mercredi 15 janvier 2025

C DANS L'AIR 15 JANVIER

Impôts, économies… 

Bayrou a-t-il un plan ?





La dette. Le candidat François Bayrou l’avait mise au cœur de ses campagnes présidentielles, le Premier ministre l’a placé comme premier thème de sa déclaration de politique générale hier devant les députés, la comparant à une "épée de Damoclès" pour la France.

 "J’affirme qu’aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de notre surendettement et si elle ne se fixe pas comme objectif de le contenir et de le réduire", a débuté le Premier ministre qui a néanmoins revu à la baisse les ambitions de réduction du déficit. 



Ainsi, alors que son prédécesseur voulait ramener le déficit public de 6,1 % du PIB fin 2024 à 5 % cette année, François Bayrou vise toujours moins de 3 % en 2029, comme la France s’y est engagée auprès de la Commission européenne, mais entend le ramener à 5,4 % cette année – soit un moindre effort d'environ 12 milliards d'euros par rapport au projet de loi de finances présenté à l'automne dernier.


Néanmoins il faudra tout de même trouver de l'ordre de 50 milliards d'euros. L’objectif, confirmé ce matin par la ministre des Comptes publics, serait de faire 21 milliards d’euros d’augmentation des recettes, donc d’impôts et de taxes, et 32 milliards de réductions de dépenses au total. "Nous allons faire un effort historique de baisse des dépenses publiques", a expliqué Amélie de Montchalin, indiquant que le gouvernement travaille "pour qu'il y ait un accord sur le budget à l'Assemblée à la fin janvier".


Mais comment compte-t-il faire ? 

Et quelle est la position du gouvernement sur la réforme des retraites ? 

Lors de son discours de politique générale François Bayrou a décidé de mettre ce sujet entre les mains des partenaires sociaux sommés de s’accorder sur une nouvelle réforme en trois mois, sous peine d’un retour à la case départ. Le PS a prévenu qu’il censurera le gouvernement demain avec les écologistes et les communistes et les insoumis sauf s'il obtient "une réponse claire" sur son exigence de soumettre quoi qu'il en soit au Parlement la question.


Pendant que les discussions et les tractations se poursuivent, sur le front économique depuis plusieurs mois un vent de délocalisation souffle sur l’industrie européenne. De plus en plus d’entreprises du Vieux Continent choisissent de transférer leurs investissements de l’autre côté de l’Atlantique, attirées par les conditions avantageuses mises en place par le gouvernement américain. Cette tendance, qui s’accélère depuis l’adoption de l’Inflation Reduction Act (IRA) par l’administration Biden, suscite des inquiétudes. Nous avons suivi une entreprise française, spécialisée dans les batteries électriques qui a fait ce choix.


Nos journalistes ont également interviewé Yann Algan, professeur d’économie à HEC, qui vient de dévoiler une analyse inédite de l’évolution des débats à l’Assemblée nationale entre 2007 et 2024. Avec ses collègues Thomas Renault et Hugo Subtil, il a publié une note intitulée "La Fièvre parlementaire : ce monde où l’on catche ! Colère, polarisation et politique TikTok à l’Assemblée nationale". Pour lui, nous sommes désormais confrontés à une "Assemblée spectacle", où les députés ne s’adressent plus aux autres députés ou aux journalistes pour les convaincre, mais à leur public sur les réseaux sociaux, à leurs followers.


Rendez-vous à 17.45 sur France 5. Vous pouvez nous poser dès maintenant vos questions sur Twitter avec le hashtag #cdanslair ou sur notre site : http://bit.ly/EmissionCdanslair.

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