jeudi 17 juin 2021

IL Y A 400 ANS LAFONTAINE

Il sut manier avec un naturel confondant la langue de la cour et celle du bon peuple. Parler philosophie avec des mots bien simples. Mettre en mots réjouissants les grivoiseries qu'il avait, sa vie durant, pratiquées à foison. S'essayer au théâtre, ne point s'y arrêter. Et créer, l'air de rien, la fantaisie d'un monde où le lapin taquin, la cigale étourdie, le moustique obstiné se ressemblent, comme des frères, au poète et à ses semblables.

Des côteaux champenois aux tavernes parisiennes, de Vaux le Vicomte au salon de la rue des Petits-Champs, le maître des eaux et forêts sillonna l'existence en épicurien bonhomme, l'esprit aux aguets, l'œil pétillant.

Après une enfance champenoise rêveuse, ce « bon garçon, fort sage et modeste » selon son ami Louis Maucroix, découvre les cabarets et goûte la joyeuse vie littéraire du Paris du Grand Siècle, celle de Molière, Boileau, Racine. Fidèle à Fouquet dans sa disgrâce, pas assez courtisan pour une carrière littéraire fulgurante, La Fontaine entre néanmoins à l'Académie française.

Suivre ses traces, entendre l'écho de son oeuvre, au fil des siècles et des livres, c'est entrer au royaume d'un styliste virevoltant, d'un génie de l'a-propos, d'un moraliste en robe des champions. C'est ce que le Figaro Hors-Série vous propose en 104 pages, avec Fabrice Lucchini, Marc Fumaroli, Laurent Dandrieu, et quelques autres, illustrées par Gustave Doré, Fragonard, Benjamin Rabier, Rebecca Dautremer…


 La Fontaine et ses fables ?

(TeeFarm/Pixabay)

Il y a 400 ans, Jean de La Fontaine paraissait au monde. L’occasion, au travers d’un quiz, de faire le point sur cet homme et ses fables qui ont bercé environ toutes les enfances de ce pays.

« La cigale et la fourmi », « Le loup et l’agneau », « La laitière et le pot au lait ». Chacun en connaît au moins une. Souvent deux. Souvent beaucoup plus. Dire que les fables de La Fontaine font partie du patrimoine national est à peu près aussi évident que d’affirmer que le camembert est normand. La Fontaine, donc, depuis 400 ans, au menu des écoliers, au menu des récitations et au menu des instituteurs. Mais au juste, qu’en gardons-nous ? L’occasion de faire le point en 15 petites questions.

Quatre cents ans après sa naissance, Jean de La Fontaine toujours aussi moderne
À sa manière nécessairement poétique, Jacques Réda rend hommage à Jean de la Fontaine, dont nous fêtons cette année les 400 ans de la naissance.



 Château-Thierry, lieu de naissance de Jean de La Fontaine, il y a tout juste quatre cents ans.


Sans doute s’attarde-t-on aujourd’hui beaucoup moins que jadis, dans nos collèges et nos lycées, à étudier la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, qui agita les bons esprits dans la seconde moitié du XVIIe siècle. La Fontaine y avait pris part, non seulement en tant que fabuliste – Ésope l’y incitant – mais probablement en raison de goûts et de convictions intimes qui l’amenèrent à traduire en vers français des fragments de poètes latins tirés de saint Augustin et de Sénèque.

Or, La Fontaine reste à présent mieux que moderne : l’un des écrivains les plus actuels de son époque. Il le doit à son naturel inégalé dans notre littérature, à une aménité présente jusque dans ses « morales ». Il a pourtant des accents qui, croirait-on, lui échappent « Âmes de bronze, humains, 

celui-là fut sans doute / Armé de diamant qui tenta cette route / 

Et le premier osa l’abîme défier. »





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