vendredi 6 mai 2022

BIENTÔT LA SAISON CYCLONIQUE 2022

 

Il manque les lettres Q, U, X Y Z


Le Comité des ouragans de l'OMM retire des noms de cyclones tropicaux et met fin à l'utilisation de l'alphabet grec



 L' Organisation  météorologique mondiale (OMM) a retiré Dorian (2019) ainsi que LauraEta et Iota (2020) des listes utilisées alternativement pour nommer les cyclones tropicaux de l'Atlantique. En effet, ces quatre cyclones ont un lourd bilan humain et matériel. Il a également été décidé que l'alphabet grec ne serait plus employé, car il détourne l'attention de la communication des avis de danger et de tempête et peut prêter à confusion.

Le Comité des ouragans, qui concerne l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes (Conseil régional IV de l’OMM), a convenu de modifier sa convention de dénomination lors de sa session virtuelle (15-17 mars). Les participants de cette session ont passé en revue la saison 2020 record dans l’Atlantique. Ils ont achevé de se coordonner pour 2021, notamment pour ce qui concerne la diffusion de prévisions et d’alertes ainsi que la communication d’évaluations des incidences relatives aux risques de vent, d’ondes de tempête et d’inondations.

Les membres du Comité des ouragans, qui proviennent des Services météorologiques et hydrologiques nationaux de toute la Région, ont discuté de la question des tempêtes baptisées qui se forment avant la date officielle de début de la saison des ouragans, à savoir le 1er juin. Néanmoins, ils ont convenu que cette date ne serait pas modifiée en 2021.

La saison 2020 a démarré vite et fort, avec un record de neuf tempêtes baptisées de mai à juillet. Elle s’est aussi terminée tardivement. Pour la première fois dans les annales, deux ouragans majeurs ont été enregistrés en novembre, à un moment où la saison touche normalement à sa fin. La saison a été si active que la liste tournante de l’OMM, qui contient 21 noms, a été épuisée et qu’il a fallu recourir à l’alphabet grec pour la deuxième fois (l’alphabet grec a été utilisé pour la première fois en 2005).

«Les travaux du Comité des ouragans du Conseil régional IV sont essentiels pour assurer la coordination de nos nations bien avant que la prochaine tempête ne menace», a déclaré M. Ken Graham, Président du Comité des ouragans et Directeur du Centre national des ouragans des États-Unis d’Amérique. «Les ouragans ne se soucient pas des frontières internationales. Un système tropical nous confronte tous aux mêmes dangers. Une seule tempête peut avoir des répercussions dans de multiples pays. Il est donc essentiel d'élaborer un plan, de se coordonner et de mettre en commun les défis et les meilleures pratiques», a-t-il précisé.

La convention de dénomination ne représente qu'une petite partie des activités que mène le Comité des ouragans pour sauver des vies, mais c'est elle qui attire le plus l'attention du public. Les listes de noms des cyclones tropicaux de l'Atlantique sont réutilisées alternativement sur six ans, à moins qu’une tempête ne soit si meurtrière ou si coûteuse que son nom ne soit retiré des futures listes.

Depuis 1953, année où les tempêtes ont commencé à être baptisées dans le cadre du système actuel, 93 noms ont été supprimés des listes du bassin de l'Atlantique.

Le Comité des ouragans a envisagé le retrait des noms figurant sur la liste 2020 mais aussi sur la liste 2019. En effet, l’ordre du jour de sa session de l’année dernière avait été bouleversé par la crise de la COVID-19.

«Les pays en développement et les petites îles des Caraïbes et d’Amérique centrale sont de plus en plus exposés aux effets des cyclones tropicaux, qui peuvent anéantir en quelques heures des années de développement socio-économique. Ce genre de scénario s’est répété de façon tragique en 2020», a déclaré M. Evan Thompson, Président du Conseil régional de l’OMM pour l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes.

«Nous ne pouvons empêcher ces phénomènes naturels incroyablement puissants de se produire, mais nous avons le pouvoir de réduire au minimum les pertes humaines et matérielles grâce à des prévisions et des alertes de pointe et à une coordination et une coopération régionales solides», a indiqué M. Thompson, qui est également le Directeur du Service météorologique national de la Jamaïque.

2020_Hurricane_Season_Names2019 – Dorian

L'ouragan Dorian était un ouragan de catégorie 5 (sur l'échelle de classification de l'intensité des ouragans dite «échelle de Saffir-Simpson») et l'ouragan le plus fort jamais enregistré dans le nord-ouest des Bahamas depuis le début des observations météorologiques modernes. Il a causé des dégâts catastrophiques, principalement dans les îles Abacos et l'est de Grand Bahama, pour un montant total estimé à 3,4 milliards de dollars É.-U. Plus de 75 % de l'ensemble des habitations de l'île ont été endommagées. Selon la Banque interaméricaine de développement, à laquelle le Gouvernement des Bahamas a demandé de réaliser une étude sur les dégâts causés par Dorian, cet ouragan a laissé 29 500 personnes sans abri et/ou sans emploi.

Dexter remplacera Dorian sur la liste des noms de 2025.

2020 – Laura

Laura était un puissant ouragan de catégorie 4 (sur l'échelle de Saffir-Simpson) qui a touché terre près de Cameron, en Louisiane. Il s'est accompagné d'une onde de tempête dévastatrice d'au moins 5 mètres de haut. Au total, 47 décès lui sont directement imputables aux États-Unis et dans l’île d’Hispaniola. Laura a également causé des dégâts à hauteur de plus de 19 milliards de dollars É.-U.

Leah remplacera Laura sur la liste des noms de 2026.

2020 – Eta et Iota

Les ouragans Eta et Iota ont touché terre à moins de deux semaines d'intervalle en novembre 2020, dans la même zone de la côte du Nicaragua, juste au sud de Puerto Cabezas. Ces deux puissants cyclones tropicaux ont provoqué d'importantes inondations au Nicaragua, au Honduras et dans d'autres pays adjacents d'Amérique centrale. Ils ont fait au moins 272 morts et entraîné des pertes matérielles estimées à plus de 9 milliards de dollars É.-U.

Alphabet grec

Ces 15 dernières années, la liste annuelle des noms a été épuisée à deux reprises, et il est probable que cette situation se reproduise à l'avenir.

Les membres du Comité des ouragans ont convenu de créer une liste complémentaire de noms rangés par ordre alphabétique pour toutes les lettres de l'alphabet (à l'exclusion des lettres Q, U, X, Y et Z). Cette liste serait utilisée à la place de l'alphabet grec lorsque la liste standard serait épuisée au cours d'une saison donnée. Les noms figurant sur cette liste complémentaire pourraient être retirés et remplacés, le cas échéant. Les noms commençant par Q, U, X, Y et Z sont encore peu courants et difficiles à comprendre dans les langues locales, raison pour laquelle il n’y en a aucun dans les listes de noms utilisées alternativement.

Il ressort de son emploi pendant la saison 2020 que l'alphabet grec présente plusieurs inconvénients:

  • Le public prête parfois trop attention à l'utilisation de lettres de l'alphabet grec, au détriment des conséquences réelles de la tempête. Cela peut réduire considérablement l'impact attendu des messages de sécurité.
  • La traduction des lettres de l'alphabet grec dans des langues utilisées au sein de la Région peut également être source de confusion.
  • Certaines lettres grecques (Zeta, Eta, Theta) se prononcent de façon similaire et se suivent dans l'alphabet grec. Ainsi, en 2020, des tempêtes aux noms très semblables se sont déclenchées simultanément, ce qui a compliqué la communication au lieu de la simplifier et de la clarifier.
  • Les impacts des ouragans Eta et Iota ont été suffisamment graves pour que leurs noms soient officiellement retirés des listes par le Comité des ouragans. Il n'existe pas de plan officiel de retrait des noms grecs. Il serait inapproprié d'utiliser ces noms à l'avenir.

Le Comité des ouragans a adopté une liste complémentaire de noms pour les cyclones tropicaux de l'Atlantique, en remplacement de l'alphabet grec.




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