Gwladys Roger membre actif des tables rondes pour le Rpprac revient sur les raisons qui ont amené l'association à ne pas signer le protocole d'objectif et de moyens contre la vie chère.
Pourquoi le RPPRAC n'a-t-il pas signé le protocole ?
On n'a pas signé le protocole parce que la seule raison pour laquelle on s'est mobilisés, c'était l'alignement des prix aux prix de la France hexagonale. On était parti sur les prix de Paris, même si c'était les prix les plus chers. Et on est revenu sur beaucoup de choses. Mais, le tout-alimentaire, ce n'est pas négociable. Nous dénonçons le fait que 6 000 produits, c'est pas assez sur 30 000, 40 000 références dans un supermarché et que ça reste encore du mépris. Et le différentiel, le pourcentage ne nous convenaient pas. Ce sont les deux raisons principales et les raisons additionnelles, c'est que, juridiquement parlant, c'est un document qui est vide de sens. À côté de cela, il n'y a pas de calendrier, il n'y a pas d'explications sur les raisons pour lesquelles ils s'engagent. Donc pour nous, c'est encore évasif et flou.
Quels vont être alors vos prochains axes de travail ?
Nous déciderons de cela samedi. Nous avons une rencontre avec la partie du peuple qui nous suit, qui peut se déplacer au marché de Dillon, notre QG, pour pouvoir faire un repli stratégique et puis pour voir le monde qu'on n'a pas pu voir depuis les barrages. On verra comment on rebondit par rapport à ce qui s'est passé. Car sans nous, ça n'a pas de sens. Et que tant que le peuple n'est pas satisfait, ils peuvent s'auto-congratuler tant qu'ils veulent des réussites qu'ils disent historiques, qu'ils ont réussi à avoir; mais nous, historiquement, on veut l'alignement des prix. On veut être Français, en fait, comme les autres français, et consommer comme eux, manger comme eux.
Il reste encore beaucoup de choses à faire et nous attendons qu'ils nous proposent quelque chose au moins d'évolutif, un calendrier, des engagements précis et surtout des contraintes pour les gens qui ne respecteraient pas leurs engagements. Puisqu'en 2009, on a connu cette déception.
Pour tout ce qui concerne le tissu entrepreneurial en Martinique, je pense que les entrepreneurs devraient aussi se prendre en main et réclamer ce qu'ils méritent et ce qu'ils désirent, et ne pas totalement se calquer sur ce qu'on a obtenu. Nous, c'est très cadré, l'alimentaire dans la vie chère. Eux, ils ont d'autres besoins.
Vous ouvrez donc la porte à ces personnes qui disent que vous ne les représentez pas ?
Nous avons toujours ouvert la porte à toutes les personnes qui voulaient nous rencontrer en tant que Martiniquais, citoyen martiniquais, sous aucune bannière politique ou syndicale. Et nous sommes toujours dans cette ouverture, évidemment, et nous ne cessons de parler au téléphone, de rencontrer des gens et de rencontrer des groupes de personnes, des groupes d'entrepreneurs, des groupes de toutes sortes de gens qui veulent discuter avec nous pour savoir dans quelle optique nous sommes. Après le RPPRAC n'a pas de cape. Nous ne sommes pas des supers-héros. Nous avons une lutte pour l'instant, dans laquelle nous nous sommes engagés, c'est l'alimentaire dans la vie chère. Et nous irons jusqu'au bout de ce combat en attendant tout ce qui peut venir.
Quelle a été la teneur de l'échange avec Kalash ?
Kalash, depuis le début, suit attentivement, comme beaucoup de Martiniquais. On voit le nombre de vues sur les vidéos des débats et nous nous sommes battus pour que ça puisse être possible, que tout le monde entende tout ce qui était dit, pour comprendre le résultat. Donc il y a peut être des gens qui n'ont pas tout regardé, des gens ne sont pas obligés d'être d'accord avec nous. Maintenant, nous nous sommes tenus à une ligne comme vous, vous avez une ligne éditoriale. Nous avons une ligne directrice et nous avons une revendication qui est claire, c'est que nous voulons que les Martiniquais payent la même chose que les Français pour pouvoir se nourrir dans les supermarchés et que les sur-marges des distributeurs s'arrêtent et qu'ils arrêtent de nous racketter directement au porte-monnaie à la caisse des supermarchés. Et que du coup, le pourcentage que représente l'alimentation dans notre budget à nous, les Martiniquais, les Guadeloupéens, les Guyanais, les Réunionnais, les Mahorais et tous les habitants des pays des océans puissent revenir à un niveau normal pour qu'on puisse pouvoir acheter autre chose et pouvoir consommer chez les autres magasins et commerces ouverts qui se plaignent que l'économie est en grève. Mais c'est juste nos porte-monnaie qui sont troués, troués par la grande distribution.
Donc aujourd'hui, vous attendez la venue du Ministre des Outre-Mer ?
On aurait besoin, pour la continuité territoriale, que des gens qui aient la légitimité et plus de pouvoir que le préfet interviennent dans cette situation et viennent discuter avec nous. Maintenant, comme apparemment le ministre nous a dit qu'il ne faut pas lui mettre de pression et qu'il n'apprécie pas les injonctions, donc évidemment, nous sommes tributaires de sa familiarité, de sa manière de répondre via les médias, de manière réactionnaire. Comme si finalement le problème en Martinique n'était pas urgent. Donc quand il le jugera urgent, je suppose qu'on le verra.
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