“L’Incroyable Périple de Magellan”
Parti de Séville en août 1519, Magellan devait être le premier à rallier les Indes par l’ouest. Il effectuera le premier tour du monde en bateau. En quatre épisodes passionnants, François de Riberolles nous embarque dans un beau portrait sans concession du navigateur et explorateur portugais.
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L’Incroyable Périple de Magellan
Un doc-fleuve à la forme sage mais impeccable sur l’odyssée folle de Magellan dans un étonnant mélange d’érudition et de parler-vrai.
- r
- Très Bien
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Publié le 14 novembre 2022 à 11h06
Mis à jour le 19 septembre 2023 à 14h57
«Au commencement étaient les épices. » Ainsi s’ouvre la bio de Fernand de Magellan par Stefan Zweig, rappelle le chef cuisinier Olivier Roellinger dans cette formidable série documentaire consacrée au navigateur et explorateur portugais. Sa présence, aux côtés d’historiens, de biographes ou de vieux loups de mer, est la marque d’une approche pluridisciplinaire. Aucune facette de la personnalité complexe de Magellan ne sera laissée de côté. Héros maudit, traître à la couronne portugaise, Magellan avait entrepris d’offrir aux Espagnols les Moluques, ou « îles aux épices », archipel de l’Est indonésien. Pour cela, le capitaine général, parti en août 1519, devait être le premier à rallier les Indes par l’ouest. Ce qu’il fit, prouvant que la Terre était circumnavigable. Mais il ne trouva pas en personne les Moluques…
Notamment réalisateur d’un film sur les fonds marins 1, François de Riberolles raconte par le menu cette odyssée, ses tempêtes homériques, ses divagations, son géant de Patagonie, ses mutineries, ses fléaux… Le format fleuve permet de restituer le temps infini de la traversée, sans nous faire décrocher. Un exploit. Les belles lettres s’y mêlent au parler-vrai. « Ces bateaux, c’était le métro aux heures de pointe », résume le spécialiste Michel Chandeigne, qui dans l’épisode 4 compare la fin suicidaire de Magellan à un « acte manqué ». Ces anachronismes pas méchants pimentent une réalisation sage et néanmoins impecccable, où l’on navigue entre belles images aériennes et animations proches du manga.
1 L’Ivresse des profondeurs, 2020, 52 mn.
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