Nomination du premier ministre : les noms qui circulent pour Matignon
Lucie Castets
Lucie Castets a «hâte que la cohabitation commence», a-t-elle fait savoir dans un entretien à La Marseillaise ce vendredi. Un enthousiasme que ne partage pas Emmanuel Macron, qui a déjà opposé une fin de non-recevoir à la candidate à Matignon du Nouveau Front populaire. Proposée par la gauche unie le 23 juillet, la haute fonctionnaire de 37 ans a vu son nom balayé dans la foulée par le chef de l’État au JT de France 2. «Il est faux de dire que le Nouveau Front populaire aurait une majorité, quelle qu’elle soit», a-t-il tranché, évacuant, sans la nommer, l’option Lucie Castets. «La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée», a-t-il ajouté alors que le NFP ne dispose d’une majorité que très relative.
Directrice des finances et des achats à la Mairie de Paris et porte-parole du collectif Nos Services publics, Lucie Castets avait fini, après deux semaines d’âpres négociations, par faire consensus au sein du Nouveau Front populaire grâce à son profil issu de la société civile. Mais l’économiste, jusque-là inconnue du grand public, peine encore à incarner une figure fédératrice à gauche. En voulant ménager les sensibilités de chacun des quatre partis qui composent le NFP, elle a refusé de partager sa position sur le nucléaire ou encore de réagir aux propos polémiques de certains élus LFI sur l’accueil de la délégation israélienne aux Jeux Olympiques. Nouvelle levée de boucliers, lorsque Lucie Castets a indiqué au Parisien que l’augmentation du Smic à 1.600 euros, mesure phare de la gauche, restait un «horizon». Avant de revenir deux jours plus tard sur ses propos sur X : «Le Smic à 1600 €, c’est un engagement de campagne et nous le ferons.»
Bernard Cazeneuve
Faire du neuf avec du vieux. Sept ans et trois mois après avoir quitté Matignon, Bernard Cazeneuve pourrait-il effectuer un retour en grâce au 57 rue de Varenne ? L’éphémère premier ministre de François Hollande (5 mois et 9 jours) pourrait correspondre au portrait-robot dressé par la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Lundi dernier, la ministre démissionnaire a déclaré que le prochain premier ministre devrait «pouvoir faire une coalition avec les forces républicaines, qui vont de la social-démocratie aux LR historiques».
Fort de son passé socialiste, l’homme de 61 ans bénéficie de la sympathie de l’aile gauche de la macronie. Quelques jours avant les législatives, il avait soutenu le député sortant de Charente-Maritime Olivier Falorni (MoDem), en fustigeant tour à tour «la xénophobie du RN» et «l’attelage surréaliste du Nouveau front populaire» «toujours sous l’hégémonie de LFI et désormais élargi aux trotskistes du NPA». Une position du «ni-ni» chère à une bonne partie du camp Macron. Le défi pour l’ancien ministre de l’Intérieur sera de rallier à sa cause au moins une partie des 66 députés socialistes, qui veulent rompre avec l’héritage hollandien, ainsi que les 47 députés des Républicains.
Valérie Pécresse
Après le tournant droitier de son second quinquennat, Emmanuel Macron sera-t-il tenté de donner les clés de Matignon à une figure issue des Républicains ? Si son camp a déjà ébruité les noms de plusieurs personnalités de droite, une nouvelle hypothèse fait désormais son chemin. Celle de Valérie Pécresse.
Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques, la présidente de la région Île-de-France s’était félicitée d’«un remarquable succès sportif et populaire». Avant de souligner la «mobilisation exceptionnelle» des «acteurs publics». Quelques jours plus tôt, elle adressait ses compliments à l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, «qui n’y est pas pour rien» dans l’efficacité du réseau de transports pendant les Jeux. Le signe d’un rapprochement entre la patronne de région Les Républicains (LR) et la macronie ? En tout cas, les signaux de bonne entente entre les deux camps n’ont eu de cesse de se multiplier ces derniers jours. Aussi, Emmanuel Macron s’est réjoui de sa collaboration avec Valérie Pécresse dans le cadre des JO dans un entretien à L’Équipe : «Il y a trois ans, la maire de Paris, la présidente de la région Île-de-France et moi nous étions en compétition les uns contre les autres pour l’élection présidentielle. Et pourtant on a travaillé ensemble et je les en remercie.» Même salve de compliments le 12 août dernier, dans le jardin de l’Élysée, alors que l’élue francilienne se tient, très souriante, à ses côtés, à seulement quelques pas de Gabriel Attal. Et si Valérie Pécresse peut compter sur une vague de popularité post-JO et sur son expérience d’ex-ministre, l’ancienne candidate à la présidentielle pâtit encore de la contre-performance de ses 4,78% en 2022. Sa nomination pourrait en outre braquer l’aile gauche de la macronie.
Xavier Bertrand
Maire, député, ministre et président de région. En près de trente ans de vie politique, Xavier Bertrand a occupé presque tous les mandats. S’il se rêve toujours un destin présidentiel, l’idée d’être nommé premier ministre ne rebute pas l’ancien assureur qui s’active en coulisses depuis plusieurs semaines. Les grandes manœuvres ont débuté seulement 48 heures après le second tour des élections législatives. L’actuel président du conseil régional des Hauts-de-France avait appelé de ses vœux un gouvernement de cohabitation avec un premier ministre de droite pour barrer la route de Matignon à la gauche. Une hypothèse qui bénéficie d’un certain crédit au sein de l’aile droite de la macronie. «C’est un homme politique avec une très grande compétence et qui peut servir grandement la France», s’est enthousiasmé début août, le numéro trois du gouvernement, Gérald Darmanin. Un entrain partagé dans Le Figaro , par la future ex-ministre Aurore Bergé louant son «expérience solide de gouvernement, du Parlement, et du compromis».
Toutefois, l’homme de 59 ans ne semble pas en mesure d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Malgré ses liens avec la droite, Xavier Bertrand aura fort à faire pour rallier à sa cause les 47 voix des députés du groupe Droite Républicaine conduit par Laurent Wauquiez. Ce dernier - qui entretient des relations notoirement fraîches avec Xavier Bertrand - n’a cessé de marteler son indépendance à l’Assemblée. «Ni postes, ni coalition», a déclaré l’ex-président d’Auvergne-Rhône-Alpes, sans cacher sa volonté de reconstruire la droite sur cette ligne d’autonomie jusqu'à la présidentielle de 2027. Et même si les troupes wauquiezistes finissaient par se joindre au bloc central, il manquerait près de 80 voix à l’Assemblée pour obtenir une majorité absolue.
tour «la xénophobie du RN» et «l’attelage surréaliste du Nouveau front populaire» «toujours sous l’hégémonie de LFI et désormais élargi aux trotskistes du NPA». Une position du «ni-ni» chère à une bonne partie du camp Macron. Le défi pour l’ancien ministre de l’Intérieur sera de rallier à sa cause au moins une partie des 66 députés socialistes, qui veulent rompre avec l’héritage hollandien, ainsi que les 47 députés des Républicains.
Valérie Pécresse
Après le tournant droitier de son second quinquennat, Emmanuel Macron sera-t-il tenté de donner les clés de Matignon à une figure issue des Républicains ? Si son camp a déjà ébruité les noms de plusieurs personnalités de droite, une nouvelle hypothèse fait désormais son chemin. Celle de Valérie Pécresse.
Au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques, la présidente de la région Île-de-France s’était félicitée d’«un remarquable succès sportif et populaire». Avant de souligner la «mobilisation exceptionnelle» des «acteurs publics». Quelques jours plus tôt, elle adressait ses compliments à l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, «qui n’y est pas pour rien» dans l’efficacité du réseau de transports pendant les Jeux. Le signe d’un rapprochement entre la patronne de région Les Républicains (LR) et la macronie ? En tout cas, les signaux de bonne entente entre les deux camps n’ont eu de cesse de se multiplier ces derniers jours. Aussi, Emmanuel Macron s’est réjoui de sa collaboration avec Valérie Pécresse dans le cadre des JO dans un entretien à L’Équipe : «Il y a trois ans, la maire de Paris, la présidente de la région Île-de-France et moi nous étions en compétition les uns contre les autres pour l’élection présidentielle. Et pourtant on a travaillé ensemble et je les en remercie.» Même salve de compliments le 12 août dernier, dans le jardin de l’Élysée, alors que l’élue francilienne se tient, très souriante, à ses côtés, à seulement quelques pas de Gabriel Attal. Et si Valérie Pécresse peut compter sur une vague de popularité post-JO et sur son expérience d’ex-ministre, l’ancienne candidate à la présidentielle pâtit encore de la contre-performance de ses 4,78% en 2022. Sa nomination pourrait en outre braquer l’aile gauche de la macronie.
Xavier Bertrand
Maire, député, ministre et président de région. En près de trente ans de vie politique, Xavier Bertrand a occupé presque tous les mandats. S’il se rêve toujours un destin présidentiel, l’idée d’être nommé premier ministre ne rebute pas l’ancien assureur qui s’active en coulisses depuis plusieurs semaines. Les grandes manœuvres ont débuté seulement 48 heures après le second tour des élections législatives. L’actuel président du conseil régional des Hauts-de-France avait appelé de ses vœux un gouvernement de cohabitation avec un premier ministre de droite pour barrer la route de Matignon à la gauche. Une hypothèse qui bénéficie d’un certain crédit au sein de l’aile droite de la macronie. «C’est un homme politique avec une très grande compétence et qui peut servir grandement la France», s’est enthousiasmé début août, le numéro trois du gouvernement, Gérald Darmanin. Un entrain partagé dans Le Figaro , par la future ex-ministre Aurore Bergé louant son «expérience solide de gouvernement, du Parlement, et du compromis».
Toutefois, l’homme de 59 ans ne semble pas en mesure d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Malgré ses liens avec la droite, Xavier Bertrand aura fort à faire pour rallier à sa cause les 47 voix des députés du groupe Droite Républicaine conduit par Laurent Wauquiez. Ce dernier - qui entretient des relations notoirement fraîches avec Xavier Bertrand - n’a cessé de marteler son indépendance à l’Assemblée. «Ni postes, ni coalition», a déclaré l’ex-président d’Auvergne-Rhône-Alpes, sans cacher sa volonté de reconstruire la droite sur cette ligne d’autonomie jusqu'à la présidentielle de 2027. Et même si les troupes wauquiezistes finissaient par se joindre au bloc central, il manquerait près de 80 voix à l’Assemblée pour obtenir une majorité absolue.
droite de la macronie. «C’est un homme politique avec une très grande compétence et qui peut servir grandement la France», s’est enthousiasmé début août, le numéro trois du gouvernement, Gérald Darmanin. Un entrain partagé dans Le Figaro , par la future ex-ministre Aurore Bergé louant son «expérience solide de gouvernement, du Parlement, et du compromis».
Toutefois, l’homme de 59 ans ne semble pas en mesure d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Malgré ses liens avec la droite, Xavier Bertrand aura fort à faire pour rallier à sa cause les 47 voix des députés du groupe Droite Républicaine conduit par Laurent Wauquiez. Ce dernier - qui entretient des relations notoirement fraîches avec Xavier Bertrand - n’a cessé de marteler son indépendance à l’Assemblée. «Ni postes, ni coalition», a déclaré l’ex-président d’Auvergne-Rhône-Alpes, sans cacher sa volonté de reconstruire la droite sur cette ligne d’autonomie jusqu'à la présidentielle de 2027. Et même si les troupes wauquiezistes finissaient par se joindre au bloc central, il manquerait près de 80 voix à l’Assemblée pour obtenir une majorité absolue.
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