Les experts invités :
Yves Thréard, éditorialiste, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Pierre Rondeau, économiste du sport, co-directeur de l’Observatoire du sport à la Fondation Jean Jaurès.
Cécile Grès, journaliste au services Sports de France Télévisions.
Jean-Philippe Leclaire, directeur adjoint de la rédaction de L'Équipe.
Le thème de l'émission : Rugby : plus fort que le foot ?
Quatre ans après la précédente édition, au Japon, le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby sera donné ce soir au Stade de France. Une compétition qui débute en France avec une affiche qui sonne déjà comme une finale : les Bleus face aux All Blacks. Favoris de la compétition, le XV de France espère plus que jamais décrocher son premier titre mondial à domicile et peut, pour cela, compter sur l’engouement de tout un pays. Des milliers de supporters sont attendus ce soir à Saint-Denis ainsi que dans les bars et devant les écrans géants installés à Paris et dans de nombreuses villes. La compétition se veut une grande fête et s’annonce déjà très suivie.
Mais l’évènement fait aussi figure de répétition générale avant les JO de Paris 2024. Tous les yeux seront notamment rivés sur la sécurité, surtout après le fiasco, en termes de maintien de l’ordre, de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022. "C’est dans une certaine mesure un essai qui doit être réussi", a résumé Michel Cadot, délégué interministériel aux JO et aux grands évènements sportifs. Les ministres de l’Intérieur et des Sports, Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra, ont assuré, mercredi, avoir "tiré les leçons" du chaos survenu lors de la finale entre Liverpool et le Real Madrid. Ils ont inauguré un Centre national de commandement stratégique (CNCS), qui sera maintenu pour les JO. Cette structure interministérielle a pour objectif de "synthétiser, analyser et transmettre les informations liées au déroulement des grands événements sportifs internationaux". 5 100 policiers et gendarmes en moyenne seront mobilisés chaque jour de match classique. Jusqu’à 7000 lors des matchs phares. Du côté de la sécurité privée, 6 000 vigiles seront aussi sur le pont, soit trois fois moins que le nombre estimé pour surveiller l’an prochain les installations des Jeux olympiques. Mais dans ce secteur en tension, l’ombre de la pénurie d’agents n’a pas pesé sur cette Coupe du monde comme elle pèse encore actuellement sur les JO.
Au-delà de la sécurité, la fluidité des déplacements des spectateurs sera aussi scrutée, même si les termes de l’équation ne sont pas tout à fait les mêmes entre les deux évènements sportifs : la Coupe du monde de rugby devrait attirer 2,5 millions de spectateurs pendant deux mois, alors qu’on parle de près de 15 millions de visiteurs, fourchette haute, pendant deux semaines lors des Jeux Olympiques.
Des milliers de supporters qui ont commencé à arriver à Paris aujourd’hui, déjà prêts à soutenir les tricolores. Pour autant, le XV de France, à l’image du sport en général, est également rattrapé par les polémiques qui agitent la société, et la sélection de Bastien Chalureau continue de faire débat. Condamné à six mois de prison avec sursis, en 2020, pour des faits de violence à caractère raciste, le joueur qui reconnaît les coups, mais pas les injures racistes, a fait appel. Il sera jugé en novembre prochain à Toulouse quelques jours après la fin de la Coupe du monde de rugby. Emmanuel Macron est revenu sur la convocation du deuxième ligne au sein du XV de France. Pour le président de la République, si celui-ci était condamné en appel pour violences à caractère raciste, il "serait préférable" qu'il ne porte plus le maillot tricolore.
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