lundi 11 avril 2022

UN DIMANCHE PAS COMME LES AUTRES ....

 Dimanche ordinaire sur les écrans … Oups ! pardon : un dimanche particulier, celui des Rameaux...🌿

La précédente présidentielle avait été une élection volée à François Fillon à cause d’une histoire futile. » Cette fois elle est volée à Zemmour à cause d’une guerre futile...🥵




 devant la soirée électorale...


Présidentielle : une grande victoire pour la révolution (nationale)

Présidentielle : une grande victoire pour la révolution (nationale)

Montage Télérama d'après captures d'écran

Après des heures d’atermoiements pendant lesquelles les adeptes de la sieste ont remplacé ceux de la pêche à la ligne, il a bien fallu se rendre à l’évidence : la course-poursuite est l’essence de la démocratie. Par bonheur, le succès de la “droite nationale” nous protège d’une victoire de l’extrême droite. Retour sur un premier tour télévisé.

« Tout le pays est mobilisé, les écoles, les gymnases, les salles communales. » Les mairies, les cantines et les dojos. Sur BFMTV, on passe la journée à meubler en attendant les résultats du premier tour.

 L’éditorialiste Laurent Neumann s’enthousiasme : « C’est un des derniers moments de communion collective. Avant, y avait le service militaire. » Cette merveillleuse communion… sans les femmes. Dommage que le droit de vote leur ait été accordé.

© BFMTV

Laurent Neumann s’émeut : « C’est intéressant de voir que des candidats qui briguent la plus haute fonction de l’État vont voter à égalité aux côtés de citoyens comme tout le monde. » Comme si les candidats étaient des citoyens comme les autres. Au moins ont-ils la possibilité d’être cernés par quelques dizaines de caméras pour voter, pas comme tout le monde. Christophe Barbier disserte sur le taux de participation : « La météo peut provoquer différents comportements. Vous pouvez vous dire : “Je vais me lever tôt, aller voter, et je suis tranquille pour la journée.” Ou bien au contraire vous prélasser au soleil, faire une petite sieste et laisser passer l’heure de fermeture des bureaux de vote. » Qui n’a jamais fait une petite sieste de 8 heures à 20 heures ?

© BFMTV

L’influence de la guerre en Ukraine sur la campagne électorale est évoquée, Christophe Barbier s’inquiète : « Y a un risque de voir toute une partie du tiers-monde déstabilisée par la pénurie de blé, notamment en Afrique, provoquant des mouvements migratoires. » Un grand remplacement ? Pendant ce temps, dimanche ordinaire sur CNews… Avec enfin un électeur qui porte le masque.

© CNews

Il est déjà 18 heures passées sur BFMTV. À voir la tête de Geoffroy Lejeune, de Valeurs actuelles, il semble qu’Éric Zemmour ne va pas franchir la barre des 25 %.

© BFMTV

Les directs se succèdent. L’occasion de vérifier que, depuis 1995, le journalisme politique a énormément progressé. À l’époque, on suivait la voiture du président élu au second tour. Aujourd’hui, LCI suit la voiture des candidats avant même d’avoir le résultat du premier tour. Notons toutefois qu’il ne s’agit pas de la voiture de Nathalie Arthaud mais de celle de Marine Le Pen.

© LCI

Sur CNews, même souci d’informer les téléspectateurs de l’état du trafic sur le périphérique.

© CNews

Quand soudain une terrible angoisse m’étreint. Sur LCI, Marine Le Pen est « en route vers son QG » alors que sur CNews, elle a « quitté son QG ». La présidente du RN s’est-elle égarée dans une faille de l’espace-temps des chaînes info ?

© CNews

Élisabeth Lévy réclame des précisions sur le taux de participation : « La Seine-Saint-Denis, c’est un département emblématique de ce qu’on appelle les territoires perdus, j’aimerais savoir si ce chiffre est un bon chiffre ou pas. » Ivan Rioufol prend du recul : « Y a une grande frustration sur les débats qui ont été évacués, ça ressemble beaucoup à la précédente présidentielle qui avait été une élection volée à François Fillon à cause d’une histoire futile. » Cette fois-ci, elle est volée à Zemmour à cause d’une futile guerre en Ukraine.

© LCI

Suspense insoutenable sur LCI, Marine Le Pen est sur le point d’arriver au QG qu’elle vient de quitter sur CNews. Quand soudain, ouf, Marine Le Pen est bien arrivée. Pas d’accident ni de guet-apens, la République est sauvée.

© LCI

Sur CNews, Mathieu Bock-Côté livre son indispensable analyse de sociologue québécois : « La campagne a eu lieu cet automne, au moment d’une forme de surprise. » L’heureuse surprise Zemmour. « Ensuite, la campagne a été évacuée par l’Ukraine. » Une guerre de diversion a été opportunément déclenchée pour saboter la campagne de Zemmour.

© CNews

Pendant, ce temps, sur BFMTV, Apolline de Malherbe alerte : « Y a eu cet indicateur qui est tombé dans les derniers jours de la campagne, qui a été fait par les magasins Leclerc… » Un célèbre centre d’études de sociologie électorale. L’envoyé spécial au QG de Zemmour avertit : « C’est un saut dans le vide pour Éric Zemmour. Que va-t-il se passer ? » Aura-t-il prévu un parachute ?

© BFMTV

Sur CNews, Mathieu Bock-Côté dénonce « dans certains quotidiens la re-extrême droitisation de Marine Le Pen, qui redevient la fille de son père, une forme de démon masqué ». Alors que c’est un ange de tolérance. Charlotte d’Ornellas, de Valeurs actuelles, décrypte : « Des candidats sont considérés par le système institutionnel comme antirépublicains : Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour. » Ils veulent tous sortir de la CEDH et supprimer du préambule de la Constitution la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Mélenchon le premier.

© CNews

Alexandre Devecchio, du Figaro, fait le point : « Il y a le camp de la mondialisation, pro-Europe, et le camp de la protection aussi bien sociale que culturelle. » L’extrême droite. Sans elle, point de protection, point de salut.

Retour sur BFMTV. À 19h43, Philippe Corbé prévient : « C’est pas le moment d’aller dans votre cuisine chercher quelque chose à manger. Restez devant BFMTV. » Et si on a envie de faire pipi, on fait comment ? À 19h59, Maxime Switek me fait bisquer : « Les résultats sont tombés sur notre boîte mail mais nous n’avons pas le droit de vous les dire. » Quelques secondes plus tard, ils s’affichent. Finalement, j’ai envie de vomir. Je peux aller aux toilettes ou je dois asperger ma télé ?

© BFMTV

Sur LCI, on fait tonner « le coup de tonnerre Valérie Pécresse, elle ne serait même pas remboursée de ses frais de campagne ». Louis de Raguenel s’apitoie sur CNews : « Y a eu des gens qui ont prêté de l’argent en pensant être remboursés donc c’est la douche froide. » La déroute bancaire.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot s’expriment en direct sur TF1 et sur France 2, ils sont totalement ignorés par BFMTV, LCI et CNews, les chaînes (d’une certaine) info.

© TF1 / France 2

Avec ses 7 % des suffrages exprimés, je finis par reconnaître qu’Éric Zemmour avait vu juste. Il y avait bien pour lui un « vote caché ». Tellement caché qu’il est devenu invisible.

© CNews

Pendant que BFMTV et LCI retransmettent l’allocution de Mélenchon, CNews préfère donner la parole à de véritables hommes de gauche, Manuel Valls et Jean-Michel Blanquer. Si la chaîne finit pas se brancher sur le direct du candidat de LFI, elle n’a pas une seconde de retard pour retransmettre le discours de Zemmour. Lequel déclare : « Les drapeaux qui ont flotté au Trocadéro ne s’abaisseront plus jamais. » Pourtant, d’après les images de nombreux reporters, ils ont directement été jetés dans des poubelles.

© CNews

Sur BFMTV, Natacha Polony analyse : « Éric Zemmour se retrouve plus radical que la droite nationale de Marine Le Pen. Y a quelque chose d’absurde dans cette campagne. » C’est vraiment absurde que Zemmour soit devancé par Le Pen. En revanche, c’est tout à fait logique qu’une éditorialiste de BFMTV emploie le terme « droite nationale » promu par le RN plutôt que celui d’« extrême droite ». Au passage, notez la pertinence du bandeau de BFMTV accolé à l’image de Natacha Polony.

© BFMTV

Natacha Polony poursuit son habile décryptage : « Il y a eu de la part d’Éric Zemmour une capacité à imposer des thématiques. » Malgré l’omerta des médias en général et des chaînes info en particulier. « En revanche, les Français n’ont pas accepté ses solutions. » Ils ont préféré celles de Marine Le Pen. Énorme différence.

© BFMTV

Nouvelle course-poursuite haletante sur BFMTV : « L’image d’Emmanuel Macron qui rejoint ses supporters, suivi notamment par les motos de BFMTV. » Accident, panne d’essence, crevaison ? Le suspense est total. Vérification faite, la course-poursuite est bien plus spectaculaire sur France 2. Preuve de la supériorité du service public.

© France 2

Terriblement déçu par le résultat de ce premier tour, j’en viens à espérer que Vincent Bolloré annonce le retour d’Éric Zemmour tous les jours sur l’antenne de CNews. En attendant, l’impitoyable débat se poursuit entre Jean-Michel Blanquer et Manuel Valls. L’extrême droite est au supplice.

© CNews

Je zappe sur TF1 pour me détendre devant Les Visiteurs, qui doivent interrompre la soirée électorale dès 21h20. Las, il est 21h55 et, malheur, je m’aperçois que Jacquouille a mis une cravate. C’est insupportable ces chaînes qui ne respectent pas les horaires de leurs programmes.

© TF1

Sur CNews, Sonia Mabrouk désespère : « Marine Le Pen a passé des années à se dédiaboliser, à se recentrer et, dès ce soir, elle est re-diabolisée, extrême droitisée. » Alors qu’elle a un programme « très socialiste », selon les experts de LCI. Sonia Mabrouk se console : « Je voudrais qu’on écoute Zineb El Rhazoui, soutien d’Emmanuel Macron. Il a parlé de l’un de vos combats sur l’islamisme. — Emmanuel Macon a fait un virage à 180° depuis le début de son quinquennat, vante Zineb El Rhazoui. Il a été le président qui est allé le plus loin en termes de dialectique… » Islamophobe. « … Dans la dissolution d’associations islamistes. Il faut aller plus loin. » Interdire l’islam ? Sonia Mabrouk approuve : « Donc vous aussi vous mettez en place ce front républicain. » Contre les musulmans.

© CNews

Sonia Mabrouk regrette : « Ce front républicain n’a pas beaucoup de sens. — C’est un refrain un peu usé, convient Gabrielle Cluzel, de Boulevard Voltaire. Un vieux tube des années 80. Les clivages ont sauté. » De LREM au RN, l’extrême droite est devenue majoritaire… Oui, c’est vrai, je caricature. Parmi les éditorialistes, présentateurs et présentatrices d’extrême droite, il y a sur CNews de grandes figures de gauche, Julien Dray et Laurent Joffrin, engagés dans une fervente collaboration (pardon, résistance) à l’offensive idéologique de Bolloré.

© CNews

Il se fait tard mais Jean-Sébastien Ferjou, du site Atlantico, reste lucide : « Marine Le Pen ne fait plus peur. Elle n’est plus perçue d’extrême droite. » Elle aime les chats et le karaoké. Pour lui répondre, le présentateur Julien Pasquet sollicite Robert Ménard, selon qui « il faut qu’elle explique que la préférence nationale, c’est pas une révolution ». Seulement une révolution nationale, comme disait Pétain.

© CNews

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