jeudi 14 mai 2015

DE DESHAIES A SAINT PIERRE




Message du 14 mai 2015

Nous partîmes sereins

Mais fumes pris dans des grains
Et nous trouvâmes pas malins
Mais tout se termina bien !

Ô Christos Anesti quid es in caelo …





Après notre escale à Deshaies en provenance de Jolly Harbour à Antigua où nous avons fait notre clearance de sortie – attention = 1 rement on peut se préinscrire sur le net via leur site eSeaClear mais cela n’empêche pas d’aller à leur bureau + 2èmement la sortie ne coûte rien et il n’y a pas besoin de présenter le bateau à leur quai –



ANALYSE DETAILLEE DE NOTRE DESCENTE DEPUIS DESHAIES en GUADELOUPE JUSQU’à SAINT PIERRE en MARTINIQUE



D’abord on est parti de Deshaies à 7 heures bien peinards, avec un ris dans la GV, car la météo prévoyait 20 nœuds, comme ça c’était fait d’avance, on pouvait tenir force 5 à l’aise.

Pas de vent, donc une heure de moteur, le temps de gagner un peu le large pour retrouver du vent.

Et voilà quand arrivant en vue de Capesterre la mer devient recouverte de rouleaux blancs puis devient blanche complètement et l’anémomètre affiche peu à peu 25 puis 30 et voici que c’est 40 nœuds qui s’affichent au cadran ! et bibi avec ses petits biscottos qui s’acharne à bien rester à 50° du vent, les muscles tendus, presqu’à faire dans sa culotte, déjà contente d’avoir pensé à mettre son pantalon marron… ! Pendant ce temps Jean prend un 2 ème ris dans la GV et on enroule le génois presque à moitié et ça file, ça file jusqu’à 9 nœuds, je n’ai jamais vu ça au près ! mes amis je me suis fait peur, j’ai surtout craint ou que ça casse quelque part, ou qu’une voile se déchire…. Rappelez-vous, c’est au même endroit que nous avions déjà eu ce phénomène de surventes colossales qui avait arraché le reacher qui s’était claqué sur le génois et l’avait littéralement « pointillé » et l’avait inutilisable à l’automne dernier….
La mer est blanche d’écume…
Il est midi
On aurait dû aller nous réfugier à la pointe sud de la Guadeloupe, on a vu trois bateaux le faire, affalant tout et y allant au moteur face au  vent – oui, on aurait dû ! Mais il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé, ce qui est fait est fait…


On a donc continué et sommes entrés dans le fameux canal des Saintes, où là, en pus du vent force 8 à 9, c’est une mer très creusée avec d’énormes déferlantes que nous avons rencontré…Pfft ! Moi toujours à la barre, le pilote ne peut pas tenir une tempête pareille…

 


Vers 19 heures on se trouve par le travers de Porthmouth, que nous avions envisagé comme escale de repli, mais impossible, la mer est trop grosse pour y aller au moteur….




Alors, on continue

La nuit est tombée, il fait complètement noir, Saint-Pierre est au 146 à 44 milles : à 7 nœuds de moyenne c’est jouable pour y être vers 3 heures du mat’ ?

Je laisse Jean à la barre et vais dormir vers 23 heures

En revenant vers 5 h quelle n’est pas ma surprise de constater que nous n’avons pas pu aller en ligne directe sur la Martinique mais que nous sommes bien loin au large ! Il va falloir tirer des bords : Saint-Pierre n’est qu’à 20 milles par le travers, complètement boute au vent ! Pfft !

6h = bord n° 1
8h30 = bord n° 2



11h30 = bord n°3
13h 15 = bord n°4
14h15 = bord n°5
14h45 = on vire pour la sixième fois

18 heures = on a fini au moteur, épuisés, morts de fatigue, bien contents de jeter l’ancre au sud de la rade de Saint-Pierre, là où il reste de la place car il y a beaucoup de monde !



On ferla la GV dans son lazy-bag, on range tout ce qui dépasse, bibi va au lit, après avoir mis la wifi pour prendre ses messages et dodo



Ce bateau n’est décidément pas fait pour le près, il va falloir faire comme au temps de Christophe Colomb et ne naviguer qu’avec une météo qui annonce des vents favorables !

N.B. les fichiers météo, consultés alors que nous étions déjà mouillés, annonçaient en effet un « gale warning » ! Cela m’a rappelé la tempête « Gamma » de novembre 2005 lors de notre deuxième transat est/ouest, qui ne nous avait été communiquée qu’une fois passée avec ses 70 nœuds non prévus au bulletin du matin même sur R.F.I.!

Enfin, tout est bien qui finit bien ! On n’a rien cassé c’est déjà ça – j’ai juste des courbatures partout d’avoir barré et des ampoules partout sur les mains, quelques bobos par-ci par-là…

Amitiés marines à tous et à chacun

Barbara

vue de notre trace avec les différents virements de bord;;;