samedi 18 janvier 2025

C DANS L'AIR 18 JANVIER




Faux Brad Pitt, vraie arnaque




Son visage est désormais connu sur internet. Anne, quinquagénaire française, s'est fait escroquer près de 830.000 euros par un escroc en ligne qui s'était fait passer pour l'acteur américain Brad Pitt. Aussi rocambolesque soit-elle, cette affaire révèle l'efficacité du mode opératoire des "brouteurs". Depuis le début des années 2000, ces jeunes d'Afrique de l'Ouest qui profitent de la fragilité de certaines victimes francophones, souvent des femmes de plus de 50 ans, pour leur soutirer jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros. Les fraudeurs opérant depuis l'étranger, il est rare que les enquêtes aboutissent à des arrestations ou à des condamnations. En Espagne, cinq brouteurs ont cependant été arrêtés en septembre pour avoir soutiré plus de 325.000 euros à cinq femmes "vulnérables". Les escrocs avaient une fois de plus usurpé l'identité de Brad Pitt pour déjouer la vigilance de leurs proies.



Ce genre d'arnaques rappelle à quel point le développement d'internet et des réseaux sociaux s'est accompagnée de failles pour les escrocs en tout genre. En 2023, 278 703 infractions liées au numérique ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieures (contre 255 320 en 2022). L'une des fraudes en vogue consiste à se faire passer pour un conseiller bancaire et ainsi obtenir les coordonnées bancaires de sa victime ou la pousser à effectuer des opérations. Les meilleurs escrocs parviennent même à usurper le numéro de téléphone de la banque ou à répliquer le site de la banque pour crédibiliser leur discours. Selon la Banque de France, le montant dérobé à l'aide de ce genre de fraudes a atteint 340 millions d'euros en 2022. Face à cette crainte, les banques multiplient les alertes vis-à-vis de leurs clients mais semblent parfois dépassées par l'ingéniosité des malfrats et rechignent à rembourser leurs clients tombés dans le piège. Face à cette impasse, la cour de Cassation, plus haute instance juridique française, a rendu un arrêt en octobre, obligeant la BNP à rembourser un client victime d’une arnaque au faux conseiller bancaire. Une décision qui devrait aider les prochaines victimes en conflit avec leur banque.

Face à l'augmentation des arnaques en ligne, certains élus ont décidé de s'en prendre directement aux écrans, quitte à passer par la controverse. À Seine-Port (Seine-et-Marne), le maire LR Vincent Paul-Petit a proposé un référendum aux habitants pour interdire l'utilisation de smartphone dans certains espaces publics de la ville, qui l'ont voté à 54%. Un arrêté municipal a donc été promulgué en mars 2024, même si l'usage d'écrans ne fait pas l'objet d'amende. "On voit bien que les conséquences pour les enfants, pour la relation entre les parents et les enfants était dégradée par cet intrus permanent", expliquait-il alors sur BFMTV. L'arrêté municipal a finalement été annulé par le tribunal administratif de Melun mais le sujet suscite de plus en plus de débats au niveau national. En avril 2024, un rapport d'experts commandé par Emmanuel Macron, préconisait d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans pour ne pas entraver le développement du cerveau. Deux députés LR ont d'ailleurs déposé une proposition de loi proposant de réguler l'usage des écrans pour les enfants en bas âge.

Qui sont les "brouteurs" à l'origine de ces escroqueries sur internet ? Comment lutter contre les escroqueries bancaires ? Et pourquoi l'usage des écrans inquiète de plus en plus les pouvoirs publics ?

Nous en parlerons ce soir dans #cdanslair à partir de 17h45 sur France 5. Posez-nous dès maintenant toutes vos questions sur Twitter avec le hashtag #cdanslair ou sur notre site : http://bit.ly/EmissionCdanslair.

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