Ce qui est attendu aujourd'hui jeudi au Sénat. À l'occasion de leur niche, les sénateurs communistes ont en effet décidé d'inscrire à l'ordre du jour un vote sur la ratification du traité de libre-échange avec le Canada (Ceta), que réclamait la chambre haute depuis un vote à l'Assemblée en 2019 en faveur de la ratification.
Sauf que depuis le passage ric-rac au Palais Bourbon (à 53 voix près), et des débats houleux, l'exécutif n'avait jamais mis le scrutin à l'agenda du Sénat. Pratique. Jusqu’à ce que la crise des agriculteurs mette en cause les traités de libre-échange. La droite, qui s'était majoritairement prononcée contre le Ceta à l'Assemblée, devrait donc apporter son soutien à la gauche, jeudi, pour rejeter la ratification.
| | | Quand LR s'entend avec les communistes contre la macronie. | C'est arrivé près de Ceta | Puisque les macronistes se prétendent «ni de gauche, ni de droite», le moyen le plus sûr de les faire galérer reste encore une alliance de circonstance entre la gauche et la droite. Et c'est précisément ce qui est attendu demain au Sénat. À l'occasion de leur niche, les sénateurs communistes ont en effet décidé d'inscrire à l'ordre du jour un vote sur la ratification du traité de libre-échange avec le Canada (Ceta), que réclamait la chambre haute depuis un vote à l'Assemblée en 2019 en faveur de la ratification. Sauf que depuis le passage ric-rac au Palais Bourbon (à 53 voix près), et des débats houleux, l'exécutif n'avait jamais mis le scrutin à l'agenda du Sénat. Pratique. Jusqu’à ce que la crise des agriculteurs mette en cause les traités de libre-échange. La droite, qui s'était majoritairement prononcée contre le Ceta à l'Assemblée, devrait donc apporter son soutien à la gauche, jeudi, pour rejeter la ratification. Une histoire de symboles Un coup de tonnerre pour la macronie... avant tout symbolique. Le texte restera à la main du gouvernement, qui risque de ne pas le transmettre de nouveau à l'Assemblée, et donc de couper court à la procédure. L'exécutif peut aussi ne pas notifier le résultat du vote à la Commission européenne, sachant que celui-ci ne concerne que 10% du Ceta, les 90% restants étant de la compétence exclusive de l'UE. Mais en politique, les symboles ont du poids, au vu de la mauvaise humeur du ministre du Commerce extérieur Franck Riester qui dénonce partout «l'incohérence» de voir la droite soutenir les communistes sur une question de politique économique. L'Union centriste, prise en étau entre la macronie et ses alliés LR au Sénat va d'ailleurs tenter de renvoyer le texte en commission via une motion de procédure, pour éviter un vote dans ces circonstances périlleuses. Le rapporteur LR du texte sorti de la commission des Affaires économiques, Laurent Duplomb, un éleveur de Haute-Loire (fief d'un certain... Laurent Wauquiez) revendique pour sa part auprès de Chez Pol d'envoyer un double message : «D'abord à l'exécutif, qu'on ne peut pas s'asseoir sur la consultation de la représentation nationale quand ça ne nous arrange pas. Et à la Commission européenne, alors qu'on est en pleine négociation sur le Mercosur, qu'on ne doit pas importer des pratiques que nous interdisons en France.» Et alors que le camp présidentiel agite le chiffon rouge des retombées négatives pour l'agriculture française, Duplomb éclate de rire : «Arrêtons de dire que ce type de contrats sauve notre économie, alors que c'est de la concurrence déloyale dans de nombreux secteurs.» Une position de droite, qui est en même temps celle de la gauche. |
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire