jeudi 30 décembre 2010

CHRONIQUE 2010 DE EOLIS III






Des Iles Vierges aux Iles du Venezuela



Pour nombre de plaisanciers se baladant dans la mer des Caraïbes, le mythe des Antilles s'écroule…


Combien de fois les avons-nous entendus se lamenter d'un « c'était mieux avant ! » ?


Pourtant, de Saint Martin à Grenade puis aux îles du Venezuela, il aurait été ahurissant de voir une seule île échapper à l'envie de se développer en profitant de la manne touristique !


Depuis plusieurs années la mutation est en marche, et les navigateurs voient s'envoler leur rêve de paradis tandis que les insulaires gagnent, à juste titre, leur liberté économique.
Ne cédons pas au découragement ambiant..

Nous avons sillonné l'arc antillais en quête de ces lieux, où le temps, entre un matin parfait et un coucher de soleil féerique, perd toute notion économique…Partis en quête de l'essence de nos rêves d'évasion nous nous sommes rapidement aperçus qu'il ne faut prêter qu'une oreille distraite aux grincheux.


L'arc antillais est si vaste qu'il y a de la place pour tout le monde : rêveurs et entrepreneurs. Il suffit de changer son angle de vue et de sortir des routes tracées par les guides et les sociétés de charter. Pour nous, le point de départ de l'arc se situe dans les îles Vierges espagnoles à Culebra et finit sa courbe au Venezuela à la Blanquilla : quel merveilleux tracé !


Regardez ce croissant de lune parfait où s'égrènent de petits bijoux scintillants…


On pourrait nommer ces endroits particuliers des « no-stress lands » !


Ces petits coins de paradis peuvent être classés en fonction de leur coefficient de quiétude.


A vrai dire, notre liste de départ comptait beaucoup plus de mouillages que ceux-là : il a fallu opérer un choix chirurgical et douloureux.


Croyez-moi : les endroits qui valent le coup aux Antilles ne manquent pas !


Pour établir ce palmarès les critères sont obligatoirement subjectifs mais très sérieux ! Ce sont des mouillages où l'on a de grandes chances de se retrouver tout seuls…


Hors saison cyclonique (du 1er août au 15 octobre surtout), l'ancrage y est de bonne tenue et généralement bien abrité. La nature y est belle et préservée, la population accueillante, les pirates exclus. La seule notion de temps acceptée est celle du pendule solaire ! Aucune pollution et aucune nuisance d'ordre sonore ou visuel n'y sont admises !


Amateurs de lagons, prenez donc connaissance de ces quelques mouillages les plus sereins de la Caraïbe !






Saint John aux îles Vierges américaines
Leinster Bay est située au nord de l'île de Saint John. Nichés au creux de mornes qui nous abritent des vents dominants et remparés de la houle derrière un petit récif qui ceinture la partie nord du mouillage, comment rêver être mieux installés ?


Les collines environnantes sont vierges de toute construction. Alentour, la végétation s'égaye du jaune vif des hampes fleuries que laissent échapper vers le ciel les agaves. A terre de nombreux sentiers de randonnées sillonnent toute l'île et nous pouvons, au gré des chants des oiseaux, nous balader à l'envi et « palper » cette flore particulière qu'est la forêt tropicale sèche : cotonniers et leur sève poison, lantanas de toutes les couleurs, mancenilliers, cactus en tout genre… C'est le royaume des ânes tranquilles et des reptiles inoffensifs que sont les anolis et les iguanes. Pour seul témoignage de la présence humaine, les ruines d'un moulin rappellent les heures fastes de la culture de la canne.


L'île est belle et préservée. Nous avons l'assurance qu'elle le restera grâce à l'initiative de M.Rockfeller ! En 1954, L.S.Rockfeller acheta l'île et y établit un hôtel de luxe, décrétant que plus de 80% du reste du territoire serait classé réserve naturelle. Puis il fit don de l'île au gouvernement américain. La grande classe !






Cocoa Point à Barbuda
Barbuda est le nirvana au pays des couleurs lagons! Mais... Barbuda se mérite... En approchant de Barbuda, un équipage prend conscience de l'utilité des cartes marines et du GPS. Les couleurs d'eau sont magnifiques, mirifiques, mais elles recouvrent des récifs acérés qui n'attendent qu'une belle étrave distraite pour opérer une incision chirurgicale! C'est là qu'on est bien content d'être en alu! Barbuda est timide sur l'eau, contrairement à ses voisines qui découvrent leurs rondeurs sur l'horizon. Elle est si plate qu'on ne peut la voir qu'à trois milles au large. On distingue d'abord une lueur trouble par-delà l'écume laiteuse d'une mer cabossée, puis nous assistons à la naissance de palmes de cocotiers au ras de l'eau qui grandissent au fur et à mesure que l'on approche, puis Barbuda se dévoile enfin...


L'île se résume à peu de chose en somme : du sable, des cocotiers et des cayes... au centre de l'île une lagune fermée abrite une colonie de frégates. Au bout de Cocoa Point un hôtel grand luxe fondu dans les cocotiers et les raisiniers accueille ses hôtes pour un séjour des plus paisibles. A Barbuda le temps est transparent...les journées se suivent au rythme d'une indolence délicieuse, nous passons de la contemplation des couleurs qui se succèdent au gré des inclinaisons solaires à l'observation sous-marine ( le fameux "snorkeling") : les "patates" de coraux sont légion et nous avons le choix pour la plongée. A côté du bateau, un diodon nous attend avec sympathie... il babille de ses nageoires transversales et nous regarde de ses gros yeux bienveillants semblant nous lancer des gros bisous pulpeux... plus loin, un poisson-perroquet s'acharne à dépecer une boule de corail.. des poisons-clowns, des chirurgiens ( avec leur redoutable scalpel sur le haut du dos et la queue) et quelques demoiselles se délassent et s'amusent autour d'une gorgone. Une raie somnole sur le fond sablonneux. Notre balade sous-marine nous entraîne vers la plage où nous laissons nos palmes, masques et tubas pour partir pour une petite marche sur une plage interminable... Seule la trace de nos pas marque le sable vierge... au retour, nous retrouvons nos affaires exactement où nous les avions laissées et rentrons au bateau à la nage.


Le soir le peintre qui colore le ciel est un virtuose... Dans le sillage des derniers rayons, une tortue, revenue du fond des mers, vient reprendre haleine. A ce moment précis je me demande songeuse  : "c'est comment le paradis par rapport à ici?"







  


Fregate Island à Union aux Grenadines


Le mouillage de Fregate Island sur l'île de Union est souvent délaissé par les plaisanciers qui lui préfèrent Clifton ou Chatam. La réputation de l'investisseur fou n'y est pas étrangère : et oui, une marina a failli voir le jour au creux de cette enclave! L'ambitieux personnage avait oublié un tout petit détail : les bateaux ont besoin d'eau sous la coque! ... or, les quais ont été construits au milieu d'un récif corallien! Inutile d'ajouter que par manque d'eau le projet a coulé!


Aujourd'hui quelques pélicans ont élu domicile sur les restes d'un quai. Le récif s'est emparé de cet embryon d'édifice et les couleurs du lagon s'ébattent sur le plan d'eau jusqu'au pied d'une colline en forme de pain de sucre. Disposés en arc de cercle derrière le village, des pics acérés partent vers le ciel et font plus penser à une île d'une Pacifique qu'aux îles antillaises. Nous sommes au cœur même des Grenadines, en haute saison, et pourtant, nous restons plusieurs jours, seuls au mouillage. Les pêcheurs passent nous voir en barque le matin pour nous proposer du poisson frais. Ils nous invitent amicalement à musarder dans leur village d'Ashton. Au fond de la baie, ce gros village créole s'épanouit au rythme tropical. Un panneau sur le quai indique : "welcome to Union island Our friendliness and warmth embrace everyone" (Bienvenue sur l'île d'Union, notre amitié et notre cordialité vous embrassent tous). Ashton cultive une ambiance simple et sereine. De la musique sort d'une fenêtre. En face des personnes âgées assises à l'ombre d'un raisinier discutent et rient. Un chien trottine, semblant lui aussi inspiré par les airs rastas... Il n'y a rien à faire à Ashton! Rien qu'à se balader, sur une route découpée en croissant de lune autour du lagon. Rien d'autre à faire qu'à s'éblouir des heures durant les eaux enchanteresses des Grenadines, qui voient passer, au loin, les plus beaux bateaux du monde...






Ti Té (Petite Terre) au sud de la Guadeloupe
Petite Terre est le seul mouillage de ce palmarès qui soit fréquenté par les catamarans de tourisme, les fameux « promène-couillons » ! Ceux-ci arrivent du François vers 9 heures du matin et repartent à 16 heures : en dehors de ces horaires, la quiétude est totale. Bien que la réserve naturelle de Petite Terre draine son lot quotidien de visiteurs, c'est l'un des endroits les mieux préservés dans la Caraïbe. Les associations de défense de la nature sont vigilantes : elles gèrent le flot touristique avec intelligence et elles méritent d'être citées en exemple. Le mouillage se situe entre deux îles : Terre de Bas, ouverte au public, et Terre de Haut, un espace totalement réservé à la nature et interdit au public. La réserve naturelle marine et terrestre totalise 990 ha. Elle abrite les derniers représentants des Iguanas Delicatissimas, l'iguane des Antilles. Ils seraient plus de 10.000 individus répartis sur les deux îles.
Ici, plus qu'ailleurs, on sait ce que le mot respect signifie. Ti Tè est le refuge de nombreuses espèces en danger de disparition. La réserve naturelle a trouvé un représentant bénévole de choix pour faire prendre conscience des devoirs de chaque visiteur. Et oui ! miss Tortue fait son cinéma ! Elle se présente à la jupe arrière des bateaux et vient quérir sa dîme de passage en caresses ou nourriture…Elle a une allure sympathique et gagne le cœur de chacun. Elle joue un rôle important dans ce lagon. Elle représente aux yeux de tout le côté merveilleux de cette nature qui nous entoure. Elle fait prendre conscience à chaque visiteur que son espace de vie est fragile et qu'il ne tient qu'à nous de le préserver. Les touristes du XXIème siècle semblent l'avoir compris. Lorsque nous allons sur la plage après leur départ, il est rare de trouver des détritus. Plastiques, mégots, sont remmenés chaque soir. Chacun effectue, en toute conscience, ces gestes simples qui sauvent la nature pour demain.

  
Le soir, alors que les catamarans de tourisme sont partis, nous restons seuls au mouillage. Prisonniers au Paradis : une houle de nord-est s'est levée, impossible d'entrer ou de sortir du lagon ! Avec gourmandise nous goûtons à la solitude souveraine. Dehors la houle frappe le récif, à l'intérieur tout est tranquille… Nous nous offrons une trêve absolue entre le monde et nous. Ambiance contemplative et sereine. Puis un jour, la houle se calme et nous poursuivons notre route… gardant à jamais une place pour Petite Terre dans nos souvenirs. A l'entrée du petit chenal entre les deux îles, un escadron de dauphins veille en permanence sur ce sanctuaire inimitable et nous ouvre la route…


Un vrai cliché de Paradis…




C'est pour tout cela que nous avons largué les amarres !






Saline Island à Cariacou
Saline Island est un repaire d'amoureux des couleurs lagons... Imaginez plutôt... Le mouillage est remparé de la houle derrière une barrière de coraile à l'est et l'île de Cariacou au nord : entre elles et nous le plan d'eau ondoie, les vaguelettes soubresautent, comme aiguillonées par le souffle de l'alizé. Une petite frange d'écume glisse sur le asble doré, elle roule puis repart vers le lagon, véritable gisement d'émeraudes étincelantes. Plus loin vers le récif, les turquoises, serties d'un écrin de saphirs, captent la lumière au zénith... Comment rêver plus belle piscine?


Le bateau est posé dans une petite baie intime qui forme, au sud, un croissant de lune ourlé d'une plage de sable fin adossé à une colline tout en rondeur et verdoyante. Pas plus de quatre bateaux peuvent y loger en même temps. L'île n'est pas tout à fait déserte : on y trouve des chèvres, des lézards, des pélicans, et une cabane que vient entretenir un pêcheur de Cariacou. A l'ouest un pain de sucre basaltique pose ses rondeurs sur l'horizon. Tout autour de nous des petits îlots frangés de cocotiers et de raisiniers donnent du relief au paysage. Ces îlots laissent la place à des morceaux d'horizon qui ouvrent la vue chaque matin sur le lever et chaque soir sur le coucher du soleil... Saline Island est l'un des rares mouillages où l'on peut profiter de ces deux rendez-vous privilégiés tout en étant abrité de la houle...




La Blanquilla au Venezuela
La Blanquilla est l'île de la Robinsonnade par excellence : elle a été investie par des lézards, des ânes, des iguanes, des perroquets, des pélicans, des fous bruns, une variété inouïe de passereaux ou d'espèces curieuses comme le frère du faucon : le caracara huppé. L'île est complètement à l'écart du monde. Les ânes n'y ont pas encore ouvert de cyber café et les perroquets rechignent à relayer les réseaux wifi. Par contre les pélicans y ont des coutumes cordiales et l'on se baigne avec eux !


Il n'y a aucun commerce, pas de bar, pas de restaurant et pas d'hôtel. Personne ne vit en permanence sur la Blanquilla. Un village de pêcheurs est établi au nord de l'île : celui-ci n'est qu'une aire de repos spartiate partagée entre pêcheurs lors de longues campagnes au large. Une base reculée de garde-côtes est installée au sud de l'île : elle ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un camp militaire ! Les garde-côtes restent deux mois sur l'île avant d'être remplacés par la relève et il y a des équipes qui sont plus « cool » que d'autres au niveau des contrôles !…. Leur accueil est en général bienveillant, ils patrouillent régulièrement dans les mouillages et vérifient la validité des formalités douanières de chaque bateau. Ils viennent aussi en famille le dimanche et c'est l'occasion de voir des bambins grimper sur tous les ponts des bateaux et s'y exercer au plongeon qui éclabousse !


El Yaque (dit « le mouillage des trois palmiers », derrière lesquels se trouve un puits d'eau douce où l'on peut venir avec son seau pour rincer sa lessive …) est le mouillage le plus fréquenté de l'île (sur la côte ouest, sous le vent dominant). L'été est la période qui draine le plus de monde sur la Blanquilla, cependant, même au plus fort de la saison, on compte rarement plus d'une vingtaine de voiliers, de peneros et de lanchas sur toute l'île! Les lanchas et les peneros sont des bateaux de pêche traditionnels. Les pêcheurs échangent volontiers avec les plaisanciers du poisson contre des produits qui améliorent leur quotidien. Jamais ils ne veulent d'argent... D'ailleurs qu'en feraient-ils sur la Blanquilla?


Autre mouilage de la Blanquilla, au vent : Playa el Americano (du nom de l'américain Mr Blankenship, qui y construisit une jolie villa à une époque où aucun touriste de la plaisance ne fréquentait l'île, plus une petite piste d'atterrissage pour son petit avion) : cest un couloir pas trés long, pas trés large, proportionné comme il faut pour loger deux bateaux...il se termine par deux petites plages, vierges et blanches, si blanches...Préservées de tout! Le soir les ânes viennent nous observer du haut de la falaise et lorsque le nuit vient nous mesurons l'absence totale de lumière, l'ampleur de notre solitude... C'est cela aussi ça la liberté, celle de vivre sans les lumières rassurantes des hommes... Sous les étoiles, en attendant que demain la vie et les couleurs étincelantes reviennent...








Los Testigos au Venezuela
Les Testigos sont des petites îles plantées à la lisière des eaux territoriales du Venezuela. Cinq îlots composent l'archipel, qu'il faut aborder en étant prêt à vivre en autarcie : pas de quoi faire d'approvisionnement! De plus, la pêche est réservée aux seuls habitants de l'île! Adressez-vous à eux et ils vous fourniront de poisson frais en échange de denrées qui leur sont nécessaires. Cet archipel ne compte que quelques baraques, quelques familles, une école improvisée, un phare et une petite posada, la Casa Verde. Un poste de garde-côtes existe aussi.... ils assurent une présence qui est proche du symbole. La figure emblématique est ChenChen, qui a connu tous les grands navigateurs passés par ici et qui raffole des petits pois/carottes ! Ne jamais oublier de lui en apporter quelques boîtes !


Aux Testigos il faut impérativement veiller à garder une attitude respectueuse envers les habitants et la nature. Il n'y a rien ici pour recycler les déchets, rien qui permet aux habitants de lutter contre la pollution qui serait dramatique pour leur écosystème. Alors il faut aborder cet archipel comme un sanctuaire dédié à la nature... Et cela permettra aux plaisanciers de garder avec les années de bons contacts avec la population.


Notre mouillage préféré est celui sous "la dune" : là nous sommes au paradis... c'est calme et le vent qui sévit au large ne nous atteint que par bouffées chaudes et enveloppantes. En mouillant "à la bahaméenne", nous dressons l'étrave face à la houle : le bateau, ainsi stabilisé, se comporte comme un hôtel flottant...


Il règne à la dune une ambiance rurale, une essence de simplicité, quelque chose de particulièrement paisible... un délice! La dune ressemble à un jardin paysager. Les vents taillent des arrondis et sculptent la végétation de main de maître. Au début de l'été, les arbres desséchés offrent, tels des sculptures abstraites, leur tronc nu au soleil dardant. Après la saison des pluies, la nature, gorgée d'eau, retrouve ses teintes verdoyantes. Le contraste entre le vert profond de la végétation et le blanc éclatant du sable est presque violent. Des coqs chantent selon leur bon vouloir de 2 heures du matin à 7 heures! Des grillons grésillent au petit bonheur. Les oiseaux chantent en toute saison et à toute heure. Des biquettes appellent leur mère et jouent les acrobates à flanc de colline. Autour du bateau l'eau est translucide. A plus de dix mètres on voit du haut du pont chaque détail des fonds sous-marins... Le soir, des lucioles illuminent les arbres de la colline : de véritables sapins de Noël!


Sur la plage, au nord de l'île, les tortues viennent pondre pendant la nuit... Elles laissent des traces telles qu'on penserait qu'un tracteur a labouré la plage! Elles reviennent 4 fois en 15 jours pour pondre plus d'une centaine d'œufs! A l'image des habitants des Testigos, courageuses et déterminées, les tortues assurent la régénérescence de leur espèce…















mardi 21 décembre 2010

GOLFE DE CARIACO

Au fin fond du Vénézuela, Guacarapo





Quelques images de Guacarapo, petit village qui nous a enchanté durant notre périple dans le golfe de Cariaco, au Vénézuela. Des rencontres simples et authentiques, l'esprit du voyage comme nous le cherchions



A Guacarapo, le temps semble s'être arrêté. Petit village de pêcheurs qui vit au rythme des courants et marées, des bonnes ou moins bonnes pêches. Toute la vie s'articule autour d'une rue principale en bord de mer où nous retrouverons quelques petits magasins et surtout le café de Manolo et son épouse.
On y boit la polar (bière locale) ou le Maltin, boisson non alcoolisée à base de malt. Très sucré et très énergisant.
Il n'y a pas de table, uniquement des chaises en plastique qui s'enfoncent dans le sable et que l'on bouge au gré des rencontres et des discussions. Abrité du soleil, on y reste des heures à contempler le spectacle qu'offre la vue sur le Golfe. C'est le lieu de rendez-vous des villageois: instituteur, pêcheurs, marins, ... tous s'y retrouvent pour profiter de la quiétude du lieu et de l'accueil.

dimanche 31 octobre 2010

LOS PELICANOS

Au Venezuela, les pélicans sont particulièrement bien implantés. Une chanson  leur a été dédiée ! jamais je n'ai mieux entendu parler de "Nuestros amigos los pelicanos"... "Ces animaux plutôt pépères qui préfèrent à la guerre leur petit coin d'azur".

J'avoue avoir été fascinée par ces gros oiseaux qui n'ont pas leur pareil de désinvolture et d'ingéniosité à utiliser les airs pour servir leur appétit insatiable.

Voici un album photo en musique que je regarde toujours avec nostalgie...  Nous   voyons  beaucoup d'oiseaux marins. Quelques sternes, des frégates perdues ou des fous et...des pélicans
.
http://s121758490.onlinehome.fr/edl/photos_pelicans/index.html

La musique et les paroles sont de "tonton jojo", (nom du bateau de Thomas qui vit dans le golfe de Cariaco)

AUX TESTIGOS

Des oiseaux par milliers



Aux Testigos, les grands oiseaux sont rois: frégates et pélicans chassent sous nos yeux dans les eaux poissonneuses. A l'occasion, il se repaissent des têtes et abats des poissons que nous avons pêchés



dimanche 10 octobre 2010

LES ILES CARACAS





Entre Mochima et le Golfe de Santa Fé, à l’Est de Puerto La Cruz, quelques îles s’égrènent le long du littoral. Des canaux dessinent des arabesques entre les collines désertiques des îles et les montagnes de la cordillère des Caraïbes qui cascadent vers la mer. Paysage saisissant. La déclivité de la sierra est impressionnante. Elle se présente tel un bouclier vert où seule la forêt est maître des lieux. Elle est le trait d’union entre la mer des Caraïbes et tout le Continent sud-américain ! Je pense ne jamais avoir vu plus grand espace vierge… La main de l’homme n’a pas osé insulter la noblesse des lieux !

Seuls les orages y trouvent leur terrain de jeu quotidien. En effet, sur les montagnes du continent, se forment des nuages. Dès la fin de la matinée, le combat entre les masses d’air engendre d’énormes cumulonimbus qui éclatent en orages en début de soirée. Au pied des montagnes, la mer a découpé des anses profondes. Elles sont le plus souvent désertes. Pourtant, il est agréable de naviguer dans ce paysage. La plupart des bateaux n’aiment pas y rester de nuit. Les habitués du pays y séjournent sans y avoir rencontré de difficulté. .

Mais il est vrai que l’endroit est si calme, si particulier, qu’il est propice à s’inventer des histoires de pirates…


Côté Caraïbes, les îles Caracas offrent une tranche de couleur et d’excentricité au décor. Elles ferment le couloir entre la chaîne de montagne et la mer. Elles ne sont pas très hautes, et présentent des sommets d’à peine deux cents mètres. Par contre, c’est un vrai décor de far West. Les roches sont rouges et se laissent sculpter par l’érosion. On devine dans les plissements de terrains des combats sismiques séculaires. C’est magnifique !


Au pied des collines en bordure de mer, quelques cabanes de pêcheurs. On ne peut s’empêcher de se demander de quoi ils vivent… De temps en temps une « lancha » (barque rapide de pêcheurs) vous dépasse. Les pêcheurs sont toujours amicaux vis-à-vis des navigateurs étrangers et ils ne manquent jamais de répondre d’un large geste et d’un sourire à vos saluts.

La plupart du temps, vous êtes tout seul à admirer tant de splendeurs. Seuls ? Non, bien sûr, ici vous êtes dans le domaine réservé des dauphins. Ils sont des centaines, et de temps en temps, ils vous font les honneurs de votre étrave…

L’ambiance tant visuelle que sonore est parfaite. Et l’imagination va bon train. Au détour d’une crique, une falaise marie ses bariolages d’ocre, de rouges, d’anthracite et de blancs. Elle s’offre des drapés de roches extravagants. Et vous rêvez de rencontrer cet artiste grandiose pour qu’il expose dans le tout nouveau Musée d’Arts … Naturels… Sur le front de la porte d’entrée une devise universelle : « the world is beautiful ! »

vendredi 1 octobre 2010

je rêve encore aux derniers jours passés aux îles

Ces paysage silencieux est un oasis de paix. Parfois, on peut voir quelques voiliers passer au large, lentement suivant le rythme des vents doux de ces derniers jours. Un après-midi nous décidons de faire une promenade sur la plage. Nous sommes attirés par le sable blond près de la rive sur lequel se prélassent des étoiles de mer. Elles sont nombreuses car le milieu est propice à leur présence avec ces herbages au fond de la mer à quelques dizaines de mètres du rivage et ce sable qui les attirent en promenade.

C’est toujours avec grand plaisir que nous prenons le temps de les admirer.


                      




Notre plaisir est décuplé avec la découverte de « sand dollars » dont nous ferons cueillette abondamment. Ces fragiles « sand dollars », beauté de la nature, sont sans vie lors de la découverte et feront de jolis ornements selon la fantaisie de chacun. En voici quelques spécimens et je n’ai pu résister à l’envie d’y ajouter ma découverte sur la plage de trois « crown conchs » ces coquillages si élégants.


         


c'est joli, hein?

jeudi 30 septembre 2010

DE PLC PUERTO LA CRUZ (AU SEC)

hier j ai terminé de nettoyer la coque - le blanc - et c'est très propre : j ai été fécilitée!

maintenant on attend le soudeur pour boucher les trous -
c 'est un bateau en aluminium et il y a eu des trous - tout petits, et au-dessus de la flottaison mais ça traverse quand même les 8mm d 'épaisseur de coque alu - lorsque il aura soudé les trous, on mettra de l'enduit (mastic), ponçage de l'enduit, puis peinture en blanc brillant par dessus

il y a aussi le toit de la cabine et le pont à poncer et à repeindre : sans doute en fin d'après-midi, à la fraîche : ensuite rinçage grande eau et ça séchera dans la nuit pour pouvoir être peint par moi ce week-end

pour le moteur - celui de bâbord - on espère avoir un neuf par le concessionnaire Yanmar de PLC qui viendra lundi voir si celui don t-il dispose convient - ensuite, il enlève le vieux et met le neuf (en trois jours a peu près- et là ce serait super car ça éviterait de passer l 'hiver à St Martin comme l an passé à attendre un moteur de Miami qui n'est jamais arrivé bien que payé (on a été remboursé, et comme c'était en dollars on a même gagné au change!)


tout mon linge a été porté à la laverie - 1,50 euro la machine - tout est propre de ce côté là (serviettes de bains, essuie-mains, torchons, draps, housses...)


de toute façon notre visa s'achevant le 12 octobre c'est la date ultime prévue du départ, en fonction du moteur : ensuite on a ce moment là moins longtemps à Nice dans le sens aller

samedi 25 septembre 2010

éTé 2010

un petit topo de notre été 2010
sinon tvb

je t embrasse

Barbara



Nous avons passé l’été au Venezuela…quand même…

Malgré les annonces de « radio-cocotier » le déconseillant, et, jusqu’ici, tout s’est très bien passé, sauf qu’il n’y avait personne pour ainsi dire, et chacun dans son coin en général, souvent les voiliers n’arboraient même pas leur pavillon et ne semblaient pas avoir fait les formalités (s’ils sont contrôlés il suffit de dire qu’on est en transit)

Arrivés début juillet aux Testigos, nous avons été saluer Chen-Chen et Nelly et sommes restés quelques jours.

Ensuite cap sur Margarita

Puis c’est Porlamar, escale obligée pour faire les formalités lorsqu’on a prévu d’y séjourner trois mois :

Juan n’avait pas la pêche : pense donc : même pas vingt voiliers en rade ! Imagine le manque à gagner pour lui ! et en plus pas en bonne santé : la goutte, avec un gros orteil qui le fait souffrir…à cause de l’alcool- Arrivés le jeudi nous sommes allés d’abord à Sigo dès le lendemain pour acheter à manger tandis que les autres (nous étions en flottille) commençaient à « ramer » pour les formalités- on les a laissés faire- et, le lundi, on a déposé nos papiers à Juan, avec qui ils s’étaient entendus pour le tarif ! On a tous eu nos visas le jeudi puis encore un tour à Sigo le vendredi- et départ le samedi pour la Tortuga : là nous étions seuls à faire route, les autres préférant aller à la Blanquilla-

Nous sommes restés 19 jours aux Palanquinos, sans voir presque personne, en tout cas pas plus d’un jour ou deux.

Puis départ pour les Roques : arrêt à Sebastopol (Buchiyaco) pour les lambis (trois bateaux) puis Gran Roque, pour pouvoir téléphoner à ma mère qui venait de se faire hospitaliser, traversée vers l’ouest de l’archipel, quelques jours à Bequeve dans le chenal entre Elbert et Caya de Agua (là j’ai pêché trois très beaux « casques » à la magnifique porcelaine)- puis départ pour les Avès où nous sommes restés 24 jours ! 4 voire 5 voiliers, mais chacun posé dans sa « mare » (lagon n°1 ou 2 ou 3 ou bien sur le reef) et aussi Caya Oeste avec sa belle plage de sable blanc.

Puis visite au sanctuaire commémoratif du passage des voiliers (les noms sont encore là, un peu effacés parfois, mais témoins du passage…)

Comme les langoustes se faisaient rares nous avons remis le cap à l’est et retour à Bequeve.

Maintenant nous sommes à nouveau aux Palanquinos à la Tortuga

Depuis le mois d’août nous écoutons le bulletin de RFI chaque matin car nous sommes en pleine saison cyclonique : les cyclones (ouragans ou tempêtes tropicales) Danielle, Earl, Fiona, Gaston( !), Hermine, IGOR et JULIA en ce moment… s’il y a de la houle qui se forme-vu qu’il est annoncé une mer grosse à énorme sur nord et sud-Antilles- on ira dans le trou à cyclone au sud-est de Tortuga, Laguna de Carenero. On va voir.

Puis, quand il n’y aura plus de « bêtes à cornes » - une centaine quand même cet été- on songera, en fonction de la météo aussi, à nous diriger ver PLC, Puerto la Cruz, où nous allons mettre au sec et caréner, puis laisser le bateau le temps de rentrer en métropole quelques semaines, à notre villa de Nice et en Bretagne chez maman.

Voila les nouvelles

vendredi 24 septembre 2010

AUX ILES VENEZUELIENNES

Nous avons passé l'été au Venezuela.quand même.




Malgré les annonces de « radio-cocotier » le déconseillant, et, jusqu'ici,
tout s'est très bien passé, sauf qu'il n'y avait personne pour ainsi dire,
et chacun dans son coin en général, souvent les voiliers n'arboraient même
pas leur pavillon et ne semblaient pas avoir fait les formalités (s'ils sont
contrôlés il suffit de dire qu'on est en transit)

Arrivés début juillet aux Testigos, nous avons été saluer Chen-Chen et Nelly
et sommes restés quelques jours.

Ensuite cap sur Margarita

Puis c'est Porlamar, escale obligée pour faire les formalités lorsqu'on a
prévu d'y séjourner trois mois :

Juan n'avait pas la pêche : pense donc : même pas vingt voiliers en rade !
Imagine le manque à gagner pour lui ! et en plus pas en bonne santé : la
goutte, avec un gros orteil qui le fait souffrir.à cause de l'alcool

Arrivés le jeudi nous sommes allés d'abord à Sigo dès le lendemain pour
acheter à manger tandis que les autres (nous étions en flottille)
commençaient à « ramer » pour les formalités- on les a laissés faire- et, le
lundi, on a déposé nos papiers à Juan, avec qui ils s'étaient entendus pour
le tarif ! On a tous eu nos visas le jeudi puis encore un tour à Sigo le
vendredi- et départ le samedi pour la Tortuga : là nous étions seuls à faire
route, les autres préférant aller à la Blanquilla-

Nous sommes restés 19 jours aux Palanquinos, sans voir presque personne, en
tout cas pas plus d'un jour ou deux.

Puis départ pour les Roques : arrêt à Sebastopol (Buchiyaco) pour les lambis
(trois bateaux) puis Gran Roque, pour pouvoir téléphoner à ma mère qui
venait de se faire hospitaliser, traversée vers l'ouest de l'archipel,
quelques jours à Bequeve dans le chenal entre Elbert et Caya de Agua (là j'ai
pêché trois très beaux « casques » à la magnifique porcelaine)- puis départ
pour les Avès où nous sommes restés 24 jours ! 4 voire 5 voiliers, mais
chacun posé dans sa « mare » (lagon n°1 ou 2 ou 3 ou bien sur le reef) et
aussi Caya Oeste avec sa belle plage de sable blanc.

Puis visite au sanctuaire commémoratif du passage des voiliers (les noms
sont encore là, un peu effacés parfois, mais témoins du passage.)

Comme les langoustes se faisaient rares nous avons remis le cap à l'est et
retour à Bequeve.

Maintenant nous sommes à nouveau aux Palanquinos à la Tortuga

Depuis le mois d'août nous écoutons le bulletin de RFI chaque matin car nous
sommes en pleine saison cyclonique : les cyclones (ouragans ou tempêtes
tropicales) Danielle, Earl, Fiona, Gaston( !), Hermine, IGOR et JULIA en ce
moment. s'il y a de la houle qui se forme-vu qu'il est annoncé une mer
grosse à énorme sur nord et sud-Antilles- on ira dans le trou à cyclone au
sud-est de Tortuga, Laguna de Carenero. On va voir.

Puis, quand il n'y aura plus de « bêtes à cornes » - une centaine quand
même cet été- on songera, en fonction de la météo aussi, à nous diriger ver
PLC, Puerto la Cruz, où nous allons mettre au sec et caréner, puis laisser
le bateau le temps de rentrer en métropole quelques semaines, à notre villa
de Nice et en Bretagne chez maman.

mardi 31 août 2010

MEDREGAL

 Quiétude du bout du monde, Medrégal





Une halte comme on en rêve, au milieu de nulle part. Medrégal propose tous les services attendus par un plaisancier: chantier, piscine, chambre d'hôtes, Internet, bar et restaurant très sympas le tout dans une ambiance éco-village.

Jean-Marc, d'origine belge, a monté tout ce projet et propose un accueil décalé et très authentique. On se sert dans le frigo du bar et on note ses consommations sur un carton portant le nom du bateau.
L'ambiance le soir est vraiment d'enfer, hormis la présence impromptue d'un petit Français au discours pestilentiel qui se souviendra longtemps encore, du couple belgo-polonais (Casimir était déchaîné) qui s'est payé sa tête de crétin fascisant. Nous regrettons amèrement de ne pas pouvoir nous attarder, le courant était vraiment bien passé.

lundi 30 août 2010

LOS PELICANOS




Unchanteur français, ex-patron d'entreprise qui avait largué les amarres, sur un bateau en inox construit par ses soins, est venu à bord  avec sa guitare. Il nourrissait une passion pour les pélicans. A vrai dire, là où nous étions c'était obligatoire! Au Venezuela, les pélicans sont particulièrement bien implantés. Il leur a dédié une chanson, jamais je n'ai mieux entendu parler de "Nuestros amigos los pelicanos"... "Ces animaux plutôt pépères qui préfèrent à la guerre leur petit coin d'azur".

J'avoue avoir été fascinée par ces gros oiseaux qui n'ont pas leur pareil de désinvolture et d'ingéniosité à utiliser les airs pour servir leur appétit insatiable.

Voici un album photo en musique que je regarde toujours avec nostalgie... Depuis les Galapagos nous ne voyons plus beaucoup d'oiseaux marins : quelques sternes, des frégates perdues ou des fous qui se posent  mais pas de pélicans.
http://s121758490.onlinehome.fr/edl/photos_pelicans/index.html

La musique et les paroles sont de "tonton jojo", (nom du bateau de Thomas qui vit dans le golfe de Cariaco)

mercredi 18 août 2010

dimanche 1 août 2010

LES PELICANS





Au Venezuela, les pélicans sont particulièrement bien implantés. Il leur a dédié une chanson, jamais je n'ai mieux entendu parler de "Nuestros amigos los pelicanos"... "Ces animaux plutôt pépères qui préfèrent à la guerre leur petit coin d'azur".

J'avoue avoir été fascinée par ces gros oiseaux qui n'ont pas leur pareil de désinvolture et d'ingéniosité à utiliser les airs pour servir leur appétit insatiable.

Voici un album photo en musique, qui date un peu, mais que je regarde toujours avec nostalgie... 

La musique et les paroles sont de "tonton jojo", (nom du bateau de Thomas qui vit dans le golfe de Cariaco)