En hommage à Jean-Pierre Bacri, trois films à (re)voir sur France.TV
 

L'été en pente douce, Cherchez Hortense et Place publique sont en ligne, et France 3 diffusera un documentaire inédit sur "le grincheux le plus attachant du cinéma français", cette semaine.

Le 18 janvier, cela fera déjà un an que Jean-Pierre Bacri a disparu. France Télévisions rend hommage à cet acteur populaire en proposant vendredi soir un documentaire intitulé Bacri, comme un air de famille (déjà visible sur Molotov.tv). Celui-ci sera suivi des Bonnes Intentions, un film lui aussi inédit en clair, qui est porté par son ancienne compagne, Agnès Jaoui. Sur le site France.TV, ce sont trois longs métrages portés par Bacri qui sont proposés : L'été en pente douce, de Gérard Krawczyk (1987), Cherchez Hortense, de Pascal Bonitzer (2002) et Place Publique, d'Agnès Jaoui (2018), précédés de ce message : "Toujours au bord des nerfs, mais sans arrêt touchant dans la cassure qu'il montre dans chacun de ses rôles : Jean-Pierre Bacri nous a quitté il y a un an. Hommage en quelques films." Voici les détails.

CÉDRIC KLAPISCH REND HOMMAGE À JEAN-PIERRE BACRI : "TU N’ÉTAIS PAS RÂLEUR, TU ÉTAIS UN RÉVOLTÉ"

L'histoire de L'été en pente douce : Fane en a assez d'entendre tous les soirs son voisin du dessus "tabasser" sa compagne. Un soir, il monte et redescend avec Lilas qu'il se met à aimer. Fane apprend alors la mort de sa mère qui avait une petite maison coincée entre deux garages. Fane, Lilas et Mo, le frère de Fane amoindri par une opération au cerveau, vont s'installer dans la maison. Ils vont essayer d'y être heureux malgré un village hostile et un été trop chaud.

JEAN-PIERRE BACRI : "LES HISTOIRES OÙ TOUT LE MONDE VA TRÈS BIEN NE M'INTÉRESSENT PAS"

L'histoire de Cherchez Hortense : Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d'amour s'est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d'être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l'aide de son père, conseiller d’État, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie.

La critique de Première : Ce sujet dans l’air du temps est prétexte à une tragicomédie sur les rapports humains. Dès les premières minutes – un échange amoureux peu convaincant entre deux comédiens sur scène –, on sait qu’il sera question du sentiment sous toutes ses formes. Et que les apparences trompeuses seront au centre de ce sixième long métrage du réalisateur de Rien sur Robert. « J’ai des rapports simples avec personne, et surtout pas avec mon père… » Cette réplique semble taillée sur mesure pour Jean- Pierre Bacri, qui s’en empare avec délices. Comme il empoigne le rôle de Damien, homme sans qualités, mari banal, sans doute bon professeur (de civilisation chinoise), qui se réveille aux côtés d’une inconnue férue de ses travaux sur… le sourire ! Autour de lui, de Claude Rich à Isabelle Carré, les acteurs se régalent. Sous des dehors intellos et bavards, Cherchez Hortense cache, comme ses personnages, un réjouissant jeu de piste.

Bande-annonce : 


AGNÈS JAOUI ET JEAN-PIERRE BACRI ONT FAILLI ADAPTER ASTÉRIX

L'histoire de Place publique : Castro, autrefois star du petit écran, est à présent un animateur sur le déclin. Aujourd'hui, son chauffeur, Manu, le conduit à la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie de longue date, Nathalie, qui a emménagé dans une belle maison près de Paris. Hélène, sœur de Nathalie et ex-femme de Castro, est elle aussi invitée.

La critique de Première : Ils le disent eux-mêmes : chacun de leurs films est une variation autour du thème du droit du plus fort. Et d’après Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, après des années de lutte inégale marquées par le libéralisme triomphant, ce sont les cyniques qui l’ont emporté sur les humanistes. À ma droite, Bacri en vieil animateur télé qui s’accroche à son poste ; à ma gauche, Jaoui en respectable lobbyiste tiers-mondiste à bout de sou(ffle). Comme à son habitude, le duo s’est octroyé des rôles violemment antagonistes mais complémentaires. Des ex (comme eux dans la vie) confrontés aux écrits fielleux de leur fille romancière dont l’histoire ne dit pas si elle est foncièrement ingrate ou simplement opportuniste -un peu des deux, sûrement, les gens sont gris chez les JaBac. Ce joli monde se retrouve lors d’une fête organisée dans sa maison de campagne par la productrice (Léa Drucker) de Castro (Bacri), ce qui donne l’occasion à nos chroniqueurs acerbes de mettre dans le même sac parisianistes pédants et provinciaux vindicatifs, youtubeurs branleurs et stars télé imbuvables. Ils le font avec une évidente gourmandise, et même avec une férocité qui rappelle les grandes heures de la comédie italienne, comme en témoigne le dénouement, d’une parfaite amoralité. C’est ce qui différence in fine Place publique du plus bonhomme Sens de la fête auquel il ne manquera pas d’être comparé en raison de Bacri et de l’unité de lieu et de temps à l’œuvre dans les deux films.

Bande-annonce : 


LE GOÛT DES AUTRES : LA RECETTE DU SUCCÈS POUR LE TANDEM AGNÈS JAOUI – JEAN-PIERRE BACRI