mardi 1 mars 2022

đŸ‡ș🇩 Guerre en Ukraine : l’Europe face au spectre d’un choc Ă©nergĂ©tique

 


Guerre en Ukraine : BHL organise un meeting de solidarité mardi à Paris

par RĂ©my Cattelain le 28 Feb 2022

Le philosophe Bernard-Henri LĂ©vy tient mardi « un meeting de solidaritĂ© » au ThĂ©Ăątre Antoine Ă  Paris, en soutien au peuple ukrainien et Ă  son prĂ©sident, Volodymyr Zelensky. CĂŽtĂ© responsables politiques, François Hollande, Anne Hidalgo, ValĂ©rie PĂ©cresse et Christophe Castaner sont attendus




Poutine : la communautĂ© internationale condamne “un comportement irresponsable”

par Deligne le 28 Feb 2022

La “force de dissuasion russe” est un ensemble d’unitĂ©s dont le but est de dĂ©courager une attaque contre la Russie, “y compris en cas de guerre impliquant l’utilisation d’armes nuclĂ©aires”, selon le ministĂšre de la DĂ©fense russe.


Afin de limiter les dĂ©gĂąts collatĂ©raux sur son Ă©conomie, l’Europe Ă©vite pour le moment les sanctions sur les hydrocarbures russes, quitte Ă  financer le rĂ©gime de Vladimir Poutine.


Par Eric Albert


Dans les vingt-quatre heures qui ont suivi la reconnaissance des rĂ©publiques sĂ©paratistes de l’est de l’Ukraine par Moscou, lundi 21 fĂ©vrier, l’Union europĂ©enne (UE), le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont achetĂ© un peu plus de 700 millions de dollars (622 millions d’euros) Ă  la Russie en pĂ©trole, gaz et mĂ©taux, selon les calculs de l’agence de presse Bloomberg. « C’est 700 millions de dollars par jour », souligne Javier Blas, un Ă©ditorialiste de Bloomberg, spĂ©cialiste de l’Ă©nergie.


Depuis, alors que l’invasion sur le terrain est en cours, les livraisons de gaz russe passant par l’Ukraine Ă  destination de l’Europe ont… accĂ©lĂ©rĂ©, et non pas ralenti, note-t-il. Samedi 26 fĂ©vrier, les livraisons de gaz par ce chemin devaient ĂȘtre Ă  leur plus haut niveau depuis deux mois.


Face Ă  cette crise gĂ©opolitique majeure, les puissances europĂ©ennes sont confrontĂ©es Ă  un choix impossible : soit elles rĂ©duisent les importations d’hydrocarbures russes pour contrer le prĂ©sident russe, Vladimir Poutine, et s’exposent alors Ă  un choc Ă©nergĂ©tique majeur, soit elles limitent les sanctions et rĂ©duisent la casse Ă©conomique. Dans ces premiers jours de conflit, elles ont pour l’instant choisi la seconde option. Pourtant, rappelle la dĂ©putĂ©e europĂ©enne Aurore Lalucq (Place publique), « financer le gaz, c’est financer la guerre de Poutine ».


Les sanctions prises par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ont dans l’ensemble calmĂ© les marchĂ©s de l’Ă©nergie. Le prix du baril de brent, qui avait atteint 105 dollars jeudi, est redescendu Ă  96 dollars vendredi. Les Bourses, aprĂšs une violente correction jeudi, Ă©taient toutes en hausse vendredi. Le CAC 40, en progression de 3,55 %, avait presque effacĂ© l’intĂ©gralitĂ© des pertes de la veille.


« La demande d’hydrocarbures est trĂšs forte »


Les Etats-Unis ne s’en cachent pas : ils n’ont pas voulu attaquer les hydrocarbures russes. Sinon, Vladimir Poutine en « vendrait moitiĂ© moins mais Ă  deux fois le prix. Il n’en subirait pas les consĂ©quences, alors que les Etats-Unis et leurs alliĂ©s souffriraient », explique Amos Hochstein, conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique pour l’administration de Joe Biden. Les Occidentaux n’ont de mĂȘme pas osĂ© retirer la Russie du systĂšme Swift, qui permet les paiements internationaux. L’Allemagne et l’Italie, notamment, s’y opposaient, tandis que la France et le Royaume-Uni y sont favorables.


Pour autant, l’impact macroĂ©conomique de la guerre en Ukraine n’est pas neutre. Les prix du pĂ©trole, de l’Ă©lectricitĂ© et du gaz, malgrĂ© leur reflux de vendredi, restent en forte augmentation. Gilles MoĂ«c, chef Ă©conomiste d’Axa, table sur une inflation d’un point supplĂ©mentaire. « Et il ne s’agit que de mauvaise inflation, qui ronge le pouvoir d’achat des mĂ©nages », prĂ©cise-t-il. D’aprĂšs la banque UBS, un tel scĂ©nario pendant deux trimestres rĂ©duirait la croissance mondiale d’un demi-point. Le cabinet Oxford Economics mise plutĂŽt sur 0,2 point de croissance mondiale en moins, mais environ 0,5 point en moins pour la zone euro, qui est plus exposĂ©e. « Cela peut ressembler au choc pĂ©trolier du milieu des annĂ©es 2000 [quand le baril avait atteint 150 dollars] », avertit Helen Thompson, de l’universitĂ© de Cambridge.


Le problĂšme est que ce nouveau choc survient alors que l’indice des prix s’affole dĂ©jĂ  depuis neuf mois. En zone euro, l’inflation Ă©tait de 5,1 % en janvier (sur douze mois). La moitiĂ© Ă©tait le fruit des tensions sur les marchĂ©s de l’Ă©nergie. « Les investissements dans de nouveaux projets de pĂ©trole et de gaz sont bas, les stocks sont au plus bas depuis 2014, alors que la demande [d’hydrocarbures] est trĂšs forte », relĂšve Giovanni Staunovo, analyste en matiĂšres premiĂšres chez UBS. Le cocktail pour une explosion des prix est lĂ .


Le choc se produit cependant dans une conjoncture solide, avec une forte reprise en cette apparente sortie de pandĂ©mie de Covid-19. Axa anticipe dĂ©sormais une croissance mondiale autour de 3,6 % en 2022. C’est un peu moins bien que les 4 % espĂ©rĂ©s jusqu’Ă  prĂ©sent, mais c’est loin d’une rĂ©cession. De plus, aprĂšs deux annĂ©es sous perfusion financiĂšre, les mĂ©nages disposent d’un surplus d’Ă©pargne.


38 % du gaz de l’UE vient de Russie


Il s’agit cependant du scĂ©nario « optimiste », celui dans lequel pĂ©trole et gaz russes continuent d’ĂȘtre vendus sans limites. « Mais je pense que nous en sommes qu’au dĂ©but d’une guerre Ă©conomique qui pourrait durer longtemps », dĂ©clare Jonathan Hackenbroich, du groupe de rĂ©flexion European Council on Foreign Relations. Il avertit qu’une spirale de sanctions pourrait pousser les Russes Ă  rĂ©pliquer : « Ils peuvent utiliser l’arme Ă©nergĂ©tique, en rĂ©duisant leurs livraisons. » Sachant que 38 % du gaz de l’UE vient de Russie, mais que ce niveau atteint 55 % pour l’Allemagne et 100 % dans plusieurs pays de l’est de l’Europe, les rĂ©percussions peuvent ĂȘtre violentes. Dans le pire des cas, des coupures d’Ă©lectricitĂ© ou la fermeture temporaire d’usines pourraient ĂȘtre inĂ©vitables.


La Banque centrale europĂ©enne a tentĂ© de modĂ©liser l’impact d’un rationnement de 10 % du gaz. Elle en conclut que l’Ă©conomie subirait un choc nĂ©gatif de 0,7 %. LĂ  encore, Ă©tant donnĂ© la croissance actuelle, une rĂ©cession devrait ĂȘtre Ă©vitĂ©e.


Pour l’instant, chacun espĂšre que la Russie comme l’Europe Ă©viteront un tel scĂ©nario. « Des sanctions sur le flot du gaz russe semblent prohibitives pour l’UE, estime une note du cabinet Wood Mackenzie. Mais la Russie aussi aurait trop Ă  y perdre. Aux prix actuels, elle abandonnerait 7,5 milliards de dollars de revenus par mois, peut-ĂȘtre plus. »


Eric Albert(Londres, correspondance)


(posté par J-Pierre Dieterlen)



Nous sommes bien vulnĂ©rables ; nous pourrions aussi Ă©voquer l'autre "machin" que constituent l'OTAN et sa clause de solidaritĂ© đŸ€Ł. Il est, peut-ĂȘtre, encore temps de rĂ©agir.

Je trouve tout simplement enfantin de vouloir faire assurer sa défense (celle de l'Europe) par un pays à l'autre bout du monde (USA) qui se fiche de plus en plus, par ailleurs, de ce qui peut bien se passer en Europe. Nous vivons donc de beaucoup d'illusions...

Et quand il aura empoché les dollars, il aura beau jeu de fermer les vannes pour nous mettre face à nos contradictions. Nous serons alors bien dans l'embarras et il aura pris l'ascendant sur l'occident. Celui qui possÚde l'énergie possÚde le pouvoir !

--> Non  ! uniquement ceux qui possĂšdent les armes ont le pouvoir ou contre-pouvoir.

---> sauf que pour faire des armes, il faut de l'Ă©nergie. Donc cette personne a raison : le plus fort est celui qui a l'Ă©nergie.


đŸ˜­đŸ˜ đŸ€ą On crie au loup, on annonce les pires sanctions en cas d’attaque et on n’est pas capable de se passer de gaz et de pĂ©trole russe. Ni du blĂ© d’ailleurs. L’Europe ce phare du monde est tombĂ©e bien bas. On ne peut mĂȘme pas sacrifier un peu de confort pour signifier aux ukrainiens qu’on est avec eux .

Cette crise aura au moins un effet bĂ©nĂ©fique pour le Français lamba : lui faire comprendre une bonne fois pour toutes que le marchĂ© du pĂ©trole est ultra tendu, il va bientĂŽt le constater  Ă  la pompe, et que, pour retrouver un peu d’independance et donc de fiertĂ© vis Ă  vis des nazillons  de tous poils, il est urgent de sortir du pĂ©trole dans le transport individuel, dit autrement, de trĂšs vite reconstruire des centrales nuclĂ©aires. Je pense ne pas me tromper en disant que, de fait, avec cette difficile actualitĂ©, le chef de guerre Macron a dĂ©jĂ  gagnĂ© la prĂ©sidentielle sans mĂȘme livrer bataille, les Verts se voient eux immĂ©diatement cornerisĂ©s tant la vulnĂ©rabilitĂ© de l’Allemagne vis Ă  vis du gaz est flagrante dans sa quĂȘte anti nuclĂ©aire.










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