat très sec lui ont épargné plus qu'ailleurs des
dégradations irréversibles.
C'est ce qui a permis la reconstitution progressive des milieux naturels, à
la faveur du découpage particulier de ses côtes et de son relief accidenté
en une mosaïque remarquable de végétation très diversifiée telle que :
forêt sèche, fourrés, mangrove, forêt d'arrière plage, savane, flore de
falaises.
Ces différents milieux constituent autant d'habitats pour un nombre important
d'oiseaux sédentaires dont deux sont endémiques à la Martinique :
- La Gorge Blanche
- Le Carouge.
Cette Réserve Naturelle a une superficie de 422 ha dont 89% de
propriété publique et vous permet de découvrir la flore et faune du
littoral atlantique grâce à un petit et un grand sentier de randonnée.
Ces circuits offrent de remarquables points de vue sur la pointe de la
presqu'île et permettent d'en découvrir les multiples milieux.
Par ailleurs, un circuit d'interprétation traverse la Réserve jusqu'au
phare et à la station météo, rejoint les falaises à travers bois et longe
la côte d'anses en pointes jusqu'à la Baie du Trésor avant de remonter vers
les ruines du Château Dubuc.
Texte tiré du site : [www.crdp.ac-martinique.fr]
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