Missiles américains : l'Ukraine pourra frapper la Russie
La Russie a lancé dimanche "l'une des plus grandes attaques aériennes" sur l'Ukraine depuis le début de la guerre, selon Kiev. Environ 120 missiles et 90 drones ont été lancés sur l'est de l'Ukraine, dont un tiers ont atteint leur cible, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés.
De nombreuses infrastructures énergétiques ont notamment été visées. À un moins du début de l'hiver, Moscou veut saper le moral de la population ukrainienne et teste par la même occasion la solidité du dispositif anti-aérien ennemi.
Côté occidentaux, la réponse ne s'est pas fait attendre. Quelques heures après l'attaque, Joe Biden a autorisé l'Ukraine à utiliser ses missiles longue portée, capables d'atteindre des cibles à 300 kilomètres, une demande à laquelle Washington s'était jusqu'alors opposée. Avec ces missiles, Kiev espère repousser la contre-attaque russe dans la région de Koursk lancée au mois d'août.
Au même moment, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé s'être entretenu avec Vladimir Poutine, le premier échange formel entre un dirigeant occidental et le président russe depuis deux ans. La démarche a irrité Volodymyr Zelenski qui craint de longue date un effritement du soutien occidental, alors même que la réélection de Donald Trump plonge Kiev dans l'incertitude quant à l'avenir de l'aide militaire américaine.
Lors de sa discussion avec Vladimir Poutine, Olaf Scholz a "condamné la guerre d’agression russe contre l’Ukraine", et surtout demandé à la Russie de démontrer qu’elle serait "prête à des négociations sérieuses avec l’Ukraine dans le but de parvenir à une paix juste et durable". Le chancelier allemand, qui travaille à sa réélection en février 2025, marche sur une ligne de crête, lui qui dirige une coalition fortement divisée sur la question du soutien à l'Ukraine. Le gouvernement allemand est le deuxième fournisseur d'armes à l'Ukraine derrière les Etats-Unis, mais Olaf Scholz doit composer avec une population allemande de plus en plus hostile au soutien à l'Ukraine, notamment dans les Länder de l'est. En Thuringe, les dernières élections régionales de septembre ont donné lieu à une percée du parti d'extrême droite (AFD), qui promeut l'arrêt des livraisons d'armes. À gauche aussi, l'ancienne élue Die linke Sahra Wagenknecht, et admiratrice de Vladimir Poutine, impose son narratif prorusse dans ces territoires.
Pendant ce temps l'Ukraine continue de vivre au rythme des bombardements russes. Pour soulager les hôpitaux de l'est, dont beaucoup ont été détruits ou endommagés par la guerre, l'Ukraine a décidé d'évacuer un maximum de blessés par train, vers les villes de l'ouest comme Kiev. Un train a été entièrement modifié pour accueillir un maximum de blessés. À bord, des médecins militaires et infirmiers pratiquent la médecine de guerre. L'itinéraire et les horaires sont gardés secrets pour éviter tout risque de frappe aérienne. En parallèle de ces trains, C dans l'air a pu monter à bord d'un bus médicalisé qui rapatrie également les blessés du front.
. La décision de Joe Biden sur l'utilisation des missiles longue portée en Ukraine peut-elle changer le cours de la guerre ?
. Pourquoi le chancelier allemand Olaf Scholz change-t-il de ton sur l'aide à l'Ukraine ?
. Et comment l'État-major ukrainien évacue-t-il ses blessés du front ?
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