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dimanche 31 mars 2013
SOLEIL COUCHANT
vendredi 29 mars 2013
LA PHOTO DU JOUR
lundi 25 mars 2013
CORTES ET SON DOUBLE
Cortès et son double : Enquête sur une mystification
Le Seuil, coll. « L'Univers historique », 2013
1568. Un ancien compagnon de Cortés, Bernal Díaz del Castillo, écrit, à la fin de sa vie, L’Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, considérée encore aujourd’hui non seulement comme un document de première main, mais comme un authentique chef-d’œuvre littéraire, qui met en scène, sur fond de volcans mexicains, des conquistadores, des franciscains, des courtisans, des guerriers indigènes… Voilà la version officielle. Mais elle ne résiste pas à l’examen approfondi auquel se livre Christian Duverger. Alors surgit une énigme : qui est cet homme qui se cache dans l’ombre ? Quel est son dessein ?
Avec une écriture jubilatoire, Christian Duverger nous entraîne dans une enquête au long cours, où l’on côtoie Cortés et Malinche, Díaz del Castillo, Charles Quint et José Maria de Heredia. On s’invite à quelques procès, on ouvre des testaments, on surprend des complots d’antichambre. On suit à la trace de précieux manuscrits qui disparaissent et réapparaissent en Espagne, au Mexique, au Guatemala. On entre peu à peu dans l’alchimie d’une insoupçonnée création littéraire qui sut déjouer l’absolutisme et ses interdictions pour défier le temps. Et au cœur de l’énigme, on découvre ce que la gloire doit au secret.
Christian Duverger, spécialiste du monde méso-américain, historien et archéologue, est professeur à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est l’auteur de La Fleur létale (Seuil, 1979), de L’Origine des Aztèques (Seuil, 1983 et « Points Histoire », 2003), et d’une biographie de Cortès (Fayard, 2001) qui a fait date.
Christian Duverger
Historien et archéologue, spécialiste du monde méso-américain
jeudi 21 mars 2013
CHRONIQUES DU REGNE DE NICOLAS 1 ER
Le Livre
- Écrit par Patrick Rambaud
C'est la der ! Promis, juré, ce sixième volet des Chroniques du règne de Nicolas Ier, fresque drolatique autant qu'érudite, n'aura pas de suite. Formidable succès de librairie, sa narration du quinquennat à la façon de la "Chronique de la Cour", d'André Ribaud, dans Le Canard enchaîné, et dont les cinq volumes se sont écoulés à plus de 500 000 exemplaires selon Edistat, est toutefois devenue pour lui un "boulet". C'est ce que l'écrivain confesse en introduction de cet ultime épisode. "Ce qui n'était qu'une courte satire devint un projet inédit, celui de retracer un règne dans la durée", résume-t-il - le règne d'un "Sautillant Monarque", d'une "Stupéfiante Majesté", entre autres appellations. Autant dire que sa défaite a été pour notre scribe une libération. Et de se féliciter de l'avènement de François IV, "le quatrième de notre longue histoire, après le François Ier de Marignan, ce François II qui régna si peu, un François III couronné en 1981". Certes, il est surtout question des derniers soubresauts de la gouvernance du président sortant, des péripéties de M. Sinclair de Strauss-Kahn outre-Atlantique aux manigances des valets de Nicolas Ier - le duc de Meaux, M. Copé, le duc de Sablé, M. Fillon, le duc de Troyes, le chevalier de Guaino, etc. Mais les débuts du règne de François IV sont aussi évoqués et sa marquise de Pompatweet n'est pas épargnée. C'est toujours aussi piquant, méchant, très informé. "J'écris pour que nous gardions les yeux ouverts", rappelle Patrick Rambaud. A juste titre
L'extrait
A l'aube du règne de Notre Culotté Potentat on parlait déjà de son crépuscule, ainsi le duc de Morny, au lendemain du coup d'Etat de Louis Napoléon, se demandait combien de temps la comédie allait durer ; hélas, le Second Empire dura. Notre Intempestif Leader espérait à son tour durer en usant de mille malices et en semant partout la discorde pour se maintenir sur un peuple qui ressemblait maintenant à un puzzle : son goût de couper la France en tronçons antagonistes persista cinq ans ; les chiffres l'emportaient dès lors sur les lettres, la quantité sur la qualité. A ce propos, voyons comme le Prince se comportait face aux apparences, lui pour qui le passé n'existait point, sinon sous la forme d'ersatz. Suivons-le en Chine, quand il visita en vingt minutes et en famille le mausolée de Ling- tong pour s'extasier devant l'armée de terre cuite mise au jour. Les guides lui expliquèrent cette découverte du gigantesque tombeau de Che Houang-ti, qui ne datait pas de vingt-quatre siècles, comme ils le prétendaient, puisqu'il avait été presque aussitôt pillé et brûlé par le roi de Tch'ou. M. Jean Levi nous l'affirmait, lui, éminent décrypteur de l'antiquité chinoise : Notre Démagogique Monarque aurait pu aussi bien admirer une cargaison de faux sacs Vuitton fabriqués à Hong Kong puisque ces guerriers d'argile, lesquels n'avaient pas traversé les siècles mais semblaient aussi neufs que disgracieux, avaient été confectionnés en série sous l'Empereur Mao, à l'imitation des statues de M. Lénine dont elles avaient la raideur et la mocheté. Pareille aux grands musées et aux milliers de visiteurs grugés, Notre Somptueuse Majesté apprécia donc l'oeuvre des faussaires, fasciné par la multitude des figurines. Notre Insurpassable Prince aurait aimé, lui aussi, imposer cette écoeurante laideur à l'univers, car il aimait autant les copies que les originaux, ne sachant les distinguer. Sans doute sentait-il une connivence avec Che Houang-ti, l'Auguste Empereur qui fit brûler tous les livres et expédia les lettrés sur l'inutile chantier de sa Grande Muraille, pour les tuer. N'avait-il pas voulu imposer ses normes à son peuple ? M. Jean Levi dit encore : "Sages, excentriques, illuminés, fous, simples, parasites, clochards, génies, écologistes et autres marginaux - tous ceux qui ne se pliaient pas au moule - furent éliminés." Il suffisait d'y ajouter des romanichels, des Arabes, des chômeurs et des miséreux pour que ce texte se transformât illico en une loi de Nicolas Ier. J'ai tenu à relever cette anecdote éclairante pour donner une perspective à la méthode impériale et aux contrefaçons sur quoi elle reposait.
Disons tout de suite ce qui se passa pendant l'été 2011, où à la dernière livraison de cette Chronique nous avions abandonné nos personnages. Renouons ce lien. Rafistolons vos mémoires évanouies. Selon un rituel rodé au cours du règne, les notoires ne durent pas trop s'éloigner de leurs bureaux, pour y revenir aussitôt que le devoir les sonnerait. Le duc de Meaux, M. Copé, partit lire en Corse, comme le baron Bertrand qui y fit du scooter ou M. Longuet, chargé de notre Défense, qui s'adonna à de paisibles promenades. M. Baroin, duc de Troyes en charge de l'Economie, s'en alla pêcher dans la Creuse ; la très verte Mme Prosciutto-Morizet rejoignit sa famille dans le Cotentin, où les cancers se développaient autour d'une centrale de déchets nucléaires ; le duc d'Evreux, M. Le Maire, fort dynamique, rencontra des agriculteurs au Pays basque tandis que le duc de Bordeaux, M. Juppé, qui régentait nos Affaires étrangères, envoya promener les gazetiers trop curieux par ces mots : "Je suis libre. Je vais où je veux et cela ne vous regarde pas." Ce fut encore en juillet, avant de se reposer chez sa belle-mère, que Notre Attachant Souverain fut agrippé par le veston dans le Lot-et-Garonne où, selon son ordinaire, une petite foule de militants triés hurlait son nom. M. Hermann Fuster, un employé municipal tout de noir et de gothique vêtu, voulait avec ce geste exprimer son exaspération en déjouant une sécurité extrêmement sophistiquée ; il y gagna six mois de prison avec sursis puisqu'il n'y eut point de blessure ni de col arraché et pendouillant. Cependant, la cote de popularité du Prince frémissait et son épouse raconta dans Nice-Matin qu'à Toulon elle avait visité des femmes de marins. Il y eut bien un nuage sombre sur tant de simplicité lorsque, à Sarran, l'ancien roi Chirac, hilare et gamin, répéta trois fois qu'à l'élection du Trône il voterait pour M. de la Corrèze contre Nicolas Ier. Ses proches expliquèrent que l'ancien monarque était désormais sourd comme un pot, qu'il était usé, qu'il sacrifiait à l'humour local.
Profitant de ce que les loyers parisiens augmentaient de 5 % et qu'il y eut trente-six mille chômeurs supplémentaires, Notre Bâtisseuse Majesté entreprit de restaurer le Château lors de son congé, entre un saut de puce en Chine et un autre à Nouméa. Trois cents ouvriers eurent donc du travail, même le week-end, de six heures du matin à dix heures du soir, afin de nettoyer le fronton de la Cour d'honneur et retaper de prestigieux salons, pour la modeste somme de quinze millions et six cent mille euros pris sur le budget de la Culture. Cette année-là, on connut en France des records de chaleur dans une douzaine de départements ; à Gaillac, dans le Tarn, le thermomètre dépassa les quarante degrés à l'ombre ; des touristes se rafraîchissaient dans les fontaines de la Concorde, à Paris. Un autre coup de chaud fut remarqué également à Tottenham High Road, au nord de Londres, quand de jeunes émeutiers incendièrent des voitures et des bâtiments après avoir pillé des boutiques. "Il n'y a rien pour eux, alors ils volent", dit un habitant blasé. Lord Cameron, le Premier des Britanniques, réclama la fermeté contre ces malfrats. Au même instant les banques françaises en surchauffe s'effondraient, ce qui interrompit net les vacances de Sa Majesté, laquelle revint au Château afin de nous rassurer, mais qui se soucia de ses discours ? De tous ces événements que j'ai mentionnés, assez riches pour occuper les conversations de plages, il ne resta rien.
Les gazettes du monde entier occupèrent la totalité de la saison chaude à nous décrire, avec de multiples détails contradictoires, les péripéties aux Amériques de M. Sinclair de Strauss-Kahn, un temps avancé comme le possible vainqueur de Nicolas Ier à l'élection du Trône, et que l'on nom- mait plus couramment M. de Washington, car il vivait près du Fonds monétaire international dont il présidait la marche. Nous avons raconté sa faute, dans un Sofitel de New York, quand il sauta sur une femme de chambre noire au sortir de sa douche, et ce qui s'ensuivit, la plainte, les cris, les sourires, l'arrestation et la prison abominable. Désinvolte mais soupçonneux, certain que ses ennemis l'écoutaient, lui qui espérait cacher la fortune de son épouse, il voyait s'étaler dans les gazettes le prix de son riad à Marrakech, celui de son appartement de la place des Vosges et de la maison de Washington où il vivait. Arrêté, libéré sous caution puis sur parole, avec un bracelet électronique à la cheville, des caméras dans son salon, un garde armé à sa porte, nous allions de coups de théâtre en surprises, friands de ses mal- heurs. Les photographes le suivaient en essaims pour nous livrer des images de portes closes. Ils bourdonnaient devant son premier refuge, les yeux braqués sur les larges fenêtres à guillotine du quatrième étage, au 71 Broadway Street, ce qui dérangea la quiétude des voisins furibonds ; ils firent chasser l'indésirable. M. de Washington emménagea dans une maison individuelle, au 153 Franklin Street, où il passa ses journées sans ouvrir les stores, à dormir ou à jouer aux échecs sur son ordinateur. C'était un quartier chic. S'il avait pu sortir, au bout de la rue il aurait croisé Robert De Niro au grill branché qui lui appartenait. On sut le loyer de cette prison de briques, cinquante mille dollars par mois. Les moralistes du Parti social, pour mieux se détacher de leur ancien condisciple, le blâmèrent à forte voix. "Si vous avez de l'argent, disait le chevalier de Montebourg entre ses dents acérées, vous pouvez échapper au bagne. Sinon, tant pis pour vous." Son pair M. d'Hamon ajoutait : "Je comprends que cela puisse choquer des millions de Français."
Les choqués suivaient cependant avec passion le fil de ces crapuleuses aventures. Ils assistèrent à d'affriolantes saynètes, comme l'entrée de déménageurs en short qui amenaient des tapis roulés et des tableaux, ils virent trois rabbins en grande tenue qui furent éconduits, et un livreur de parasols car il y avait une terrasse. L'endroit devint à la mode. Des badauds se faisaient portraiturer sur le trottoir. Des cars touristiques à étage s'arrêtaient pour montrer le repaire de l'ogre, et le guide indiquait au micro : "Sur votre droite, l'immeuble où demeure le Français accusé de tentative de viol." Les visiteurs chinois battaient des mains en frissonnant.
Poussée par son sémillant avocat, la plaignante maintenait ses accusations, même si le procureur avait émis des doutes et repéré des mensonges dans ses déclarations. Jusqu'à présent on ne l'avait qu'à peine devinée, cachée sous un drap blanc devant le commissariat. On l'appelait Ophelia et on l'imaginait façon mannequin, eh bien non. Elle se nommait Nafissatou, était grande, carrée, un peu épaisse, et elle vivait dans un deux-pièces du Bronx, un HLM gris peuplé d'immigrés récents. Elle venait d'un hameau de cases rondes, au nord de la Guinée, à sept heures de route et deux heures de pistes de Conakry, pour aboutir dans les colonnes de Newsweek et détailler son agression. On apprit alors qu'elle avait téléphoné à un détenu qui trafiquait des drogues ; il l'aurait encouragée à foncer contre ce riche Blanc pour récupérer un maximum de dollars. On découvrit des transferts d'argent douteux sur son compte. Et elle avait menti au service d'immigration comme aux services sociaux, pour obtenir aux Etats-Unis un statut et des allocations ; elle avait une fille de quinze ans. Pour l'opinion, qui a l'habitude de se retourner avec aisance, elle devenait une mauvaise pauvre. "C'est une frivole", dit un Guinéen de l'ethnie mandingue devant un entrepôt arrangé en mosquée. "Pourquoi est-ce qu'elle a mis tant de temps avant de prévenir la police ?" demandait un autre, de l'ethnie peule. Dans Good Morning America, sur le fenestron d'ABC, elle pleurait et mimait son affreuse histoire : "J'ai dit : Monsieur, arrêtez ! Je ne veux pas perdre mon emploi !" Les dix mille femmes de chambre du syndicat de l'hôtellerie la soutenaient ; les associations noires se mobilisèrent. Des mouvements islamistes entrèrent dans cette danse du scalp. Une petite foule menaçante se rassembla sous les fenêtres de M. de Washington, mais en vain ; désormais libre de ses mouvements par décision judiciaire, il s'était rendu au Tanglewood Music Festival, dans le Massachusetts, pour y écouter de la musique de chambre. Il n'en était pas moins épié et jugé en France. Quand il sortit avec des amis dîner dans un restaurant italien, on critiqua le prix du menu, lequel variait selon les gazettes de soixante à sept cents euros pour un plat de spaghettis aux truffes blanches, le même que Sa Majesté offrit à l'Empereur Hu dans une célèbre gargote niçoise.
Les déboires de M. de Washington n'affectaient pas que sa famille, mais aussi son ancien parti, envahissant les élections primaires qui devaient à l'automne désigner le candidat social capable de se présenter contre Nicolas Ier. La plupart des femmes combattaient le graveleux de l'accusé et défendaient la cause de la soubrette bafouée. Plusieurs d'entre elles, militantes d'Osez le féminisme, Paroles de femmes ou de divers collectifs, manifestèrent à Paris en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Sexisme : ça part en couilles !" ou "Nous sommes toutes des femmes de chambre" ; ajoutons que par dérision ces militantes portaient des barbes postiches. Au Parti social, si on comprenait ces réactions, que parfois on approuvait, on parlait de pollution. Le baron Bartolone joua les démineurs : "M. de Washington, c'est un peu le Dr. Jekyll et Mr. Hyde pour les électeurs. Dans la même phrase, ils se disent choqués par tout ce qui a été déballé sur lui, mais ils regrettent l'absence de ce poids lourd pour lutter contre la crise financière." Le baron Borgel, fin technicien du Parti social et de ses rouages compliqués, commenta à son tour : "L'objectif du Parti impérial est clair : pourrir l'organisation de nos primaires par les affaires."
Notre Rusé Leader attendait en effet que le Parti social, qu'il savait traversé par des courants et autres tourbillons, finît après bien des turbulences à noyer ses champions. Au début du scandale, nous l'avions vu, Sa Majesté avait été à la fois jubilante et contrariée. Cachant sa joie, dans l'aéronef qui l'emportait à Yamoussoukro pour assister à l'avènement de son ami Ouattara, le Prince délaissa avec une fausse négligence le roman de M. Umberto Eco, qu'il feignait de lire, pour confier aux gazetiers de sa suite que cette affaire était triste et atroce : "J'lui avais bien dit, pourtant, qu'les Américains y plaisantaient pas avec les moeurs." Il continua : "L'Parti social, il oublie toujours les victimes." Comme il était alors dans sa période cultivée, il cita Boule de Suif où les prostituées peintes par M. de Maupassant étaient drôlement humaines. Loin du public et à des proches il définissait la ligne à tenir : "C'est les mêmes, hein, qu'ont prétendu m'donner des l'çons d'morale ! J'vais leur montrer, moi, ce que c'est que c'est d'être irréprochable !" Les critiques contre M. de Washington s'éteignirent sur ordre du Château. Les courtisans devaient se montrer dignes et ne triompher que sous cape. Ceux du Parti impérial que les gazettes interrogeaient là-dessus avaient à leur disposition une batterie de réponses semblables et hiérarchisées ; ils devaient d'abord rappeler la présomption d'innocence afin de ne point bavasser sur le fond de l'enquête ; il leur fallait ensuite montrer de la sympathie pour la famille de l'accusé ; ensuite ils avaient à déplorer que ces embrouillaminis ne détériorassent l'image de notre pays, puis ils avaient une pensée émue pour la victime, si ses dires s'avéraient. Quelques-uns ajoutaient en contrepoint que Sa Majesté et Madame attendaient un bébé et que l'image admirable de ces parents l'emporterait dans l'opinion sur un gorille en rut. "Imaginez un peu, disait un lieutenant du Prince, ce qui se serait passé si M. de Washington avait déjà été investi par le Parti social..."
Cependant, c'était là le plan secret de Notre Vicieuse Majesté. Fourni par sa police et ses services secrets en informations sur l'intimité de ses rivaux, le Prince gardait cachée une histoire de notables libidineux et de call-girls en réseau qui, depuis le Carlton de Lille, fournissaient les soirées libertines de son principal concurrent. Le crime de New York avait écarté ce plan qui devait torpiller M. de Washington peu avant les élections du Trône, quand ce serait trop tard pour le Parti social de lui trouver un remplaçant tout blanc et tout propre. Cela supposait bien entendu que les gens de gauche, auxquels étaient élargies les primaires, aient opté pour M. de Washington, ce qui n'était point assuré.
Quoi qu'il en fût, Notre Teigneux Monarque dut modifier sa stratégie. Il avait été certain de vaincre M. de Washington qu'il attendait sur ses contradictions, sa fortune et ses moeurs ; voilà qu'il était contrarié. Du jour au lendemain, une fois M. de Washington éliminé, il fit chanter sa compétence mondiale, son talent pour affronter les crises, son carnet d'adresses, sa volonté d'adoucir les plans de sauvetage de la Grèce et du Portugal, son désir d'élargir le Fonds monétaire au Brésil ou à l'Inde. Bref, un réel costaud pour mieux se moquer du peu de poids des autres candidats du Parti social, qui prenaient des allures de remplaçants. A l'aune des sondages d'opinion que Sa Majesté commandait en nombre, et à propos de tout, ce qui enrichissait la société spécialisée de l'abbé Buisson, ne demeuraient réellement que deux personnages menaçants. D'abord Mme d'Aubry, duchesse de Solférino, qui semblait hésiter à s'élancer dans la course malgré le soutien des amis dépités de M. de Washington ; d'elle, le Prince disait en se gaussant :
- Elle est comme le Parti social qu'elle dirige. J'veux dire sectaire, archaïque et méchante. Les Français y votent pas pour les gens méchants.
- Vous avez cependant été élu, Sire, murmura un conseiller bien rétribué.
- Tu crois, connard, que j'suis sectaire ?
- Je n'ai jamais dit cela, Sire...
- Ben quoi, alors ? dit le Prince dont le regard dur lançait des éclairs de méchanceté.
- Votre M. de la Corrèze qui s'est déclaré candidat à l'hôtel de ville de Tulle ? Il a même pas été secrétaire d'Etat aux timbres-poste ! Quand j'dirai "j'en ai causé avec m'sieur Obama," il dira qu'il a vu ça avec Gérard Dugenou, ramasseur de champignons en Corrèze !
- Ah ah ! Sire.
- Bien vu, Votre Majesté, mais justement, M. de la Corrèze se présente comme un éventuel président normal...
- C'est parfait, le coup du candidat normal ! Un président normal pour un job normal, dans une période normale, ça va bien ! Ça va faire vibrer les foules ! D'ailleurs, quand une femme tombe amoureuse, la première chose qu'elle dit c'est : Génial, j'suis amoureuse d'un mec vraiment normal !
- Ah ah ! Sire !
- Votre M. de la Corrèze est un rigolo !
- Certainement, Sire.
- Ce qui me chiffonne, Grandissime Souverain, intervint le cardinal de Guéant qui possédait des fiches sur chacun, c'est qu'il est lisse. Il offre peu de prises...
- Qu'est-ce que tu sais d'lui, Ton Eminence ?
- Je sais qu'il lit L'Equipe, qu'il adore la côte de boeuf, qu'il suit un régime pour maigrir, qu'il pratique le serrage de mains dans les provinces comme l'ancien roi Chirac ; on l'a signalé en Basse-Normandie, à Dijon, Périgueux, en Tunisie. Il a réuni près du Palais-Royal près de deux cents dirigeants d'entreprise...
- Pfft ! Y manque de charisme ! J'vais avoir la duchesse de Solférino en face de moi, c'est plié ! Et j'en f'rai qu'une bouchée ! Son programme date des années quatre-vingt !
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PINGOUIN CARLA BRUNI : RESULTATS DE LA RECHERCHE
pingouin carla bruni
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Le pinguoin..carla se moque gentil.... : Forum auFeminin
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Pingouin de carla bruni-sarkozy : françois hollande ... - 6 messages - 18 mars 2013flamby est-il le pinguoin malpoli... - 21 messages - 3 mars 2013
Carla Bruni parle de pinguoins, toute | Politique
www.boursorama.com › ... › Communauté › ForumsEn cachePartager
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lundi 18 mars 2013
SI LA PHOTO EST BONNE
Barbara
Si la photo est bonne
label : Philips
parution : 1965
Si la photo est bonne,
Juste en deuxième colonne,
Y a le voyou du jour,
Qui a une petite gueule d'amour,
Dans la rubrique du vice,
Y a l'assassin de service,
Qui n'a pas du tout l'air méchant,
Qui a plutôt l'œil intéressant,
Coupable ou non coupable,
S'il doit se mettre à table,
Que j'aimerais qu'il vienne,
Pour se mettre à la mienne,
Si la photo est bonne,
Il est bien de sa personne,
N'a pas plus l'air d'un assassin,
Que le fils de mon voisin,
Ce gibier de potence,
Pas sorti de l'enfance,
Va faire sa dernière prière,
Pour avoir trop aimé sa mère,
Bref, on va prendre un malheureux,
Qui avait le cœur trop généreux,
Moi qui suis femme de président,
J'en ai pas moins de cœur pour autant,
De voir tomber des têtes,
A la fin, ça m'embête,
Et mon mari, le président,
Qui m'aime bien, qui m'aime tant,
Quand j'ai le cœur qui flanche,
Tripote la balance,
Si la photo est bonne,
Qu'on m'amène ce jeune homme,
Ce fils de rien, ce tout et pire,
Cette crapule au doux sourire,
Ce grand gars au cœur tendre,
Qu'on n'a pas su comprendre,
Je sens que je vais le conduire,
Sur le chemin du repentir,
Pour l'avenir de la France,
Contre la délinquance,
C'est bon, je fais le premier geste,
Que la justice fasse le reste,
Surtout qu'il soit fidèle,
Surtout, je vous rappelle,
A l'image de son portrait,
Qu'ils se ressemblent trait pour trait,
C'est mon ultime condition,
Pour lui accorder mon pardon,
Qu'on m'amène ce jeune homme,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne...
Juste en deuxième colonne,
Y a le voyou du jour,
Qui a une petite gueule d'amour,
Dans la rubrique du vice,
Y a l'assassin de service,
Qui n'a pas du tout l'air méchant,
Qui a plutôt l'œil intéressant,
Coupable ou non coupable,
S'il doit se mettre à table,
Que j'aimerais qu'il vienne,
Pour se mettre à la mienne,
Si la photo est bonne,
Il est bien de sa personne,
N'a pas plus l'air d'un assassin,
Que le fils de mon voisin,
Ce gibier de potence,
Pas sorti de l'enfance,
Va faire sa dernière prière,
Pour avoir trop aimé sa mère,
Bref, on va prendre un malheureux,
Qui avait le cœur trop généreux,
Moi qui suis femme de président,
J'en ai pas moins de cœur pour autant,
De voir tomber des têtes,
A la fin, ça m'embête,
Et mon mari, le président,
Qui m'aime bien, qui m'aime tant,
Quand j'ai le cœur qui flanche,
Tripote la balance,
Si la photo est bonne,
Qu'on m'amène ce jeune homme,
Ce fils de rien, ce tout et pire,
Cette crapule au doux sourire,
Ce grand gars au cœur tendre,
Qu'on n'a pas su comprendre,
Je sens que je vais le conduire,
Sur le chemin du repentir,
Pour l'avenir de la France,
Contre la délinquance,
C'est bon, je fais le premier geste,
Que la justice fasse le reste,
Surtout qu'il soit fidèle,
Surtout, je vous rappelle,
A l'image de son portrait,
Qu'ils se ressemblent trait pour trait,
C'est mon ultime condition,
Pour lui accorder mon pardon,
Qu'on m'amène ce jeune homme,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne...
mercredi 13 mars 2013
HABEMUS PAPAM : FRANçOIS Ier
Les cardinaux sont allés le chercher au bout du monde !...
habemus papam
- Fumée blanche au Vatican : Habemus Papam ! "
Comme le veut la tradition, les cloches de la basilique Saint-Pierre se sont aussitôt mises à sonner à toute volée, confirmant la nouvelle aux ...
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Habemus Papam est une locution latine séculaire qui signifie « Nous avons un pape ». Elle est prononcée par le cardinal protodiacre à l'issue d'un conclave, ...
Maurice Lemoine retrace le parcours du pape démissionnaire Benoît XVI, dans « La croisade oubliée du cardinal Ratzinger ». C’est sous les auspices de Jean-Paul II que le cardinal Ratzinger « entre dans la bergerie ». Il démantèle alors l’église latino-américaine et les idéaux de la théologie de la libération, mouvement socio-politique d’inspiration marxiste, en excommuniant les prêtres progressistes. L’auteur revient sur les conséquences de ces politiques radicales conduites lors de la guerre froide.
C'est un des exploits du latin que d'être resté langue d'échange dans l'Eglise catholique. Sauf que la prouesse ne tient plus ses promesses. Lorsque, le 11 février, Benoit XVI a annoncé sa renonciation "au ministère d'évêque de Rome", le cardinal Jean-Louis Tauran a ainsi dû avouer qu'il lui avait fallu un long moment pour comprendre.
Et c'est ce même cardinal français, qui dit lui-même avoir un peu perdu son latin, qui a prononcé l'attendu "habemus papam" ! Il est vrai que le nouveau "successeur de Saint-Pierre" appartient à la Compagnie de Jésus. Mais jusqu'à quel point a-t-il gardé l'empreinte des "humanités" ?
Tout de même ! Son association avec l'Eglise n'était déjà pas très porteuse, en termes d'image... Si, de surcroît, le latin ne sert plus vraiment la communication dans l'Eglise !
Le dernier bastion où il était encore langue d'usage tomberait-il, reste au latin le rôle de langue cultivée. Ce qui n'équivaut pas obligatoirement à se tenir dans l'obscurité, avec la discrétion requise des langues mortes !
bibliographie
C'est un des exploits du latin que d'être resté langue d'échange dans l'Eglise catholique. Sauf que la prouesse ne tient plus ses promesses. Lorsque, le 11 février, Benoit XVI a annoncé sa renonciation "au ministère d'évêque de Rome", le cardinal Jean-Louis Tauran a ainsi dû avouer qu'il lui avait fallu un long moment pour comprendre.
Mosaïque avec inscriptions latines de la basilique d'Aquilée en Italie - IVe siècle
"THEODORE FELI(X) (A)DIUVANTE DEO OMNIPOTENTE ET POEMNIO CAELITUS TIBI
(TRA)DITUM OMNIA (..)AEATE FECISTI ET GLORIOSE" DEDICASTI.
© cc - 2013 / Wolfgang Sauber
Tout de même ! Son association avec l'Eglise n'était déjà pas très porteuse, en termes d'image... Si, de surcroît, le latin ne sert plus vraiment la communication dans l'Eglise !
Le dernier bastion où il était encore langue d'usage tomberait-il, reste au latin le rôle de langue cultivée. Ce qui n'équivaut pas obligatoirement à se tenir dans l'obscurité, avec la discrétion requise des langues mortes !
bibliographie
Sans le latin...
de Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit
éditeur : Mille et une nuits
parution : 2012
La grande histoire du latin
de Jürgen Leonhardt
éditeur : CNRS
parution : 2010
Le latin ou l'empire d'un signe XVIème-XXème siècle
de Françoise Waquet
éditeur : albin michel
parution : 1999
L'enseignement du latin en France. Une socio-histoire
de Philippe Cibois
éditeur : Les Classiques des sciences sociales
parution : 2011
Histoire de la langue latine
de Jacqueline Dangel
éditeur : Presses Universitaires de France - PUF
parution : 1995
Pullus nicolellus, Latina lingua - Edition en latin
de René Goscinny et Sempé
éditeur : Imav Editions
parution : 2012
L'avenir des langues anciennes : Repenser les humanités classiques
de Olivier Rimbault
éditeur : Presses Universitaires de Perpignan
parution : 2011
mardi 12 mars 2013
AU ZOO DE TOKYO
Deux pandas du zoo de Tokyo se sont accouplés à deux reprises
Accouplement de deux pandas au zoo de Tokyo, le 11 mars 2013. Zoo de Tokyo
ANIMAUX - L'espoir d'un bébé panda au Japon renaît...
Ils se sont regardés et Cupidon a décoché ses flèches: Shin Shin et Ri Ri, deux pandas géants du zoo de Tokyo, se sont accouplés ce lundi 11 mars 2013 au soir, suscitant ainsi l'espoir d'accueillir un bébé panda prochainement. Un responsable du parc d'Ueno, dans la capitale japonaise, a expliqué que les deux pandas avaient montré des signes d'intérêt réciproques ces derniers jours. Les soigneurs les ont donc rassemblés pour qu'ils puissent donner libre cours à leurs envies. «Nous les avons donc mis ensemble vers 17h20. Ils se sont regardés et se sont accouplés vers 18h. Ils ont été à nouveau séparés dans leurs enclos respectifs à 18h05 », a indiqué mardi un responsable du zoo. Et visiblement, Shin Shin et Ri Ri ont aimé ça: ils ont remis le couvert mardi matin.
Les curieux peuvent voir la video des ébats des pandas sur le site du zoo de Tokyo :
Si la vidéo ne se lance pas, cliquez ici
Espérons pour eux que cette année, le fruit de leur union aura une belle vie de panda devant lui: l'an dernier, ils avaient donné naissance à un bébé qui était malheureusement mort à l'âge d'une semaine d'une pneumonie. Le drame avait marqué les amoureux des pandas, pour qui cette première naissance depuis 24 ans à Tokyo était un évènement.
dimanche 10 mars 2013
CONCLAVE
alors que va s'ouvrir le prochain conclave quelques liens utiles pour vous faire une idée des enjeux...
La suprématie du pape
La suprématie du pape
LE COUP DE GUEULE DU JOUR
L’affaire des miettes de pain.
Le coup de gueule du jour.
C'est le site du "Télégramme" qui dévoile l'affaire : l'Elysée a engagé des poursuites pour "offense au chef de l'Etat" contre une association de retraités picards qui avaient envoyé des miettes de pain à l'Elysée.
Le président de l'association, convoqué la semaine dernière, n'en croit pas ses yeux.
"L’idée des miettes c'est pour dire que lorsque le gâteau est partagé, il ne reste que les miettes pour les retraités." L'Elysée n'a pas apprécié raconte France Picardie.
Henri Carton, le président de l'association, est désormais visé par une plainte pour offense au chef de l'Etat et le parquet de Paris a ouvert une enquête.
"Je ne vois pas où est l'outrage" relève le retraité qui se félicite plutôt de cette plainte inattendue "elle aura au moins le mérite de faire parler de nous".
Et dire que les médias ne cessent de nous expliquer que François Hollande a beaucoup d'humour !!!
Brûler le drapeau de la France, insulter la France par des chansons, siffler la Marseillaise, brûler des édifices publics ça doit être permis puisque personne n'est poursuivi.
La différence avec l'envoi des miettes de pain c'est que les retraités ont travaillé toute leur vie pour la France et qu'ils doivent se contenter des miettes contrairement à d'autres qui se gavent d'allocations en tous genres !
Faites suivre svp.
lundi 4 mars 2013
NOS ANCETRES LES GAULOIS
Que reste-t-il des Gaulois ?
Les Gaulois sont partout sous nos pieds, dans les villes comme dans les campagnes.Mais seuls un œil averti, des mains expertes et des oreilles exercées sont aptes à déchiffrer leurs traces. À ces qualités, ajoutons toutes sortes d'outils et de techniques, des plus sommaires aux plus sophistiqués. Alors, des vestiges insoupçonnables surgissent de la fouille d'un sol ou du survol d'un paysage par l'archéologue.
Le linguiste, lui, déniche les mots gaulois embusqués sous les syllabes françaises. La multiplication récente des fouilles préventives précise sans cesse le tableau de la Gaule. La voilà densément peuplée. Ses campagnes sont largement occupées et exploitées. Ses villes prospèrent, ses routes permettent d'intenses échanges commerciaux… Pas étonnant que Jules César l'ait appréciée !
Que cultivaient les Gaulois ?
Campagnes et forêts sous influence gauloise
Population nombreuse, les Gaulois sont indéniablement de grands agriculteurs. Blé, orge, épeautre occupent de vastes champs. Lentilles, fèves et caméline poussent dans les jardins. Les pâturages pour les animaux entourent et structurent des fermes nombreuses et prospères.À la faveur d'un outillage en fer performant et généralisé, les surfaces de terre arable s'étendent.
Des établissements agricoles très structurés se développent et conduisent à une déforestation intensive. Le bois est en effet une matière première de toutes les nécessités. Il est employé pour construire, meubler, chauffer, tresser des palissades, fabriquer véhicules et ustensiles. Dès cette époque, la forêt, elle aussi, est gérée par l'homme gaulois, dont la présence et les activités façonnent fortement le paysage.
Comment le sait-on ? Le travail des archéologues
Comment les Gaulois organisaient-ils leurs villes ?
Qu'est-ce qu'un oppidum ?
Ce mot latin a été choisi par César pour désigner les agglomérations gauloises, autrement dit les villes. L'oppidum des IIe et Ier siècles regroupait plusieurs milliers d'habitants et s'étendait sur une superficie allant d'une dizaine à plusieurs centaines d'hectares.Environ 150 oppida ont été recensés en Europe centrale et occidentale. Adaptés au relief, ils comportent généralement des fortifications, des bâtiments en bois et en terre, des édifices publics, des voies aménagées, des zones de production artisanale et de commerce.
Implantées près de grands axes de communication terrestre et fluviale, ces villes correspondent souvent aux véritables capitales des territoires gaulois. Certaines vont disparaître avec la conquête romaine, porteuse de nouveaux modèles urbains.
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