lundi 6 avril 2020

JE PROCRASTINE....



L’humanité oscille volontiers entre la présomption et le désespoir, la suffisance et le découragement. Nous nous pensions globalement en sécurité dans un monde dont le futur est programmable, au moins à moyen terme (en laissant de côté la menace climatique, mais elles est lointaine). Nous avions traversé des crises, économiques ou sociales, mais elles n’avaient pas fondamentalement remis en question notre manière de fonctionner.

Et voilà qu’un virus fait basculer le cours des choses. L’« effondrement » annoncé pour plus tard serait-il à notre porte ? Les discours apocalyptiques refont surface. Les « collapsologues » se réjouissent. On annonce une crise encore plus grave que ce que nous connaissons actuellement.

Puisque la « science » s’est avérée déficiente, faudrait-il alors recourir à la « religion » ? Organiser des neuvaines de réparation et des processions dans les rues comme au Moyen Age ? Il serait tentant de dénoncer l’arrogance de l’humanité moderne qui ne fait que dissimuler son impuissance effective. Mieux vaudrait s’en remettre aux moyens spirituels qu’aux moyens humains…

Ce serait aller un peu vite en besogne. Nos ressources humaines n’ont pas dit leur dernier mot : non seulement la technique médicale mais aussi, et peut-être surtout, l’aide mutuelle, les gestes de solidarité, le soin d’autrui qui s’exprime à l’égard de personnes connues ou inconnues. Les crises suscitent la tentation du chacun pour soi mais réveillent aussi (on aimerait dire : surtout) des désirs altruistes parfois profondément enfouis. Il faudrait en faire davantage l’inventaire et le récit pour garder cela en mémoire. Ne pas oublier le bien qui s’est fait.

Un adage jésuite du XVIIe siècle commence par ces mots : « Fie toi à Dieu comme si le succès ne dépendait que de toi, et en rien de Dieu ». Apparent paradoxe. Mais pas pour celui qui a compris que l’action de Dieu passe par nos mains, celles des médecins, des infirmières, des chercheurs, des livreurs, des voisins qui prennent des nouvelles… Mais l’adage se poursuit : 
« mettre tout ton labeur comme si Dieu allait tout faire et toi rien ». 
Nous rappeler que nous ne sommes pas les maîtres du résultat de notre action. C’est là qu’intervient le « spirituel » : non pas comme un moyen magique plus efficace, mais comme la confiance que nous ne sommes pas seuls dans notre combat.

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