mardi 10 novembre 2020

 NOUVELLES DU VENDÉE GLOBE 







Le point à 9 heures (Mardi 10 novembre)

Classement très difficile à suivre ce matin, tant les options diffèrent. Hier soir, tout le monde faisait cap au sud. Mais les navigateurs se sont heurtés à deux difficultés: Le vent passant sud-ouest les obligeait à pointer vers la pointe nord de l'Espagne, mais, à cet emplacement, le DST (Dispositif de séparation du traffic) reservé aux cargos, constituait une zone impossible à utiliser pour les voiliers, les obligeant ainsi à descendre le long du Cap Finisterre, dans une étroite bande face au vent, avant de pouvoir virer à l'Ouest.

D'autre part, la proximité de la terre entraîne d'autres difficultés: présence de cargos et de bateaux de pêche d'ou veille plus attentive et moins de repos.

Du coup, certains du “groupe ouest” d'hier soir (essenteillement les foilers) ont décidé d'anticiper leur virement dans la nuit: Bureau Vallée, Linkedout et l'Occitane ont été les 1ers à virer, tandis que Charal et Corum choisissaient de poursuivre le plus au sud possible vers la pointe espagnole.

Quand aux bateaux à dérive, leur placement à l'Est hier soir ne leur laissait pas beaucoup de choix donc pour eux, (hormis Clarisse Cremer qui avait choisi l'option groupe ouest), le choix était simple: cap au sud, d'autant plus que leurs aptitudes à serrer le vent les pénalisait moins que les foilers.

Finalement,ce matin, Charal, PRB, Initiatives Coeur et Apivia, qui avaient choisi de descendre sud, ont viré juste avant le DST, alors que Corum et Maître Coq ont choisi de suivre les bateaux à dérive et de passer entre le DST et la pointe de l'Espagne.

De toutes façons, une fois longé le DST, ils n'auront plus d'autre choix que de virer à l'ouest, la descente le long des côtes espagnoles étant bloquée par du vent dans le nez.

La prime au classement reste pour l'instant à ceux qui sont descendus le plus au sud: Charal mène devant trois dériveurs (Yes We Cam, Apicil et Omia) puis Corum s'intercale avant V and B Mayenne et PRB.

Dans le groupe qui a choisi de virer plus tôt, c'est Hugo Boss qui est en tête mais il ne pointe qu'à la 15ème place à 40 milles du leader. Rappelons que le classement est déterminé par rapport à la route idéale, et que, en début de course, les virements de bords successifs affectent beaucoup ce classement, selon que l'on s'éloigne ou se rapproche de cette route idéale.

La tache du jour va être de gagner dans l'ouest dans un vent de sud-ouest où les bateaux à dérive devraient continuer à tirer leur épingle du jeu, pour aller traverser un front assez animé (vent fort et pas mal de mer) dans la nuit prochaine, et ainsi retrouver des vents portants à l'arrière de ce front. Beaucoup de manoeuvres et de fatigue à venir. Rappelons que, dans un virement de bord, le marin doit déplacer tout le matériel (voiles, nourritures, sacs divers) d'un bord à l'autre du voilier afin de lui assurer une meilleure assiette, soit autour de 600 kg à déplacer à chaque fois. Du boulot en perspective.








Jean Le Cam: “Ça va pas mal, mais ce matin, je me suis endormi complet, j’étais crevé. Je me suis réveillé à 7 milles de la côte, j’ai dû faire un virement de bord en catastrophe, avec le matossage et tout ça. Le matossage devrait être interdit sur ces bateaux ! Je me suis endormi, un chaos complet comme en Figaro. Tu ne sais plus où tu es. Ca fait bizarre. Le réveil n’a pas sonné. Il faut le temps de s’habituer, de prendre le rythme. En début de course, c’est compliqué de dormir, tu ne dors pas 5 minutes.

L’idée, c’est d’aller dans le Sud pour ne pas se prendre une trop grosse branlée. Le front s’échappe vers le Nord, je préfère assurer le coup, car il y aura de la mer et des grosses rafales. Je préfère faire du Sud, même si ce n’est pas le plus efficace. Ça se passe plutôt pas mal, je vois à l’AIS CORUM qui passe derrière moi ! C’est plutôt bien au bout de deux jours ! J’ai APICIL pas loin, on est un petit groupe. CORUM a quitté le groupe de l’ouest, pas folle la guêpe ! Nous sommes mieux ici à faire du Sud, il y aura moins de tout. J’ai passé le DST, je suis peinard. Je suis prêt : je vais réduire la toile, les batteries sont à bloc, comme j’ai fait un chaos, je suis reposé. En ce moment, il y a des bateaux partout, des pêcheurs, des bateaux de la course, on va rentrer dans le rail d’ici peu. On dormira plus tard ! On est bien là où on est."



Isabelle Joschke: "Ça va bien, les conditions sont très agréables depuis le début de la course, j’ai l’impression d’être en régate en flotte en pleine saison d’été. C’est bien, cela permet une mise en jambes en douceur, j’ai besoin de ça pour le Vendée Globe. Je ne l’appréhende pas comme les autres courses. À côté de ça, ce qui me taraude, c’est que cette nuit, nous allons croiser un front et une dépression forts. Depuis 2 heures, j’essaie de trouver une route pas trop difficile pour mon bateau. Je suis préoccupée par ça, je vais me reposer au maximum.

Tout ce que je peux te dire, c’est que j’ai l’intention d’être prudente et d’aller dans des conditions que je considère comme étant maniables. S’il faut prendre une autre route que les autres, je le ferais.

Il y a pas mal de trafic mais avec l’AIS, on peut quand même anticiper les croisements donc ça va. On ne peut pas vraiment dormir entre le trafic, les grains, le vent qui bouge beaucoup. Je n’ai pas encore pu me faire une bonne et longue sieste. J'ai surtout l’appréhension des tempêtes à venir. La route vers les alizés est mal pavée cette année. Mon bateau est prêt mais je pense qu’il y a des conditions toujours difficiles quel que soit le niveau de préparation, derrière il y a du chemin, la course est longue, pour moi c’est important de me préserver.

J’ai pris du plaisir, rien que de prendre le départ de cette course, c’est du plaisir. Il y a eu une grosse période émotionnelle au début, j’ai eu du mal à me mettre dans le match d’ailleurs. J’ai l’impression de démarrer un marathon. En ce moment, il y a du soleil, je me dis que c’est toujours ça de pris."


Damien Seguin vient de raconter au direct Vendée Globe qu'il a du plonger sous son bateau pour libérer sa quille d'un filet de pêche.




Sam Davies: " La première nuit s’est bien passée, c’était assez rapide. Les conditions étaient sympa, j’ai fait quelques manœuvres et des changements de voile. J’ai fait quelques siestes. Le bateau avance vite. Il y avait des cargos cette nuit, il fallait faire des zigzags un peu partout pour éviter le trafic. Il y a un peu d’émotion quand tu pars sur un tour du monde la première nuit, c’est toujours un peu bizarre parce que tu pars pour longtemps. Et puis ça faisait longtemps qu’on n’avait pas navigué. On a eu un super coucher de soleil hier et un super lever de soleil ce matin.

C’est sportif et un peu compliqué au niveau de la météo, la situation n’est pas du tout classique. Il va y avoir du vent avec le prochain front et puis potentiellement une tempête tropicale sur notre route.


C’est hyper intéressant, il va y avoir beaucoup de stratégie à faire. J’aime bien ça, mais il faut être bien reposée pour avoir les idées claires, et ce n'est pas encore le cas. Je pense faire beaucoup de siestes aujourd’hui. Après la vacation, je vais dormir ! "





Louis Burton  va réparer sa pénalité après le passage du front.

« Ca va ! Je commence à toucher du vent du deuxième front et la mer commence à se former un petit peu. En ce moment j’ai du vent de sud pour 20 nœuds, la mer commence à être un peu agitée, on a le soleil pour l’instant. Mon choix de route était fait depuis le départ, je me voyais bien partir assez loin dans l’ouest pour éviter d’être contraint le long des côtes du Portugal. Pour ma pénalité, c’est vrai que c’est un peu frustrant, parce que c’est passé à quelques secondes, mais cela fait partie du match. Je suis passé à autre chose, je vais la faire après le front quand j’aurais moins de vent, et je vais en profiter pour aller dormir pendant ce temps-là ! La dépression évolue en mouvement assez vite, on va essayer de la prendre dans le bon sens, il faut un peu de réussite, il faut se trouver dans sa trajectoire quand elle partira dans l’est. En étant positionné bien à l’ouest, ce sera assez avantageux, pour en faire le tour avec les vents portants. Pour l’instant, rien à déplorer, mon Bureau Vallée 2 est en plein forme, il est tout sec à l’intérieur, et aucune avarie. J’ai bien pris mes marques, je vais faire doucement dans les transitions pour ne pas casser du matériel. »





Arnaud Boisisères, La Mie Câline – Artisans Artipôle
"Ça va tant bien que mal. J’aurais rêvé faire un meilleur début de course, mais on fait comme on peut, on bricole. Je fais avec les péripéties du bord. En plus d’avoir des petites misères, je ne vais pas au bon endroit. Mais il y a encore de la route à faire. Je me suis fait surprendre par du vent très mou pendant trois heures.
Je suis parti sous petit gennaker, et le problème que j’ai depuis hier, c’est que je n’arrive pas à le descendre, il est enroulé mais encore en haut. ÇC fait un boudin à l’avant qui ralenti un peu le bateau. Je me suis mis vent arrière pour l’affaler et  je n’ai pas réussi, j’ai peut être une solution ce matin, on va attendre que le jour se lève.
Mon dernier recours, c’est que je monte en haut du mât, donc je vais faire des zigzags, et ce n’est pas bon pour la performance. La nuit prochaine, on va avoir du vent fort au près, on va aller chercher ce front, ça sera fort avec de la grosse mer, et après on va virer et faire une route Sud. C’est pour cela que ça m’arrangerait que cette voile d’avant soit en bas. J’aborde tout cela avec beaucoup de patience. Je suis un peu déçu, je m’attendais à ce que ce soit mieux ce début de course, surtout que c’était chouette ce départ. Je sais que sur un Vendée Globe, il y a souvent des misères. Là, je mange mon pain noir. Cela ne va pas si mal quand même, il n’y pas de drame ! C’est pénible, c’est tout. Je ne dois rien lâcher. La première nuit, j’ai dormi à peine une heure. En ce moment, c’est paisible, je dors par petites tranche d’une demi-heure".





🌊  C A P  à  L ' O U E S T ⛵️


"Chacun sa route, chacun son chemin !" Alexia, elle, a fait son choix et c'est vers l'ouest qu'elle se dirige, prête à affronter le front météo 💪🏻  


#TSE4myplanet



Boris Herrmann (Seaexplorer - Yacht Club de Monaco) 

"Ça va très bien, j’ai pas eu encore la chance de dormir beaucoup, le vent n’est pas très stable. Il y a Clarisse Cremer derrière moi à une dizaine de milles, on se parle un peu sur Whatsapp, c’est sympa. Nous sommes au près avec un petit clapot, j’ai eu un joli lever de soleil ce matin. Les nuages arrivent petit à petit et mentalement on se prépare pour le front à partir de ce midi. L’idée, c’est d’aller vers l’ouest en essayant quand même de gagner des milles vers le sud. On suit les bascules du vent, le vent est très instable. Il va y avoir beaucoup de manœuvres de réduction de voilure : il y aura un ris, ensuite deux ris, je mettrai trois ris je pense dans le plus fort du vent. J’irai lentement, peut être à 10 nœuds, pour préserver le bateau."









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