Alain Krivine, figure historique de la gauche radicale, est mort
Alain Krivine est mort samedi, à Paris, à l’âge de 80 ans, a appris Le Monde auprès de sa famille. « Je t’entends encore dire que la plus belle manière de célébrer la mémoire des disparus est de perpétuer leur combat. (…) Le faire sans toi n’aura plus jamais la même saveur », a regretté Olivier Besancenot, qui milita à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) puis au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) aux côtés de M. Krivine.
Né le 10 juillet 1941 à Paris, Alain Krivine était issu d’une famille de juifs ukrainiens émigrés en France après les pogroms antisémites de la fin du XIXe siècle. Biberonné comme ses frères aux mouvements étudiants communistes, il était l’un des fondateurs, en 1966, de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), et devient l’une des figures de Mai-68, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit, Jacques Sauvageot et Alain Geismar.
Son activisme lui vaut alors d’être emprisonné un mois à la Santé et entraîne la dissolution de la JCR. Il est ensuite désigné par la Ligue communiste, fraîchement créée, comme candidat à l’élection présidentielle de 1969. Un an après Mai 68, la France entière découvre donc Krivine, cheveux frisés, lunettes sur le nez, et son programme : détruire l’ordre capitaliste et redistribuer les richesses. Il n’obtient que 1,06 % des suffrages.
Le NPA a salué sa mémoire par un communiqué : « Jusqu’à la fin de sa vie, Alain n’aura rien lâché et n’aura pas cédé à la pression du “ça te passera avec l’âge” », et annoncé des hommages à venir dans les jours qui viennent. « Salut, vieux, et merci pour tout. On continue le combat ! », a promis le parti.
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