mercredi 11 septembre 2024

C DANS L'AIR 11 SEPTEMBRE

 Trump/Harris : clash in America !



C’était un débat télévisé très attendu. Pour leur premier face-à-face, l’ex-président républicain et la vice-présidente démocrate se sont âprement affrontés cette nuit sur l’économie, l’avortement, l’immigration et les armes. Mais si fin juin, sur CNN, Donald Trump avait assisté au naufrage de Joe Biden lors de leur joute télévisée, cette fois, c’est lui qui s’est montré sur la défensive, bousculé par une Kamala Harris à l’offensive et très à l'aise pour répondre à ses outrances ou contre-vérités comme sur les migrants qu’il a accusé de manger les animaux de compagnie des Américains. Le candidat républicain a également accusé les démocrates de vouloir exécuter les bébés et de le faire même après la naissance dans certains Etats. L’occasion pour Kamala Harris de dénoncer des mensonges et défendre le droit des femmes à disposer de leur corps contre le projet républicain de restreindre l’accès à l’avortement. 

Un sujet central outre-Atlantique depuis la décision du 24 juin 2022 de la Cour suprême des Etats-Unis, dominée par les Républicains, d’annuler un arrêt fédéral, Roe vs Wade, qui garantissait le droit d’avorter sur tout le territoire, laissant ainsi à chaque Etat la liberté de déterminer sa propre politique sur l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Depuis vingt-deux d'entre eux ont interdit ou strictement restreint l'accès à l'IVG, d'après le New York Times. Sont notamment concernés le Texas, la Louisiane ou encore le Mississippi, qui ne prévoient aucune exception en cas de viol ou inceste. Nous avons rencontré une américaine qui a été contrainte de changer d’Etat pour avorter, alors qu’une fausse couche était jugée "inévitable" et qu’il y avait des risques pour sa santé.

Kamala Harris s’est également posée comme la candidate de l’unité du pays des Américains rassemblés là où Donald Trump dit-elle veut les diviser. "Il a essayé de nous diviser sur la question raciale", a-t-elle lancé à l'encontre de son concurrent qui fin juillet l’accusait d'être "devenue noire" à des fins électorales. Née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, la candidate démocrate est la première femme noire et originaire d'Asie du Sud à être devenue vice-présidente, et à briguer la fonction suprême. Jusqu’à présent, elle avait peu évoqué son identité de femme noire au cours de la campagne, ni rappelé qu'elle était issue de la classe moyenne. "Nous savons que nous avons une pénurie de logement, que le coût de la vie est trop élevé", a reconnu la vice-présidente, à l'heure où l'inflation est légèrement inférieure à 3 %. Mais Donald Trump "pense que ce sont les Américains de la classe moyenne qui doivent payer pour les milliardaires", a-t-elle affirmé. 

En réponse, l'ancien président républicain a taclé Kamala Harris et l'administration Biden au sujet de l'inflation élevée des dernières années. "J'ai imposé des droits de douane et il n'y a pas eu d'inflation. L'inflation mine le pays, une inflation inédite, probablement la pire de l'histoire de notre pays", a poursuivi le candidat républicain, avant d'enchaîner très vite sur les immigrés. Reprenant son habituel discours xénophobe, Donald Trump a parlé de "millions de personnes qui envahissent notre pays", les accusant de "voler" des emplois occupés par des personnes hispaniques et noires américaines. 

Alors qui a remporté match ? 

Pour la presse américaine, c’est bien la candidate démocrate qui a pris l’ascendant hier soir. Mais quel sera l’impact de ce débat sur l’opinion publique américaine ? Difficile à dire dans une Amérique déjà largement partagée entre les deux prétendants. Il pourrait être moindre que le soutien apporté dans la foulée par la chanteuse Taylor Swift à la démocrate sur son compte Instagram suivi par 283 millions d’abonnés. Une très bonne nouvelle pour Kamala Harris qui peut également compter sur deux autres soutiens de poids : son époux Doug Emhoff, qualifié de "symbole sexuel moderne" par le Washington Post et d’"arme secrète de Kamala Harris" par le New York Times. Depuis son discours à la convention démocrate, on parle d’une véritable "Dougmania" avec son lot de posters, de mugs et de t-shirts à son effigie. Et il a également une fille Ella Emhoff qui adore sa belle-mère et dont la popularité ne cesse de croître également. 


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#EtatsUnis #Trump #Harris

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