mardi 12 décembre 2017

Le show-biz, premier corps de l’État ?





Le show-biz, premier corps de l’État ?






Je n’en attendais pas moins de Régis Debray, au lendemain de la journée des obsèques de Johnny Hallyday. Refusant de rentrer dans l’unanimisme émotionnel, il tance sérieusement les principaux dirigeants du pays, le Président en premier lieu : « Combattre étant devenu honteux, le héros n’est plus celui qui se sacrifie pour sa patrie ou pour une cause, mais celui qui se fait voir et entendre de tous, devenant milliardaire du même coup. » Nous avons assisté, samedi, à « l’institutionnalisation du show-biz, nouveau corps de l’État, sinon le premier d’entre eux ». Comment refuser à Régis Debray son diagnostic ? Il est trop évident que par rapport au général de Gaulle, nous avons changé d’époque, de mœurs et de mentalité. Quand Édith Piaf s’en est allée, le général ne l’a pas accompagnée au Père Lachaise, pas plus d’ailleurs qu’il n’a suivi le convoi de Jean Cocteau, le poète mort en même temps que la chanteuse. « En 1963, le politique ayant assez d’autorité et de prestige par lui-même, il se souciait peu d’aller voler un peu de popularité, par la magie du côte à côte, auprès des stars du moment. »
On se reportera au Monde daté d’aujourd’hui pour lire en son entier ce superbe article vengeur, dont je n’ai pas cité les formules les plus cruelles pour nos politiques. Son principal mérite dépasse la polémique, en replaçant l’événement dans sa logique sociologique. C’est celle qui, personnellement m’a retenu, ne pouvant communier à un culte qui n’était pas le mien. De ce point de vue, l’analyse que Jean-Pierre Le Goff développait, il y a quelques jours, pour Le Figaro, rejoint celle de Régis Debray : « Dans les sociétés démocratiques modernes, l’adolescence n’est plus seulement considérée comme une classe d’âge transitoire – qui au demeurant ne cesse de s’allonger avec le développement du chômage des jeunes et la difficulté de se loger. Elle a été valorisée comme telle et a été progressivement érigée en nouveau modèle social de comportement des temps modernes. » Les baby boomers qui ont accompagné Johnny font encore partie de ce peuple adolescent dont parlait Paul Yonnet en 1985.
Mais, me dira-t-on, en ouvrant la Madeleine à ce grand show funéraire, l’Église ne s’est-elle pas compromise avec un fâcheux glissement sociétal ? Ce n’est pas du tout mon avis. L’Église a introduit une toute autre dimension dans l’événement, en rappelant sa foi à travers ses textes de référence. Ainsi perçait une lumière qui donnait un tout autre sens au deuil du rocker.

lundi 11 décembre 2017



Johnny santo subito !



Vous l'avez compris : j'étais fan !
L’hommage populaire rendu au chanteur et comédien Johnny Hallyday, le 9 décembre dernier à Paris, s’est présenté d’une façon totalement inédite avec l’organisation d’une cérémonie unique dans les annales de notre Histoire.
Alors que la veille, l’écrivain Jean d’Ormesson bénéficiait, essentiellement en raison de son statut d’académicien, d’un hommage national dans la cour des Invalides après une messe privée dans la cathédrale Saint-Louis, un tel hommage apparaissait inapproprié pour un artiste de variété. En temps normal, les artistes, qui furent pendant longtemps interdits d’obsèques religieuses, doivent se contenter d’une cérémonie privée, même si des personnalités publiques y participent. Dans le cas présent, l’immense émotion suscitée par la disparition de la vedette, entretenue par une intense médiatisation, a commandé d’innover en instituant, par un accord entre la famille et les pouvoirs publics, un hommage populaire, pas totalement national mais pas totalement privé non plus, conforme à la hauteur de l’événement et aux attentes du public.
De fait, dès que l’émotion s’empare d’une situation, ce qui est de plus en plus souvent le cas dans notre monde médiatique avide d’images, s’installe une part d’irrationalité à laquelle les autorités ne peuvent échapper et qui les oblige à adopter, dans l’urgence, une posture qu’ils n’auraient certainement pas prise naturellement. On se souvient comment la Cour d’Angleterre a dû rapidement réviser sa position face à l’émoi suscité par la disparition brutale de Diana, soudainement érigée en princesse du peuple.
A dire vrai, le pouvoir politique n’a guère tergiversé dans le cas présent, trop heureux d’apparaître en phase avec la société. D’où cette cérémonie, entre la place de l’Étoile et l’église de la Madeleine, avec un grand concours de foule et la prise de parole du Président de la République. Ce choix a été justifié par la personnalité hors du commun du défunt présenté comme la personne la plus rassembleuse de notre pays. En effet, Johnny Halliday a eu une carrière d’une exceptionnelle longévité et a su, tout au long de ses presque soixante années de vie publique, évoluer et s’adapter, séduisant ainsi de nouvelles tranches d’âges.
Pour autant, est-il aussi représentatif de notre nation, telle qu’elle se présente aujourd’hui ? Certes, comme il a été dit à satiété, Johnny plaisait à la France d’en bas comme à la France d’en haut (« des friches abandonnées aux tours de l’establishment » pour reprendre la formule de l’écrivain Daniel Rondeau dans son discours), au peuple de droite comme au peuple de gauche même si ses idées penchaient plutôt du premier côté. Néanmoins, à bien regarder la foule massée le long du cortège, on pouvait se rendre compte que les cheveux blancs et gris l’emportaient sur les têtes blondes : les fameux bykers, en dépit de leurs tenues extravagantes et de leurs motocyclettes pétaradantes, n’appartiennent pas, majoritairement, à la jeune génération. Quant à la non moins fameuse France « black blanc beur » qui semble la figure imposée de notre pays depuis la Coupe du monde de football de 1998, elle n’était guère davantage visible : pourtant, d’après un classement très officiel, la personnalité préférée des Français, plutôt que Johnny Halliday, n’est-elle pas Omar Sy, comédien d’origine africaine et de confession musulmane ? En fait, à l’heure de la mondialisation et en dépit de ses références anglo-saxonnes, Johnny Halliday fut « un destin français » pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron.
Mais le décalage le plus important, qui en même temps a constitué une formidable surprise, est apparu dans la partie religieuse de la cérémonie. Alors qu’en d’autres circonstances, comme après des attentats, la religion n’a droit de cité qu’à travers de mornes et froids rituels inter-religieux, l’Église catholique, en cette journée de la laïcité, s’est offerte une audience (15 millions de téléspectateurs) que Le Jour du Seigneur n’a jamais eu et n’aura sans doute jamais. On aurait pu, pourtant, s’attendre au pire, avec le portrait géant de Johnny Hallyday sur la façade de la Madeleine comme un jour de canonisation sur les murs du Vatican et par le mélange annoncé entre Gabriel Fauré et le rock’n’roll, même si ce dernier n’est plus considéré, en soi et depuis longtemps, comme une musique satanique. Sans doute grâce à l’épouse du défunt, dont on dit qu’elle est sincèrement croyante, la cérémonie religieuse, qui n’était pas une messe, en l’absence d’eucharistie, a été de haute tenue où la foi catholique a semblé réapparaître comme la religion naturelle des Français. Devant un parterre d’hommes politiques plutôt franc-maçons, de représentants du show-business majoritairement juifs et de la foule généralement indifférente, le célébrant, Mgr Benoist de Sinety, a su trouver les mots justes en centrant son homélie sur l’Amour, tandis que l’épître de Saint-Paul lu par Marion Cotillard et la prière universelle dite par Carole Bouquet étaient prononcés et entendus comme une évidence.
D’où cette interrogation : l’enterrement de Johnny Hallyday a-t-il été aussi celui d’une certaine France appelée à disparaître avec lui ou la manifestation d’une France éternelle, habituellement refoulée, mais prête à renaître au premier signe favorable ?
Le célèbre « Allumez le feu » du chanteur disparu a fait ainsi retentir soudainement à nos oreilles l’appel de Jésus-Christ (Luc 12, 49-53) : « Je suis venu apporter le feu sur la Terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! ».
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dimanche 10 décembre 2017

JEAN D'ORMESSON ET JOHNNY HALLYDAY

Jean d'Ormesson et Johnny Hallyday, 
« Jean d'O » et Johnny. 
L'académicien non-conformiste et le saltimbanque inventif. 
L'aristocrate dilettante et le va-nu-pieds acharné. 
L'enfant gâté de la haute société et l'enfant perdu d'un père absent. 
L'homme entouré de bonnes fées et celui qui dut se faire lui-même. 
L'enfant terrible de la noblesse du « Côté de Guermantes » et le forçat stupéfiant du « show-business ».
Ces dernières années, l'un fut un vieil homme souriant d'une vitalité surprenante, et l'autre un artiste émérite luttant héroïquement contre un cancer. Et de longue date, Jean d'O, l'esprit sceptique mais ouvert qui acceptait de parier sur l'Espérance, et Johnny, l'adepte inébranlable d'une humble foi chrétienne jamais démentie. Tous deux ont été happés par la mort, rendant leur âme à Dieu. L'un après l'autre, à une journée d'intervalle.
La France a exprimé son chagrin. Pour Jean d'Ormesson, dans la cour des Invalides, c'était l'hommage des corps constitués, du Président de la République aux « Immortels » de l'Académie française, pour cet écrivain enchanteur devenu leur doyen après avoir été leur cadet… Répondant à son vœu, Emmanuel Macron a posé sur son cercueil un crayon, « le crayon des enchantements ».
Pour Johnny Hallyday, ce chanteur à la voix puissante, après un impeccable défilé de motos sur les Champs-Elysées, la messe solennelle d'un Requiem rempli d'espérance, en l'église de la Madeleine. Devant près d'un million de « fans » jusque sur la Place de la Concorde, et plusieurs millions de téléspectateurs stupéfaits et bouleversés.


Johnny à la Madeleine


 il s'agissait d'une cérémonie religieuse sans eucharistie donc ce n'était pas une messe. De toutes façons, les obsèques ne sont pas un sacrement et même les catholiques pratiquants n'ont pas toujours la possibilité d'avoir une messe pour leur enterrement...
Après un éloge funèbre du Président de la République sur le parvis de l'église, cette messe a été dite devant le Tout-Paris du monde du spectacle et les représentants de l'Etat. Dans un silence absolu, observé jusque dans les rues par la foule immense des fans et des amis de Johnny. Pour celui qui était « une force qui va », comme l'a dit Emmanuel Macron citant Victor Hugo. Mais aussi pour un croyant.
Devant son épouse Laeticia qui, très digne, portait sur elle la croix de son mari, devant sa famille, on a salué l'esprit d'enfance de Johnny Hallyday. Un homme bienveillant doté de « la faculté de pardon », dont le maître-mot était « amour ». Un homme qui, mourant, a levé les yeux au ciel. Le jour de l'adieu de ses amis, au-dessus de la capitale d'une France qui se souvenait de son baptême, le ciel était d'un azur serein et doux.

Il serait souhaitable de mettre en ligne l'extraordinaire homélie de Mgr de Sinéty qui a été une magnifique catéchèse. 

--> Lire l’homélie de Mgr de Sinety


Cette cérémonie a été remarquablement conçue pour une foule majoritairement éloignée de la pratique religieuse, et même de la Religion tout court, en particulier à l'intérieur de La Madeleine. Une messe aura été inadéquate. Il faut réserver les messes de funérailles à une assemblée priante. L'éloge funèbre de Philippe Labro était lui aussi remarquable avec cette évocation finale d'un chemin cahotique qui a mené Johnny "jusqu'à Toi". Les textes, sur le thème de l'Amour, ont été bien choisis et bien lus en particulier la fameuse épitre de Saint-Paul par Marion Cotillard. Les intentions de prière lues par Carole Bouquet ont été bien mises en valeur par les musiciens de Johnny.
Une belle cérémonie qui touche et élève l'âme et qui mériterait une publication, par exemple sous forme de DVD. Bravo au diocèse de Paris.
D'une manière plus générale, quelque soit le dévouement des laïcs qui assurent très bien les cérémonies de funérailles, malgré la pénurie de prêtres, il est souhaitable que ces cérémonies soient présidées par un prêtre le mieux à même de catéchiser un auditoire dans la peine.
La cérémonie était une "bénédiction", terme officiel, parfaitement rigoureuse du point de vue catholique. Souvent les catholiques font accompagner, lors de leurs obsèques, la bénédiction par une messe, mais cela n'a rien d'obligatoire.
Les voies de Dieu sont inattendues : par Johnny Hallyday interposé, Dieu a parlé à un grand nombre de personnes, qui ont pu redécouvrir les prières de leur enfance, voire qui les ont découvertes.
Il est certain que, de façon inattendue pour moi, ce fut un (long) moment de réflexion et de prière.
Par comparaison je regrette vivement que la messe dite (si je ne me trompe) pour Jean d'Ormesson dans l'église des Invalides immédiatement avant la cérémonie officielle n'ait pas bénéficié de la même publicité.

vendredi 8 décembre 2017

JOHNNY / BREL / MEME COMBAT ?

Johny aux Antilles

 

comme

 

 

Jacques Brel aux Marquises ….

 

https://www.tahitiheritage.pf/tombe-jacques-brel-hiva-oa/

 

 

 

 

Johnny Hallyday sera enterré aux Antilles

Il y a eu Jacques Brel aux Marquises, il y aura désormais Johnny Hallyday aux Antilles. Le célèbre chanteur, décédé dans la nuit de mardi à mercredi,  sera inhumé à Saint-Barthélemy. C'était sa volonté, un souhait que respectera sa famille...

"L'idole des jeunes" avait construit à Saint-Barthélemy, en 2008, une maison la villa Jade, du nom de l'une de ses deux filles adoptives. Le chanteur y séjournait régulièrement et y avait passé ses dernières vacances en famille, l'été dernier. Lors de son départ de Saint-Barthélemy, en août, le chanteur avait promis de revenir en mars 2018 dans son petit bout de paradis. Mais le cancer l'a emporté.

La générosité de Johnny Hallyday avait également touché les habitants de Saint-Barthélemy en septembre, après le passage du cyclone Irma. Absent de l'île, il avait alors ouvert sa maison aux sinistrés. Malheureusement, la villa était trop endommagée pour pouvoir accueillir des habitants sans risque.

Reportage

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L'annonce de la mort de Johnny Hallyday a créé une vague d'émotion d'une rare ampleur en France, ainsi qu'en Polynésie. Le député Moetai Brotherson
lui a d'ailleurs rendu hommage. Un hommage national sera rendu au chanteur, samedi 9 décembre, avec un convoi funéraire qui descendra les Champs-Élysées. L'unique artiste à avoir connu un tel hommage en France était Joséphine Baker en 1975.

Le président de la République en personne assistera aux obsèques du chanteur, avec son épouse Brigitte. Un "hommage populaire" au cours duquel le chef de l'Etat fera une "brève intervention" dans l'église de la Madeleine à Paris. La ville de Paris va, elle aussi, célébrer Johnny Hallyday, né dans la capitale. Le visage du chanteur disparu sera projeté sur la tour Eiffel avec ce message : Merci Johnny

 

Tombe du chanteur Jacques Brel à Hiva Oa, Marquises

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Jacques Brel a été inhumé dans le petit cimetière de Atuona, à Hiva Oa, aux Marquises. Venu s'isoler du monde, le grand chanteur belge s'est rapidement fait connaître de la population non pas pour son répertoire, mais pour les nombreux services qu'il rendait.

Au cimetière de Atuona

Le chanteur Jacques Brel, né le 8 avril 1929 dans les brumes du printemps belge, a choisi d'être enterré là où « s'il n'y a pas d'hiver cela n'est pas l'été » (chanson Les Marquises). Il a été inhumé en 1978 dans le petit cimetière de Atuona de l'île de Hiva Oa, aux Marquises, au-dessus de sa maison, face à la magnifique baie des Traîtres.

Brel arrive en voilier en 1975

Après huit mois de voyage depuis Anvers (Belgique), Jacques Brel et sa compagne Madly arrivent sur la Terre des Hommes après plusieurs escales en 1975. Un matin de novembre, Askoy, le voilier, entre dans la baie de Hiva Oa. Deux jours plus tard, Jacques Brel annonce :

« Finalement nous restons ici. Le pays est beau, les habitants agréables, et Dieu merci, ils ne me connaissent pas ! »

Jacques Brel voulait redevenir un homme comme tout le monde. Suite à un cancer, on lui avait retiré une partie du poumon droit.

De nombreux services rendus

Après son arrivée, Jacques Brel devient rapidement très connu des Marquisiens. Pas pour ses chansons, mais pour les nombreux services qu'il rend à la population avec son avion, le célèbre Jojo, un Beechcraft Twin Bonanza. Le chanteur aime beaucoup la cuisine et part régulièrement à Tahiti faire des courses car les magasins de Atuona sont alors peu pourvus.

Il est très généreux. Avec Madly, il organise des goûters pour les petits élèves de l'école des sœurs. Comme les distractions sont rares à Hiva Oa, ils entreprennent de monter un spectacle de variétés avec des danses à la mode, des sketches… Il convainc même le maire de faire construire une salle de projection et y diffuse des films.

Etre enterré sur son île

Affaibli par son cancer, Jacques Brel s'éteint le 9 octobre 1978 à l'hôpital de Bobigny, dans la région parisienne. De son vivant, il avait indiqué qu'il souhaitait être enterré sur son île de Hiva Oa à gauche de la tombe du peintre Gauguin. Son inhumation aux Marquises a lieu le 12 octobre 1978.

 

 

 

Et Johnny aux Antilles …

 

 

Johnny Hallyday: son amour pour Saint-Barthélémy

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Depuis 2008, Johnny et Laeticia Hallyday avaient une véritable passion pour la sublime île des Antilles.

L'amour de Johnny Hallyday pour Saint-Barthélémy, aux Antilles, ne date pas d'hier. C'est là, chaque été, que tout le clan venait prendre du bon temps et se reposer en famille. Quand Johnny et Laeticia ont accueilli Jade dans leur vie, en 2008, le couple a décidé de construire une magnifique maison sur les hauteurs de l'île, dans le quartier de Marigot. Le choix du nom est alors tout trouvé: elle se prénommera comme leur fille, «Jade» et sera l'endroit du bonheur, leur jardin d'Eden, leur paradis sur terre.

A lire: Johnny Hallyday, la naissance du mythe

Johnny et Laeticia ont profité de chaque instant. Que ce soit les balades en bateau, les promenades sur la plage, les repas en famille ou encore les moments plus privilégiés avec tout le clan Hallyday. Voilà peut-être la raison pour laquelle la rock star a décidé de choisir Saint-Barthélémy comme dernière demeure.

Lundi prochain, après les obsèques qui se dérouleront samedi à Paris, Johnny Hallyday sera inhumé au cimetière de L'Orient, un lieu de repos dans une petite localité de Saint-Barth loin du côté bling bling de l'île. Après une cérémonie qui aura lieu «dans l'intimité familiale», Johnny reposera ainsi au calme, avec une vue sur l'océan. Pour l'éternité.

 

Brel, Piaf, Gainsbourg, Barbara: où sont enterrés les grands de la chanson française?

 

BFMTV.COM · Il y a 1 jour

 

jeudi 7 décembre 2017

Pierre Desproges avait ironisé : « quand Coluche est mort j'ai pleuré alors que quand Tino Rossi est mort j'ai repris deux fois des moules ». Nous n'aurons l'occasion que d'être triste à la suite du décès à quelques heures d'intervalle de Jean d'Ormesson et de Johnny Hallyday : deux voix se sont éteintes mais on les entendra encore longtemps car elle sont gravées dans notre mémoire. 
L'un était la gloire, incarnait les anciens, la connaissance, la littérature, la philosophie, le bonheur et l'art de vivre. L'autre était l'idole qui représentait les jeunes et leurs espoirs quelques soient leur âge, la musique, l'artiste, l'amour , ce qui fait la vie avec ses joies.

L'âge ne comptait plus et ils étaient tous deux très modernes chacun dans son domaine ayant passé les époques, les modes, les polémiques, l'histoire. On le lisait ou on l'écoutait en l'aimant ou non, mais ils faisaient rêver et on aurait voulu être comme eux. 

Jean d'Ormesson avait eu tous les honneurs de la République et de l'élite intellectuelle ou de celle qui se prétendait telle, et populaire car les livres ouvrent l'esprit de ceux qui n'ont pas eu la chance de naître au bon endroit ou qui veulent approcher le savoir qui libère. 

Johnny avait eu tous les honneurs du peuple qui aime ceux qui viennent de loin et se sont hissés au sommet, ce qui vaut toutes les médailles et l'académie. 

Ils auront tous deux à juste titre des funérailles nationales, le président de la république sera présent et pour l'un et pour l'autre.

J'ai beaucoup lu Jean d'Ormesson mais avec ses derniers livres surtout je ne l'ai pas entièrement compris.Il volait trop haut pour moi. J'ai aimé en revanche son sens de la conversation, son humour, ses citations, comme André Malraux qui m'avait fascinée quand j'étais adolescente pour son personnage et sa culture. Je n'ai pas apprécié certaines périodes et inspirations des chansons de Johnny tout en reconnaissant son immense talent sur scène, alors que j'avais été subjuguée aussi quand j'étais jeune par les textes de Georges Brassens.

Je ne sais de Jean d'Ormesson ou de Johnny celui qui m'a le plus formée et donné envie de m'investir en me créant un destin, petit certes, mais le mien.
Jean était un raconteur d'histoires, de grandeur , de sublime même parfois dans le trivial . Johnny donnait des leçons de vie pratique et d'espoirs, de désespoir qui se terminait bien. Comme Corneille écrivait des vers pour montrer ce qu'il faudrait faire dans la vie, tandis que Racine nous disait ce qu'il en est dans la réalité. Les hommes tels qu'ils devraient être face aux hommes tels qu'ils sont.

Il n'y a pas d'art mineur : il y a du talent ou non, et le public sait le reconnaitre.

Tous les deux étaient le symbole de l 'amour : courtois et parfois badin pour l'un, plus heurté pour celui qui chantait le rock-and-roll. Ils ont partagé les difficultés de la vie chacun à sa manière car la réussite n'exclut pas les épreuves, comme pour tous les hommes. Ils nous ont appris à vivre et c'est une leçon extraordinaire.

« Je dirai malgré tout que cette vie fut belle » a conclut Jean d'Ormesson. Johnny a cherché à « retenir la nuit ». Ils ont réussi leur pari : nous rendre heureux.

Au revoir et merci.

mercredi 6 décembre 2017

Johnny Hallyday et la "destroyance"

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