samedi 5 juillet 2003

LE VOYAGEUR IMPRUDENT


Le voyageur imprudent        

ou le paradoxe de Barjavel



Le paradoxe du grand-père ou paradoxe temporel est une expérience de la pensée dont le but est de rendre compte du caractère problématique ou improbable du voyage dans le temps rétrograde : un être humain retourne dans le passé et tue son grand-père avant même que ce dernier ait eu des enfants.

Le voyageur temporel n'a donc jamais pu venir au monde. Mais, dans ce cas, comment a-t-il pu effectuer son voyage et tuer son grand-père ? Cette question a stimulé l'imagination d'auteurs de science-fiction et de philosophes tentant d'apporter une réponse plausible à l'un des grands mystères modernes, à la limite de l'entendement humain.

Qu'advient-il donc du chrononaute ? Il peut être confronté, à son retour, à une nouvelle réalité dans laquelle il n'existe pas, être aspiré dans le néant ou encore ne pas réussir à perpétrer son acte (le fait que le chrononaute existe au moment où il s'apprête à tuer son grand-père, prouve que son grand-père va survivre à cette tentative de meurtre, puisque autrement le voyageur temporel n'aurait lui-même jamais existé et ne serait pas là pour s'apprêter à tuer son grand-père (le passé mène invariablement au présent). Les possibilités sont nombreuses et rien n'empêche d'en imaginer d'autres…

 
Historique

Ce paradoxe semble apparaître pour la première fois sous cette forme exacte dans un ouvrage de René Barjavel, Le Voyageur imprudent, en 1944. Mais des paradoxes au moins aussi redoutables avaient déjà été soulevés quelques années auparavant par Robert Heinlein, en particulier dans By His Bootstraps (1941).

Barjavel laisse le lecteur en suspens dans cette twilight zone avant la lettre sur laquelle il termine son livre. L'apparition de la théorie d'Hugh Everett en 1957 apporta — en tout cas si on l'admettait — une résolution élégante du paradoxe. Des auteurs de science-fiction comme Roger Zelazny dans son cycle des princes d'ambre mais aussi Keith Laumer, Alfred Bester, Damon Knight, Fredric Brown, Clifford D. Simak et beaucoup d'autres mirent cette idée à profit, ainsi que la série de science-fiction Code Quantum. Ces idées ont davantage servi la littérature de science-fiction que la physique, mais on pourra cependant se reporter à l'expérience de Marlan Scully. Également, ce thème est largement développé dans la série de BD Universal War One de Denis Bajram.

Solution


Il existe plusieurs solutions pour tenter de résoudre le paradoxe du grand-père, dont notamment celle passant par la théorie des mondes possibles:

  1. En tuant son ancêtre, nous entraînerions une modification du futur et une ramification de l'espace-temps. Ceci soutient la thèse des univers parallèles et des univers bulles (ou branches). En d'autres termes, une ligne de causalité irait de t¹ (moment où mon grand-père meurt si j'effectue mon voyage dans le temps) à t² (moment où j'effectue mon voyage dans le temps, impliquant donc une autre ligne de causalité allant de t² à t¹ éventuellement instantanée), et une autre ligne de causalité irait de t¹ à t³ (moment dans lequel je n'existe pas puisque mon grand-père est mort en t¹). Or, selon cette théorie des mondes possibles, t² et t³ n'appartiennent pas au même monde, ce qui permet de résoudre la contradiction (je ne suis pas à la fois non-né et vivant en t², mais vivant en t² et mort en t³).

Donc, si la thèse des univers parallèles est prise en compte et qu'une ramification ou bifurcation de l'espace-temps est entraînée, dans l'univers parallèle « original » le futur se déroulerait comme on le connaît ; mais dans un autre futur, nous n'existerions pas.

Cela pose toutefois un autre problème à résoudre: comment t¹ peut appartenir à deux mondes différents, deux chaînes de causalité distinctes et contradictoires, l'une dans laquelle mon grand-père vit et dans laquelle je nais, pour ensuite revenir dans le passé et tuer mon grand-père, et l'autre dans laquelle mon grand-père meurt et dans laquelle je ne reviens pas dans le passé puisque je ne suis jamais né? Pour expliquer ce paradoxe, la théorie des mondes possibles doit donc ici admettre l'interaction entre au moins deux mondes[1]

Variante


Le paradoxe du « grand-père » ou paradoxe de Barjavel soutient l'hypothèse dans laquelle nous tuerions notre grand-père. Cependant, nous pourrions retourner dans le passé et nous tuer nous-mêmes. Ainsi il ne s'agirait plus d'un « suicide », mais plutôt du meurtre d'une autre personne à savoir soi-même. Les paradoxes temporels montrent ainsi la limite du vocabulaire des langues actuelles.

Cas particulier


Un cas intéressant est celui où un voyageur temporel ayant causé des dégâts graves, on tente de remédier aux problèmes en détruisant le dispositif de voyage dans le temps avant qu'il ne soit utilisé. C'est par exemple ce qui arrive à la fin d'un épisode de La Ligue des justiciers, ou quand les Animorphs neutralisent un ennemi avant qu'il n'utilise la machine à remonter le temps. Curieusement, ce cas particulier se résout : dans le cas de la ligue des justiciers, l'utilisation de la machine conduit à sa destruction avant son utilisation, donc une incohérence. Mais l'auto-destruction de la machine au moment de la tentative d'utilisation est cohérente (même si l'appareil s'auto-détruit sans aucune raison dans sa propre ligne de temps). Finalement tout se passe comme si l'histoire faisait un raisonnement par l'absurde et choisissait l'option cohérente (conforme au Principe de cohérence de Novikov) après être arrivée à une contradiction.

Dans un épisode de la série Futurama, Fry remonte dans le temps grâce à une fissure temporelle, et malgré le conseil du professeur Farnsworth, il va à la rencontre de son grand-père. Il décide finalement de l'enfermer dans un abri pour le protéger et ainsi assurer sa descendance, mais il se trouve que l'abri était dans une zone d'essais nucléaires. Quand Fry apprend la mort de son grand-père, il s'étonne de ne pas avoir disparu, mais on voit plus tard qu'il avait couché avec sa grand-mère. Fry est donc son propre grand-père !

Dans le même genre, dans la série de science-fiction humoristique britannique Red Dwarf, le héros humain Dave Lister est en fait son propre père (ce qui empêche, dit-il, l'extinction de l'humanité). De plus, les enfants qu'il a eus avec son double féminin d'une autre dimension sont donc ses fils mais aussi ses demi-frères ...

Le film de Disney Bienvenue chez les Robinson y fait sans doute allusion puisque Lewis, un génie de douze ans, voit arriver devant lui Wilbur Robinson qui vient du futur grâce à une machine à remonter le temps conçue par son père... qui est le futur Lewis, comme on ne l'apprend qu'à la fin... ! Lewis utilise sa future invention pour observer son propre abandon devant un orphelinat étant bébé, mais n'intervient pas pour interroger sa mère biologique sur son geste : il sait qu'il risquerait de compromettre bien des choses à commencer par la venue au monde de Wilbur et s'évite ainsi un “paradoxe du grand-père“.


Autre cas, le dernier film Star Trek de J.J.Abrams en 2009 nous fait le récit d'un voyage temporel. En effet, Néro, en passant dans le trou noir qu'a créé Spock revient 129 ans en arrière, et tue alors George Kirk, au moment de la naissance de son fils, James Tiberius Kirk. Or, dans le passé originel d'où vient Néro, George Kirk n'a pas été tué par un romulien (Néro) venu du futur, et a alors vieilli aux côtés de son fils. Le paradoxe s'explique (sous l'explication de Spock) par le fait que c'est une réalité parallèle qui s'est formée au moment du passage dans le vortex. Ainsi, ce qui s'est passé pendant les 129 ans avant l'entré de Néro dans le trou noir ne s'est tout simplement jamais passé ! et c'est un présent vierge qui se façonne dans cette nouvelle réalité. Ainsi, il n'y a pas vraiment de paradoxe.

Articles connexes



Notes et références


  1. Alain Cohen & Philippe Boulanger, Trésor des paradoxes, Paris, Éditions Belin, octobre 2007, 541 p. (ISBN 2701146755) , (Chapitre 16, les paradoxes temporels)

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lundi 30 juin 2003

SAINT BRENDAN


Île de Saint-Brendan

Carte de l'Atlas d'Abraham Ortelius (1570) montrant l'île de S. Brandani au large des côtes américaines.


Carte française de 1707 mentionnant « l’Isle de St Borondon », à l'ouest de l'archipel des Canaries.
L’île de Saint-Brendan est une île fantôme située à l'ouest de l'Europe, qui selon la tradition irlandaise aurait été découverte par saint Brendan de Clonfert ; le premier écrit qui la mentionne et qui ait été préservé jusqu'à l'époque contemporaine est la Navigatio Sancti Brendani Abatis (Voyage de saint Brendan, abbé[1]), qui remonte au XIIe siècle.
L'île apparaît sur de nombreuses cartes du XIIIe au XVIIIe siècle, en différents points de l'océan Atlantique (au large de la côte ouest de l'Irlande, ou comme « huitième île » de l'archipel des Canaries - Christophe Colomb raconte dans son journal de bord que les habitants de l'île d'El Hierro prétendaient qu'une île apparaissait à l'ouest, une fois par an -, etc.). Elle a été activement recherchée par les explorateurs espagnols au cours du XVIe siècle, sous le nom d’isla de San Borondón. En 1520, au cours de sa tentative de circumnavigation, Fernand de Magellan donne le nom de « baie de Samborombón » à une baie située à l'embouchure du río de la Plata, pensant que cet accident géographique marquait l'endroit d'où l'île de Saint-Brendan s'était détachée. Elle est encore mentionnée dans des récits de voyage de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En 1976, l'explorateur Tim Severin a entrepris de reproduire le voyage de saint Brendan, à bord d'un currach en cuir, afin d'en vérifier la faisabilité ; il est parvenu à débarquer à Terre-Neuve, et prouve que le voyage est techniquement possible.

Notes et références

  1. Dernière édition en langue française : La navigation de Saint Brendan, Ian Short et Brian S. Merrilees (éd.), Honoré Champion, 2006, 206 p.

Articles connexes

mardi 3 juin 2003

AUX ILES VIERGES




Au pays des flibustiers, cap sur les BVI: Virgin Gorda

Après 4j, la météo est favorable, l’équipage aguerri, nous mettons le cap sur les vierges britanniques.
Une navigation de 13h nous emmène sur le site majestueux des Baths à Virgin Gorda où l’amoncellement de rochers de granit forme un labyrinthe naturel où alternent piscines naturelles d’émeraude et sable blanc. C'est tout simplement époustouflant. Cela ressemble aux Seychelles ou à l'île Lavezzi en Corse oou les rochers de Ploumanac'h sur la côte de Granit Rose....
Idéal pour les parties de cache cache.







Tortola soper hole




Les îles vierges britanniques sont constituées de 4 grandes îles (Tortola, Virgin Gorda, Jost Van Dyke et Anegada) qui se succèdent et ne se ressemblent pas.
Jadis, les BVI étaient le refuge des très célèbres flibustiers John Hawkins, puis Francis Drake, qui bondissaient sur les flottes espagnoles en provenance de l’Amérique du sud, alourdies d’or et remplissaient leur cale et leur bourse. Aujourd’hui, elles sont le repère de la plus grande flotte de bateaux de location Moorings, qui à 8000€/la semaine en pleine saison n’hésite pas à remplir ses coffres de dollars américains.
Cependant, il règne dans toutes ces îles une douceur de vivre, même si c’est le bassin le plus fréquenté au monde par les bateaux de plaisance, il y a toujours l’un ou l’autre mouillage naturel où planter son ancre.





La vie est nulle sans bulle: little Jost Van Dyke



A 1/2h de marche, on s'éclate dans le jacuzzi naturel.
 

 


Virgin Gorda: Saba rock


Le Saba rock est avant tout un très beau mouillage où une famille est venue y installer ce qui aujourd'hui est le plus beau resort de l'île.

Au restaurant du Saba rock resort, situé sur un minuscule ilôt, on y sert le meilleur pina colada de toutes les Caraïbes.
Les plats sont pantagruéliques, à l'américaine. Les fruits de mer en entrée sont tous panés et les saveurs sont à la fois british (sauce sucrée) et créole (noix de coco).
Les appartements "éco" forment un très beau complexe exclusif où même les grains de sable sont alignés en rang serré ... et çà se voit.


 


L'archipel des îles Vierges se trouve à l'extrême nord des Petites Antilles. Virgin Gorda, Tortola, Anegada et Jost Van Dyke forment les principales îles britanniques ou BVI. St John, St Thomas et St Croix forment les îles américaines ou USVI.


L'entrée en USVI, comme sur tout autre territoire américain, nécessite un visa spécifique. N'en disposant pas, nous nous limiterons donc aux Iles Vierges Britanniques.

Anciens repères de flibustiers, ces îles renferment quantité de criques, de lagons et de grottes. Déclarées possessions britanniques dès 1672, elles avaient comme principale activité la canne à sucre et le coton. Depuis l'abolition de l'esclavage, ces plantations ont quasiment disparues. Depuis quelques années, l'essor du tourisme et du nautisme ont permis aux îles de prospérer.


Spanish Town, Virgin Gorda

après 18h de navigation depuis Saint Martin



VIRGIN GORDA



Les Baths

Après une traversée plus longue que prévue depuis Saint Martin du fait d'une mer formée, nous mouillons devant Spanish Town à Virgin Gorda pour y faire nos formalités d'entrée. Le mouillage est ''tax free'' et sur ancre, contrairement à la majorité des Vierges. Les Baths, classés National Park, ne sont qu'à 2 nautiques de là, aussi préférons-nous faire cette distance en annexe plutôt que de mouiller au milieu de dizaines de bateaux sur bouée réglementée. Nous nous rendons sur ce site de bonne heure matinale afin d'éviter le rush des touristes, américains pour la plupart, car passé 11h c'est une véritable invasion !

Nous amarrons notre annexe à 50m du rivage, chaussons palmes, masques et tubas et continuons à la nage jusqu'à la plage, les annexes y étant interdites. Les Baths n'ont pas volé leur dénomination ! ''Baignoires'' en anglais, ce sont en effet d'énormes blocs de granit ronds qui amoncelés les uns sur les autres forment des piscines d'émeraude. Nous nous engageons dans ce labyrinthe naturel et allons d'émerveillement en émerveillement. L'eau y est chaude et translucide sur fond de sable blanc. En continuant ce labyrinthe on débouche sur Devil's Bay ou la Baie du Diable, belle à couper le souffle. Puis très vite les groupes de touristes affluent, aussi nous nous précipitons à l'eau équipés de nos palmes masques et tubas pour une observation des fonds sous-marins. La faune et la flore sont magnifiques. Corail, poissons et relief offrent un superbe spectacle.



Savanna Bay

Après quelques jours devant Spanish Town, nous levons l'ancre à la recherche d'un autre lieu idyllique. Nous arrivons au large d'une grande baie très calme bordée par une longue plage de sable blanc. L'endroit ne semble pas recherché par les plaisanciers : pas de bouée, pas de bateau, juste du calme avec un décor carte postale et quelques habitations superbement intégrées dans la végétation. L'accès n'est en effet pas des plus aisé. La baie est protégée de la houle du large par une longue barrière de corail parallèle à la côte.  Il y a seulement une petite passe étroite pour les audacieux ! Son passage nécessite la participation de l'ensemble de l'équipage : le capitaine à la barre, le second à l'avant à la ''vigie'' . Nous avons une bonne visibilité et le soleil n'est pas de face. Nous avons donc de bonnes conditions pour négocier au mieux cette passe sinueuse. A faible vitesse, nous parvenons à rejoindre la zone de mouillage au pied du promontoire de Kattiche Point. Cette zone ne peut permettre le mouillage que d'un seul bateau et nous sommes ces chanceux !! Mouillés dans à peine 3 m de fond juste entre deux récifs coralliens, nous voilà au paradis. La houle dehors, le lac à l'intérieur, les aquariums autour, la plage de sable blanc bordée de cocotiers le long … pourquoi devrions-nous quitter cet Eden ? Les bateaux passent au large sans même jeter un coup d'oeil par ici, dommage pour eux mais tant mieux pour nous. Dans ce havre de paix nous bénéficions même d'une connexion internet super débit, c'est la cerise sur le gâteau ! Une petite pensée pour ces îles francophones ou malheureusement l'internet est si peu accessible à contrario de l'ensemble des autres îles anglophones...

Voilà déjà 4 jours que nous sommes scotchés ici sans aucune envie d'en partir. Aucune obligation, aucun timing, c'est le bon côté du voyage … Les Iles Vierges ne se résument pourtant pas à Savanna Bay aussi  nous décidons nous à lever l'ancre.



Necker Island

Nous mouillons pour la nuit devant Necker Island, petite île cerclée de coraux au nord de Gorda Sound. C'est une île privée et on nous le rappelle à notre souvenir. Nous tentons d'y débarquer en annexe juste pour une baignade au bord de la plage mais rapidement on nous demande de faire demi-tour. L'île a été rachetée par une grosse fortune et les bungalows qui y ont été construits accueillent un tourisme haut de gamme. Les fonds sont particulièrement beaux et poissonneux. Dommage pour les nombreuses langoustes entraperçues mais elles ne finissent pas dans notre assiette, ici c'est un parc protégé alors pas touche !



ANEGADA



Anegada est une île plate de 350 habitants au nord de Virgin Gorda à l'extrême est des Iles Vierges et entourée par une barrière de corail. En théorie les fonds sont superbes et très poissonneux et regorgent de langoustes. C'était donc une destination incontournable ! Malheureusement nous arrivons dans des conditions très moyennes : l'eau est laiteuse, le sable fin comme de la farine en suspension dans l'eau ne permet pas grand chose. Jean remonte néanmoins deux belles langoustes, cela faisait si longtemps que nous en avions presque oublié leur douce saveur !



TORTOLA



Le temps devient de plus en plus maussade, les pluies alternent avec des ciels nuageux, les températures de l'air et de l'eau ont même baissées. Le seul point positif à ce changement de temps est cette onde fraîche qui pénètre nos cabines au petit matin.

D'abord mouillés à Trellis Bay, nous nous rendons ensuite à la ville principale de Tortola : Road Town. Cette île la plus peuplée des BVI avec ses 10 000 habitants renferme la plus grande concentration de marinas des Petites Antilles, pour la plupart autour de Road Harbour. La majorité des pontons sont réservés aux ''bare-boats'', bateaux de location des compagnies Moorings, Sunsail, Footlose, etc … C'est ici le royaume de la location de bateau : monocoques, multicoques, petits et grands, toute la flotille est représentée. A cette époque de la saison, c'est donc l'un des endroits idéal pour visiter des bateaux à la vente. En effet, les agences de loc' revendent leur stock de bateaux en fin de défisc en fin de saison. Comme le temps n'invite pas à la balade et comme une idée nous trotte depuis un certain temps nous visitons quelques unités...quant à moi, je rêve de plus d'espace, plus de stabilité mais prudente, reste consciente qu'il y a de fortes chances que nous continuions avec Eolis ce qui n'est déjà pas si mal. Toutefois, comme dit le capitaine « si nous n'avions pas été un peu fous et rêveurs, serions-nous ici aujourd'hui ? »

Le temps est toujours à la pluie, inutile de rester aux Vierges plus longtemps.

samedi 31 mai 2003

A SAINT MARTIN


Saint Martin
Après une escale de 24 heures à Saint Barthélémy qui nous déçoit, nous décidons de rallier tout de suite Saint Martin. Il n’était pas prévu de passer tant de temps sur cette île franco-hollandaise. Mais le séjour fut si varié et si agréable que les quatre semaines se sont passées sans que nous nous en apercevions.


 Marigot est la capitale du côté français, puis nous allons mouiller à l’Anse Marcel

Des centaines de poissons colorés nageaient autour de nous, l’eau est claire et chaude : un vrai bonheur et une grosse envie de recommencer.


Au cours de nos différentes sorties sous-marines, nous avons vu des langoustes, des lambis, des murènes, une raie pastenague, un poisson-pierre, plein de poissons tropicaux aux couleurs magnifiques et surtout … un requin nourrice. Il avait beau dormir du sommeil du juste sous son rocher, le palpitant  s’est mis à battre trop vite ...pourtant il paraît que ce sont des bêtes mignonnes comme tout ! Nous, nous voulons bien mais il faisait quand même plus de deux mètres et nous l'avons trouvé impressionnant.

l’îlet Tintamare au nord de St Martin.
C’est un endroit encore sauvage. 
les touristes des day-carters utilisent l’argile blanche récupérée dans le bush derrière la plage pour se faire des applications sur le corps. Gommage génial, soins dignes des grands établissements de thalassothérapie !
Le lendemain, plutôt que de rester devant l’îlet,nous partons  vers Anguilla dont nous longeons la côte avant de rentrer en début d’après-midi sur St Martin.
C’est la première fois que nous faisons de la voile pour faire de la voile et pas pour aller quelque part et c'est très agréable.

C’est aussi la période du carnaval et des mardis de Grande-Case où nous écoutons de la musique dans la rue, regardons passer les fanfares et mangeons dans des lolos ou au Calmos Café,

De notre séjour à St Martin, nous gardons de supers souvenirs : le charme de l’île et de ses plages, la découverte du milieu sous-marin et du plaisir de la plongée

jeudi 27 février 2003

EN DOMINIQUE

 
 
 
2003



 





Au détour d'une route, nous empruntons le chemin de randonnée qui traverse une bonne partie de l'île jusqu'à la rivière d'or. Rafraîchissant par cette chaleur tropicale.



Cimetière dominicain sur les hauteurs de Roseau, la capitale.








Au fond du village de Castle Bruce, face à l'Atlantique.


A l'est de la Dominique, nous traversons le "carib territory". Les Caraïbes dispersés dans l'île, furent regroupés dans une réserve d'environ 2000 hectares, située sur la côte au vent. On estime leur nombre aujourd'hui à environ 3000. A la suite des métissages avec les anciens esclaves, seuls quelques centaines ont conservé leur caractère ethnique originaire: teint jaune, cheveux noirs et lisses, yeux bridés. Ils vivent de culture de bananes, d'ananas et de vannerie vendues aux touristes.    Les échanges sont très sympathiques.  Ils nous font visiter sa maison et nous offrent 2 bananes et 1 goyave.

Les habitations des Caraïbes sont de très petites cases en bois et/ou en tôles. La latrine se trouve au fond du jardin derrière des morceaux de tissus. La pauvreté est palpable.

Fin de journée dans les spas naturels du village de Wotten Waven. La nature sauvage et le relief volcanique offrent une eau souffrée naturellement chauffée par les entrailles de la terre. Cette eau minéralisée a tous les atouts d'un bain relaxant que nous apprécions d'autant plus que nous n'avons pas vu de baignoire depuis 1 an.

dimanche 1 décembre 2002

EN GUADELOUPE

La Guadeloupe

escale sur le « papillon » !



Promenande dans le centre de Pointe-à-Pitre pour acheter du madras. La ville est moche, limite bidonville pour ses faubourgs.

vendredi 4 octobre 2002

MARCEL GRIAULE, SPECIALISTE DES DOGONS

Marcel Griaule est issu d'une famille auvergnate du côté de son père et briarde du côté de sa mère. Il prépare le concours de l'École polytechnique en mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand avant que la Première Guerre mondiale ne le pousse à interrompre ses études. Il suit une formation à l'école d'application d'artillerie de Fontainebleau et s'engage en 1917 dans l'aviation comme observateur aérien. Il reste au sein de l'armée de l'air jusqu'en 1921 où il participe en Syrie à la campagne contre les troupes turques[1].
En 1922, il reprend des études de langues et d'ethnologie à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et à l'École pratique des hautes études (EPHE) notamment auprès de Marcel Mauss et de Marcel Cohen[1]. Après lui avoir délivré son diplôme d'amharique en 1927, ce dernier, qui a fait le voyage en 1910, l'envoie pour l'Éthiopie pour plusieurs mois (1928 - 1929). A son retour d'Abyssinie, Marcel Griaule publie avec l'aide de l'abbé Jérôme Gabra Moussié la traduction du Livre de recettes d’un dabtara abyssin que son maître avait ramené de son voyage de 1910 puis organise la traversée de l'Afrique d'ouest en est : c'est la mission Dakar-Djibouti de mai 1931 à février 1933, dont il prend la direction, accompagné de Michel Leiris, André Schaeffner et d'autres ethnologues, et inaugurant l'ethnologie française de terrain à cette occasion. Au cours de cette expédition, il rapporte plus de 3500 objets qui enrichiront les collections du Musée du Trocadéro et étudie pour la première fois les Dogons sur lesquels il fit la grande majorité de ses recherches par la suite de 1935 à 1939 au cours de cinq expéditions cumulant plus de 85 000 km parcourus.
A l'été 1933, une première exposition du fruit de cette mission se tient au Musée de l'Ethnographie. Marcel Griaule rompt alors avec Michel Leiris qui publie simultanément le journal qu'il a tenu durant la mission, Afrique fantôme, dans lequel il dénonce la collecte et même le vol des objets à des fins non scientifiques. La même année, Marcel Griaule publie Silhouettes et graffiti abyssins et l'année suivante Les Flambeurs d’Hommes qui reprend trois articles parus dans la revue Documents et relatant son expédition en Abyssinie. En 1936, il publie La Peau de l’Ours, réponse au Manifeste des intellectuels pour la défense de l’Occident de Maulnier, Gaxotte, Monseigneur Baudrillart, Béraud, Brasillach, Maurras et quelques autres soutenant l’agression de l’Ethiopie par l’Italie mussolinienne[2].
Dès 1935, il privilégie l'étude des Dogons. Il s'attache alors pour sa thèse doctorat, qui paraît en 1938, à décrire les Jeux dogons et les Masques dogons[1].
La Seconde Guerre mondiale l'oblige une nouvelle fois à interrompre son travail. Il intègre comme capitaine dans l'aviation où il est décoré de la Croix de Guerre le 30 juin 1940[1]. Démobilisé, il retourne à l'enseignement de l'ethnologie à l'Institut d'ethnologie de l'Université de Paris à partir de décembre 1940 et devient secrétaire général de cet institut en décembre 1941, puis sous-directeur du Musée de l'Homme[1]. En 1941, il remplace à l'INALCO son ancien professeur d'amharique, Marcel Cohen, interdit d'enseigner par les lois antisémites. En 1942, il est nommé directeur du laboratoire d'ethnologie de l'EPHE et en octobre de la même année directeur de la première chaire de la discipline enseignée à la Sorbonne[1]. De 1944 à 1946, il est remobilisé comme commandant dans l'aviation tout en continuant à dispenser ses cours.
Après la guerre, il se réinvesti très intensément dans l'étude des peuples de la boucle du Niger. Toujours très attaché au peuple Dogons, il décrit alors leur richesse culturelle en particulier au niveau de leur cosmogonie spécifique qu'il qualifie d'« aussi riche que celle d'Hésiode, une métaphysique et une religion qui les met à la hauteur des peuples antiques »[1]. Il publie alors de nombreux ouvrages sur ses recherches.
En 1947, il est également conseiller de l'Union française dont il présidera la Commission des Affaires culturelle jusqu'à sa mort[1]. Au Mali, il participe au développement de la région en construisant en particulier un barrage d'irrigation pour la culture de l'oignon et du piment dans la région de Sangha. Ce barrage, toujours opérationnel, porte aujourd'hui son nom.
Il a travaillé, entre autres, avec Germaine Dieterlen et sa fille Geneviève Calame-Griaule. À sa mort en 1956, il fut l'un des rares ethnographes à bénéficier de funérailles traditionnelles africaines.

Apports scientifiques

Un de ses apports essentiels (relatif à l'ethnographie) est d'avoir démontré que la cosmogonie dogon (orale) est au moins aussi importante que les cosmogonies occidentales. Il sera toutefois très critiqué pour avoir sous-estimé l'influence occidentale dans les connaissances astronomiques des Dogons[réf. nécessaire].

  • Silhouettes et graffiti abyssins , préface de Marcel Mauss, éditions Larose, 1933.
  • Les Flambeurs d'hommes, éditions Calmann-Levy, 1934.
  • Masques dogons, 1938. 4e édition 1994, réimprimée en 2004. Publications Scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle. 890 p. + XXXII. (ISBN 2-85653-569-0).
  • Jeux dogons, 1938.
  • Les Sao légendaires, éditions Gallimard, 1943.
  • Dieu d'eau (entretiens avec Ogotemmeli, ouvrage qui révèle les structures de la pensée sacrée dogon), 1948.
  • Les Grands Explorateurs, 1948
  • Méthode de l'ethnographie, 1957.
  • Renard pâle, ethnologie des Dogons, Institut d'Ethnologie, 1965/1991 (en collaboration avec Germaine Dieterlen).
  • Descente du troisième Verbe, éditions Fata Morgana, Collection Hermès, 1996.

  1. a, b, c, d, e, f, g, h et iNécrologie de Marcel Griaule [archive] par P Champion dans le Journal de la Société des Africanistes, 1956:vol. 26, numéro 26, pp. 267-271
  2. G. Gaillard, "Griaule, Marcel, 2001, Silhouettes et graffiti abyssins, Paris, Maison-Neuve & Larose, Centre Français des Etudes Ethiopiennes,33 p., 44 pl. et ill.", Journal des africanistes, Paris, 2004.

Bibliographie

  • Nicolás Sánchez Durá; Hasan G. López Sanz. "La Misión etnográfica y lingüística Dakar-Djibouti y el fantasma de África", PUV, Valencia, 2009.
  • (en) Walter E. A. van Beek, « Dogon Restudied: A Field Evaluation of the Work of Marcel Griaule », Current Anthropology, no 32 (1991), p. 139-167
  • (fr) Isabelle Fiemeyer, Marcel Griaule, citoyen dogon, Actes Sud, 2004, 166 p. (ISBN 2742748059)

mercredi 11 septembre 2002

LES PILES DE BAGDAD

En 1938, un archéologue autrichien, le Dr Wilhelm König, s'est penché sur un "objet cultuel" reposant au fond des caves du musée de Bagdad.

Il s'agit d'un petit vase en terre cuite de 15 centimètres de hauteur sur environ 7,5 centimètres de diamètre.
Emergeant du bouchon bitumineux, une tige en fer est insérée à l'intérieur d'un cylindre en cuivre et isolée de celui-ci à sa base par un tampon en bitume ; le cylindre de cuivre étant soudé avec son capuchon par un alliage plomb/étain.

Plusieurs de ces piles ont été trouvées dans les ruines de Khujut Rabu, ville Parthe, aux alentours de Bagdad. Les Parthes, farouches guerriers, ont dominé la région entre 250 av. J.C. et 230 ap. J.C. .
Dix autres piles furent découvertes plus tard à Ctesiphon.

Le cuivre porte une patine bleue caractéristique de la galvanoplastie à l'argent.
On pense donc qu'elles sont beaucoup plus anciennes car on a retrouvé également des vases en cuivre plaqués argent dans un site Sumérien vieux d'au moins 2500 ans av. J.C.

Différents spécialistes ont reproduit la pile en utilisant du jus de raisin comme électrolyte et ont effectivement obtenu un courant électrique, suivant les expérimentateurs, entre 0,5 et 1,5 volts.


Description d'une pile de bagdad 1 : Tige en fer.
2 : Bouchon en asphalte.
3 : Vase en terre cuite.
4 : Electrolyte.
5 : Cylindre de cuivre.
6 : Tampon isolant en asphalte.
7 : Capuchon en cuivre.
8 : Fil de masse.


On peut donc supposer qu'il y a plusieurs centaines d'années, les inventeurs ou tout au moins les utilisateurs se sont servis de ces piles pour "arnaquer" leurs contemporains en leur vendant du cuivre au prix de l'argent. On imagine alors fort bien pourquoi cette découverte est restée secrète...