• Ses cascades acrobatiques ont fait frissonner des générations de spectateurs mais c’est un autre vertige qui vient de nous saisir. Celui du vide laissé par Jean-Paul Belmondo, après son ultime envol le 6 septembre, tant l’immense acteur a accompagné, depuis soixante ans, la vie intime et collective des Français. La nôtre, la vôtre, la mienne aussi. Des souvenirs affleurent : la toute première cassette VHS que je visionne un mercredi après-midi d’enfance, en 1983 ? L’As des as, où « Bébel » excelle en boxeur-aviateur. Une ciné-balade organisée à Paris, des années plus tard ? J’y retrouve l’acteur-funambule sur le toit d’un métro aérien dans Peur sur la ville (1975). Une virée dominicale à Villerville (Calvados), l’été 2018 ? L’occasion de retrouver, au hasard d’un circuit pédestre, les traces émouvantes et joyeuses du passage de Bébel venu tourner ici Un singe en hiver (1962). En mai dernier, enfin, un déplacement professionnel à Angers m’a conduit au cinéma Les 400 coups. Rouge, jaune et bleu, les vifs aplats sur sa façade intérieure m’ont renvoyé, en un lumineux clin d’œil, à l’affiche bariolée de Pierrot le Fou (1965).
L’hommage rendu ces jours à Jean-Paul Belmondo, tout à la fois populaire et solennel, est à la hauteur de ce que fut l’homme et l’artiste : un monument de notre patrimoine, qui lègue à la postérité des œuvres sur lesquels ne tombera jamais vraiment le mot « FIN ».
« À l’image de ses personnages, Bébel croqua la vie jusqu’au bout. L’as des as, c’était bien lui. »
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