lundi 22 janvier 2024



17:45 "C dans l'air"

Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.

Les experts invités :

Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos.

Bruno Jeudy, directeur délégué et éditorialiste à La Tribune Dimanche.

Olivia Detroyat, journaliste économique au Figaro.

Jérôme Fourquet, directeur département Opinion à l'institut de sondages IFOP.

Le thème de l'émission : Electricité, agriculteurs... les colères grondent



Mauvaise nouvelle pour une grande majorité de Français. La facture d'électricité va augmenter au 1er février 2024, a confirmé ce dimanche le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. La hausse sera de 9,8 % pour les tarifs heures pleines / heures creuses et de 8,6 % pour les tarifs de base, a-t-il détaillé. "C'est une décision difficile, mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte", a-t-il justifié. "Nous revenons à la normale" a, par ailleurs, expliqué le ministre de l'Économie, alors que le gouvernement a annoncé la fin progressive du "bouclier tarifaire", mis en place à la fin de l'année 2021 et qui a coûté chaque année à l’Etat 16 milliards d’euros.

Depuis deux ans, les tarifs de l'électricité n'ont fait qu'augmenter avec pour rappel, +10 % enregistrés en février 2022, + 19 % un an plus tard et + 10 % en août 2023. Cette nouvelle hausse qui concerne 20 millions de Français avait été évoquée par l’exécutif ces dernières semaines. Mais alors que l'inflation sévit encore, c'est un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des ménages dont "34% sont déjà en situation de privation" a alerté le président de l'association CLCV (Consommation logement et cadre de vie), avant de mettre en garde : les citoyens pourraient "réagir un jour ou l'autre".

Une colère qui se fait déjà entendre chez les agriculteurs et qui se propage dans le pays. Après avoir mené depuis novembre, une action symbolique en retournant les panneaux des communes pour dénoncer une politique agricole qui "marche sur la tête", ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d'exploitants bloquent l'autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne et la FNSEA promet des actions "toute la semaine et aussi longtemps que se sera nécessaire". Ces manifestations sont provoquées par des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes mais aussi les conséquences des aléas climatiques et la paperasserie.

Le Premier ministre Gabriel Attal, confronté à sa première crise depuis sa nomination le 11 janvier, recevra ce lundi à 18h00 la FNSEA et les Jeunes agriculteurs à Matignon. Par ailleurs le projet de loi sur l'agriculture, plusieurs fois reporté, l'a de nouveau été par le ministre de tutelle Marc Fesneau, cette fois au mois de mars après le Salon de l’agriculture.

Alors pourquoi cette nouvelle hausse des tarifs de l’électricité ? 

Quelles sont les raisons de la colère des agriculteurs en France et dans les autres pays européens ? 

Se dirige-t-on vers une agrégation des colères ? 

Dans ce contexte, un débat est relancé : celui de la fiscalité des plus riches. 

Selon un rapport d'Oxfam publié ce lundi, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune depuis 2020, alors qu'à l'inverse, la fortune cumulée de cinq milliards de Terriens a baissé. À l'échelle française, sur le même calcul, les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles (la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer) ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020, là où la richesse cumulée de 90 % des Français a baissé. 

Face à ce constat, une centaine de grandes fortunes de la planète ont écrit une lettre ouverte aux dirigeants qui se sont retrouvés à Davos, dans laquelle ils demandent à être davantage taxés afin de "restaurer la confiance".

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