« C’est le propre de la France, quand elle tombe au plus bas, de voir quelqu’un venir la soutenir, la sauver ». Ce vendredi 18 juin, à l’occasion du 81ème anniversaire de l’Appel du général de Gaulle, Eric Zemmour s’est rendu à Lille, comme il a bien voulu nous le confirmer. Il y a visité la maison natale du « Grand chêne » et, fidèle à une habitude récemment adoptée, a publié une courte vidéo sur ses réseaux sociaux. « C’est quand on connaît l’Histoire de France qu’on peut savoir ce qui va arriver », avance le journaliste, qui ajoute que « quand on ne la connaît pas, on croit que la France est sortie de l’Histoire ». Une référence assumée au profil littéraire du général de Gaulle, mis en avant par Eric Zemmour : « C’est un écrivain avant d’être un soldat ». Pour le chroniqueur, le général de Gaulle n’est d’ailleurs surtout pas un « politicien professionnel » ou un « chef de parti ». « C’est un intellectuel, c’est un homme qui connaît l’Histoire de France et qui veut la sauver des griffes du destin dans lequel les générations précédentes l’ont mise ».
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En marge de la visite, Eric Zemmour a déposé une gerbe portant son nom devant le buste du Général, au sein de sa maison natale. Ce déplacement, au cours duquel il a signé de multiples dédicaces et pris de nombreuses photos avec les passants, est la deuxième sortie publique « officielle » du journaliste en quelques semaines, après la manifestation des policiers en mai dernier. Une vie publique à laquelle Eric Zemmour semble prendre goût, à mesure que les rumeurs autour d’une candidature personnelle à l’élection présidentielle de 2022 se densifient. En tous points, cette journée du 18 juin ressemble d’ailleurs à un déplacement de campagne. Selon nos informations, après avoir visité la « maison de Gaulle », Eric Zemmour a en effet rencontré des journalistes de la Voix du Nord, à qui il a accordé un entretien. Il a ensuite pris la direction de Tourcoing, afin d’y rencontrer le Dr Bernard Legrand, récent auteur d’un « Journal d’un médecin au temps du coronavirus », et fréquent lanceur d’alerte sur les violences subies par les médecins généralistes. Récemment crédité de 5.5% des intentions de vote, sans être déclaré candidat et en présence de Marine Le Pen, Xavier Bertrand, Nicolas Dupond-Aignan et Jean-Frédéric Poisson, Eric Zemmour possède un certain potentiel électoral. Un sondage de l’IFOP pour Le Parisien, publié ce 18 juin, informe que 18% des Français seraient prêts à glisser un bulletin Zemmour dans l’urne en 2022.
J’ai tenu à aller visiter ce matin la maison natale du Général de Gaulle à Lille.#18Juin #18juin1940 pic.
twitter.com/TxbYY3yqnm — Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 18, 2021
de Gaulle a censuré son appel à la demande des Anglais
Le gouvernement de Churchill demanda au Général d’épargner Pétain au cas où l’armistice ne serait finalement pas demandé.
Saviez-vous qu'il n'y a pas eu un seul appel du général de Gaulle, mais au moins cinq versions ? Étonnant, mais véridique. Replaçons-nous dans le contexte. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain remplace Paul Reynaud à la présidence du Conseil. De Bordeaux, il s'adresse aux Français par la radio pour leur annoncer son intention de demander l'armistice aux Allemands. « C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. »
Les Français, n'hésitons pas à le dire, accueillent avec soulagement ce discours. La branlée (il n'y a pas d'autre mot) reçue par l'armée française après seulement six semaines de combat avait totalement traumatisé les Français : 1,5 million de soldats prisonniers, 90 000 tués et des millions de civils sur la route ! Stop au massacre ! À tout prix !
Soumettre son texte
Ce discours fait bouillir le sang du général de Gaulle, sous-secrétaire d'État à la Guerre dans le très court gouvernement Raynaud. Immédiatement, il se met à gribouiller un discours de résistance qu'il veut faire diffuser par la BBC. Il saute dans l'avion de l'ambassadeur britannique, présent à Bordeaux, qui le dépose à Londres le soir du 17 juin.
Il poursuit la rédaction de son appel dans l'avion et dans la capitale anglaise avant d'obtenir de Churchill l'autorisation de le lire à la BBC. Seulement, le Général devra, au préalable, soumettre son texte au ministre de l'Information. Consulté par lui, Churchill juge trop durs les mots de De Gaulle à l'égard de Pétain. Après tout, celui-ci peut, à la dernière seconde, renoncer à sa demande d'armistice. Et dans ce cas-là, il faut encore le ménager diplomatiquement.
« Moi, général de Gaulle… »
Une fois n'est pas coutume, le Général s'incline et modifie en conséquence la première version de son texte. La version édulcorée de l'appel du 18 Juin est enregistrée à 18 heures dans les locaux de la BBC et diffusée vers 22 heures. « Moi, général de Gaulle actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent à Londres à se mettre en rapport avec moi… Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. » Remarquez que l'appel ne s'adresse pas aux Français de l'intérieur en les conviant à la résistance, mais aux Français résidant hors de France à qui il demande de soutenir l'effort de guerre britannique. Si de Gaulle a été contraint de modifier sa première version, il tient à ce que les journaux de la France libre publient celle-là et pas celle prononcée au micro de la BBC ! Du reste, dans ses Mémoires de guerre, figure encore la première version.
Les jours suivants, énorme colère de De Gaulle quand il apprend que les techniciens britanniques de la BBC ont perdu l'enregistrement du 18 juin. Le voilà obligé de l'enregistrer à nouveau le 22 juin. C'est une troisième version qu'il lit, car le jour même Pétain a signé l'armistice et il lui faut en tenir compte. Des affiches reproduisant l'appel ont été placardées dans les rues de Londres. C'est encore une nouvelle version. Le 4 juillet, enfin, les Actualités cinématographiques veulent des images du Frenchie en train de lire son appel. Et hop, voilà une cinquième version de l'appel du 18 Juin !
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