Vendredi 13, superstition ou bateau ?
OU....
Tout d'abord, le vendredi 13, en faisant abstraction des superstitions, est-il particulier? La réponse est oui. Car les mathématiques appliquées au calendrier indiquent que le 13 du mois tombe un tout petit peu plus fréquemment un vendredi que n'importe quel jour de la semaine. Sur 4000 ans, il y a 6880 vendredis 13 contre 6840 jeudis 13 (ou 6850 lundis ou mardis 13). Il est vrai que notre calendrier grégorien («lancé» en 1582 par le pape Grégoire XIII, tiens donc) réserve bien des surprises.
Un à trois par an
Ainsi, toujours grâce aux mathématiques, il a été possible de démontrer qu'il y avait forcément au moins un vendredi 13 par an, et qu'il ne pouvait pas y en avoir plus de trois. Et il y a en trois si et seulement si le premier jour de l'année est un jeudi pour une année non bissextile (comme 2009) et un dimanche pour une année bissextile.
Toujours grâce aux mathématiques, il a été calculé que les intervalles de jours entre deux vendredis 13 étaient codifiés. Ils sont de 27, 90, 181, 244, 272, 335 ou 426 jours. Donc deux vendredis 13 peuvent être séparés par une durée supérieure à une année. Ce qui s'était produit du 13 août 1999 au 13 octobre 2000.D'autres jeux de calendrier sont possibles. On peut par exemple calculer le nombre de vendredis 13 qui sont aussi des Vendredis saints de l'Église catholique en un siècle. C'est-à-dire le nombre de fois où le dimanche de Pâques tombe un dimanche 15 avril. Car la date de Pâques est mobile et trouve sa place au plus tôt le 22 mars, au plus tard le 25 avril. La dernière année satisfaisant à la condition du 15 avril a été 2001. Et il faudra attendre bien longtemps avant que cela ne se reproduise. Car le prochain vendredi 13/Vendredi saint tombera en... 2063. Au XXe siècle, il y en a eu trois (1906, 1979 et 1990). Au XXIe siècle, il y en aura cinq (2001, 2063, 2074, 2085 et 2096).
Treize à la table du Christ
Le Vendredi saint, jour de la crucifixion de Jésus-Christ, est souvent cité comme étant à l'origine de la mauvaise réputation du vendredi. D'autant que, au dernier repas du Christ, ils étaient treize à table. Alors que notre culture adore le douze (douze mois, douze heures, etc.), le 13e est donc Judas. Bien d'autres raisons sont évoquées pour tenter d'expliquer cette «crispation» autour du vendredi 13. En Amérique latine, l'équivalent est le mardi 13. En Italie, le nombre 17 est associé à la malchance, tandis qu'en Chine c'est le nombre 4, dont la prononciation est très proche du mot signifiant «mort».
Pourtant, aucune donnée sérieuse ne peut faire pencher statistiquement la balance chance-malchance du vendredi 13 dans un sens ou dans l'autre. Alors, pourquoi jouer plus à des jeux de hasard ce jour-là? Parce que «l'espoir fait vivre»? Car les lois mathématiques sont dures, surtout la loi des grands nombres, et affirment que ces jeux sont «perdants». Mais il y a bien des gagnants, tout de même. Bien, bien moins que des perdants, en fait. Il y a une chance sur 14 millions de gagner au Loto. D'accord, cela fait peu. Mais cela laisse une chance... On a aussi une chance sur 14 millions de chances d'avoir 9 fois de suite un 6 en lançant un dé. Si l'on vous propose, moyennant 5 ou 10 euros, de lancer le dé, avec à la clé une grosse somme d'argent, si vous avez 9 fois de suite le 6, le ferez-vous? Et combien de fois? Même un vendredi 13...
Les secrets mathématiques du vendredi 13
Il est construit à Saint-Nazaire avec le soutien financier de Claude Lelouch.
Géant pour son époque, on le disait impossible à manœuvrer par un seul homme. De fait, au cours de la transat, Terlain rencontra des problèmes de gréement qui le privèrent de la victoire. Il arriva second, derrière Alain Colas sur Pen Duick IV.
Pour payer le bateau, Terlain, et sa compagne de l’époque Karin Desboeuf, décidèrent de l'armer pour le charter aux Antilles (c'est-à-dire d’emmener de riches touristes en croisière). Après avoir aménagé le bateau à cet effet à La Rochelle, ils obtinrent un contrat avec le Club Méditerranée et se basèrent à Sainte-Anne en Martinique. Vendredi 13 fut alors confié à Yvon Fauconnier qui recruta un équipage de marins hôteliers pour seconder son épouse Dany. Leur fille Karine Fauconnier, qui devait à son tour devenir une navigatrice célèbre, participa à ces croisières dès son plus jeune âge.
De nombreux marins ont alors croisé la route du Vendredi 13, appelé familièrement « Le Treize », et participé aux croisières de luxe vers les Grenadines : Kiki Hiessler, Alain Revel, Hugo Desmazières, Francis Domange, Pancho Mallego, Alain Chapoutot, Yvon Redier, Titouan Lamazou et bien d’autres.
En 1976, Yvon Fauconnier courut à son tour la Transat anglaise avec le trois-mâts, mais dut abandonner, blessé, face aux dépressions très creuses qui marquèrent cette course.
Le voilier continua ses navigations entre les Antilles et les États-Unis. Au début des années 1990 il connut cependant de graves problèmes de structure, qui s'avérèrent irréparables. Une copie du bateau fut alors réalisée, mais elle ne restitua jamais le caractère particulier de l’original. Ce sistership fut baptisé Friday Star[1].
Vendredi 13 fut alors offert au Musée de la plaisance qui ouvrit un temps dans l’ancienne base sous-marine de Bordeaux, où il fut exposé à terre, mâté mais sans sa quille.
Restauration
Après la fermeture définitive du musée, la coque, ouverte à tous vents, resta sur le terre-plein de la base sous-marine où elle se trouva jusqu'au 7 décembre 2015, date à laquelle elle est transportée dans un chantier proche afin d'être restaurée en vue de son exposition dans le futur Musée de la mer et de la marine[2].
Quelques photographies de Vendredi 13
Vendredi 13 n'est pas qu'une date qui porte malchance ou chance ! c'est aussi le nom d'un bateau de course conçu par Jean-Yves Terlain pour la Transat anglaise de 1972
Le Vendredi 13 est un voilier trois-mâts construit en 1972 sur plan de Dick Carter. Avec ses 35 tonnes et 39 m hors tout, il avait un plan de voilure comportant 3 génois bômés envergués sur 3 mâts. Construit en sandwich fibre de verre/mousse polyuréthane au chantier TECIMAR à Saint-Nazaire, c'est techniquement une goélette à voile d'étai. Jean-Yves Terlain avait conçu ce prototype spécialement pour la Transat anglaise (OSTAR), course à la voile en solitaire, courue entre Plymouth (Grande-Bretagne) et Newport (États-Unis
Le Vendredi 13 est un voilier géant de 39 mètres, reconnaissable à ses trois mâts. Ce plan Dick Carter est une goélette conçue en 1972 par Jean-Yves Terlain afin de parcourir la Transat anglaise, solitaire au départ de Plymouth (GB) et Newport (EU). Construit en sandwich fibre de verre/mousse polyuréthanne par les chantiers Tecimar à Saint-Nazaire, il est financé par le réalisateur, Claude Lelouch.
Ce voilier géant pour son époque – 39 m hors tout et 35 tonnes – était considéré comme impossible à manœuvrer par un seul homme. Pourtant, malgré les problèmes rencontrés lors de la Transat, Terlain se classe à la deuxième place, derrière, Alain Colas, sur Pen Duick IV. À cette époque des transats, le monde la course pense que tout ce qui est plus grand est plus rapide. Pourtant, cet énorme monocoque sera doublé par le multicoque d'Alain Colas.
Par la suite, Vendredi 13 est entièrement réaménagé pour le Charter aux Antilles. Yves Fauconnier prend donc le relai et organise des croisières où de riches clients viennent à bord du bateau. Sa fille, Karine Fauconnier, navigatrice professionnelle reconnue, participa à des croisières tout au long de son enfance. Vendredi 13 continua de naviguer entre les Antilles et les États-Unis et de nombreux marins participèrent aux croisières à l'image de Kiki Hiessler, Alain Revel, Hugo Desmazières, Pancho Mallego, Alain Chapoutot ou encore Titouan Lamazou.
Par la suite, le trois-mâts, en mauvais état, est donné au Musée de la plaisance de Bordeaux, dans l'ancienne base de sous-marins. Il était exposé à terre, mâté, mais sans sa quille.
À la fermeture du musée, la coque du Vendredi 13 est déplacée sur le parking de la base sous-marine, sans aucune indication ou pancarte. En mauvais état, le voilier, ou plutôt l'épave, est taguée et squatté. Elle a été mis en vente en novembre dernier par la ville de Bordeaux, avec d'autres bateaux ayant fait partie du Conservatoire international de plaisance local.
Un sistership du bateau a été conçu, le Friday Star.
Crédit photo 1 : « Le voilier de course "Vendredi 13" (1) » par Jean-Pierre Bazard Jpbazard — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons -
Crédit photo 2, 3 & 4 : Pierre Mondain-Monval
Reportage : Légendaire Vendredi 13
Le voilier Vendredi 13 a quitté sa cale après 21 ans de sommeil
Après 21 ans d'inactivité dans sa cale des bassins à flot de Bordeaux, le trois-mâts "Vendredi 13" reprend vie. L'ancien voilier du réalisateur Claude Lelouch sera restauré durant un an par l'association "Rêve de sens".
© France 3 Aquitaine
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C'est une belle histoire, celle d'un voilier aux multiples vies qui démarre une nouvelle vie. Le célèbre trois-mâts "Vendredi 13" va reprendre la mer. Sa coque était amarrée depuis plus de 20 ans à Bordeaux, presque abandonnée après avoir fait naviguer des générations de marins. Son nouveau propriétaire, lui, ne l'avait pas oubliée...
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