vendredi 17 janvier 2025

C DANS L'AIR 17 JANVIER

Budget : qui va payer la facture ?





Le nouveau ministre François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure. Le texte, déposé à l’initiative des Insoumis, des Écologistes et des communistes, a échoué à renverser son gouvernement, avec seulement 131 voix sur les 288 nécessaires. Le maintien du Premier ministre ne faisait guère de doute, la droite et le Rassemblement national ayant annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte, rendant son adoption numériquement impossible.

 L’incertitude portait davantage sur l’attitude du Parti socialiste, divisé depuis la déclaration de politique générale, et qui a finalement tranché en dernière minute pour ne pas le censurer.



"Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parce qu’elle peut conduire à la pire des politiques : l’arrivée de l’extrême droite", lance, à la tribune, le patron des socialistes, sous les vives interpellations de ses camarades mélenchonistes. 

"Nous sommes dans l’opposition et nous y resterons", a expliqué Olivier Faure, avant de lister la totalité des points qui ont motivé ses troupes à ne pas voter cette motion. Parmi lesquels l'ouverture de concertations avec les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, la création ou le maintien de 12000 postes de personnels soignants, la non-suppression des 4000 postes dans l’éducation nationale, l’annulation du ticket modérateur sur les consultations médicales, l’abandon du projet de passage de 1 à 3 jours de carences dans la fonction publique, l'augmentation de l'enveloppe budgétaire allouée aux l'hôpitaux…


En comptant la réindexation des retraites au 1er janvier, le coût de ces mesures est estimé à 6,5 milliards d'euros. Mais si on enlève la réindexation des retraites, la facture est plutôt de l’ordre de 2,5 milliards d'euros, sur lesquels Bercy compte récupérer 1 milliard auprès des mutuelles qui ont augmenté leur tarif en vue de la hausse du ticket modérateur, finalement annulé.


Reste 1,5 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux 32 milliards d’euros d’économies déjà fixées. Point sur lequel François Bayrou est resté jusqu’à présent très sobre concernant les moyens d’y parvenir. 

Dans son discours de politique générale mardi, le Premier ministre a dénoncé une "bureaucratie trop lourde" et s’est interrogé sur la nécessité d'avoir 1 000 agences et autres établissements publics. Mais cette volonté de simplification administrative n'est pas nouvelle. Ainsi, dans le gouvernement sortant, l'ancien ministre de la Fonction publique de Michel Barnier, Guillaume Kasbarian, souhaitait supprimer "plusieurs dizaines" de ces "comités Théodule". 

Alors qui est visé ? 

Quelles seront ces économies ? 

Qui va payer la facture ?

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